Bon, je reviens juste certaines notions développées parce que c’est passionnant, et qu’avoir une idée de l’origine des choses, permet de mieux les appréhender.
(Merci au passage pour cette foutue chanson de Guy Marchand, et qui m’a trotté dans la tête : Destinée).
Le déterminisme, c’est un truc qui s’est répandu dans la culture populaire : « les choses ont une raison d’être », par opposition au nécessitarisme (mêmes causes, mêmes effets). Et cette doctrine a trouvé un écho particulier avec l’avènement des discours rationalistes, qui ont occasionné une sorte de désenchantement du monde, et le point d’orgue de la philosophie : la mort de Dieu.
Le déterminisme est un reliquat religieux de transcendance (il y a une volonté cachée derrière chaque chose).
Au bout de ça, on arrive à des théories très discutables de « si tu as vécu cette horreur, c’est parce que tu avais quelque chose à comprendre ». Ou encore « tu souffres de traumatismes liés à des vies antérieures ».
S’ensuit naturellement un basculement sur l’humanisme. J’en ai déjà parlé ici, mais c’est une doctrine qui place l’Homme au centre de tout. Il est « Homme-Dieu », il peut tout. Doctrine dont découle le transhumanisme qui prône l’homme augmenté, et qui tend dans le fond, à effacer toute trace animale pour atteindre le statut d’une entité robotique consciente, débarrassé de la souffrance et de la mort.
Le courant TCC(E) qui, comme le dit Thalsindra, a déjà une assise plus scientifique, avec une base comportementaliste, et une prise en compte des spécificités individuelles au sein du groupe. Cette approche de la psychologie flirte avec la sociologie durkheimienne ainsi que la philosophie existentialiste ; la place de l’individu dans le monde, ses fragilités, ses forces, son adaptation comportementale et les blessures occasionnées (l’enfer, c’est les autres). Là, on a à faire à toute la vague déconstructiviste, et la fameuse « french touch » initiée par Deleuze, Guattari, Solers, Foucault etc.
Le courant systémique, quant à lui a une large base sociologique et anthropologique : le poids des structures familiales dans l’organisation sociale, et sa répercussion sur l’entité sensible individuelle. Quelque part, Pierre Bourdieu en est l’héritier et l’accélérateur (La Domination Masculine, au final, c’est ça).
En fait, il est intéressant de constater que chaque grande matière correspond en réalité à un virage philosophique, qui dépend lui-même d’un contexte moral. Et c’est pourquoi je suis circonspect sur la psychologie ; elle est totalement soumise aux dogmes « du moment ».
Je reviens sur une parie où vous parliez de la pédophilie, vue comme une maladie. Voici deux situations vécues, et je développe après :
Situation 1 : Quand j’étais préado (un peu moins de 12 ans) j’avais un ambulancier qui était « amoureux » de moi. Je m’en suis assez vite aperçu. Et avec ce gars là, on a eu des discussions d’une sincérité incroyable sur le sujet. Je ne l’ai jamais perçu comme une menace. Je ne l’ai jamais jugé.
Situation 2 : toujours au même âge, je jouais avec des gamins de mon quartier (deux frères). Je suis invité chez eux, et à un moment, j’entends leur mère qui m’appelle, de sa chambre. Je vais voir. La madame en toute petite tenue, sur son lit, et qui me demande un massage, en me demandant innocemment si j’avais déjà touché une femme… J’ai compris plus tard que les deux frangins étaient plus ou moins à leur insu, utilisés comme rabatteurs.
En fait, je pense que la pédophilie en soi n’est pas une maladie, mais que les méthodes utilisées pour assouvir ce besoin, peuvent déterminer une pathologie. Dans la situation 2, on peut quand même noter un degré de perversion bien supérieur à la situation 1.
Je pense du coup, que la pédophilie est un reliquat culturel. tout comme l’inceste, qui est un sujet plus tabou encore, et pourtant bien plus répandu. Ces reliquats (intemporels) étant soumis à une pression culturelle, idéologique, morale (situationnelles) très fortes, cela revient à créer des déviances comportementales en fonction des individus.
Et pour reprendre « la dictature du sms » de Thalsindra, ces comportements « déviants » d’assouvissement, sont selon moi, l’une des nombreuses manifestations des blessures occasionnées par une lutte temps court/temps long.
L’Humanité a traversé des bouleversements culturels, notamment dominés par les différents courants religieux et moraux, qui ont remis en cause d’un seul coup, des organisations sociales, des mœurs. L’éducation sexuelle fut jadis dispensée de façon pratique par des enseignants. Il existe des sociétés endogamiques (mariages avec des membres de la famille comme une nièce ou une cousine etc), avec des âges parfois borderline. Au Brésil, on note une hypersexualisation des jeunes filles, et je rappelle qu’une petite de 9ans à accouché là-bas, de son premier enfant.
Que l’on soit clair, je ne suis pas en train de dire « If her age is on the clock, she’s ready for the cock ». Mais alors pas du tout. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a eu des crans d’arrêt idéologique brutaux dans le développement de l’Humanité. Et que la psychologie n’a pas assez de recul. Et que, malgré ses apports géniaux, j’ai du mal à accepter que des gens en blouse blanche viennent dicter une norme et décident schématiquement de qui est blanc et qui est noir en fonction du contexte historique, culturel et moral du moment. Ce n’est pas rationnel.
Edit (piaf) : les rêves ne sont que l’expression de la « relâche » symbolique de ton subconscient face aux pressions externes
Edit (cresson) :
Ça c’est magistral !