Bois-du-Bûcher
L’idée de base, c’était de passer quelques jours au sud de la forêt des Pins argentés, pour tenter d’ouvrir une voie d’accès montagneuse menant au royaume de Gilnéas. Je n’avais jamais eu l’occasion de m’aventurer dans les territoires de Lordaeron avant la dernière guerre, et Greymane avait fermé hermétiquement ses frontières longtemps avant que je n’aille contribuer à combattre le Fléau.
Hélas, cette expédition s’est surtout soldée par des ampoules et des écorchures partout sur les mains, beaucoup de fatigue et de risques inutiles. Je récoltais juste quelques poignées de chardonnier en guise de consolation. Je comprends finalement le désarroi des réfugiés hagards, ayant abandonné l’espoir que la gigantesque herse se lève un jour, pour rejoindre enfin leur domicile.
Dépitée, j’ai cherché un abri avant la tombée de la nuit, afin de m’épargner le tracas de cette insupportable pluie battante, qui semble perpétuelle dans cette contrée. Les habitants du petit village fortifié de Bois-du-Bûcher m’ont semblé d’un tempérament étonnamment accueillant, si on la met en perspective avec la rudesse de leurs conditions d’existence, entre la dévastation de leur pays et les menaces incessantes des Réprouvés. Certains commerçants m’ont même proposé leurs produits de confection locale. Ne souhaitant pas les déranger dans leurs affaires quotidiennes, j’ai avisé une meule de paille sèche, au coin d’une stalle d’écurie déserte. Grand bien m’en a pris…
À peine quelques heures d’un sommeil agité, et une odeur fauve, accompagnée de grognements sourds, me tirent de mes rêveries. Tous les sens aux aguets, je m’accoutume à l’obscurité pour constater que les paisibles occupants ont déserté. Le hameau est à présent infesté de worgens Ragelune assoiffés de sang.
https://drive.google.com/file/d/151h8PY-y_IWWmizEwwFKQ3vouHDpg3Yf
Je parviens à m’enfuir en un seul quartier, sans trop savoir comment, et file rejoindre la route, pour laisser aussi loin que possible derrière moi ce village maléfique.
À présent, je redoute l’influence des sombres murailles de la citadelle rocheuse d’Ombrecroc, qui se découpe sur les hauteurs des montagnes de la forêt des Pins argentés, juste au nord. Rien de bon pour moi, par ici. Je ne réitérerai pas l’expérience.