Dans un univers étendu dont l’auteur est unique, quand le taf est bien fait, il n’y a pas ou peu de problèmes de contradictions.
Cosmogonie, contes, mythes et légendes, cartes, langage même ; arbre généalogique, conception scénaristique globale, projet éducatif, culture personnelle variée et considérable, Tolkien et J. K. Rowling n’ont pas lésiné sur le boulot de conception avant d’écrire. Dans le genre plus « classique », Zola n’a pas architecturé Les Rougon-Macquart au petit bonheur la chance.
Rien à voir ici. L’univers étendu de Warcraft est un fout*oir qui tient à la fois du kaléidoscope et de la suite. Je ne dis pas ça méchamment. Comme dit :
Le mode de fonctionnement me fait penser à la matière de Bretagne, dont je n’ai pas de mal à me dire que « Kaamelott » fait partie autant que Le Chevalier au Lion, L’Enchanteur, Excalibur ou Sacré Graal. J’ai pas attendu la série d’Astier pour m’y plonger.
Chacun de ces récits, pris isolément, respecte le canon [1] aristotélicien : un début, un milieu, une fin.
Avec la fin vient généralement, aussi, la finalité. Le conte et le bildungsroman enseignent, le mythe symbolise, l’épopée inspire, etc.
Mais tout ça, ce n’est « que » de la littérature^^.
Ici, c’est de l’entertainment. Le business du divertissement. WoW ou Star Wars, ce sont des licences aujourd’hui. Ce qui intéresse leurs gestionnaires, le plus souvent, ce n’est pas de finir. C’est plutôt de durer le plus longtemps possible.
Je comprends que Michalak parle de
Parce que, en jeu, d’une extension à l’autre, il existe de multiples liens et des développements d’éléments présents depuis fort longtemps. Chronicles a marqué une volonté de clarification d’une multitude d’éléments, ce qui oriente vers une trame sous-tendant l’édifice.
C’est là, en principe, que se trouvera l’âme du récit.
Hum. J’ai bien peur que cette trame, ici, soit au mieux un pur MacGuffin.
Ce que j’ai vu, c’est une régularité qui s’installe : une alternance entre extension « factions » / extension « grande menace ».
Ce n’est pas Aristote, c’est le serpent qui se mord la queue.
Sinon, personnellement, j’aime bien le désordre.
Irl, j’adore quand il y a tellement de verglas que tout est désorganisé et que, subitement, on a une journée à soi inattendue. Sans un peu de chaos, pas de choix, et moins de créativité possible.
Et là, façon roi Loth, j’ai envie de dire, balancez le canon, embrassez la mosaïque !
[1] Règle directrice appliquée dans un art - _https://www.cnrtl.fr/definition/canon