Les cartes postales d’une confinée

L’île d’Alcaz

Les nouvelles de la grosse se font de plus en plus espacées. Oh, je ne vais pas dire que ça me manque vraiment. C’est juste que je finis par m’attacher à mes petites habitudes.

Ses courriers s’avèrent d’ailleurs de plus en plus succincts, et il est même fréquent que ses lettres soient exemptes de colis de marchandises. À croire qu’elle aurait arrêté d’amasser la moindre babiole stupide glanée en chemin.

Son dernier message est encore une histoire à dormir les doigts en l’air. Sur la piste d’un important diplomate perdu en haute mer, elle s’est rendue dans le marécage d’Âprefange, pour suivre personnellement son enquête depuis Theramore, là où s’interrompaient les derniers indices. Elle s’est mis en tête d’explorer tous les récifs de l’archipel du voisinage, à la recherche de vestiges d’un naufrage révélateur. À partir de ce passage, son récit part totalement en queue de basilic.

Au large de la cité de la gamine Proudmoore, un immense promontoire de roche sombre perce le flot calme de la Grande mer. La nage d’approche, dans une eau froide et trouble, n’est déjà pas rassurante. L’île étant trop peu abordable pour une aventurière solitaire, elle aurait fait usage d’élixirs de vision de rêve de sa composition, pour visiter les moindres recoins sans prendre de risques. Elle égrène alors un florilège d’assertions délirantes. Elle évoque une halte au pied d’un vieux phare visiblement abandonné, et d’un ponton d’accostage cerné d’hydres féroces, dans une végétation luxuriante. Puis des nagas frayant avec un docteur gnome fou, et une tour de garde en ruine surplombant l’ensemble, pour faire bonne mesure.

Elle termine évidemment avec des galeries de prison souterraines à demi-immergées, où, au-delà d’une lourde herse, aurait été retenu rien de moins que le roi de Stormwind. Comme par hasard, celui-ci aurait été transféré ailleurs juste avant qu’elle n’arrive, et elle n’a qu’une illustration de son geôlier à fournir.

https://drive.google.com/file/d/1q90MeJWzbwp6qfOZ79KTjYn3FfMmT8YU

Du pur délire. Du Ravelle Clamesac dans toute sa splendeur.

Cela remonte bien à un mois déjà. Et depuis cela, plus la moindre nouvelle. Est-ce qu’elle est enfin tombée sur plus fort qu’elle ? Ou bien elle a juste sombré dans la sénilité ? Ou pire, elle est tombée amoureuse ? Bon sang, en fait, je suis bien contrainte d’avouer : ses cartes postales me manquent…




Ce cycle de courts récit anecdotiques se termine donc avec ce dernier chapitre. Par manque de temps, je ne peux pas maintenir la régularité à laquelle je m’étais astreint durant cette année (et mon abonnement arrive bientôt à terme, sans garantie que je le prolonge).

Pour ceux que ça peut intéresser, l’ensemble de ces nouvelles est compilé dans un recueil au format PDF, disponible ici :
https://drive.google.com/file/d/1fU9ADQhGAu1IFePE0Ld2V7QrDIxuUqa2

Par curiosité, j’ai aussi voulu voir si ces anecdotes étaient équitablement réparties sur Azeroth. J’ai reporté sur une carte du monde les lieux évoqués dans les Cartes postales d’une confinée, ainsi que dans la série précédente, publiée en 2018 et 2019 avant la sortie de Classic, intitulée Un Jour, un lieu, un souvenir (toujours accessible ici : https://eu.forums.blizzard.com/fr/wow/t/un-jour-un-lieu-un-souvenir/), et dont les contenus étaient supposés se compléter, sans trop se recouper (et pourtant, il y a encore pas mal de lieux ou d’anecdotes que je n’ai pas eu le temps de décrire).

La carte est quelque peu révélatrice : https://drive.google.com/file/d/1yG9TTVoRUnlqKKv94zXe_p8CpO9Q6n1Q
Il y a clairement des régions mises à l’honneur bien plus avantageusement que d’autres. J’espère avoir l’occasion de réparer ces inégalités, plus tard, sous une forme ou une autre…

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