Et je m’ajoute, à moi, une règle : les ressources nécessaires à l’élaboration de mon scénario seront égales à la version officielle, sinon moindres.
La Guerre des Épines, malgré les défauts évidents de mise en scène et les ressources presque inexistantes injectées dans ce scénario, reste identique. Il en va d’ailleurs de même pour la bataille de Lordaeron, à l’exception de sa conclusion :
Sylvanas disparaît. Et elle disparaît pour le reste de l’extension à vrai dire, atténuant l’overdose autour de ce personnage et renforçant le thème de l’extension (j’explicite ce point plus tard).
Donc :
- L’influence de N’Zoth se fait ressentir dès les prémisses de l’extension sur différentes figures de la l’Alliance et de la Horde.
- Bien que Sylvanas s’en soit allée, les factions ont atteint un point de non-retour entre elles. L’incendie de Teldrassil pousse l’Alliance à commettre des atrocités, auxquelles la Horde répond de la même manière. La violence escalade de jour en jour. Le plus important, ici, est de laisser les factions se faire la guerre, pas que Sylvanas les babysitte en ce sens. Sylvanas n’est plus là.
La Horde est désemparée par l’absence de son chef de guerre. Saurcroc se retire et poursuit sa quête comme dans la version officielle, exception faite qu’il n’a pas que le nom « Sylvanas » à la bouche. Sylvanas n’est plus là. C’est la seule haine entre les factions qui anime cette guerre. C’est le fondement de l’extension.
Parallèlement, Anduin mène sa croisade pour la paix avec bien plus de difficulté : l’Alliance toute entière crie vengeance. Sa mission est de la rassembler, mais l’influence de N’Zoth rend cette tâche extrêmement complexe car il devient lui-même agressif envers ses généraux.
Les flots de la vengeance :
En lançant l’assaut sur Dazar’alor, la mission de l’Alliance n’est pas de court-circuiter les relations diplomatiques entre les Zandalari et la Horde mais de TOUT saccager. Pas d’assaut maritime minable avec quatre bateaux : Jaina fait voler le sien jusqu’à la baie, avec une éventuelle confrontation contre Pa’ku pour remplacer l’inintérêt absolument grotesque de certains boss.
L’Alliance tue Rastakhan qui, je ne sais pas, aurait pu être traité autrement que comme un abruti complètement fébrile face à l’adversité.
L’échec tant des Zandalari que de la Horde ne faisant pas partie des paramètres du plan de sa Reine, Nathanos prend arbitrairement la décision de ressusciter Derek. Le reste de cette intrigue suit son cours.
Conflit d’intérêt entre Anduin, Tyrande et Genn, renforcé par l’influence de N’Zoth, pour la démarche à suivre ensuite.
Tyrande (qui, dans le meilleur des mondes - celui-là donc - ne serait pas un personnage absolument catastrophique sur tous les points), devenue Guerrière de la nuit, massacre toutes les Val’kyr présentes à Sombrivage et humilie Nathanos. La reconquête de ses terres est entamée.
Nathanos, tout à la fois en charge de l’avant-garde de la Horde et du bon déroulé du plan de Sylvanas, récupère Xal’atath et lance l’avènement d’Azshara.
L’avènement d’Azshara :
Désolé, mais clairement c’est au-dessus de mes moyens. Il aurait fallu que ce patch n’existe pas, en fait. Essayons tout de même :
L’océan s’ouvre, la flotte de l’Alliance et de la Horde sont pulvérisées. Les Ankoïens et les… Euh. Bon, les deux factions propres à la zone n’existent pas. C’est l’Alliance et la Horde, c’est tout. Azshara possède plusieurs Pilliers de la Création et non plus un seul. Le Kirin Tor a néanmoins réussi à protéger l’Œil et peut-être un second voire un troisième, afin qu’elle ne soit pas tout simplement invincible.
L’Alliance, sur le point d’être submergée par les Nagas, se voit surprenamment appuyée par Lor’themar et ses troupes. De cette coopération naît un semblant de compréhension mutuelle. Les factions s’allient afin de contrer Azshara. Le patch suit son cours, exception faite que, à sa défaite, Azshara laisse délibérément tomber Xal’atath. Geste qu’elle va finir par expliquer à Ny’alotha : c’est le point faible de N’Zoth. Autant dire que, de cette façon, on s’épargne l’absurdité du moment où on s’aperçoit que N’Zoth, conscient pourtant des plans d’Azshara à son encontre, ne daigne même pas lui enlever la dague.
Baine libère Derek mais n’a pas dû affronter uniquement les Réprouvés : toute une partie de la Horde se dresse contre son choix. De son arrestation découle une guerre civile. Certains sont contre les pratiques de Nathanos mais continuent d’abhorrer l’Alliance, d’autres le sont également mais sont favorables à la paix, les troisièmes sont prêts à tout pour détruire leurs ennemis.
L’Alliance partage les mêmes conflits.
De la coopération entre l’Alliance et la Horde à Nazjatar, aussi infime soit-elle, découle le sauvetage de Baine par les deux factions.
De là naît une coalition plus franche entre les désormais rebelles dits « de Saurcroc » et les forces pacifistes d’Anduin. Ils doivent faire avec le peu qu’ils ont, et surtout sans la moitié de leurs forces toujours profondément engagées à détruire l’autre faction. Et envers aussi l’influence de N’Zoth toujours grandissante.
La cinématique devant les portes d’Orgrimmar reste un mystère. J’ignore si, dans mon cas, elle devrait mettre en scène le retour de Sylvanas et suivre plus ou moins son cours. Par souci de praticité, disons que oui. Elle permet de mettre un terme à l’un des arcs majeurs de l’extension, celui de Saurcroc, qui plus est.
La mise en place du conseil de la Horde ne se fait pas sans conflit : il s’agit davantage d’un coup d’état. Anduin revient à Hurlevent, victorieux mais profondément las, attendu en outre par ses détracteurs. Sombrivage reconquis, Tyrande ne revient pas dans l’immédiat.
Visions de N’Zoth :
N’Zoth, libre, s’empare de l’esprit de ceux dont la haine de l’autre faction est toujours palpable. Les visions horrifiques ne sont pas des visions : c’est une guerre civile bel et bien matérielle qui dévaste les capitales. On échange éventuellement quelques personnages pour éviter toute mort prématurée d’une Alleria, d’un Turalyon ou d’un Thrall (pour Thrall ce serait trop en l’occurrence, mais je suis loin d’être contre l’idée de voir les premiers crever la bouche ouverte).
Le reste du patch suit son cours. Désolé, je ne peux rien faire pour la cinématique de fin. Si, j’aurais éventuellement choisi un modèle prédéfini à donner au PJ pour faire une cinématique propre. Ou bien, vaincu, le Cœur d’Azeroth serait tombé hors de sa portée et je l’aurais de ce fait soigneusement écarté.
Le but de la manœuvre est de donner à N’Zoth un impact matériel satisfaisant. De laisser les factions décider seules de la guerre qu’elles mènent, de supprimer ou au moins d’atténuer le manichéisme, de mettre Sylvanas dans l’ombre, loin des feux des projecteurs, et enfin de mettre en avant le thème majeur de l’extension : la haine ancestrale de la Horde et l’Alliance.