Nuance importante que je tiens à souligner concernant les paladins et l’épuration de Stratholme, dont nous avions parlé également il y quelques mois (et revenant par là aussi sur les propos de Grentek).
Lorsque nous jouons paladin à Vanilla nous avons l’occasion de choper le libram donné à tous les nouveaux paladins, possédant un extrait très important en toute chose. Dans cet extrait, il est expréssément expliqué que le paladin doit dans sa conduite rechercher le bien dans chacune de ses actions, et non jamais céder à l’idée du « plus grand bien » comme action ou plan futur. L’idée par exemple de laisser mourir 10 personnes pour en sauver une centaine est inconcevable selon ce code de conduite assez strict et le paladin doit chercher une autre solution et ce qui, sur le moment, les sauvera. Bien sûr, l’on peut facilement critiquer cette position, comme l’autre.
Mais revenons-en à Arthas ! Ce dernier agit dans le plus pur « pour le plus grand bien », notamment avec l’épuration, raison pour laquelle Uther ne peut le suivre : c’est se séparer clairement de la conduite du paladin qui chercherait une autre solution pour les sauver sur le moment, au risque même que la situation dégénère.
On peut également souligner qu’Arthas, avant même tout cela, était décrit comme psychologiquement prompt à s’énerver, bien trop arrogant, dont cela se reflétait également (comme Anakin, souligné par Jabber) par un sentiment de ne pas être apprécié à sa juste valeur.
Cette arrogance l’a mené aussi à adopter des relations amicales et sentimentales toxiques sans qu’il ne s’en rende réellement compte, puisqu’il fit promettre à Jaina de ne jamais rien lui refuser ou nier.
Cela ne fait pas de lui un homme dénué d’empathie, au contraire, et nous ne décrivons pas un monstre, mais une personne réaliste, avec ses défauts le prédisposant à cette situation, dont ces défauts sont à la fois plébiscité comme des qualités à notre époque et au sein de l’univers de WoW (associé au courage et au charisme, l’oeuvre Rise of the Lich King tient à souligner que son charisme s’associe au fait qu’il n’admet pas ses tords et erreurs, ou difficilement et cherche donc à rallier les gens dans son point de vue, ce qui est alors vu comme du charisme) mais de dangereux défauts une fois que la situation dégénère.
Je ne dirais pas qu’Arthas était un type « bien ». Il avait un bon fond, mais être une bonne personne demande beaucoup d’efforts, de travail sur soi-même, et est la travail de toute une vie de dizaines voire centaines d’intellectuels, auxquels les premiers auront facilement agréé que le manque de tempérance est un obstacle crucial pour être réellement « bon ». Les défauts se cachent peut-être par son statut de prince, comme la noblesse d’un temps, mais s’affichent davantage en temps de crise ou lorsque l’idée du « bon prince » s’éclipse.
Il est à la fois victime, et responsable de sa descente aux enfers, et en beaucoup, il est à blâmer pour n’avoir guère écouté ses camarades plus que blâmer ses camarades pour ne pas l’avoir suivi ou « empêché ». Il y aurait peut-être une légère différence avec Anakin sur ce point, qui est également responsable, mais victime d’avoir été trop jeune mis entre les mains de l’antéchrist (Palpatine/Sidious), et de l’ignorance ahurissante du conseil Jedi, assurant sa descente et son lent déclin.