Sales bestioles pleines de poils, de puces, qui font leur besoins sous notre nez sans se soucier des moindres règles de politesses. Aargh je déteste ces horribles bébêtes qui essayent de vous amadouer avec leur grands yeux et leur petits cris qui font « pouic pouic regarde comme je suis mignon! »
Ça vous monte sur les genoux, ça ronronne, ça se frotte à vous, ça prend votre jambe pour une femelle de son espèce. Ah vous pouvez bien essayer de me convaincre que les animaux font de bons compagnons de route, qu’ils sont fidèles et rigolos mais je ne marche pas, du moins, je ne marche plus!
J’ai bien failli adopter une poule il y a quelque temps. On m avait dit " tu verras, les poules sont très douces, elles donnent leur affection très facilement!" J’ai passé 45 min à faire « cotcot » pour qu’elle daigne enfin me regarder. Sur le moment, j’étais contente, je me suis dit que finalement les gallinacés étaient peut être une race assez noble pour quelqu’un de mon rang. J’ai voulu lui offrir du grain en guise de bienvenue dans ma famille mais il faut croire qu’elle a préféré donner son affection à un coyote qui passait par là. Je n’ai retrouvé d’elle qu’un petit tas de plumes.
Fidèle mon œil! Même pas foutu de reconnaitre les amis des ennemis!
Alors voilà, je suis ma route seule, bravant les dangers seule et accomplissant de nobles quêtes seule… Enfin avec l’aide de quelques démons.
Si mes sorts étaient plus puissants je me passerai bien de leur compagnie. Quelle bande de casses pieds! Et que ça te cours dans les pattes, et que ça passe son temps à se plaindre « Qu’est ce qu’on s’ennuie avec toi Fortuna! Libère moi! C’est moi qui fait tout le boulot! Tu sers à rien Fortuna!.. » Ingrats!
Non mais vraiment! Faut pas être bien pour adopter des bêtes! Moi je n’en veux pas. Alors arrête de me suivre!!!
Qu’est-ce qui m’a pris ce jour là? J’avais besoin d’un peu de monnaie pour me payer une nuit à l’auberge. Je revenais d’un long périple héroïque, j’étais exténuée et ne rêvais que d’un bon bain et d’un lit douillet.
Pour trouver facilement les quelques pièces dont j’avais besoin, j’ai décidé de raser un camps de murlocs qui se trouvait à deux pas. Cette vermine est si misérable que je n’ai même pas eu besoin de l’aide d’un démon. Ce fut le plus délectable massacre de tous les temps.
« Allez y! Courez! Même pas peur de vous, sales bêtes! Aïe, mais tu m’a fait mal! Tiens prends ça! Et ça!! héhéhé »
Tous morts. Je les ai pulvérisés, atomisés. C’était un bon moment de défoulement mais il faut finir par la moins agréables des choses : plonger les mains dans ce qui reste des entrailles dispersées dans le camp pour ramasser les pièces, les morceaux de chairs, les yeux, les écailles enfin tout ce qui se vend.
Dans ma vile besogne j’ai eu beaucoup de chance : j’ai trouvé deux armes en assez bon état, un parchemin, une potion pour la forme et un œuf!
Maudit œuf…
Je repars en direction de l’auberge. « Enfin un bon bain! Des bulles! Du savon! snif snif Ça va pas me faire de mal, c’est sûr! »
Quelque chose bouge dans mon sac?!
Yaaaaarrrrrrrrrrgk! Mais qu’est ce que c’est que cette horreur!?! Une sorte de grenouille blanche me regardais avec ses gros yeux globuleux. Après le choc est venu l’angoisse « Non! il a cassé l’œuf que je voulais vendre! Bon ben je vais devoir me passer du room service ».
Puis la bestiole se mit à tousser. « Sort de mon sac! Aller zou, ouste! » La bête refuse de partir… Je renverse alors mon sac. « Non!! les yeux de murloc roulent dans tout les sens! La route est en pente ! Bon ben pas de bain… »
La chose blanche me regarde, ses sortes de bras traînant sur le sol devant moi. « Mrlmrlrlrmrmrll »
« Ah bravo! un bébé murloc! Qu’ai-je fait pour mériter ça? »
Il ne faut pas se laisser aller, courage Fortuna, tu ramasses tes affaires et tu t’en vas. Qu’est ce qu’en t’en as à faire de cette bestiole qui pue? Aller, regarde droit devant toi et marche!
J’ai entendu des petits pieds humides me suivre sur quelques mètres puis plus rien… ouf!
L’auberge, enfin! J’ai réussi à réunir juste assez pour un lit et un bon dîner.
« Ça ne va pas être possible mademoiselle. Nous n’acceptons pas les animaux »
Le bruit du claquement de la porte devant mon nez raisonne encore à mes oreilles. Un pressentiment plus la rage me parcoururent en un frisson glacial.
« Ne te retourne pas Fortuna, tu n’as pas envie de voir ça!! » .
« mlrmlrrmrlmrlrm »
…
J’ai eu envie de pleurer, là, tout de suite, sur le pas de la porte de l’auberge puis… il s’est mit à pleuvoir… et là, j’ai pleuré.
« Mon bain!!! Mon dîner!!! Mon lit!!! aaaargh »
Flic floc, derrière moi les petites pattes de cette bestiole de malheur. « Laisse moi!! Vas t’en!!! »
Tiens? Plus rien? Encore 10 pas et je regarde si il est bien parti.
…
Mais qu’est-ce qu’il fait avec ce chapeau et cette canne?!
« mrlmrlrmrlrmrlrmrlrmpidou!! »
C’est pas vrai, ça sait chanter et danser!!
« LAISSE MOI!!! »