Les cartes postales d’une confinée

Gammerita

J’ai enfin trouvé un arrangement avec la grosse. Puisqu’elle refuse de me payer pour continuer à gérer sa fortune et ses biens, elle devra m’envoyer des informations conséquentes avec chacun de ses envois. Ici, chaque bon renseignement peut valoir son pesant d’or. À moi d’en tirer un maximum de bénéfices.

Et puisque je suis décidée à ne pas quitter Stormwind, ses histoires me donneront l’occasion de voyager… d’une certaine manière. Les aventures, très peu pour moi, merci ! Le monde est bien trop dangereux, et je laisse volontiers ça aux écervelés en quête de gloire, de reconnaissance ou d’exotisme. Ils finissent trop souvent au fond d’une crevasse glacée, terrassés par la gale ou par les morsures de loups affamés.

Il a fallu se creuser les méninges pour être sûre qu’elle ne m’entuberait pas sur la fiabilité de ses récits. Mais une consœur gnome est venue à notre rescousse. Curgle Cranklehop, qui réside à Gadgetzan, loin au sud de Kalimdor, lui a confié un Preneur d’images FX. Cet ingénieux appareil parvient à saisir un instantané de ce que l’on expose devant lui. L’image capturée est reproduite sur un rouleau de papier spécial, dont elle me joindra des échantillons, pour illustrer ses péripéties.

https://drive.google.com/file/d/1BfEkt-e2AdZdyTVz52iT1sLMqdi55cZj

Sa première image est plutôt floue. Elle longeait la côte des Hinterlands, pour récolter des bouteilles de porto échouées, et dénicher une tortue gueule d’acier géante, à la demande d’un érudit de Rut’theran. D’après ce qu’elle m’écrit, elle ne maîtrisait pas encore tout à fait l’engin, et, surtout, elle ne s’attendait pas à à ce qu’il émette un flash lumineux qui attirerait l’attention de la bête. Elle s’est enfuie à toutes jambes pour échapper à la créature rendue furieuse. Je me bidonne rien qu’à imaginer la scène. Le petit bout de gras sur pattes, se précipitant à l’autre bout de la plage, semant les bouteilles durement ramassées l’instant d’avant, au hasard des soubresauts de sa course effrénée.

Bon. Au moins, cette Gammerita ne l’a pas écharpée, et j’aurai donc d’autres anecdotes jointes aux prochains colis.

32 mentions « J’aime »

Le remède tropical

La jungle de Strangleronce en a rendus fous plus d’un. Le colonel Kurzen était un vétéran de la première guerre. Tacticien charismatique et brillant, réputé pour son efficacité, le soldat a cependant fini par sombrer dans un état de démence, prêchant l’imminence de l’apocalypse, et s’enfuyant avec ses fidèles au plus profond de la canopée, au nord-est de la vallée. Son nom a été rayé des registres, et de multiples missions secrètes auraient été menées pour l’en déloger, sans rencontrer grand succès.

Pour survivre au cœur de cet enfer vert, les soigneurs ont dû élaborer bien des solutions. Les poisons, les venins, les fièvres malignes, produisent autant de ravages que la folie ou la malnutrition, dans les rangs des combattants de tous les bords. Qui se bat pour quel camp, dans cet environnement hostile, si ce n’est pour sa propre survie ?

Les alchimistes du colonel déchu ont réussi à produire un remède tropical assez fascinant, qui semble parvenir à neutraliser la plupart des toxines, même les plus virulentes. J’ai dû abattre bien des hommes, avec l’assentiment discret de autorités de Stormwind, pour en obtenir quelques échantillons. Les soigneurs de Kurzen ne me les ont pas remis de leur plein gré, dira-t-on. Et faire main basse sur leurs réserves m’a probablement donné autant de difficulté que de parvenir à cacher leurs dépouilles sans donner l’alerte.

Je vais en envoyer un petit chargement à Buchette. Je suis sûre qu’elle saura en tirer un bon prix, puisque seul l’argent l’intéresse. Je ne sais pas trop quoi joindre au colis. Elle se fait certainement une vision aussi idyllique que fausse de cet endroit. La moindre illustration d’un plan de fougère luxuriante ravira cette insupportable gamine.

https://drive.google.com/file/d/1JYq_XBk-FJ7OB8sxozGRBKWqL9Lqm9C6

Je lui écrirai que ce remède est fabriqué par les trolls Gurubashi du coin, avec la sève de cette plante. Tiens, ça fera bien son affaire. Elle ne viendra jamais vérifier sur place, de toute façon !

13 mentions « J’aime »

Les cristaux d’Un’Goro

Il y a de quoi déborder d’enthousiasme !

La dernière livraison est une énorme caisse, remplie de cristaux scintillants aux faces polies, tous plus gros que mes poings. Il y en a des rouges, des bleus, des jaunes, des verts ! Des quatre couleurs primaires !

Si j’en crois les tampons de transit, elle me les a envoyés depuis le Fort cénarien, à Silithus, comme il n’y a pas de services postaux à Un’Goro.

Elle m’a souvent parlé de cet endroit qui la rendait littéralement dingue : paradis perdu pour récolteurs compulsifs, peuplé de créatures colossales qu’elles m’avait maintes fois décrites dans nos correspondances précédentes. Je n’aurais pas misé une pièce de cuivre sur ses histoires si je n’avais pas déjà vu le squelette d’une de ces bêtes au muséum d’Ironforge.

Mais ces ressources de cristaux, qui semblent inépuisables, ont de quoi faire pétiller les yeux du dernier des joailliers.

Spontanément, je n’ai vu qu’une prodigieuse valeur marchande de plus à engranger. Cependant, il y a plus que cela. Ses expéditions d’un bord à l’autre du cratère l’ont conduite à découvrir trois pylônes de puissance, qu’il est possible d’activer avec certaines combinaisons de ces cristaux. Évidemment, cette quiche n’a pas découvert cela toute seule. C’est une certaine J.D. Collie, une gnome du refuge des Marshal, qui l’a guidée dans son enquête minutieuse. L’utilisation du bon nombre de gemmes sur le bon pilier permettrait d’obtenir toutes sortes d’effets magiques variés, compilés dans un épais et barbant manuel, dont elle m’a heureusement épargné la description.

https://drive.google.com/file/d/1TvGzPrvuD5CT7-bsBx-QzYiI9ODgJAOl

Sa petite illustration montre une grotte, éclairée comme en plein jour par la résonance lumineuse de ces joyaux. Curieusement, elle dit qu’il est impossible de piocher ces cristaux en particulier, et qu’elle est forcée de prendre des risques pour ramasser ceux qu’elle m’envoie. Ou bien est-ce son homologue aventurière qui lui a formellement interdit de toucher à ceux-ci, histoire de retrouver son chemin pour sortir du dédale des cavernes ?

10 mentions « J’aime »

La pierre aux harpies

Pas le temps de rédiger des tartines pour la gosse. De toute manière, si je lui dis que j’ai passé les cinq derniers jours à pêcher des poissons malades, dans une région peuplée d’hommes-sangliers, de serpents volants, et de créatures jaunes tachetées avec un cou de huit pieds de haut, elle va encore brailler que je mens.

Je ne peux pas emporter le Preneur d’images FX dans mon sac à chaque expédition. C’est fragile, ce machin. Et puis ça encombre : si je dois faire le choix entre trois livres de déviant et trois livres de mécanique hypersensible pour satisfaire son insatiable curiosité, la décision est vite prise.

Je concoctais une recette alchimique à base des ressources naturelles du coin, à une époque. Mes acheteurs se régalaient de ces élixirs qui les faisaient grandir. Mais il faut croire que, dans le monde où nous vivons, la taille ne compte plus. Ne pouvant me résoudre à abandonner cette manne, j’ai étudié une autre manière de recycler mes stocks. Les Kolkar en ont été pour leurs frais. Leurs notions d’hygiène laissent à désirer, mais côté cuisine, ils réalisent des mets… surprenants.

Je dois filer vers le sud, au site de fouilles de Bael Modan, qui recèle bien des choses étranges, d’après un informateur de la Ligue des explorateurs. Tant pis pour le relais de poste de Ratchet, pour une fois.

En chemin j’ai vu une drôle de pierre, près d’un campement huran. Un monolithe érigé entre deux racines d’un néré desséché, sur lequel les hommes-groins avaient peint à l’ocre des silhouettes de harpies.

https://drive.google.com/file/d/1zYxIQFcXhCUoM-Joa8ZXL2QMBac7P5dE

Est-ce qu’ils voueraient un culte à ces femelles au tempérament tempétueux ? Je n’en connais pourtant pas de harde à des lieues à la ronde. Est-ce un marqueur territorial, ou un symbole d’avertissement quelconque ?

La prochaine fois que je repasserai par là, j’en rapporterai une image. J’ajouterai comme note que les autochtones pratiquent des danses rituelles, en jouant du tambour, nus et la peau couverte de symboles ésotériques tracés au sang de kodo, autour de ce site consacré, pour invoquer les pluies. Une belle image folklorique, qui semblera authentique. Elle gobe n’importe quoi, de toute façon. Ça lui fera sa semaine…

10 mentions « J’aime »

Du talent, du travail. Bravo! J’aime beaucoup et c’est drôle (chose la plus difficile à faire) tout en restant bien écrit (« Un monolithe érigé entre deux racines d’un néré desséché » ça fait Tesson / Gracq).
Franchement, continue.

1 mention « J’aime »

Bonsoir Sterlingrad, et merci pour les encouragements !
Je te confirme que j’ai encore facilement une trentaine d’anecdotes prévues, et que la liste s’allonge régulièrement (normalement, rien qui soit une redite de la saga pré-Classic de 2018-2019, mais avec quelques références croisées possibles).
En revanche, je vais restreindre à une seule publication hebdomadaire (pour le moment), ayant malheureusement très peu de disponibilités à consacrer à WoW en ce moment.




Aux portes d’Uldum

Avec le dernier chargement de lotus pourpre, Ravelle avait joint une curieuse photographie.

https://drive.google.com/file/d/182E7vT3BA09rO_3aGHvcCewYpbjPdAb6

Dans la vallée des guetteurs, tout au sud de Tanaris, se dressent les portes d’Uldum. Du moins, ce qu’il en reste…

Après une longue et épouvante virée dans les profondeurs d’Uldaman, une autre cité souterraine antique des Terres ingrates, elle est parvenue à dénicher des disques mémoriels, sortes d’archives de données, créés par les Titans et leurs sbires. N’importe quel nain se damnerait pour en obtenir quelques fragments.

En utilisant ces disques sur un socle à l’entrée du complexe d’Uldum, à l’autre bout du monde, elle a réussi à déclencher un vieux mécanisme d’information automatisé tout juste en état de bourdonner.

Le gardien des pierres Norgannon, cet étrange interlocuteur, ne lui a cependant pas révélé grand chose. D’après ses explications, les « Créateurs » ont façonné Azeroth, et Uldum était un centre de recherche pour façonner et améliorer la biosphère de la planète. Ils utilisent ces plaques dispersées pour surveiller à distance et rééquilibrer le monde.

Moi, je dis que ça sent le pipeau à plein nez. Si ces Créateurs n’ont pas réagi au bordel généré par les bouleversements – récents et anciens – qu’a subi notre planète, soit ils s’en foutent, soit ils sont incompétents, soit ils sont morts.

Malgré bien des discussions avec Gunstan, un prospecteur de la Ligue des explorateurs qui surveille les lieux depuis un bout de temps, elle n’a pas pu trouver d’accès caché. C’est sans doute mieux, quand on s’y penche en détail…

En regardant attentivement sa photographie avec une loupe, on peut constater que l’immense portail ferraillé n’a pas été forcé par des pillards, mais qu’il a été défoncé… de l’intérieur. Et, fichés dans le bois noirci, des carreaux d’acier de grande dimension paraissent avoir été tirés pour empêcher cette évasion. Je n’ose imaginer la taille de ce que les défenseurs ont tenté d’abattre, ni ce que sont devenus les fuyards.

Quand j’y réfléchis, un frisson court le long de mon échine. Je ne m’aventurerai pas dans le coin.

10 mentions « J’aime »

( tu devrais poster chez les Rp :slight_smile: )

Sympa tes histoires !

Lecture fort agréable. Vivement la suite.

Les années passent et jamais je ne me lasse !

Arko’narin

Plus je m’enfonce dans les profondeurs du Fort des ombres, plus l’odeur de soufre me prend à la gorge. La température monte, l’air semble s’alourdir. Les sectateurs sont plus durs à abattre.

Le complexe de Jaedenar est en réalité un véritable dédale de couloirs et de pièces, qui semblent s’étaler sur des lieues et des lieues. Vraiment le dernier endroit où j’aimerais me perdre.

Le cercle d’émeraude est surtout constitué d’illuminés, qui pensent qu’on peut sauver Gangrebois avec trois graines et un peu de souffle de vent. Il suffit de parcourir les environs pour constater l’utopie de leurs ambitions. Mais ils paient bien. Alors je pouvais bien courir quelques risques.

Dans la pénombre d’un recoin mal éclairé, je distingue des cages mal entretenues. Un souffle court résonne dans le couloir où je viens d’abattre un chien démoniaque. Deux yeux jaunes suivent mes mouvements avec attention.

Arko’narin a été capturée alors qu’elle enquêtait elle aussi dans les entrailles de cette région corrompue, avec un collègue paladin qui n’a probablement pas survécu aux tortures infligées par les séides de la Légion. Elle semble autant mue par le désir de vengeance que par la culpabilité de n’avoir rien pu faire pour le défendre.

Mais parons au plus pressé. Trouver la clé pour la délivrer m’aura bien pris une heure. L’escorter jusqu’à retrouver son équipement, une heure de plus. Malgré ses vilaines blessures, elle se bat encore farouchement. La vaillance du désespoir et de la colère : typique des créatures acculées qui n’ont plus rien à perdre. J’ai souvent vu ça dans le comportement de mes victimes. Mieux vaut ne pas être du mauvais côté de la lame.

https://drive.google.com/file/d/1ALFDG9SeQ3Lve3RCBY-5su-GGiaKR3-e

Elle regrette de ne pas retrouver son lasso doré. Drôle de priorité. Pourquoi pas des bracelets d’invincibilité, tant qu’on y est ? Il est temps de ressortir, avant que notre carnage ne soit découvert et que des renforts ne nous barrent la route. Que je déteste les souterrains !

Nous croisons la dépouille de son compagnon défunt. Ce qui reste de Trey n’est pas beau à voir. Il se livre ici des rituels innommables. Je ne descendrai pas plus bas pour voir ce qui s’y terre. Un coup à croiser un Nathrezim. Ah, ah, ah ! Vous imaginez ? Ahem, restons sérieux…

8 mentions « J’aime »

Shadra

Je n’aime pas trop les araignées. Je les aime encore moins quand elles font dix à douze fois ma taille. C’est sans doute par provocation qu’elle a joint cette image au dernier colis de champignons fantômes, en provenance des Hinterlands.

La grosse rôdait en tapinois entre les ruines de Shadra’Alor, suivant de loin un réprouvé isolé qui semblait chercher quelque chose de précis. La région grouille de trolls Witherbark, qui ne font pas partie de la Horde. Peut-être était-ce un émissaire quelconque, venu négocier une alliance contre la forteresse Wildhammer ? Vu le soin qu’il mettait à esquiver les autochtones, ses intentions étaient sans doute toutes autres. La proie s’est rendue auprès d’un vieil autel moussu érodé par les siècles, surplombant l’étang, et a entamé une incantation évoquant une prière rituelle.

Mais alors que Ravelle s’apprêtait à expliquer aux omoplates du mort-vivant qui a la plus grosse hache à double tranchant, une créature abominable est apparue.

https://drive.google.com/file/d/15Y8zIM259m4haYRoDOFElrpDOlm3HlCM

Shadra !
« Elortha no Shadra », de son nom complet, comme le mentionnent les tablettes de pierre de Zul’Farrak. L’abruti venait d’invoquer un Loa ! Le dieu-araignée des trolls ! Ce dernier n’a pas dû agréer l’élocution du cadavre ambulant avec sa demi-mâchoire, car le gigantesque arthropode s’est aussitôt jeté sur l’apprenti invocateur, lui assenant coups de mandibules et jets d’acide.

Restant finalement à bonne distance, la gnome a observé attentivement la reine-venin ne faire qu’une bouchée du tas de viande en décomposition. Son poison devait être terriblement efficace. Le maigrelet s’est aussitôt effondré sur l’herbe, agité par des spasmes saccadés et hurlant des imprécations d’effroi, traduisant une douleur innommable, avant d’être dévoré faisandé par la bête en colère, que l’odeur nauséabonde de la collation n’a pas semblé déranger.

Le réprouvé avait-il l’intention de récolter une toxine foudroyante, pour le compte de l’inquiétante Société royale des apothicaires d’Undercity ? Si c’est le cas, il faut que j’en informe le SI:7.

Ou non. Je vais plutôt leur vendre l’information…

6 mentions « J’aime »

Le journal d’Henrig Lonebrow

Je file toujours plus vers le sud. Je rejoindrai Gadgetzan en traversant les Mille pointes. La nuit ne va pas tarder à tomber, sur la route de l’or méridionale. Le coin est infesté de Hurans, et je ne voudrais pas me faire surprendre, après le temps que j’ai perdu au site de fouilles de Bael’Modan.

La Grande élévation n’est pas bien loin. Les étranges palans taurahe, aussi rudimentaires qu’efficaces, semblent en service à toute heure. Je préférerais tout de même y parvenir avant qu’il fasse trop sombre. Un simple instant d’inattention, et la chute serait vertigineuse.

Les alentours n’étant pas bien gardés, j’ai vite fait de me faufiler dans une des cabines. Cette descente me donne toujours un peu envie de vomir. Pas de rambarde, une passerelle rendue lisse et glissante par le passage d’une multitude de sabots, et un roulis infernal dès que la moindre brise se met à souffler. C’est pire que le navire reliant Theramore, et avec des conséquences encore plus dramatiques si on n’a pas l’idée de bien s’accrocher.

J’arrive enfin au pied de la falaise. Je me rends compte, en empruntant la plateforme de débarquement, que mon rythme cardiaque a facilement doublé. Je prends quelques minutes, assise sur un gros rocher rouge, pour retrouver mon calme.

À quelques pas sur ma droite, il y a un truc qui pue la mort. Sans doute une charogne négligée par les hyènes du voisinage. Dans l’obscurité naissante, je m’approche d’une masse compacte et décharnée.

https://drive.google.com/file/d/1UyM4GU_54y1mCptoazZAo1Y6ve-Rua-N

Ça a la forme d’un nain. Ça a l’accoutrement d’un nain. Ça a l’odeur d’un nain crevé. Le pauvre gars a certainement eu moins de chance que moi, et a raté la marche ? Non, si c’était ça, sa dépouille serait certainement éparpillée sur une plus grande distance. Au vu de son état de décomposition, il est là depuis un bout de temps. Soit personne ne l’a remarqué, soit les taurens n’ont pas jugé bon de l’enterrer dignement, dans le cimetière situé à peine à quelques encâblures.

Sa poigne squelettique tient fermement un journal, qui semble avoir été épargné par les tempêtes de sable. Je vais y jeter un œil. J’y trouverai certainement des explications.

5 mentions « J’aime »

L’art sombrefer

Il y a bien des idées reçues qui courent, sur le compte des nains, d’un bout à l’autre des Royaumes de l’est. Alcooliques notoires, bagarreurs invétérés, ronchonneurs permanents, rancuniers à la mémoire tenace, cupides à en mourir… La plupart de ces lieux communs sont infondés, ou très exagérés, colportés par des individus qui n’ont pas dû en fréquenter beaucoup durant leur vie.

Le dernier envoi de Ravelle m’a rappelé à quel point les nains sont aussi des artistes au talent formidable. Pas étonnant qu’ils soient en si bons termes avec les elfes, n’en déplaisent à certains !

Lors d’une mission secrète, dont elle n’a pas pu s’empêcher de me dévoiler la plupart des détails qu’elle aurait dû taire, elle s’est infiltrée – avec fort peu de délicatesse, au demeurant – dans les entrailles du mont Blackrock. Depuis la guerre des Trois marteaux, on va dire que les Bronzebeard sont toujours en froid avec les Sombrefer. L’empereur Thaurissan aurait enlevé la fille chérie du roi Magni, et il fallait envoyer des suicidaires pour la délivrer.

Bon, ça ne s’est pas passé tout à fait comme prévu, car il semble qu’une fois la mission accomplie, la naine a envoyé bouler la grosse bien comme il faut. Peut-être victime du syndrome de Stratholme… Ou alors elle était vraiment amoureuse de l’autre barbu sous la montagne ? Bon, ça, ce sont leurs affaires de famille. Loin de moi l’idée d’aller y fourrer mon nez.

En faisant une visite du Siège impérial, une fois la salle vidée des émissaires hostiles, aux beaux atours chargés de breloques, les murs du palais souterrain ont attiré son attention. Elle m’a envoyé quelques vues des bas-reliefs de toute beauté exposés là-bas.

https://drive.google.com/file/d/1F-1qvtfXvCCVPTI5WEsQwRuHHyillEoz

Ces fresques, qui mélangent harmonieusement pierre ciselée et métal fondu, mesurent parfois jusqu’à vingt pieds de long. Elles illustrent la symbolique quotidienne de la culture naine. Chacune de ces réalisations a certainement demandé des mois, voire des années de travail. Et ce n’est rien à côté de la cité en elle-même ! Quand on pense aux volumes faramineux de roche extraite, de blocs sculptés, de minerai raffiné, pour bâtir ce gigantesque complexe souterrain, dix fois plus vaste qu’Ironforge.

On peut dire ce qu’on veut des Sombrefer. Mais on ne peut nier que ce sont des bâtisseurs d’une trempe absolument inégalée. Rien que pour cela, je les respecte.

7 mentions « J’aime »

Arei

En fait, j’ai été mauvaise langue. Le Cercle d’émeraude est une bande d’illuminés qui obtient parfois des résultats.

La Légion a peut-être échoué dans son projet d’invasion, mais les dommages qu’elle a causés ont été si colossaux que la nature ne s’en remettra sans doute jamais. La marque de Gul’dan continue de gangrener cette forêt autrefois paisible et sereine. Ce sont les propres mots de l’esprit d’un ancien, qui vivait ici autrefois.

En dégommant des satyres dans le défilé des Jadefeu, à la récolte de quelques coupons de gangrétoffe, j’ai trouvé sur l’un d’eux une sorte de vieille flûte en bois noueux, ornée de motifs déstabilisants, suintant tellement de gras que je n’aurais soufflé dans son embouchure pour aucun prix au monde.

Eridan Bluewind m’a indiqué comment purifier cette ancienne relique corrompue. L’instrument semble être une sorte d’appeau à volaille, mais pour attirer des branches mortes. En l’utilisant près du cimetière défraîchi du bois d’Arbrefer, j’ai rendu consistance à l’esprit d’un ancien des forêts.

https://drive.google.com/file/d/1hxQ3pT2YIUY5BEUQmJ1arcPCPrH7qA6p

Arei, l’ent torturé par ses souvenirs d’une période pourtant proche mais déjà oubliée, m’a raconté son histoire. Une histoire à pleurer, comme toutes les histoires d’arbres. Bien des tréants ont été abattus dans cet endroit maudit. Il ressent encore la souffrance de ses frères découpés en brindilles, ou pire, corrompus jusqu’à l’os et continuant encore aujourd’hui de traîner leurs bourgeons maudits dans la mousse brune et nauséabonde des alentours.

Son esprit ne parvenant pas à trouver le repos qu’il mérite, il souhaite pouvoir s’éloigner. Je lui accorde bien volontiers l’escorte qu’il sollicite, parce que c’est vachement classe de se promener avec un arbre de compagnie, quand bien même ce ne serait que pour quelques minutes.

Le vieux tronc, malgré ses rhumatismes, se défend pourtant assez bien tout seul, et assène de rudes coups d’écorce aux créatures hostiles que nous rencontrons. Enfin, las d’avoir parcouru à peine une ou deux lieues, il choisit de s’enraciner au milieu de la vieille route, et disparaît dans les brumes. L’elfe du Cercle d’émeraude me remerciera certainement pour tout ça.

5 mentions « J’aime »

La tour d’Azshara

Les humains se tapent l’incruste vraiment n’importe où !

Ravelle m’a envoyé de la feuillerêve et des anguilles d’Azshara. Je sais que c’est une de ses destinations préférées. L’automne perpétuel, la démarche nonchalante des géants des falaises ou le ressac sur les rivages, les douces pluies de feuilles orangées, les ruines grignotées petit à petit par les siècles : il se dégage de cette contrée isolée et sauvage un sentiment de plénitude triste, où les jours semblent s’écouler à un rythme lent qui n’est pas le nôtre.

C’est peut-être ce même rapport au temps qui a incité certains mages à ériger une tour du savoir sur les contreforts du mont Hyjal.

https://drive.google.com/file/d/1cvPRYlPvxLuj2KuDqLQFHD0OlZaiaYh6

En longeant Valormok lors d’une tournée de récolte, elle a croisé un elfe de sang sarcastique et hautain. Sanath Lim-yo, un quelconque apprenti de l’archimage Xylem, doit assez mal vivre sa condition de sous-fifre. À une époque, il déversait sa frustration sur les quémandeurs de passage, en les rançonnant contre un droit d’audience. Mais ça a certainement cafté auprès du patron, et le serviteur s’est fait remonter les bretelles. Il n’est désormais plus nécessaire de décimer les hippogryphes du coin pour rapporter des plumes sans défaut à empenner sur ses foutues flèches.

Cela n’a clairement pas amélioré son caractère ni ses remarques acerbes, mais, au moins, l’accès à la tour est gratuit. Il faut dire que, sans cette aide, la grosse aurait été bien incapable de grimper là-haut ! Perchée dans les hauteurs, surplombant la baie des tempêtes sans en être visible, camouflée par le feuillage touffu des arbres agrippés à la falaise, la construction est aussi splendide que discrète.

Je me demande vraiment ce qui a pu inciter l’archimage à s’installer si loin de toute civilisation. Le bâtiment en pierre de taille, qui a sans doute demandé des ressources colossales, semble bénéficier d’un luxe aussi confortable que celui de la tour d’Azora. Alors pourquoi se planquer si loin, si c’est pour forcer à venir à lui toute une flopée de sorciers en goguette qui jouent avec des glaçons ou des flammèches, ou les chapardeurs de tout poil ?

Peut-être qu’il fuit quelque chose, lui aussi. Un échec cuisant qu’il n’assume pas ? Un adversaire qui finira par le déloger ? Un souvenir qui le hante moins ici qu’ailleurs ? Les mages ont décidément de drôles de raisonnements.

4 mentions « J’aime »

L’île de la Dispute

Je me rappelle être venue là, à une époque pas si lointaine, et qui me semble pourtant déjà si éloignée… C’est la première fois que je remets les pieds sur l’île de la Dispute, depuis que Sternhammer m’y a envoyée en apprentissage.

Il considérait que j’avais peut-être finalement un avenir, en tant que guerrière, et souhaitait que je me mesure à d’autres aspirants manieurs de haches. À cette époque, je refusais déjà de m’entraîner avec une quelconque autre classe d’arme. Les masses, les épées, c’est bon pour les tire-laine. Une vraie combattante, ça taillade avec un équipement nécessitant agilité et sens de l’équilibre.

Bref, je devais à tout prix voyager au large des Tarides. On m’avait vaguement indiqué la route, en me recommandant de m’y rendre à marée basse. J’ai tout de même failli me noyer à deux reprises en empruntant l’accès prétendument à gué ! Foutus référentiels à taille humaine !

Mes souvenirs de ce qui a suivi sont un peu flous. Je crois me rappeler d’un enchaînement interminable de pugilats, contre une vague ininterrompue d’adversaires peu coriaces, mais trop nombreux à mon goût. Le meneur de ce jeu stupide, Klannoc McLeod, ne cessait de répéter « Il ne peut en rester qu’un ». Ce jour-là, ce n’était pas « un », mais « une ». J’ai fini par mettre une branlée à un grand malabar barbu, et j’ai filé assez rapidement, sans demander de recommandations.

Du coup, cette… hum… chute accidentelle du navire de liaison pour Ratchet me donne une belle occasion de visiter le coin un peu plus sereinement. La dernière fois, je n’avais pas remarqué l’accès subaquatique à la fosse, peuplé de furies carnassières. Et cette salle de conférence, équipée de gradins et d’un sommaire lutrin en bois…
C’est bien étonnant ! Elle doit bien pouvoir accueillir cinq fois la population de l’île, et les guerriers ne sont généralement pas réputés pour leurs discours.

https://drive.google.com/file/d/10JNRMA1lIBc9fHSSoYUz_ptttjGHpuXt

Les tentures aux haches d’argent sur fond de gueules sont magnifiques. Je suis persuadée de les avoir déjà vues quelque part. Mais où était-ce, déjà ? La mémoire me fait encore défaut. C’est pas bon de vieillir…

7 mentions « J’aime »

Le zeppelin d’Âprefange

Les navires affrontent des tempêtes, des récifs, et des pirates. Autant de saines raisons pour ne pas monter à bord, quand on tient à la vie.

Et pourtant, il y a pire ! Dans la Horde, il paraît que les gobelins mettent à disposition des services de transport par zeppelin ! Ce sont des sortes de gigantesques ballons, remplis de gaz inflammable, livrés aux caprices des courants éoliens. Pas étonnant qu’on en croise autant de carcasses disséminées, dans les Royaumes de l’est comme en Kalimdor…

Ravelle m’avait parlé du célèbre zeppelin embroché au faîte d’un arbre jaillissant au-dessus de la canopée de Strangleronce. Mais, cette fois, elle a foulé le sol d’un « atterrissage forcé », comme disent les gobelins, dans les collines hostiles et marécageuses d’Âprefange.

https://drive.google.com/file/d/1JO7q_UoFzmsq89uyrLdBPylWr0E7bgmQ

L’épave brisée, déjà à demi ensevelie dans la vase, a vomi sa cargaison sur des lieues à la ronde, en exhalant son dernier soupir. Des limons de jade semblent protéger la lente et implacable digestion du marais, qui ne manquera pas d’absorber silencieusement le moindre témoignage de ce naufrage.

En esquivant les créatures gélatineuses et les éclats tranchants de l’armature éventrée, la grosse a fait le plein de marchandises abandonnées. Pas tant pour elle, a priori, mais pour le compte d’un forgeron de Gadgetzan, qui l’a grassement rétribuée pour cette intervention de récupération risquée.

Évidemment, elle n’a pas été choisie pour ses talents d’aventurière, mais bien par pur hasard et par naïveté, pour avoir rendu service à un nain incontinent, enfermé dans des gogues par des Sombrefer, au sud-est de la Gorge des Vents brûlants. Après avoir délivré le vieux Locheed, en guise de remerciement, elle a récupéré son livre de commandes et s’est bêtement chargée de faire les courses à sa place. Mais c’est une autre histoire, plus ou moins abracadabrantesque, qu’il me semble avoir déjà entendue quelque part.

Pour en revenir au dirigeable de Beezil, le pilote a survécu, mais a clairement fait profil bas après son crash. Il ne semble pas avoir donné d’explications sur les raisons de son accident. Un rapport avec son chargement ? Une arnaque aux assurances, peut-être ? Ou bien une stupide faute d’inattention inavouable ? Il est clair que le manque de fiabilité de l’ingénierie gobeline mérite sa réputation. L’incident serait d’origine technique que cela ne m’étonnerait pas non plus.

5 mentions « J’aime »

Un robot poulet

Je n’ai jamais eu le goût de mes semblables pour l’ingénierie. De mes premières décennies dans les communs de Gnomeregan, je retiens surtout le bruit assourdissant, l’odeur du métal ionisé, la saleté omniprésente des graisses au lithium, et les limailles d’acier envahissant jusqu’à votre assiette.

Un petit écureuil mécanique, cadeau d’un vieil ami tombé au combat depuis lors, est sans doute la seule forme de technologie que j’aie conservée de cette époque. Une étrange nostalgie me secoue tout de même, lorsque je tombe nez-à-boulon avec une de ces machines, là où je ne m’y attends pas.

Je cherchais un moyen discret d’entrer sur le territoire des silithides du Gouffre béant, au sud de Tanaris. Un mince filet de fumée grise montait dans les hauteurs. J’ai reconnu l’odeur caractéristique des rouages en mithril malmenés.

Niché dans un recoin, un poulet robotisé semble avoir été abattu par une violente tempête de sable. L’appareil est dans un bien piètre état. Les fonctions primaires semblent intactes, mais les dégâts ne lui permettront pas de rentrer à bon port sans un petit coup de pouce.

J’inspecte le pauvre appareil d’un peu plus près, et finis pas trouver le commutateur d’enclenchement de la procédure de dégagement. Les instructions à suivre semblent assez simples : escorter l’animal clopinant jusqu’à la côte, pour lui permettre de… décoller ? Soit…

Le fichu coq ne semble pas vouloir jouer la carte de la discrétion. Il attaque toute forme de vie localisée dans son périmètre de détection, ce qui rend la tâche un peu plus complexe que prévue. Je sais que les inventions gnomes ont la fâcheuse tendance à l’explosion, lorsqu’elles sont trop malmenées. Je prends d’autant plus de risques personnels, pour éviter qu’un vulgaire scorpide ne se la fasse sauter à la figure, et la moitié de la région avec !

Nous atteignons heureusement le port Gentepression sans trop de cabossages. J’ai à peine le temps de saluer le robot-poulet avant que ses rétro-fusées ne le projettent loin par-delà la mer.

https://drive.google.com/file/d/14etPG1ELPPVkWZiDN04Zpq2jXtO4q-aa

J’irai voir son concepteur, un de ces jours. Un certain Ogledorf Opnocalculus, quelque chose comme ça. Il réside à Baie-du-Butin. Peut-être qu’il pourra me vendre un de ces familiers. Cela ferait un parfait cadeau pour le prochain anniversaire de Buchette.

5 mentions « J’aime »

Le morwong rocailleux

La grosse est une habituée des concours de pêche. Quelle autre raison pourrait la conduire à courir des risques sur les côtes hostiles de Strangleronce ? Que cette manifestation soit organisée par des gobelins ne semble pas lui poser de problèmes de conscience. Peu importe de quelles poches verdâtres et cupides proviennent les lâchers de courbines.

Dans tous les cas, j’ai droit, presque hebdomadairement, à ses envois d’anguilles ou d’étouffante encore fraîches du jour. De temps en temps, quelques prises spéciales, que je me charge de refourguer à de fins connaisseurs.

Il faut bien rentabiliser tout le temps qu’elle perd à lancer ses hameçons dans les eaux parfois mouvementées des Mers du sud. La pêche est un art qui coûte peu, mais ne rapporte pas toujours. Les poissons se réunissent parfois en bancs concentrés, à la limite du rivage, que seul l’œil exercé distingue à la surface. Et encore faut-il parvenir à y plonger un appât, sans effrayer les proies, qui finissent irrémédiablement par se rendre compte du piège et prendre la fuite vers le large.

https://drive.google.com/file/d/1chyXgkj8rsMKhTY8ZYO1wERHkfe19jrq

De temps en temps, quelques spécimens rares se joignent à la danse. Ravelle m’a parlé des scalaires et des tassergals saphirs qu’elle a parfois ferrés lors de ces séances. Je sais qu’elle a aussi constitué un beau stock de lignes de pêche en éternium, obtenus en échange de superbes talangs deziens à robe orangée, qu’elle refuse toujours de m’expédier. J’en tirerais pourtant un meilleur bénéfice qu’elle.

Mais c’est la première fois qu’elle m’envoie une monstruosité pareille. Sur un lit de lianes effilochées, un énorme morwong aux fines dents acérées me fait face. Ses petites écailles moirées, oscillant du turquoise vif au violet profond, contrastent avec ses grands yeux ternes et vitreux, qui semblent me fixer avec colère. Ses nageoires sont déjà rigides, et son odeur très désagréable. Je connais un taxidermiste qui saura en faire un superbe trophée… Ou peut-être bien une arme de parade des plus singulières.

Dans son courrier, Ravelle a noté « prochaine étape, celui aux écailles d’acier ». Je ne sais pas trop à quelle créature elle fait allusion, mais je lui souhaite bonne chance. Cette activité doit plus au hasard qu’au talent.

7 mentions « J’aime »

La porte de Maraudon

Si j’ai bien compris d’où elle tenait son nom, je n’ai toujours pas saisi pourquoi la région de Désolace demeurait perpétuellement dans un tel état.

Les rares érudits du coin sont peu loquaces, et je n’ai tiré que des bribes d’informations contradictoires de l’un à l’autre. Un druide m’a parlé d’une guerre très ancienne, à laquelle il n’a certainement pas participé, où les élémentaires ont ravagé la surface. Une dryade mal coiffée a évoqué la malédiction du père des centaures, pour leur faire payer le prix de leur parricide. Un curieux nain à la gestuelle simiesque a rejeté la faute sur les hordes de hyènes, dont l’estomac n’est jamais rassasié.

En attendant, personne ne semble prêter une sérieuse attention à cette zone désolée, mis à part quelques amateurs de crustacés. Les combats incessants entre tribus Magram et Gelkis n’améliorent pas l’ambiance, contribuent à faire chuter le coût du foncier et menacent le commerce itinérant, au grand dam des quelques entrepreneurs gobelins persuadés de pouvoir faire fortune ici en quelques années, dans ce désert gris et triste.

Les hommes-chevaux ont une culture guerrière que je pense comprendre, même si leur niveau d’hygiène déplorable me rebute toujours autant. Dans la vallée des Lances, la tribu Maraudine défend fièrement les canyons escarpés menant à l’un des lieux saints de leur espèce. Gardienne d’une culture ancienne, elle ne semble pas prendre part aux conflits locaux, mais s’efforce juste d’empêcher les incursions des occasionnels aventuriers indésirables.

J’ai entendu parler d’un temple souterrain, bâti sur la tombe du fils du demi-dieu Cénarius, qui a convolé avec une princesse élémentaire, et d’un enchevêtrement infernal de galeries illuminées de cristaux gigantesques. Cela ressemble beaucoup à une légende propagée pour attirer les gogos.

Le tympan du portail est surplombé d’une magnifique sculpture.

https://drive.google.com/file/d/13QGz_nk2rc0VsfBAJal4o4pL4DKkCtgD

Il s’agit certainement de l’entrée de ce mausolée sacré, creusé sous la montagne. Je ne sais pas si les centaures l’ont réalisée eux-mêmes, mais je serais bien incapable de deviner quelle créature titanesque elle symbolise. Ses yeux de rubis ont un effet véritablement hypnotique. Je vais en envoyer un cliché à la chieuse. Je suis sûre qu’elle ne s’intéressera qu’à une seule chose, de toute manière : combien ça vaut, et pourquoi je n’ai pas tenté d’en arracher un.

7 mentions « J’aime »