Je viens ici poster l’histoire de certains de mes personnages qui me tiennent le plus à cœur, dans un désir de partager avec vous ce que je ne peux transcrire en jeu pour diverses raisons multiples et variés. J’espère que cela vous plaira. J’aime trouver des explications au pourquoi ils sont présents au sein de l’extension en cours et passée. N’hésitez pas à commenter !
S’il y a bien quelque chose que j’eus compris en suivant le chemin de la Lumière, c’est que les ténèbres ne cesseraient de m’entourer jusqu’à ce que j’arrive à destination.
Talyie Lumebrise, prêtresse de l’Eglise de Lumière.
La sainte Lumière l’avait, un jour, appelée, lorsqu’elle eut pénétrée la chapelle de Comté-du-Nord pour y retrouver sa mère qui s’occuper des blessés survenues lors d’une énième attaque des Orcs rochenoires. Talyie était alors âgée de 7 ans lorsqu’elle sentit son âme vibrer sous la caresse de la Lumière. Baigner d’une sainte chaleur, elle sut alors que son chemin était tout tracé.
Jeune et plein d’idées utopiques dans la tête, Talyie est une femme qui sait ce qu’elle veut. Sa volonté n’a d’égale que sa bonté tant elle se dévoue aux causes qu’elle croit juste. Si elle se retrouve aujourd’hui au sein de l’armée de Hurlevent, c’est avant tout pour aider sur le front. Elle sait que là-bas, des gens de tout horizon se retrouvent pour se battre au péril de leur vie. Mais c’est des idées auxquelles elle croit, et rien ne l’arrêtera.
Elle s’est engagée dans l’armée lorsque la Légion attaqua Azeroth, il y a une paire d’années, contre l’avis de sa mère. Pour Talyie, il était impensable qu’elle reste à Hurlevent pour faire des sermons qu’elle ne tiendrait pas elle-même puisqu’elle resterait bien sagement au chaud. Non, pour Talyie, c’était un devoir pour elle d’aider son peuple. Elle se donnait à la Lumière, et ce n’était pas rien.
Son dévouement fut décelé par le grand anachorète Gesslar qui la fit mander afin de lui parler de la situation et des enjeux qui se déroulaient alors sur Azeroth lorsque la Légion l’attaqua de nouveau.
Jamais elle n’avait vu pareil chaos qu’à ce moment-là. La Légion comptait bien détruire Azeroth. Son monde, le monde entier, devait se liguer contre elle pour en venir à bout. Dans la Lumière, elle trouva un espoir inébranlable. Elle ne tarda pas à donner sa réponse au grand Anachorète Gesslar, et très rapidement, elle rejoint le conclave.
Le temple de Halo-du-Néant lui permit de se faire quelques relations un peu partout au sein d’Azeroth. Mais surtout, il lui permit d’en apprendre plus sur ce qu’elle était, sur ce qu’elle aimait, sur le pourquoi elle se dévouait autant à la sainte Lumière, mais aussi sur son jeune Roi, Anduin. Si au début, elle comprenait les réticences de son peuple à voir un gamin de son âge les dirigeait, ses doutes s’envolèrent à la minute où elle l’entendit parler. Il avait quelque chose en lui qui la poussait à le suivre, à le croire, à lui faire confiance. Elle avait entendu pas mal d’histoires sur ce jeune prodige de la Lumière, et bien qu’habituellement, on avait tendance à enjoliver les faits, elle sut que tout était vrai.
L’équilibre des forces. Elle l’apprit à ses côtés, mais aussi aux côtés de tous les autres prêtres qui s’étaient donnés au Temple. Elle comprit que, au delà des apparences, malgré des moeurs et des coutumes différentes, ils étaient tous frères et soeurs.
Cela lui éveilla alors un espoir qu’elle ne pensait pas retrouver. Du haut de ses 27 ans, elle avait déjà connu plusieurs fois l’amour. Mais il n’y en avait qu’un qui avait su la marquer profondément : Emre. C’était un jeune homme originaire des îles, qui avait voué sa courte vie au service de Hurlevent, comme le fit son père avant lui. Fier défenseur de la Lumière, ils s’étaient rencontrés lors d’un séminaire autours de la Lumière lorsqu’ils furent bien plus jeune. Mais le coup du destin les frappèrent lorsqu’il dut partir en Lordaeron pour y rejoindre l’Aube d’Argent. Tout comme elle, il s’était voué à la Lumière. Et bien que trop jeune, ses talents semblaient être prometteur. Talyie, qui avait trois ans de moins que lui, ne put le suivre, même si son cœur le désirait ardemment.
Mais là-bas, Emre mourra. Grande fut sa tristesse, grande fut sa douleur, et jamais personne ne sut combler son cœur du vide qu’avait laissé Emre en disparaissant.
Elle l’avait recroisé quatre ans plus tard, dans les rues de Hurlevent, alors qu’une délégation de la Lame d’Ébène venait quérir l’assistance de la couronne pour mener une campagne punitive et définitive contre le fléau, loin, dans le Norfendre.
Il fut changé. Elle et lui s’échangèrent un regard, mais elle ne sut lire dans ses yeux noirs comme elle le faisait à l’époque. Il n’eut, semblait-il, aucune expression, et ce fut la dernière fois qu’elle devait le croiser avant l’attaque de la Légion sur Azeroth, où elle sentit son sein se levait à nouveau sous un regain d’espoir d’une violente intensité. Ils s’étaient retrouvés au cours d’une mission sur les îles brisés, en Tornheim, alors que la Légion attaquait la zone.
Il manipulait les énergies impies avec une certaine grâce qu’elle lui connaissait du temps où c’était de la Lumière qui jaillissait de ses mains. Elle n’hésita pas une seule seconde, malgré le dégoût qu’elle aurait du avoir du fait de son état, à l’aider en usant de ses pouvoirs de la Lumière pour le protéger et le soigner quand le besoin s’en faisait sentir. Ils ne se parlèrent pas durant cette assaut qu’ils repoussèrent avec bien d’autres. Mais lorsque cela sembla finir, il s’était retourné vers elle, et un sourire se dessina sur ses lèvres bleutés.
« La Lumière n’a fait que t’embellir, Talyie. »
Ses joues rougirent, mais elle ne dit rien. Elle baissa le regard, le sentant s’approcher. Il lui releva délicatement le visage de sa main froide, et elle tressaillit. Elle ne sut dire si ce fut le contact froid de sa peau sur la sienne ou si c’était ses sentiments qui s’exprimaient. Mais elle ne dit rien, et il lui proposa alors de se retrouver sur Dalaran pour parler. Ce qu’elle accepta.
Ce qui se passa cette nuit-là restera un souvenir doux, bien qu’étrange, qu’elle ne racontera à personne.
Ils ne devaient pas se recroiser avant quelques mois.
(…)
Lorsque la Légion fut vaincue, Talyie espérait recroiser Emre, mais ce ne fut pas le cas. Le coeur triste, malgré la joie d’Hurlevent depuis qu’Argus avait disparu de son ciel, elle prit un repos plus que méritée et se retira chez sa mère, afin de se ressourcer. Là-bas, elle se remémora son passé, parlant avec sa mère de souvenirs doux et heureux, comme triste et douloureux. Là, revint alors une question qu’elle ne lui avait que trop poser étant petite :
« Qu’en est-il de mon père ? »
Et pour la première fois, bien qu’elle lui répondit d’abord par un silence pesant, sa mère lui raconta tout, joignant un carnet de notes et plusieurs photos, notamment une peinture de ses parents avec sa petite bouille dans les bras de son père. Elle lui donna son nom, elle lui raconta son idylle, puis comme elle prit fin sans qu’elle ne sut pourquoi il la laissa elle et sa fille, seule, à Comté-du-Nord. Elle lui raconta qu’il était originaire de Kul Tiras, qu’il devait probablement s’y trouver, et elle lui donna une chevalière frappée des armoiries, disait-elle, de la famille de son père.
Alors, lorsqu’elle sut qu’une expédition se tramait pour ré-enclencher des pourparler avec Kul Tiras, Talyie n’hésita pas une seconde en se portant volontaire pour découvrir pourquoi son père était parti sans rien dire, et pour en apprendre plus sur sa famille paternelle.