Cher journal,
C’est sans doute la dernière fois que je joue à WoW. Notre relation n’a pas toujours été facile, je t’ai quitté, puis retrouvé, tu m’as déçu, mais je t’ai tellement pardonné. Bref. 14 ans d’amour.
Pour terminer en beauté je me suis dit faisons quelque chose que je n’ai jamais fait. Ayant toujours joué côté Horde, direction l’Alliance. Et sur un serveur FR.
Autant se faire plaisir, je me fait donc une bonne bitchasse pour pouvoir danser la macarena, classe démoniste, connaît pas trop. C’est sûr que ça change des monstres à la peau verte au QI de moule qui parlent (?) avec des borborygmes étranges, à moi la civilisation, la beauté, l’ordre et la supériorité de la race humaine.
Bref, me voici à Northshire, allons buter quelques Kobolds. Rien de bien compliqué. Les Defias sont un poil plus relevé. Ayant pour mission sacrée de ramener la tête de leur chef à l’Abbaye, je rencontre chemin faisant un mage immobile devant la cabane des malandrins. Enfin un compagnon d’aventure! Je lui demande s’il veut bien m’accompagner dans cette épopée. Etant maintenant dans l’Alliance, je fais attention à mon vocabulaire! Mon nouveau compagnon ne dit mot, écrasé sans doute par la noblesse de sa charge. Qu’à cela ne tienne, nous finissons par grouper, la justice s’abat sur le misérable Defia et nous retournons victorieux à l’Abbaye.
Nous décidons d’unir nos forces afin d’aller plus loin. Direction Goldshire! Tout est étrange par ici. Il faut s’occuper des affaires de coeur des ploucs du coin, leur ramener une tourte ou je sais pas trop quoi, faire le facteur. Mon taciturne compagnon d’aventure dont les rares interactions se bornent à “mdrr” ou “lol” m’ayant quitté sans dire mot, me voici seule à nouveau avec mon diablotin.
Allons faire un tour à la capitale. Je pénètre dans l’enceinte de la fière cité. je fais profil bas, de peur qu’on ne reconnaisse la trollesse qui habite au fond de moi. Quelle surprise! Les membres de l’Alliance ont des coutumes étranges.
Tout d’abord ils ne se déplacent pas sans sauter à chaque pas, de manière systématique. On assiste donc à un spectacle pour le moins étonnant qui frôle le ridicule, ou tous les joueurs qui nous entourent s’élèvent en l’air puis redescendent, et sautent à nouveau, tel un ballet incessant d’abrutis qui essaient d’attraper des papillons. Mais restons ouverts d’esprit, il y a sans doute de la poésie derrière tout ceci. Je passe sur le nombre incalculable de gnomes… la nausée m’a presque pris à la gorge, mais restons dignes.
Ils ont ensuite pour coutumes de nommer leurs personnages d’après un catalogue Ikea. En effet toutes les voyelles de leurs noms comprennent des å, ø, ÿ, ë, ou bien d’après des mangas japonais certainement, Taishi, Sasuki, quand cela n’est pas un mélange des deux (Tåïshï, Sùpërtømøkö). Je décide de ne pas rester trop longtemps de peur de me faire remarquer.
Une fois mes métiers appris, je quitte la cité aux trampolines pour m’aventurer plus loin dans la Forêt d’Elwynn. Quel endroit étrange et déroutant. Tout est vert, pas moyen de voir correctement les plantes! Il y a des loups, des ours et des murlocs derrière chaque arbre. Pas moyen d’avancer bordel! Comment vous faites?
Cette journée a été riche en enseignement, il faut que je me repose pour méditer. A bientôt cher journal!
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) de Laura et Mary Ingalls qui écrivaient dans leur journal , au fond de leur ferme perdue du Midwest.
