Y a Shadowverse qui est pas mal : bien plus technique/stratégique et les parties sont plus rapides à disputer que sur Hearthstone . Les Artworks japonisants peuvent déranger (lisibilité du jeu). Mais c’est un vrai Free to Play dans le sens où tous les jours, on vous donne des bonus, des cartes ou des poussières etc; sans qu’il n’y ait à jouer. Dans les début, il est peut-être un tantinet plus difficile à appréhender, car beaucoup d’archétypes souples, évolutifs et mécaniques différentes.
Perso je ne jouais déjà presque plus à Hearthstone, pour des dizaines de raisons. Les seuls moments où j’étais “obligé” c’était sur un laptop qui est en train de mourir, et sur lequel HS ne passe désormais plus… Bon… ben ça me va. La box de chez moi a lâché (semaine de loose) et la clé wifi (connexion du voisin en attendant le remplacement prochain) bugue sur Hearthstone… L’univers semble donc me dire de stopper définitivement ce jeu et c’est pas si mal.
Hearthstone rejoint de plus en plus ce que plusieurs personnes dénonçaient récemment : RNG spectacle, manque d’interactivité, powercreep qui tue le fun, et qui tue par-dessus tout le moindre aspect stratégique. Rien que le mage quête est une aberration totale. Plus de réflexion. Vous générez (même pas “piochez”) la carte situationnelle qui va bien ? Vous gagnez. Vous avez une absence de réponse immédiate ? Vous perdez. Aussi simple que ça.
Il n’y a même plus, pour beaucoup de classes, à se soucier de la gestion de ressource ou de cartes. Certains archétypes, voire la RNG tout court, suppriment toute forme de faiblesse.
Les mécaniques sont ainsi devenues folles et incontrôlables. Je pense notamment au voleur qui ne vide jamais ni son deck, ni sa main, ses sorts transclasses et ses créatures puissantes aux coûts ridicules, ses instant kills et j’en passe. Je pense au mage avec ses sorts illimités ET de gestion de plateau, ET d’attaque surpuissante dans ta face (les sorts doubles, les pyros à 0, les secrets fumés etc). Je pense au chaman murlocs mongolito et sa 2/3 qui fait le café. Je pense au paladin méca qui te génère des “divinités magnétiques” dotées de charge et sur lesquelles tu ne peux qu’être spectateur. Je pense au druide qui te pourrit le plateau, quoique tu fasses, et qui attend tranquillou un “trou” de son adversaire, pour lui enfoncer un double rugissement jusqu’à la glotte. Je pense au chasseur qui, en plus de te déborder, peut de mettre 20 points de dégât au tour sans se fouler. Je pense au prêtre qui pioche comme un tordu et qui vous sort une 24/24 à la moindre créature qui reste sur le plateau. Créatures qu’il fait revenir à l’envi, donc par définition ingérables.
Et la Sainsaint qui vient en remettre une couche en réintégrant des cartes cheatées, reléguées en wild parce qu’elles posaient de gros problèmes d’équilibrage. A l’innovation, on préfère le recyclage des pires idées. Bravo.
Et parce que les moyens de défense ne sont plus adaptés (nombre de cartes trop restreint dans le deck, PV du héro non adaptés, cartes défensives non adaptées aux mécaniques d’aujourd’hui), les parties sont totalement dépendantes de la RNG (avec tout ce que cela comporte dans son sillage en termes de questionnement) et amènent ce que je décrivais plus haut : si vous avez ou non la réponse à l’instant T. vous amènera ou non à la victoire/défaite
Je ne sais pas ce qu’il en est réellement du taux de fréquentation réelle du jeu. Peut-on l’adosser à la fréquentation des forums (en baisse) ? Peut-on l’adosser à la fréquentation des diffusions de streamers ? A la fréquentation des diffusions de tournois ? Je peux me tromper, mais j’ai l’impression d’une lassitude généralisée. Blizzard peut se targuer d’avoir des millions d’utilisateurs, mais il faut avant tout regarder l’évolution ou l’involution de fréquence d’utilisation. Il y a aurait des surprises, je pense. Pour moi (et ce n’est qu’un sentiment personnel) Hearthstone est en train de mourir. Whiplash a donné quelques étapes de ce processus. Ajoutez à cela l’impact des scandales financiers ET politiques successifs, et vous avez un sentiment d’inéluctabilité qui se dessine.