Il existe dans chaque partie des gestes discrets.
Des actions rapides, précises, silencieuses… mais essentielles.
Des gestes que le scoreboard appelle “joueurs sauvés”.
Moi, je les appelle instants suspendus.
Sur mes 30 dernières parties, j’en ai sauvé 224.
Pas toujours par le soin. Parfois par positionnement, parfois par une pétale bien placée…
Et souvent, par ce lien unique que je tends avec Emprise salvatrice.
Une capacité faite pour préserver.
Pour corriger l’erreur, rattraper l’allié, annuler l’inévitable.
Et quand je regarde le résumé de mes 30 dernières parties :
224 joueurs sauvés au total
Dont seulement 22 grâce à Emprise salvatrice
Vingt-deux…
Sur des dizaines, voire centaines, d’interventions vitales.
Hier, sur Népal, j’en ai encore fait l’expérience.
Mon Roadhog. Violet. Low HP. Cerné.
Trois fois, je l’ai extrait du chaos.
Trois fois, j’ai entendu le son cristallin.
Trois fois, le scoreboard a affiché “joueur sauvé”.
Et dans la stat dédiée à Emprise salvatrice ?
Zéro.
Pire encore :
Tirer un allié en pleine chute avec Emprise — littéralement l’arracher à la mort par le vide — ne semble pas non plus suffire.
C’est là tout le paradoxe :
Une capacité pensée pour sauver,
Qui agit comme un miracle,
Et qui, pourtant, reste statistiquement fantôme.
Je n’ai pas besoin de trophées.
Je demande juste que le jeu voie ce que je fais, comme mes alliés le voient.