Alors que les débats sur l’inclusivité font rage sur les forum Blizzard (enfin, surtout côté US, parce que côté FR, faire rage, c’est recueillir plus de 5 posts tant l’encéphalogramme du forum FR est plat ), un petit post du forum général a retenu mon attention.
Il s’agit du post d’Areana, concernant la localisation FR sur Dragonflight.
Mais comme ce post est sur le forum Discussion Générale, inaccessible en écriture aux non-abonnés, je décide de le relayer ici, sous une forme différente, et d’étayer un peu.
Dans son post, auquel j’adhère, elle a en particulier pris la peine de poster des liens sur choses assez incongrues qu’on retrouve sur la bêta de DF, en particulier, ça :
https://cdn.discordapp.com/attachments/607981816187584513/1018395804148445204/fdsafdsafdsa.png
Le petit-déjeuner des champions et des championnes draconiques.
Tout un programme.
Mais dans ce cas, de quoi parle-t-on , quelle est cette différenciation entre champions et championnes ?
De sexe (masculin et féminin), ou de genre ?
Sachant qu’il peut y avoir énormément plus de genres que de sexes (ou d’orientations sexuelles).
Si on parle de sexe, on est (presque) sauvés.
En effet, pour l’immense majorité des individus, nous somme du sexe masculin, ou du sexe féminin.
Presque, car il existe néanmoins les cas très rares d’individus bisexués.
Donc là déjà, ça coince, il manque déjà une case.
Même si il est vrai que ces cas sont rares, cet individu n’est ni un champion, ni une championne.
Mais alors si on parle de genre, là, on n’est pas sortis du bourbier.
Il existe effectivement une multitude de genres, largement au-delà du nombre de sexes, bien au-delà des cas «simples» du cisgenre/transgenre.
(Je rappelle qu’on parle de genre, et pas de sexe, ni d’orientation sexuelle).
En effet, on trouve vraiment un panel de genres assez divers, et parfois assez … farfelus, étranges, ou inattendus, largement au-delà des cas d’école du «il», «elle», «iel»
Sans porter aucun jugement, on connaît par exemple le cas de cette personne, streamer sur Twitch, qui est trans femme (donc homme > femme) qui se reconnaît en tant que … cerf (oui, le mâle de la biche, le papa de Bambi) … mâle.
Oui, je sais, c’est pas facile de suivre.
On connaît des cas où les individus ne se reconnaissent même pas dans le genre humain, et ce, y compris dans la vie réelle.
Alors, et d’autant plus dans un monde fictif comme celui de WoW, pourquoi pas imaginer quelqu’un qui s’identifierait à tout et n’importe quoi, animal, végétal, objets, ou … autre chose.
C’est un peu l’avantage des mondes fictifs non ?
Faut-il encore rappeler que le monde de WoW, Azeroth, n’existe pas, que le GPS de votre tacot ne vous trouvera pas les coordonnées d’Undercity ou d’Ironforge ?
Même Sheldon Cooper l’a intégré, et pourtant avec lui, c’était pas gagné.
Bon, maintenant qu’on a posé les bases, revenons à notre cas, et à notre tooltip.
On voit bien que «Le petit-déjeuner des champions et des championnes draconiques.», ça marche pas, c’est incomplet.
Or, et c’est là où je reviens sur mon titre : codons inclusif, il faut savoir qu’en informatique, et dans le code en général, il existe un truc génial, ça s’appelle l’interpolation de données.
Ça permet dans une phrase, un tooltip, peu importe, de remplacer une partie d’une phrase par le contenu d’une variable définie ailleurs.
Et c’est pas nouveau, ça existe depuis toujours.
Prenons un cas simple, en Javascript, pas parce que le langage est meilleur, loin de là, mais simplement parce que pour l’exécuter, y a besoin de rien, juste d’ouvrir une page vide d’un navigateur internet et ouvrir les outils de développement.
On imagine un objet minimaliste, disons un cookie, pour rester dans la thématique bouffe et petit-dèj.
Cet objet est super simple, il a juste des mots clés à afficher en tooltip en fonction du genre de celui qui l’affiche, et une méthode pour l’afficher :
Au début, très basique, 2 types, pour les 2 sexes, et les 2 choix : champion, et championne.
Le Cookie
let cookie = {
types : ['champion', 'championne'],
tooltip: function(character = {type: 0}) { // On peut même définir un type par défaut
console.log(`Le petit-déjeuner des ${this.types[character.type]}s draconiques`)
}
}
Ensuite on crée 2 personnages, un masculin, et un féminin.
Les persos
let Danny = {
class: 'warrior',
type: 0
}
let Jude = {
class: 'druid',
type: 1
}
Et si on veut voir ce que le tootip donne, il suffit de taper:
cookie.tooltip(Jude)
ou
cookie.tooltip(Danny)
et on obtient Le petit-déjeuner des championnes draconiques, ou des champions draconiques, au choix, en fonction du type lié au perso.
Mieux, on peut même étendre les types, ou les genres si vous voulez.
Imaginez qu’on crée un perso nommé … Shaere du genre … patate. (bah quoi? )
On crée le perso, on rajoute le genre patate
à la liste des types:
Shaere la patate
let Shaere = {
class: 'boulet',
type: 2
}
cookie.types.push('patate') // On ajoute le type patate
et hop, si on tape cookie.tooltip(Shaere)
, on obtient:
Le petit-déjeuner des patates draconiques
L’équivalent de ce bout de code dégueulasse en JS peut évidemment être fait en C/C++ dans le jeu, et en bien mieux.
C’est juste une démonstration par l’absurde que non seulement on peut se passer de ce genre de tooltip immonde et codé en dur, mais en plus, quand on veut jouer aux chantres de l’inclusivité, ou de l’inclusion, ben on fait ça proprement, parce qu’en l’état, c’est mal barré.
C’est juste ridicule.
Leur truc est moche, ET rigide.
Ça ne fera qu’alourdir les choses si à chaque fois qu’il y a une histoire de genre, ils collent toutes les variantes possibles.
Et imaginons qu’ils décident un jour de vouloir laisser le choix au joueur de définir leur propre genre, librement, au moment de la création du perso?
Ben faudra recommencer, parce que rien ne collera.
Et c’est d’autant plus ridicule que le jeu semble bien détecter, ou plutôt interpoler, le sexe du perso, la phrase «Vous devez rester assisE pendant que vous mangez», ça m’étonnerait que l’accord soit une coquille de frappe.
Le personnage d’Areana sur le PTR était probablement féminin, et de fait, il a fait l’accord.
Ou alors, ils ont décidé que tous les humains bodybuildés et les orcs huilés doivent manger assises.
Vous voulez des retours, Blizzard? Ben en voilà un.
Et s’il vous plait, codez-ça proprement.
Ou bien payez vos coders de manière décente, pour qu’ils aient envie de faire ça bien, et pas de remettre un torchon à peu près fonctionnel histoire de dire que c’est fait.