Je comprends parfaitement ce que tu défends. Et peut-être que la forme de ce que j’écris est mauvaise, mais je t’assure que le fond est plus subtil que tu ne le laisses à penser.
Plusieurs points, la définition que tu donnes de complot, est un assez bon exemple, et c’est pour clarifier mes propos que j’ai essayé dès le départ, de le redéfinir. Les mots changent en fonction de l’époque, et tu vois bien Tazzouve, qu’aujourd’hui particulièrement, il y a une bataille médiatique féroce contre les mots, et les idées. Je t’ai donné l’exemple du populisme, mais je pourrais te donner l’exemple du racisme. Il y a quelques années il y a eu une bataille autour de ce mot, et la « solution » a été de supprimer le mot « race » comme idée commune, pour de fait, invalider la légitimité du sentiment raciste, avec tout un débat sémantique autour. Pas de problème, éradiquer ce fléau est une nécessité, mais la méthode est douteuse, et la redéfinition des concepts, en fonction du pouvoir du moment, est typiquement française et tient d’une longue tradition de « déconstruction » (notamment issue de la bourgeoisie catholique de gauche, mais c’est un autre débat). Regarde la bataille politique et l’empressement qu’il y a à qualifier n’importe quel adversaire « d’extrême » dès que celui-ci sort du corpus idéologique admis (euro-scepticisme par exemple, dont le mot lui-même traduit une non-adhésion idéologique basé sur la croyance, donc l’irrationnel ; croire ou ne pas croire). Cela suffit à discréditer. Bref, J’en ai fini avec ça.
C’est exactement ce que je reproche à Hearthstone, est c’est la clé de voûte de son business model : l’obsolescence programmée donc volontaire ET des archétypes, ET des classes. La méthode est simple : à chaque extension on sort une classe avec un archétype fumé et triomphant, qui roulera sur tout le monde. Puis on lui prévoit une Némésis. Rendant obsolète la totalité des decks précédents, dans lesquels vous avez investi du temps, et souvent de l’argent. Tout cela est balayé d’un revers de main et pour survivre, il devient primordial de vous aligner. Et les joueurs occasionnels de devoir passer à la caisse, car les 150 poussières journalières ne suffiront pas à vous armer.
Et puis, ça râle parce que le guerrier domine la méta, ou que le mage débile est trop puissant (perso, j’avoue que les quêtes T3/T4 me sortaient par les yeux), etc. Et quand tout le monde s’est à peu près aligné, un nerf sort, et bouleverse la donne. Et rebelote, le deck dominant tourne, et vous devez à nouveau vous ajuster, ce qui nécessite du temps, de l’argent, de l’énergie, ou les trois.
Et tu sais quoi ? Ce processus démontre ce que je dénonce : tu ne peux pas jouer ce que tu veux, tu n’es pas libre, car les cartes powercreep décident pour toi. Tu t’alignes, ou tu meurs. Cette absence de choix, cette contrition accentuée par une RNG dégueulasse (« l’aléatoire » des cartes de classes, matchmaking douteux, effets RNG etc) fait que, peu importe ce que tu penses prendre de ton propre chef, tu es guidé de A à Z. Car tu n’es ni responsable des decks qui marchent (ils sont efficients, c’est tout), ni responsable des effets RNG que tu reçois, que tu infliges. L’illusion persistante de l’exercice de ton libre-arbitre repose sur le choix d’un archétype calibré, optimisé, de suivre le plan en somme, plutôt qu’un autre. Choix qui n’en sera pas vraiment un puisque derrière, tu seras soumis au bon vouloir du jeu, et de ses algorithmes douteux.
C’est comme si tu étais sur une route en été, et qu’à chaque aire de repos, la boutique (d’enseigne différente) te proposait seulement du pain-perdu ou du gâteau au yaourt, et du jus de goyave alors que toi, sans comprendre pourquoi les boutiques se sont toutes alignées , tu cherchais une salade de fruits et une bouteille d’eau… Mais y a un moment où tu fais quand même le lien sur ce choix d’assortiment absurde en te disant que peut-être, les boutiques se sont entendues entre elles… Et c’est pourquoi, je vois un contrôle strict derrière l’apparent hasard. Je ne dis pas que tel ou tel joueur serait visé par une mauvaise RNG (bien qu’avec mon système cumulatif d’algorithmes conceptuels, basés sur l’étude du ratio win/loose + celui d’étude du passif en boutique + courbe de mana harmonieuse ou pourrie, on pourrait tout à fait, sans en avoir l’air, favoriser un joueur plutôt qu’un autre), je dis juste que chaque aspect du jeu est verrouillé par ses algorithmes, que le hasard, à ce titre n’en ai pas, et que votre liberté n’en ai pas. Que votre « talent » n’en est pas.
C’est le mot à la mode, c’est l’argument ultime. Et parce que ce mot a une vague connotation scientifique, les joueurs qui ont bien appris leur leçon, pensent qu’il est imparable et le ressortent à toutes les sauces pour défendre le système… Encore hier, j’ai fait trois parties, dans l’une d’elles un guerrier me sort baston sur 6 créatures de mon côté, c’est mon gros thon qui est resté. Il a quitté direct. J’ai eu de la peine pour lui. Donc je relève aussi les évènements trop positifs. La répétition statistique sur la baston est très (trop) louche. Tu ne peux pas le nier (je te rappelle que j’en avais perdu 7 d’affilé, lorsque j’ai écrit l’un de mes posts). Cette carte serait impérativement à revoir, sauf si on considère que c’est à dessein.
Deuxième match contre prêtre : T1: pièce + Tol’vir, T2 : Clerc + cercle. Après ce fut festival de pioche, de main parfaite, une courbe parfaite, sorts qu’il fallait etc. Ah et j’avais testé aussi un jour face au prêtre avec Clerc, de mettre des totems en me disant « on parie que c’est le 1/1 qui sort ? » Ça n’a pas loupé : 3 fois d’affilé. Quelles sont les chances que cela arrive ? Je veux dire T1 Clerc + Mot de Pouvoir + mes trois mêmes totems d’affilé ?
Bref, je soutiens que la RNG est le résultat d’une adaptation de l’IA suite à une analyse du plateau, bien plus poussée que Blizzard ne le laisse croire avec Zephrys. Et qu’elle sera favorable ou défavorable en fonction de différents critères non arbitraires (comme le ration victoires/défaites). Ce qui serait déjà une forme de trucage discret.
Deck agressif, peu utilisé, face auquel les menaces habituelles du paladin n’en seraient pas vraiment. « Ça sent le poisson » carte fumée qui décide des games… Archétype vu et revu, donc existant, donc pas libre. Pas un exploit.
Aller je m’arrête là, j’ai à peu près tout dit.