Le trône du Berceau-de-l'Hiver
Je n'aurais pas pensé que ces poulets puaient autant. Enfin, il faut bien faire le plein d'œufs géants. Et puis, les plumes, il y aura toujours un gogo pour me les racheter.
S'il ne faisait pas aussi froid, dans ce foutu bled, j'y viendrais plus souvent. Berceau-de-l'Hiver. Tu parles. Berceau-de-la-congélation-garantie-sans-délai, oui.
Faut que je prenne de la hauteur. Ce fourré de l'Aile de la chouette est trop encaissé. Un coup certain à tomber dans une embuscade, ou à se faire embarquer par une avalanche.
En grimpant vers l'est, juste à l'aplomb de la gorge du Blanc murmure, je devrais pouvoir trouver un chemin.
Quelques Crocs acérés ralentissent ma progression, mais ça ne suffira pas à m'arrêter. Plus je grimpe, plus le vent s'efforce de me plaquer au sol. Même le climat semble vouloir m'empêcher d'aller plus haut. Donc, par principe, je vais insister.
Si les bourrasques sifflantes se font plus fortes, c'est que je dois irrémédiablement me rapprocher du sommet. Je ne me retourne pas, attendant de disposer d'une vue bien dégagée pour profiter du paysage.
La déclivité s'amoindrit. Une passe se profile un peu plus haut. Je souris. J'ai gagné !
Accélérant le rythme malgré la fatigue, je rejoins rapidement un des cols de la ligne de crête, rarement accessible.
À la satisfaction première s'ensuit bientôt une grimace. Je pensais être la première ici, au pied des ruines d'une ancienne tour haut-elfique aux trois-quarts ensevelie, mais les décombres d'un ancien campement de fortune sont clairement visibles.
https://drive.google.com/open?id=1eTqsVwGQDwmtQIEsWqVUMWgxxk1-dNrg
C'est pas possible ça ! Même dans un pareil trou paumé, je me fais encore doubler par une bande de... hum...
Je me rapproche des caisses de fournitures défoncées et des cadavres de barriques décerclées, pour mieux observer l'étendard flottant passivement malgré les trombes.
La bannière des Barbe-de-Bronze ! Même pas le symbole de la Ligue des explorateurs, qui m'aurait moins étonné. Non, juste un ramassis de nains ivrognes qui se sont pointés là, avec tout leur attirail m'as-tu-vu et leur discrétion naturelle de kodo enragé, avant de liquider leurs vivres et d'abandonner à la neige leur bénédiction éthylique et leurs déchets.
https://drive.google.com/open?id=14dJF8lMXjsSOdjWbJ_84nSdT7kcwFg4v
La déception me sape le moral. Mes genoux cèdent et je m'affale sur le trône de bois, recouvert d'une fine pellicule de givre, sans doute « oublié » par les buveurs.
Devant moi comme en moi, le vide absolu. La falaise vertigineuse semble m'appeler à me laisser emporter. Je me tiens juste à la limite entre le continent et la chute vers la Grande mer entourant Kalimdor.
Mon esprit dérive au gré de cette déception somme toute assez puérile. J'imagine être la première personne à grimper jusqu'à cet endroit, planter mon propre fanion et ramasser quelque richesse oubliée au pied des ruines. Je vois une cordée me rejoindre et m'applaudir pour cet exploit. Mon nom gravé dans la pierre, et les agiographes de l'aventure édifiant un titre à mon effigie. Que de vaines gloires absurdes nous pouvons cacher au fond de nos coeurs.
https://drive.google.com/open?id=18HhD4r3Sxe2cRzCHw28GuiwNrmWgHYYL
Une bourrasque plus brutale que les précédentes manque de me faire décoller du trône, coupant court à ces réflexions sans queue ni tête, libérant de mon esprit l'image d'un gnome frustré, d'un gyrocoptère et d'un gigantesque gorille des glaces. Décidément, je ferais mieux de rester attentive.
Il fait vraiment froid, dans ce fichu coin.
Un coup d'œil aux dames-jeannes éparpillés m'apprend qu'il ne reste pas le moindre fond de liquide, même gelé, pour fêter tardivement l'événement et me réchauffer. Tant pis.
Ce sera un souvenir furtif et sans éclat.
Je me retourne vers l'ouest, embrassant la vallée du Berceau-de-l'Hiver d'un seul regard, au moment même où le soleil se couche.
Il est vraiment temps de redescendre. La route est difficile, jusqu'à Long-Guet, quand on s'enfonce dans la neige parfois jusqu'à la poitrine.
Et puis, je n'ai pas fini ma récolte d'œufs géants. Foutus piafs...
6 mentions « J’aime »
eheh j'ai vécu la même! sans l'omelette cela dit ;)
La crypte du roi barbare
Que Sigrun Taillefer s'inquiète pour son ravitaillement, c'est raisonnable. Que Ryedol ait du mal à se remettre de ses émotions pour récupérer lui-même son piolet fétiche, soit. Mais faut-il qu'ils me tiennent la jambe pendant des heures, en plein cagnard, à se lamenter sur leur supposée situation désespérée ?
Vous êtes des aventuriers, oui ou crotte ? Il fallait y réfléchir à deux fois avant de venir rôtir dans les plaines desséchées des terres ingrates.
On crève vraiment de chaud dans leur campement de fortune. Des tourbillons de poussière ocre fouettent la toile de tente disloquée, assèchent ma gorge et irritent mon humeur.
Ils auraient pu avoir la sagesse d'esprit d'établir leur installation un tout petit peu plus en altitude, pour éviter le sirocco. Évaporation des réserves d'eau, tourmente de sable masquant toute visibilité et empêchant autant de dormir que de déceler l'approche d'un cavalier, extinction inopportune des feux de camps. Ça se dit explorateur et ça ne sait pas choisir une halte avec soin, je te jure...
Une nouvelle volée de sable me fouette le visage. C'en est trop !
J'observe le pan de montagne au nord, dans l'espoir de repérer un plateau escarpé qui nous offrirait un meilleur refuge. Mais la visibilité est définitivement trop restreinte. Il va falloir s'aventurer dans une reconnaissance directe du terrain.
Je resserre les sangles mon paquetage et me mets en marche.
Chemin faisant, je réfléchis à l'histoire de la région.
Sans agriculture, la dépendance aux sources extérieures empêche toute civilisation de s'implanter durablement. Uldaman doit être l'exception qui confirme cette règle. Encore que son statut de cité souterraine y rende les températures supportables.
Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour dénicher une anfractuosité quelconque, où trouver, pour un temps, une illusion de fraîcheur.
Je trébuche sur une roche mal stabilisée, en grommelant des insanités de rigueur.
Quelques pas plus loin, une structure attire mon attention. Bien camouflée par des levées de terre, donc invisible depuis la vallée, une margelle en pierre de taille, nettement érodée par le temps, entoure un étroit escalier. Quel que soit cet endroit, les nains n'en avaient certainement pas connaissance.
https://drive.google.com/open?id=1aO16MauSjC6F5phSwz0lg7G35W-Wlx8X
Faisant fi du danger, je dévale les marches deux par deux. L'air reste sec, mais néanmoins plus froid, à mesure que l'on s'enfonce.
Je vérifie tout de même l'état des voûtes avec une attention particulière. Ce serait dommage qu'elles cèdent aujourd'hui. Et je ne vais pas compter sur les deux autres pour partir à ma rescousse.
J'allume une torche pour assurer ma progression, peu avant d'atteindre la pièce principale. J'ai suffisamment de bois avec moi pour une petite flambée. La température semble si basse que je frissonne un peu. Ou bien est-ce l'influence du décor ?
Quelques jarres finement décorées, des tentures bleues moisies, des bougies, allumées tour à tour, des armes éparpillées, plusieurs squelettes. La posture de ceux-ci laisse supposer que je ne suis pas la première à explorer ce lieu depuis son abandon initial. Certains se sont probablement entre-tués pour un butin de fortune.
Quel était donc cet endroit ? Qui a bien pu le bâtir ?
https://drive.google.com/open?id=1X5A3HSW1UJlizKouTdPsrMx-_XfvYNjx
Dans une alcôve, face à l'entrée, un squelette plus majestueux me domine du regard de ses orbites creuses. Je m'approche doucement, sentant faire face au commanditaire du mausolée.
Assis sur un trône de pierre, certainement antérieur à la guerre des Trois marteaux, la dépouille du guerrier force le respect. Avec son armure oxydée, et les toiles d'araignée formant un épais voile à son casque, le défunt se tient toujours, rigide et noble, dans sa posture de règne, malgré les siècles d'oubli et les déprédations des pilleurs de tombes.
J'ose à peine effleurer l'épée du roi barbare, reposant en appui contre l'accoudoir de droite, couverte d'une épaisse gangue de rouille mais d'apparence toujours féroce.
https://drive.google.com/open?id=1zS-i8xkG1Q7GZZGct7M80gZGWwOmE6WK
Je m'imagine, brandissant cette arme, choisie par les dieux pour entrer dans leurs bonnes grâces. Est-ce là la légendaire épée d'Altantis ? Ou bien ai-je à portée de doigt le fléau du roi noir de Tristram ?
Non, tout ceci n'est que légende. Mon esprit s'enflamme encore pour un rien, et ce vieux tranchoir, tout honorable qu'il ait pu être, n'a plus le mordant d'antan.
De toute manière, cette épée est bien trop lourde pour que je la rapporte au campement.
Je la signalerai à Forgefer, lors de mon prochain passage à la capitale. Certains érudits mèneront une expédition pour quadriller l'endroit et tirer son origine au clair.
Ou pas...
Peut-être que certaines choses méritent de rester cachées à jamais...
Que Sigrun Taillefer s'inquiète pour son ravitaillement, c'est raisonnable. Que Ryedol ait du mal à se remettre de ses émotions pour récupérer lui-même son piolet fétiche, soit. Mais faut-il qu'ils me tiennent la jambe pendant des heures, en plein cagnard, à se lamenter sur leur supposée situation désespérée ?
Vous êtes des aventuriers, oui ou crotte ? Il fallait y réfléchir à deux fois avant de venir rôtir dans les plaines desséchées des terres ingrates.
On crève vraiment de chaud dans leur campement de fortune. Des tourbillons de poussière ocre fouettent la toile de tente disloquée, assèchent ma gorge et irritent mon humeur.
Ils auraient pu avoir la sagesse d'esprit d'établir leur installation un tout petit peu plus en altitude, pour éviter le sirocco. Évaporation des réserves d'eau, tourmente de sable masquant toute visibilité et empêchant autant de dormir que de déceler l'approche d'un cavalier, extinction inopportune des feux de camps. Ça se dit explorateur et ça ne sait pas choisir une halte avec soin, je te jure...
Une nouvelle volée de sable me fouette le visage. C'en est trop !
J'observe le pan de montagne au nord, dans l'espoir de repérer un plateau escarpé qui nous offrirait un meilleur refuge. Mais la visibilité est définitivement trop restreinte. Il va falloir s'aventurer dans une reconnaissance directe du terrain.
Je resserre les sangles mon paquetage et me mets en marche.
Chemin faisant, je réfléchis à l'histoire de la région.
Sans agriculture, la dépendance aux sources extérieures empêche toute civilisation de s'implanter durablement. Uldaman doit être l'exception qui confirme cette règle. Encore que son statut de cité souterraine y rende les températures supportables.
Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour dénicher une anfractuosité quelconque, où trouver, pour un temps, une illusion de fraîcheur.
Je trébuche sur une roche mal stabilisée, en grommelant des insanités de rigueur.
Quelques pas plus loin, une structure attire mon attention. Bien camouflée par des levées de terre, donc invisible depuis la vallée, une margelle en pierre de taille, nettement érodée par le temps, entoure un étroit escalier. Quel que soit cet endroit, les nains n'en avaient certainement pas connaissance.
https://drive.google.com/open?id=1aO16MauSjC6F5phSwz0lg7G35W-Wlx8X
Faisant fi du danger, je dévale les marches deux par deux. L'air reste sec, mais néanmoins plus froid, à mesure que l'on s'enfonce.
Je vérifie tout de même l'état des voûtes avec une attention particulière. Ce serait dommage qu'elles cèdent aujourd'hui. Et je ne vais pas compter sur les deux autres pour partir à ma rescousse.
J'allume une torche pour assurer ma progression, peu avant d'atteindre la pièce principale. J'ai suffisamment de bois avec moi pour une petite flambée. La température semble si basse que je frissonne un peu. Ou bien est-ce l'influence du décor ?
Quelques jarres finement décorées, des tentures bleues moisies, des bougies, allumées tour à tour, des armes éparpillées, plusieurs squelettes. La posture de ceux-ci laisse supposer que je ne suis pas la première à explorer ce lieu depuis son abandon initial. Certains se sont probablement entre-tués pour un butin de fortune.
Quel était donc cet endroit ? Qui a bien pu le bâtir ?
https://drive.google.com/open?id=1X5A3HSW1UJlizKouTdPsrMx-_XfvYNjx
Dans une alcôve, face à l'entrée, un squelette plus majestueux me domine du regard de ses orbites creuses. Je m'approche doucement, sentant faire face au commanditaire du mausolée.
Assis sur un trône de pierre, certainement antérieur à la guerre des Trois marteaux, la dépouille du guerrier force le respect. Avec son armure oxydée, et les toiles d'araignée formant un épais voile à son casque, le défunt se tient toujours, rigide et noble, dans sa posture de règne, malgré les siècles d'oubli et les déprédations des pilleurs de tombes.
J'ose à peine effleurer l'épée du roi barbare, reposant en appui contre l'accoudoir de droite, couverte d'une épaisse gangue de rouille mais d'apparence toujours féroce.
https://drive.google.com/open?id=1zS-i8xkG1Q7GZZGct7M80gZGWwOmE6WK
Je m'imagine, brandissant cette arme, choisie par les dieux pour entrer dans leurs bonnes grâces. Est-ce là la légendaire épée d'Altantis ? Ou bien ai-je à portée de doigt le fléau du roi noir de Tristram ?
Non, tout ceci n'est que légende. Mon esprit s'enflamme encore pour un rien, et ce vieux tranchoir, tout honorable qu'il ait pu être, n'a plus le mordant d'antan.
De toute manière, cette épée est bien trop lourde pour que je la rapporte au campement.
Je la signalerai à Forgefer, lors de mon prochain passage à la capitale. Certains érudits mèneront une expédition pour quadriller l'endroit et tirer son origine au clair.
Ou pas...
Peut-être que certaines choses méritent de rester cachées à jamais...
4 mentions « J’aime »
La corne de Margol
Je crois juste que je déteste quand les gens me disent non.
Ce n'est pas que je tienne à tout prix à emprunter le passage de Formepierre. C'est juste que je suis assez grande pour décider des risques que je suis en mesure de prendre. Et la montagnarde Minigravillon est le parfait exemple des têtes de mule auxquelles j'ai envie de rabattre le caquet.
Mon oncle disait toujours que les gens aigris et incompétents finissent par garder inutilement des portes dans des coins paumés, ce qui ne contribue qu'à les rendre plus aigris et encore moins compétents. Je vois où il voulait en venir...
https://drive.google.com/open?id=1DXmbC1LjbrmkgOy2XLn-2CholRoEb-bj
Alors quand madame-trousseau-de-clé me met au défi de faire mes preuves, en affrontant sa némésis, il n'en faut pas plus pour que je file droit dans l'ornière.
Enfin, « droit », façon de parler... La route détournée qu'elle m'indique pour me rendre dans la gorge des Vents brûlants est rude. Après avoir traversé les terres ingrates d'est en ouest, je me retrouve dans une vallée encore pire que la précédente, où la température est encore plus suffocante, et où des fumerolles de vapeurs toxiques se substituent aux tempêtes de poussière. Charmant endroit...
L'endroit est infesté d'araignées verrières. J'imagine que sa fameuse Margol est un monstrueux et terrifiant arachnide. Je vérifie donc machinalement la présence de sérum anti-venin dans mon sac à dos. Échec. Tant pis, il faudra que j'esquive.
Grimpant dans les hauteurs, à l'est du camp de Sarah Tanneur, un cadavre de nain desséché, près d'une cheminée de vapeur, met tous mes sens en alerte. Danger !
Je plonge aussitôt dans les ombres, scrutant les abords. Une grotte se profile, au-delà d'un coude, plus au sud. La terre tremble selon un rythme régulier. Je ne sais pas ce que c'est, mais ça doit être vraiment énorme. Je me demande s'il était vraiment judicieux de m'entêter dans ce concours absurde.
Mais trop tard pour faire demi-tour. Un gigantesque groin-tempête progresse droit dans ma direction, d'un pas pesant. Je ne m'attendais pas vraiment à ça !
https://drive.google.com/open?id=1KWXZb3fejKYNuqE8_BfU2Lceq0kryt5r
Heureusement, la vue de la créature doit être altérée par l'air vicié des lieux. Elle me dépasse de deux coudées sans me remarquer. Je ne peux pas m'abstenir de profiter de l'occasion. Un grand pouvoir implique... de lui défoncer la tronche dans les règles de l'art.
Le monstre est coriace, et je ne m'en sors pas sans de multiples égratignures, ainsi qu'une importante plaie à la cuisse. Mais la bête est vaincue. Je lui tranche la corne, usée et fissurée de toutes parts. Un tranchant de hache rompue est fiché dedans. Il s'effrite malheureusement lorsque j'essaie de le retirer.
Je n'ai plus qu'à ramener la corne toute entière à la montagnarde.
...
Tout ce chemin avec ce fardeau, et elle a le culot de me traiter d'affabulatrice !
Il a fallu que j'apporte la corne à Forgefer, pour faire authentifier cette corne. Le conservateur en chef Thorius semble avoir une fierté moins mal placée que l'autre pimbêche, et n'a pas fait de difficulté pour identifier sa provenance... à condition que je cède mon trophée au muséum de la cité, bien entendu.
Peu importe. J'ai mon document, signé, prouvant mes faits d'armes. Je retourne donc rapidement dans la vallée des rois.
Cette fois-ci, pas besoin de faire des pieds et des mains pour lui faire admettre la vérité. La gardienne de la herse a encore le sens du respect de l'autorité. Bien à contre-cœur, cela se voit dans l'amertume de ses derniers propos, elle me remet finalement la clé de la gorge des Vents brûlants.
Victoire !
J'ai enfin mon passe-droit pour accéder à la vallée des Escarbilles, sans devoir me coltiner un détour de plusieurs lieues, ni me ruiner avec ces escrocs de maîtres des griffons, auxquels je ne parviens toujours pas à faire pleinement confiance.
https://drive.google.com/open?id=1SvXGi5kM41LQrFAI1dwROzYuinZYfGGP
Et c'est plus fort que moi. Chaque fois que je passe par là, je nargue la sentinelle humiliée, qui ne manque pas de me rendre mes provocations gratuites.
C'est mal.
Mais qu'est-ce que je me marre !
Je crois juste que je déteste quand les gens me disent non.
Ce n'est pas que je tienne à tout prix à emprunter le passage de Formepierre. C'est juste que je suis assez grande pour décider des risques que je suis en mesure de prendre. Et la montagnarde Minigravillon est le parfait exemple des têtes de mule auxquelles j'ai envie de rabattre le caquet.
Mon oncle disait toujours que les gens aigris et incompétents finissent par garder inutilement des portes dans des coins paumés, ce qui ne contribue qu'à les rendre plus aigris et encore moins compétents. Je vois où il voulait en venir...
https://drive.google.com/open?id=1DXmbC1LjbrmkgOy2XLn-2CholRoEb-bj
Alors quand madame-trousseau-de-clé me met au défi de faire mes preuves, en affrontant sa némésis, il n'en faut pas plus pour que je file droit dans l'ornière.
Enfin, « droit », façon de parler... La route détournée qu'elle m'indique pour me rendre dans la gorge des Vents brûlants est rude. Après avoir traversé les terres ingrates d'est en ouest, je me retrouve dans une vallée encore pire que la précédente, où la température est encore plus suffocante, et où des fumerolles de vapeurs toxiques se substituent aux tempêtes de poussière. Charmant endroit...
L'endroit est infesté d'araignées verrières. J'imagine que sa fameuse Margol est un monstrueux et terrifiant arachnide. Je vérifie donc machinalement la présence de sérum anti-venin dans mon sac à dos. Échec. Tant pis, il faudra que j'esquive.
Grimpant dans les hauteurs, à l'est du camp de Sarah Tanneur, un cadavre de nain desséché, près d'une cheminée de vapeur, met tous mes sens en alerte. Danger !
Je plonge aussitôt dans les ombres, scrutant les abords. Une grotte se profile, au-delà d'un coude, plus au sud. La terre tremble selon un rythme régulier. Je ne sais pas ce que c'est, mais ça doit être vraiment énorme. Je me demande s'il était vraiment judicieux de m'entêter dans ce concours absurde.
Mais trop tard pour faire demi-tour. Un gigantesque groin-tempête progresse droit dans ma direction, d'un pas pesant. Je ne m'attendais pas vraiment à ça !
https://drive.google.com/open?id=1KWXZb3fejKYNuqE8_BfU2Lceq0kryt5r
Heureusement, la vue de la créature doit être altérée par l'air vicié des lieux. Elle me dépasse de deux coudées sans me remarquer. Je ne peux pas m'abstenir de profiter de l'occasion. Un grand pouvoir implique... de lui défoncer la tronche dans les règles de l'art.
Le monstre est coriace, et je ne m'en sors pas sans de multiples égratignures, ainsi qu'une importante plaie à la cuisse. Mais la bête est vaincue. Je lui tranche la corne, usée et fissurée de toutes parts. Un tranchant de hache rompue est fiché dedans. Il s'effrite malheureusement lorsque j'essaie de le retirer.
Je n'ai plus qu'à ramener la corne toute entière à la montagnarde.
...
Tout ce chemin avec ce fardeau, et elle a le culot de me traiter d'affabulatrice !
Il a fallu que j'apporte la corne à Forgefer, pour faire authentifier cette corne. Le conservateur en chef Thorius semble avoir une fierté moins mal placée que l'autre pimbêche, et n'a pas fait de difficulté pour identifier sa provenance... à condition que je cède mon trophée au muséum de la cité, bien entendu.
Peu importe. J'ai mon document, signé, prouvant mes faits d'armes. Je retourne donc rapidement dans la vallée des rois.
Cette fois-ci, pas besoin de faire des pieds et des mains pour lui faire admettre la vérité. La gardienne de la herse a encore le sens du respect de l'autorité. Bien à contre-cœur, cela se voit dans l'amertume de ses derniers propos, elle me remet finalement la clé de la gorge des Vents brûlants.
Victoire !
J'ai enfin mon passe-droit pour accéder à la vallée des Escarbilles, sans devoir me coltiner un détour de plusieurs lieues, ni me ruiner avec ces escrocs de maîtres des griffons, auxquels je ne parviens toujours pas à faire pleinement confiance.
https://drive.google.com/open?id=1SvXGi5kM41LQrFAI1dwROzYuinZYfGGP
Et c'est plus fort que moi. Chaque fois que je passe par là, je nargue la sentinelle humiliée, qui ne manque pas de me rendre mes provocations gratuites.
C'est mal.
Mais qu'est-ce que je me marre !
3 mentions « J’aime »
Les nains Sombrefer n'ont pas raté leur sabotage. L'un des deux tabliers du viaduc de Thandol s'est effondré, laissant la pile médiane isolée au milieu du fleuve.
Depuis la voie épargnée, je remarque une torche vive et une entrée, à mi-hauteur du pylône. En sautant depuis les débris de la culée septentrionale, je pourrai peut-être l'atteindre. Je prends mon élan, et saute aussi loin que possible...
https://drive.google.com/open?id=1y8m33r9cNWBT1TJ1FuU91gcb9okWT2pz
Triptyque de Thandol : 1. Foggy MacKreel
Je me rétablis avec succès, vingt coudées plus bas, sur une avancée saillante de la maçonnerie défoncée. La dalle n'a pas l'air très stable, et je me rapproche rapidement du milieu de la pile, vers la fameuse entrée qui avait attiré mon attention.
Ce n'est qu'après avoir agi que je réalise l'instabilité du site. La structure pourrait s'écrouler d'un moment à l'autre. Espérons que mon poids ne fasse pas la différence, et qu'un orage ne se décide pas à éclater maintenant.
J'atteins les trois marches d'entrée, et tombe nez-à-nez avec... un nain !
Dans sa tenue froissée du régiment de Dun Modr, Foggy MacKreel décuve tout juste. Visiblement pas le moins du monde inquiet pour la sûreté du lieu, il m'explique d'une voix pâteuse n'avoir pas assuré son tour de garde en raison de sa cuite, et devoir rembourser une dette – en alcool – à un débiteur d'Austrivage.
Décidément, toute la vie des nains tourne essentiellement autour de l'alcool.
https://drive.google.com/open?id=11tB4jCFxypUzK4WIvOmnwq1QOJCA6iLE
Sans même justifier sa présence ici, ni laisser entendre qu'il comptait retourner à son poste dans les plus brefs délais, il m'exhorte à me rendre au village des contreforts de Hautebrande, afin de « liquider » sa part du contrat.
L'honneur étant une vertu sacrée chez les nains, je me dis qu'il n'y a pas de mal à lui rendre ce petit service. En gage, je recevrai, si ce n'est sa reconnaissance, une rondelette somme d'argent.
Il n'en faut pas beaucoup plus pour que je plonge du pilier, les affaires sensibles, et l'alcool du nain, proprement mis à l'abri dans un compartiment étanche de mon sac.
Le choc avec la surface de l'eau est rude. J'espère que le tonnelet ne se rompra pas...
Après être remontée à la surface, je nage vigoureusement, à contre-courant, en direction de l'est.
Je sors rapidement de la gorge étroite séparant les Paluns des hautes-terres Arathies, et remonte vers le nord-ouest, dépassant la crique de Faldir, puis le donjon de Stormgarde.
Le temps est compté. Le nain m'a averti que l'échéance de sa dette était proche. Je nage avec une vigueur redoublée, tout en esquivant les nagas du rivage oriental.
Ces maudites bestioles semblent avoir pris possession d'endroits de plus en plus proches de nos cités. Il faudra régler ce problème, un de ces jours. Mais pas maintenant. J'ai un délai à respecter.
Le dock d'Autrivage est enfin en vue !
https://drive.google.com/open?id=1_ort1H4gU-4r7L_y98cZWjhVqXAImORm
Je reprends pied entre une pile de pont et une barque fatiguée. Je me change aussi vite que possible, protégée des regards, sous le ponton, avant de me rendre à l'auberge. Autant ne pas essuyer les foudres du tavernier en inondant toute la grande salle.
Je m'enquiers de la présence du brasseur Sentine, auprès duquel Foggy MacKreel m'a recommandé. On m'aiguille vers la cave... J'aurais du m'en douter.
https://drive.google.com/open?id=1y-iL2Ztg_pbetKSjGCrGQ6vU0BmGV_-K
Surgissant entre deux tonneaux, le brasseur m'interpelle. Non, je ne maraude pas. Non, je n'en ai pas après sa bibine. Non, je ne viens pas de planquer une de ses bouteilles dans ma poche.
Sentant venir l'interrogatoire interminable, je me contente de poser mon sac devant lui et d'en sortir le tord-boyaux de la sentinelle avinée de Thandol, coupant court à sa logorrhée.
Il ne lui faut qu'un seul geste pour récupérer son dû... et le consommer aussitôt !
Il me congratule alors, m'appelant son amie, là où quelques instants auparavant, il s'apprêtait à me chasser à coup de chope. Ma foi, tant qu'il me paie, je ne vais pas lui en tenir rigueur. Chacun a ses propres trésors à couver.
C'est plutôt calme, en fait, Austrivage. Je vais probablement rester ici un jour ou deux. Les gardes m'informent que la Horde fait souvent des razzias. Ça me donnera l'occasion de taillader quelques cuisses de trolls...
Depuis la voie épargnée, je remarque une torche vive et une entrée, à mi-hauteur du pylône. En sautant depuis les débris de la culée septentrionale, je pourrai peut-être l'atteindre. Je prends mon élan, et saute aussi loin que possible...
https://drive.google.com/open?id=1y8m33r9cNWBT1TJ1FuU91gcb9okWT2pz
Triptyque de Thandol : 1. Foggy MacKreel
Je me rétablis avec succès, vingt coudées plus bas, sur une avancée saillante de la maçonnerie défoncée. La dalle n'a pas l'air très stable, et je me rapproche rapidement du milieu de la pile, vers la fameuse entrée qui avait attiré mon attention.
Ce n'est qu'après avoir agi que je réalise l'instabilité du site. La structure pourrait s'écrouler d'un moment à l'autre. Espérons que mon poids ne fasse pas la différence, et qu'un orage ne se décide pas à éclater maintenant.
J'atteins les trois marches d'entrée, et tombe nez-à-nez avec... un nain !
Dans sa tenue froissée du régiment de Dun Modr, Foggy MacKreel décuve tout juste. Visiblement pas le moins du monde inquiet pour la sûreté du lieu, il m'explique d'une voix pâteuse n'avoir pas assuré son tour de garde en raison de sa cuite, et devoir rembourser une dette – en alcool – à un débiteur d'Austrivage.
Décidément, toute la vie des nains tourne essentiellement autour de l'alcool.
https://drive.google.com/open?id=11tB4jCFxypUzK4WIvOmnwq1QOJCA6iLE
Sans même justifier sa présence ici, ni laisser entendre qu'il comptait retourner à son poste dans les plus brefs délais, il m'exhorte à me rendre au village des contreforts de Hautebrande, afin de « liquider » sa part du contrat.
L'honneur étant une vertu sacrée chez les nains, je me dis qu'il n'y a pas de mal à lui rendre ce petit service. En gage, je recevrai, si ce n'est sa reconnaissance, une rondelette somme d'argent.
Il n'en faut pas beaucoup plus pour que je plonge du pilier, les affaires sensibles, et l'alcool du nain, proprement mis à l'abri dans un compartiment étanche de mon sac.
Le choc avec la surface de l'eau est rude. J'espère que le tonnelet ne se rompra pas...
Après être remontée à la surface, je nage vigoureusement, à contre-courant, en direction de l'est.
Je sors rapidement de la gorge étroite séparant les Paluns des hautes-terres Arathies, et remonte vers le nord-ouest, dépassant la crique de Faldir, puis le donjon de Stormgarde.
Le temps est compté. Le nain m'a averti que l'échéance de sa dette était proche. Je nage avec une vigueur redoublée, tout en esquivant les nagas du rivage oriental.
Ces maudites bestioles semblent avoir pris possession d'endroits de plus en plus proches de nos cités. Il faudra régler ce problème, un de ces jours. Mais pas maintenant. J'ai un délai à respecter.
Le dock d'Autrivage est enfin en vue !
https://drive.google.com/open?id=1_ort1H4gU-4r7L_y98cZWjhVqXAImORm
Je reprends pied entre une pile de pont et une barque fatiguée. Je me change aussi vite que possible, protégée des regards, sous le ponton, avant de me rendre à l'auberge. Autant ne pas essuyer les foudres du tavernier en inondant toute la grande salle.
Je m'enquiers de la présence du brasseur Sentine, auprès duquel Foggy MacKreel m'a recommandé. On m'aiguille vers la cave... J'aurais du m'en douter.
https://drive.google.com/open?id=1y-iL2Ztg_pbetKSjGCrGQ6vU0BmGV_-K
Surgissant entre deux tonneaux, le brasseur m'interpelle. Non, je ne maraude pas. Non, je n'en ai pas après sa bibine. Non, je ne viens pas de planquer une de ses bouteilles dans ma poche.
Sentant venir l'interrogatoire interminable, je me contente de poser mon sac devant lui et d'en sortir le tord-boyaux de la sentinelle avinée de Thandol, coupant court à sa logorrhée.
Il ne lui faut qu'un seul geste pour récupérer son dû... et le consommer aussitôt !
Il me congratule alors, m'appelant son amie, là où quelques instants auparavant, il s'apprêtait à me chasser à coup de chope. Ma foi, tant qu'il me paie, je ne vais pas lui en tenir rigueur. Chacun a ses propres trésors à couver.
C'est plutôt calme, en fait, Austrivage. Je vais probablement rester ici un jour ou deux. Les gardes m'informent que la Horde fait souvent des razzias. Ça me donnera l'occasion de taillader quelques cuisses de trolls...
2 mentions « J’aime »
Les nains Sombrefer n'ont pas raté leur sabotage. L'un des deux tabliers du viaduc de Thandol s'est effondré, laissant la pile médiane isolée au milieu du fleuve.
Depuis la voie épargnée, je remarque une torche vive et une entrée, à mi-hauteur du pylône. En sautant depuis les débris de la culée septentrionale, je pourrai peut-être l'atteindre. Je prends mon élan, et saute aussi loin que possible...
Triptyque de Thandol : 2. la ferme
La corniche friable s'émiette sous mes pieds au moment de bondir. Ce n'était vraiment pas une bonne idée. Je tombe le long de la paroi, fouettée par des éclats de caillasse entraînés dans ma chute.
Le temps que je réalise ce qui m'arrive, ma vitesse est trop grande. Si je tente de me rattraper, je m'arrache les doigts, ou le bras, à coup sûr.
Tant pis, je serai mûre pour une bonne trempette. Si je ne m'écrase pas droit sur un larmier au passage ! Pour éviter ça, j'ai la présence d'esprit de me tortiller, afin de présenter mes jambes face à la roche, et décocher un coup de pied pour m'en éloigner, à l'aplomb du lit du fleuve. Quelques fractions de seconde plus tard, je heurte la surface de l'eau avec violence.
Trois pensées traversent immédiatement mon esprit : « pu***n, ça fait mal ! », « pu***n, elle est froide ! », puis « pu***n, mes parchemins vont prendre la flotte, et mes fioles sont certainement brisées ! ». Je n'ai malheureusement pas le loisir de vérifier si l'ordre de ces réflexions est bien choisi, ni d'en contrôler la pertinence, brassant de mon mieux pour remonter à la surface, dans l'eau sombre de la gorge.
J'atteins enfin l'air libre, prenant une grande respiration salvatrice. De petits gravillons plus lents que moi continuent de ruisseler du viaduc, me lacérant douloureusement le cuir chevelu.
Les parois sont terriblement escarpées. J'ai beau m'agiter comme une dératée, le courant m'emporte vers l'est, ne me laissant aucun choix dans la direction... Connaissant à peine la région, je crains que le voyage ne soit long. Il n'y a plus qu'à attendre de sortir de la gorge pour rejoindre une rive praticable.
Le viaduc de Thandol s'éloigne bientôt derrière moi.
https://drive.google.com/open?id=1zFpA0Y35b2RDqp4Rub8xlyB0q7KaVn1c
Le trajet s'éternise. Je commence à grelotter. Complètement à l'ombre, et trempée jusqu'à la moelle, je me débats juste assez pour maintenir la tête hors de l'eau sans me fatiguer inutilement.
Quelle idée idiote, franchement !
Le temps passe, mais le soleil est invisible au zénith, pour estimer depuis combien de temps je m'éreinte. La fatigue commence à crisper mes muscles. J'ai l'impression que le courant se fait moins fort. Ou est-ce juste une illusion ?
Non !
Le cours du fleuve semble s'élargir, et, devant moi, les pans de montagne sont moins abrupts. J'arrive à l'embouchure !
Nord ? Sud ? Va pour le nord. Un choix en vaut un autre, dans une telle situation. J'essaie de nager pour me maintenir au plus près de la côte, et ne pas dériver vers le large fatal.
Après quelques minutes, une terre accessible est enfin en vue. La ramure d'arbres gigantesques dépasse dans le lointain.
https://drive.google.com/open?id=1JpApE3LDyijvbNfKtFleYRcyhG0MTAtB
Je rejoins le rivage, épuisée, et m'effondre dans l'herbe sauvage.
L'eau alourdit mes vêtements et double le poids de mon bagage. J'essore le tout, et jette les affaires désormais inutilisables encombrant mon sac.
De l'autre côté de l'arbre, ce qui ressemble étrangement à un champ cultivé mérite que je visite les lieux attentivement.
Des bâtiments bas émergent difficilement de terre, un peu plus loin. Encore de l'architecture naine.
Je rencontre rapidement le couple de fermiers nains émigrés ici, loin des tourments du monde.
https://drive.google.com/open?id=1cW1J0cFPYwz4c0723PQHA20MKuL87b4c
Ils m'invitent à me réchauffer au foyer de leur demeure. Je suis toujours transie de froid. Ils l'ont rapidement compris, après le récit rapide de mes déboires.
Ils me proposent de dormir chez eux pour la nuit, et de regarnir mon sac de quelques victuailles, en prévision du retour à la civilisation, en échange de mon silence sur leur ermitage.
Leur retraite est effectivement bien choisie. Des prairies arables, un élevage de béliers, un ponton pour pêcher, peu ou pas de visiteurs. Qui pourrait rêver mieux ? J'envie ces gens au quotidien simple, et souhaite que rien ne vienne troubler leur quiétude.
https://drive.google.com/open?id=1wLh8KNcpxS7ll_W-rM3gO5UKhNIZORpv
Après un sommeil lourd et réparateur, je quitte ces charmants artisans de la terre, leur assurant que je tiendrai ma promesse. Je garde toutefois en mémoire l'itinéraire vers l'endroit. Peut-être solliciterai-je à nouveau leur hospitalité, pour finir mes vieux jours ici.
Après quoi est-ce que je cours, au juste ?
Depuis la voie épargnée, je remarque une torche vive et une entrée, à mi-hauteur du pylône. En sautant depuis les débris de la culée septentrionale, je pourrai peut-être l'atteindre. Je prends mon élan, et saute aussi loin que possible...
Triptyque de Thandol : 2. la ferme
La corniche friable s'émiette sous mes pieds au moment de bondir. Ce n'était vraiment pas une bonne idée. Je tombe le long de la paroi, fouettée par des éclats de caillasse entraînés dans ma chute.
Le temps que je réalise ce qui m'arrive, ma vitesse est trop grande. Si je tente de me rattraper, je m'arrache les doigts, ou le bras, à coup sûr.
Tant pis, je serai mûre pour une bonne trempette. Si je ne m'écrase pas droit sur un larmier au passage ! Pour éviter ça, j'ai la présence d'esprit de me tortiller, afin de présenter mes jambes face à la roche, et décocher un coup de pied pour m'en éloigner, à l'aplomb du lit du fleuve. Quelques fractions de seconde plus tard, je heurte la surface de l'eau avec violence.
Trois pensées traversent immédiatement mon esprit : « pu***n, ça fait mal ! », « pu***n, elle est froide ! », puis « pu***n, mes parchemins vont prendre la flotte, et mes fioles sont certainement brisées ! ». Je n'ai malheureusement pas le loisir de vérifier si l'ordre de ces réflexions est bien choisi, ni d'en contrôler la pertinence, brassant de mon mieux pour remonter à la surface, dans l'eau sombre de la gorge.
J'atteins enfin l'air libre, prenant une grande respiration salvatrice. De petits gravillons plus lents que moi continuent de ruisseler du viaduc, me lacérant douloureusement le cuir chevelu.
Les parois sont terriblement escarpées. J'ai beau m'agiter comme une dératée, le courant m'emporte vers l'est, ne me laissant aucun choix dans la direction... Connaissant à peine la région, je crains que le voyage ne soit long. Il n'y a plus qu'à attendre de sortir de la gorge pour rejoindre une rive praticable.
Le viaduc de Thandol s'éloigne bientôt derrière moi.
https://drive.google.com/open?id=1zFpA0Y35b2RDqp4Rub8xlyB0q7KaVn1c
Le trajet s'éternise. Je commence à grelotter. Complètement à l'ombre, et trempée jusqu'à la moelle, je me débats juste assez pour maintenir la tête hors de l'eau sans me fatiguer inutilement.
Quelle idée idiote, franchement !
Le temps passe, mais le soleil est invisible au zénith, pour estimer depuis combien de temps je m'éreinte. La fatigue commence à crisper mes muscles. J'ai l'impression que le courant se fait moins fort. Ou est-ce juste une illusion ?
Non !
Le cours du fleuve semble s'élargir, et, devant moi, les pans de montagne sont moins abrupts. J'arrive à l'embouchure !
Nord ? Sud ? Va pour le nord. Un choix en vaut un autre, dans une telle situation. J'essaie de nager pour me maintenir au plus près de la côte, et ne pas dériver vers le large fatal.
Après quelques minutes, une terre accessible est enfin en vue. La ramure d'arbres gigantesques dépasse dans le lointain.
https://drive.google.com/open?id=1JpApE3LDyijvbNfKtFleYRcyhG0MTAtB
Je rejoins le rivage, épuisée, et m'effondre dans l'herbe sauvage.
L'eau alourdit mes vêtements et double le poids de mon bagage. J'essore le tout, et jette les affaires désormais inutilisables encombrant mon sac.
De l'autre côté de l'arbre, ce qui ressemble étrangement à un champ cultivé mérite que je visite les lieux attentivement.
Des bâtiments bas émergent difficilement de terre, un peu plus loin. Encore de l'architecture naine.
Je rencontre rapidement le couple de fermiers nains émigrés ici, loin des tourments du monde.
https://drive.google.com/open?id=1cW1J0cFPYwz4c0723PQHA20MKuL87b4c
Ils m'invitent à me réchauffer au foyer de leur demeure. Je suis toujours transie de froid. Ils l'ont rapidement compris, après le récit rapide de mes déboires.
Ils me proposent de dormir chez eux pour la nuit, et de regarnir mon sac de quelques victuailles, en prévision du retour à la civilisation, en échange de mon silence sur leur ermitage.
Leur retraite est effectivement bien choisie. Des prairies arables, un élevage de béliers, un ponton pour pêcher, peu ou pas de visiteurs. Qui pourrait rêver mieux ? J'envie ces gens au quotidien simple, et souhaite que rien ne vienne troubler leur quiétude.
https://drive.google.com/open?id=1wLh8KNcpxS7ll_W-rM3gO5UKhNIZORpv
Après un sommeil lourd et réparateur, je quitte ces charmants artisans de la terre, leur assurant que je tiendrai ma promesse. Je garde toutefois en mémoire l'itinéraire vers l'endroit. Peut-être solliciterai-je à nouveau leur hospitalité, pour finir mes vieux jours ici.
Après quoi est-ce que je cours, au juste ?
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Merci Buchette pour toutes ces histoires qui nous rappellent que WoW est bien un RPG, il faut juste retrouver un peu d'imagination et de verve :p
Merci Skoot !
Comme expliqué en privé, effectivement, je ne me retrouve pas dans "l'esprit vanilla" évoqué ici par nombre d'intervenants, souvent réfléchi par le prisme du gameplay, du JcE ou du JcJ de haut niveau, de la mécanique et des concepts, plutôt que du vécu du "rôle", n'ayant jamais exploré ces autres facettes.
J'avais donc envie de partager "ma" vision de ce qu'était WoW il y a 12ans. Si tant est que cela puisse créer des émules...
(D'ailleurs, si d'autres veulent partager leurs souvenirs à leur tour, sous une forme du même genre, n'hésitez pas à le faire !)
En revanche, je ne promets pas de pouvoir partager une anecdote par jour. La rédaction me demande un temps fou. Je suis rouillé, et l'exercice est devenu difficile. :x
Comme expliqué en privé, effectivement, je ne me retrouve pas dans "l'esprit vanilla" évoqué ici par nombre d'intervenants, souvent réfléchi par le prisme du gameplay, du JcE ou du JcJ de haut niveau, de la mécanique et des concepts, plutôt que du vécu du "rôle", n'ayant jamais exploré ces autres facettes.
J'avais donc envie de partager "ma" vision de ce qu'était WoW il y a 12ans. Si tant est que cela puisse créer des émules...
(D'ailleurs, si d'autres veulent partager leurs souvenirs à leur tour, sous une forme du même genre, n'hésitez pas à le faire !)
En revanche, je ne promets pas de pouvoir partager une anecdote par jour. La rédaction me demande un temps fou. Je suis rouillé, et l'exercice est devenu difficile. :x
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Les nains Sombrefer n'ont pas raté leur sabotage. L'un des deux tabliers du viaduc de Thandol s'est effondré, laissant la pile médiane isolée au milieu du fleuve.
Depuis la voie épargnée, je remarque une torche vive et une entrée, à mi-hauteur du pylône. En sautant depuis les débris de la culée septentrionale, je pourrai peut-être l'atteindre. Je prends mon élan, et saute aussi loin que possible...
Triptyque de Thandol : 3. Une statue pour Sully
La plateforme était un peu plus loin que je l'imaginais, et je n'avais pas anticipé la force du vent, qui me déporte trop à gauche. Je n'atteindrai pas mon objectif. M*rde !
Mes huit doigts se raccrochent tout juste à un escarpement saillant, mais la violence du choc contre la paroi m'assomme durant un instant, m'empêchant de raffermir ma prise sur le rebord. La poussière et la suie l'ont rendu glissant.
Je lâche.
Je tombe.
Je ne peux contrôler ma chute vers les abysses. J'ai à peine le temps de prendre une grande inspiration, avant l'impact avec la surface de l'eau. La violence m'étourdit et me coupe le souffle.
L'inertie du mouvement m'entraîne dans les profondeurs. L'eau est légèrement trouble, mais je distingue le lit du fleuve, où s'entassent des débris du pont écroulé, des machines de guerre, des cadavres de combattants.
Au lieu de se préoccuper de ma survie immédiate, mon attention se laisse attirer par la dépouille d'un nain coincé sous un énorme bloc de roche. Il serre dans son poing un parchemin, comme une dernière étincelle d'espoir à laquelle se raccrocher dans le Néant distordu.
https://drive.google.com/open?id=1BiT9EYwdxISMnAs1r_HTxeDHtlaoeAKd
Je gaspille quelques secondes de souffle pour m'approcher. J'arrache le document à la poigne de la main décomposée, et remonte à la surface avant que mes poumons n'explosent.
Un léger reflux m'emporte vers l'ouest, et me permet de rejoindre rapidement les rives des Paluns. Pendant que mes affaires sèchent, j'inspecte tranquillement mon butin. L'enveloppe détrempée contient une longue lettre, qui reste étonnamment lisible malgré son immersion prolongée.
« Ma chère Sara... »
Je déchiffre en diagonale l'écriture naine, triste et poignante, pour identifier l'auteur et la destinataire. Une épouse de soldat préfère le douloureux savoir à l'angoissante ignorance.
Quelques jours plus tard, de passage dans la Garde militaire de Forgefer, je finis par trouver Sara Balloo. Je remets le courrier à la veuve en larmes, qui m'interroge, entre deux hoquets, sur la raison des morts vaines et des guerres politiques.
Je ne sais que lui dire. J'ai déjà vu trop de combats, trop d'horreurs, trop de pertes inutiles. Je ne saurais trouver les mots pour la réconforter, quand je ne dois moi-même la vie qu'à la chance, alors que tant de mes compagnons sont tombés à mes côtés sans l'avoir « mérité ».
https://drive.google.com/open?id=1wshbdjJ7OLvyRfNqlqVagCTZOqfB7_PS
Au plus fort de son chagrin, elle me charge d'une missive auprès du roi Magni. Si les défunts ne peuvent parler, il est du devoir des vivants de demander des comptes.
Le monarque, dont la conscience est lourde de tous ces morts pour l'Alliance, ne peut que proposer l'érection d'un mémorial. La tâche sera confiée au maître-maçon Marbresten, du Syndicat royal des tailleurs de pierre. Faire appel au plus grand des artisans est le moins qu'il puisse faire, et les dépenses seront illimitées.
Piètre consolation !
Le maître d'œuvre compatit au destin funeste du défenseur de Thandol, et me sollicite pour lui fournir la plus fine des roches qui soit, issue des contreforts de Hautebrande.
Je mets donc sur pied une expédition, accompagnée d'un ami mineur, qui récoltera pour moi le granit d'Alterac tant convoité. Le voyage de quelques jours dans la colline de Darrow, au-delà d'Austrivage, nous approvisionne en pierre de taille, à la barbe des yétis envahissant les grottes.
https://drive.google.com/open?id=14c3Y0wI8Tj8kkonl1O0AtXIOndgjIiE1
Le matériau ravit le sculpteur, enchanté par la finesse du grain. Le monument sera grandiose.
Il ne faut pas longtemps avant qu'il me fasse quérir, pour dévoiler le résultat.
La statue du soldat nain, armé d'une hache et d'un marteau, haute de six coudées, ciselée avec précision, est sans doute magnifique, d'un point de vue esthétique objectif. Mais, sans mauvais jeu de mots, elle me laisse tristement de marbre.
Le roi en est très néanmoins très satisfait. Aucun nain n'est immortel, mais un symbole de pierre ancrera à jamais dans les mémoires les sacrifices faits pour préserver la paix en Azeroth.
https://drive.google.com/open?id=1And0dwDEFFwUxMF1yqfaTBBOXwbCXkx9
Hélas, une statue de pierre ne comblera pas le vide laissé par la vie perdue de Sully Balloo.
Malgré ta peine, Sara, ne porte pas le deuil, mais considère simplement qu'il est parti et qu'il t'attend, car vous vous retrouverez...
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Sullivan_Ballou]
Depuis la voie épargnée, je remarque une torche vive et une entrée, à mi-hauteur du pylône. En sautant depuis les débris de la culée septentrionale, je pourrai peut-être l'atteindre. Je prends mon élan, et saute aussi loin que possible...
Triptyque de Thandol : 3. Une statue pour Sully
La plateforme était un peu plus loin que je l'imaginais, et je n'avais pas anticipé la force du vent, qui me déporte trop à gauche. Je n'atteindrai pas mon objectif. M*rde !
Mes huit doigts se raccrochent tout juste à un escarpement saillant, mais la violence du choc contre la paroi m'assomme durant un instant, m'empêchant de raffermir ma prise sur le rebord. La poussière et la suie l'ont rendu glissant.
Je lâche.
Je tombe.
Je ne peux contrôler ma chute vers les abysses. J'ai à peine le temps de prendre une grande inspiration, avant l'impact avec la surface de l'eau. La violence m'étourdit et me coupe le souffle.
L'inertie du mouvement m'entraîne dans les profondeurs. L'eau est légèrement trouble, mais je distingue le lit du fleuve, où s'entassent des débris du pont écroulé, des machines de guerre, des cadavres de combattants.
Au lieu de se préoccuper de ma survie immédiate, mon attention se laisse attirer par la dépouille d'un nain coincé sous un énorme bloc de roche. Il serre dans son poing un parchemin, comme une dernière étincelle d'espoir à laquelle se raccrocher dans le Néant distordu.
https://drive.google.com/open?id=1BiT9EYwdxISMnAs1r_HTxeDHtlaoeAKd
Je gaspille quelques secondes de souffle pour m'approcher. J'arrache le document à la poigne de la main décomposée, et remonte à la surface avant que mes poumons n'explosent.
Un léger reflux m'emporte vers l'ouest, et me permet de rejoindre rapidement les rives des Paluns. Pendant que mes affaires sèchent, j'inspecte tranquillement mon butin. L'enveloppe détrempée contient une longue lettre, qui reste étonnamment lisible malgré son immersion prolongée.
« Ma chère Sara... »
Je déchiffre en diagonale l'écriture naine, triste et poignante, pour identifier l'auteur et la destinataire. Une épouse de soldat préfère le douloureux savoir à l'angoissante ignorance.
Quelques jours plus tard, de passage dans la Garde militaire de Forgefer, je finis par trouver Sara Balloo. Je remets le courrier à la veuve en larmes, qui m'interroge, entre deux hoquets, sur la raison des morts vaines et des guerres politiques.
Je ne sais que lui dire. J'ai déjà vu trop de combats, trop d'horreurs, trop de pertes inutiles. Je ne saurais trouver les mots pour la réconforter, quand je ne dois moi-même la vie qu'à la chance, alors que tant de mes compagnons sont tombés à mes côtés sans l'avoir « mérité ».
https://drive.google.com/open?id=1wshbdjJ7OLvyRfNqlqVagCTZOqfB7_PS
Au plus fort de son chagrin, elle me charge d'une missive auprès du roi Magni. Si les défunts ne peuvent parler, il est du devoir des vivants de demander des comptes.
Le monarque, dont la conscience est lourde de tous ces morts pour l'Alliance, ne peut que proposer l'érection d'un mémorial. La tâche sera confiée au maître-maçon Marbresten, du Syndicat royal des tailleurs de pierre. Faire appel au plus grand des artisans est le moins qu'il puisse faire, et les dépenses seront illimitées.
Piètre consolation !
Le maître d'œuvre compatit au destin funeste du défenseur de Thandol, et me sollicite pour lui fournir la plus fine des roches qui soit, issue des contreforts de Hautebrande.
Je mets donc sur pied une expédition, accompagnée d'un ami mineur, qui récoltera pour moi le granit d'Alterac tant convoité. Le voyage de quelques jours dans la colline de Darrow, au-delà d'Austrivage, nous approvisionne en pierre de taille, à la barbe des yétis envahissant les grottes.
https://drive.google.com/open?id=14c3Y0wI8Tj8kkonl1O0AtXIOndgjIiE1
Le matériau ravit le sculpteur, enchanté par la finesse du grain. Le monument sera grandiose.
Il ne faut pas longtemps avant qu'il me fasse quérir, pour dévoiler le résultat.
La statue du soldat nain, armé d'une hache et d'un marteau, haute de six coudées, ciselée avec précision, est sans doute magnifique, d'un point de vue esthétique objectif. Mais, sans mauvais jeu de mots, elle me laisse tristement de marbre.
Le roi en est très néanmoins très satisfait. Aucun nain n'est immortel, mais un symbole de pierre ancrera à jamais dans les mémoires les sacrifices faits pour préserver la paix en Azeroth.
https://drive.google.com/open?id=1And0dwDEFFwUxMF1yqfaTBBOXwbCXkx9
Hélas, une statue de pierre ne comblera pas le vide laissé par la vie perdue de Sully Balloo.
Malgré ta peine, Sara, ne porte pas le deuil, mais considère simplement qu'il est parti et qu'il t'attend, car vous vous retrouverez...
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Sullivan_Ballou]
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La tour gnome d'Azshara
Azshara est certainement ma région préférée de Kalimdor.
Terre de solitude, où se déploie un perpétuel automne, masquant les cicatrices profondes d'un ancien bouleversement. Terre dangereuse où la moindre inattention peut mener au cimetière, mais remplie de richesses cachées pour qui prend le temps de mieux l'explorer. Terre d'exotisme, où le commun prend une étrange saveur d'inconnu.
On développe sans doute des affinités particulières avec les endroits qui nous ressemblent.
https://drive.google.com/open?id=1GfFfXVHXV-BMZw4tahhf10rIKKNpYPpu
Il est encore trop tôt pour pêcher des lutjans nagenuit. Pour l'instant, ne mordent que ces saloperies d'anguilles. Je range mes appâts, reboutonne ma chemise, et noue le fil au manche de ma canne à pêche. Je reviendrai un peu plus tard dans la soirée. Laissons la grève aux nagas.
En grimpant au-delà des falaises, j'aurai une belle vue sur la baie des tempêtes.
Un ami m'a raconté que cette dernière avait été creusée par la folie des elfes.
Les Bien-nés, comme ils s'auto-proclamaient, étaient si avides de magie, qu'ils auraient fini par attirer l'attention des démons de la Légion ardente. Ceux-là auraient réussi à séduire la reine des elfes, Azshara, pour l'inciter à les laisser envahir notre monde. Une grande guerre a eu lieu, il y a très très longtemps, permettant aux elfes, aux dragons et à tout plein d'autres créatures de repousser la menace, mais au prix d'un cataclysme si considérable qu'il brisa le monde et lui donna sa géographie actuelle.
Cette côte déchiquetée est sans doute le vestige d'un cratère creusé par un infernal, à l'époque du conflit, détruisant la cité d'Eldarath, dont les ruines tiennent tout juste debout.
Quant aux elfes coupables, ils sont soit morts, tourmentés au point de se raccrocher à leur ancienne résidence sous forme de spectres, soit dégénérés en nagas écailleux et puants. Triste sort...
En quittant la plage, je mets bien une demi-heure pour trouver une crique ne débouchant pas sur un !@#-de-sac, mais remontant sur le plateau du lac Mennar.
Je grimpe sur un rocher moussu pour profiter du paysage, lorsque celui-ci est pris de frémissements.
Grosse maligne !
J'escalade tranquillement le bras d'un marcheur des falaises endormi, qui ne semble pas très satisfait de son rabaissement au rang de promontoire.
Je manque de me faire attraper au vol par sa grosse paluche, et m'enfuis en courant vers le sud. Il me poursuit sur plusieurs lieues. J'ai dû beaucoup l'énerver... Et échapper à son courroux, sans attirer l'attention des autres créatures hostiles de la faune locale, au passage, n'est pas une mince affaire.
Heureusement, je suis plus rapide que ce gros balourd, et il finit par abandonner lorsque je passe clairement hors de sa vue.
Mais je crois que je suis complètement perdue. Je longe la crête sud des Confins dévastés. Un sentier sinueux semble descendre vers la Grande mer. Je le suis en évitant de chuter : la pente est particulièrement raide. Plus bas, dépasse le toit... d'une tour gnome !
https://drive.google.com/open?id=1j1-Sd5xFplioQae1eYEAe46bdETXMhvB
Je presse le pas. Des exilés si loin de chez nous ! Quelle surprise !
Jubie et Blimo Gadgettaressort m'accueillent avec un grand sourire. Ils ne voient pas souvent du monde, par ici. C'est le moins que l'on puisse dire.
Jubie est une experte en ingénierie, et semble très fière de sa dernière invention, un scaphandre de plongée, dont elle propose de me vendre le schéma. Le marché est rapidement conclu. Je suis conquise.
Nous discutons bidouille et bricolage pendant plusieurs heures, sous le regard attentif de son mari, ancien maroquinier à la retraite.
https://drive.google.com/open?id=1BgcC0KzxHmEdj9kn4gblvD9h8ARP4wFV
Dans la soirée, ils m'informent que les orages ont fait du grabuge ces derniers jours. Leur matériel de précision électrostatique en a pris un coup, et ils auront fort à faire pour remettre la toiture en état.
Plusieurs débris se sont aussi échoués au bas de chez eux. Il est possible qu'un navire malchanceux ait fait naufrage. Mais ils n'osent pas trop s'aventurer en dehors de leur habitation pour inspecter les environs.
Je leur propose de me charger d'aller tirer cela au clair le lendemain. Peut-être trouverai-je quelque chose d'intéressant ?
Azshara est certainement ma région préférée de Kalimdor.
Terre de solitude, où se déploie un perpétuel automne, masquant les cicatrices profondes d'un ancien bouleversement. Terre dangereuse où la moindre inattention peut mener au cimetière, mais remplie de richesses cachées pour qui prend le temps de mieux l'explorer. Terre d'exotisme, où le commun prend une étrange saveur d'inconnu.
On développe sans doute des affinités particulières avec les endroits qui nous ressemblent.
https://drive.google.com/open?id=1GfFfXVHXV-BMZw4tahhf10rIKKNpYPpu
Il est encore trop tôt pour pêcher des lutjans nagenuit. Pour l'instant, ne mordent que ces saloperies d'anguilles. Je range mes appâts, reboutonne ma chemise, et noue le fil au manche de ma canne à pêche. Je reviendrai un peu plus tard dans la soirée. Laissons la grève aux nagas.
En grimpant au-delà des falaises, j'aurai une belle vue sur la baie des tempêtes.
Un ami m'a raconté que cette dernière avait été creusée par la folie des elfes.
Les Bien-nés, comme ils s'auto-proclamaient, étaient si avides de magie, qu'ils auraient fini par attirer l'attention des démons de la Légion ardente. Ceux-là auraient réussi à séduire la reine des elfes, Azshara, pour l'inciter à les laisser envahir notre monde. Une grande guerre a eu lieu, il y a très très longtemps, permettant aux elfes, aux dragons et à tout plein d'autres créatures de repousser la menace, mais au prix d'un cataclysme si considérable qu'il brisa le monde et lui donna sa géographie actuelle.
Cette côte déchiquetée est sans doute le vestige d'un cratère creusé par un infernal, à l'époque du conflit, détruisant la cité d'Eldarath, dont les ruines tiennent tout juste debout.
Quant aux elfes coupables, ils sont soit morts, tourmentés au point de se raccrocher à leur ancienne résidence sous forme de spectres, soit dégénérés en nagas écailleux et puants. Triste sort...
En quittant la plage, je mets bien une demi-heure pour trouver une crique ne débouchant pas sur un !@#-de-sac, mais remontant sur le plateau du lac Mennar.
Je grimpe sur un rocher moussu pour profiter du paysage, lorsque celui-ci est pris de frémissements.
Grosse maligne !
J'escalade tranquillement le bras d'un marcheur des falaises endormi, qui ne semble pas très satisfait de son rabaissement au rang de promontoire.
Je manque de me faire attraper au vol par sa grosse paluche, et m'enfuis en courant vers le sud. Il me poursuit sur plusieurs lieues. J'ai dû beaucoup l'énerver... Et échapper à son courroux, sans attirer l'attention des autres créatures hostiles de la faune locale, au passage, n'est pas une mince affaire.
Heureusement, je suis plus rapide que ce gros balourd, et il finit par abandonner lorsque je passe clairement hors de sa vue.
Mais je crois que je suis complètement perdue. Je longe la crête sud des Confins dévastés. Un sentier sinueux semble descendre vers la Grande mer. Je le suis en évitant de chuter : la pente est particulièrement raide. Plus bas, dépasse le toit... d'une tour gnome !
https://drive.google.com/open?id=1j1-Sd5xFplioQae1eYEAe46bdETXMhvB
Je presse le pas. Des exilés si loin de chez nous ! Quelle surprise !
Jubie et Blimo Gadgettaressort m'accueillent avec un grand sourire. Ils ne voient pas souvent du monde, par ici. C'est le moins que l'on puisse dire.
Jubie est une experte en ingénierie, et semble très fière de sa dernière invention, un scaphandre de plongée, dont elle propose de me vendre le schéma. Le marché est rapidement conclu. Je suis conquise.
Nous discutons bidouille et bricolage pendant plusieurs heures, sous le regard attentif de son mari, ancien maroquinier à la retraite.
https://drive.google.com/open?id=1BgcC0KzxHmEdj9kn4gblvD9h8ARP4wFV
Dans la soirée, ils m'informent que les orages ont fait du grabuge ces derniers jours. Leur matériel de précision électrostatique en a pris un coup, et ils auront fort à faire pour remettre la toiture en état.
Plusieurs débris se sont aussi échoués au bas de chez eux. Il est possible qu'un navire malchanceux ait fait naufrage. Mais ils n'osent pas trop s'aventurer en dehors de leur habitation pour inspecter les environs.
Je leur propose de me charger d'aller tirer cela au clair le lendemain. Peut-être trouverai-je quelque chose d'intéressant ?
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L'épave de l'Horizon
Je pensais me lever à l'aube, mais lorsque j'émerge, le couple Gadgettaressort est déjà à l'ouvrage depuis longtemps. Un mécano-pilon me fracasse le crâne. Les pintes de grog à la cerise étaient de trop, hier soir.
Je salue les deux gnomes affairés, et me dirige vers le rivage. Les débris secoués par le clapotis de l'eau semblent effectivement venir d'un navire.
Me plonger dans l'eau froide me remettra peut-être les idées d'aplomb. Je nage vivement vers l'est, où j'espère trouver un point de convergence des courants, qui aura groupé les morceaux d'épave les plus importants.
Après une séance de trempette des plus... vivifiantes, je finis par rejoindre une petite plage semée d'anciennes ruines. Surprise ! Des marins déguenillés font le guet sur le sable, certains pansant des blessures récentes, d'autres amoncelant les esquilles de leur navire, que la mer refoule sous leurs pieds, pour alimenter un feu de détresse.
https://drive.google.com/open?id=10A1ahX_g3S7io9HKkxtyImNvA7XT6KNN
Ils m'expliquent avoir atterri ici, suite à l'abordage de leur vaisseau. La plupart des survivants se sont retranchés un peu plus loin dans un renfoncement de la crique, pour se protéger des nagas.
Je trottine entre les falaises pour rejoindre le gros des troupes, et voir si je peux me rendre utile.
Derrière une barricade de fortune, Vanessa Beltis, capitaine de l'Horizon, m'explique l'origine de leur catastrophe. Des nagas ont lancé un assaut peu après la tombée du jour, tandis que l'équipage cherchait un endroit calme où accoster. D'après elle, les monstres cherchaient quelque chose. Et ils semblent n'avoir pas obtenu satisfaction, puisqu'ils sont revenus les assaillir depuis lors.
À ce moment, un cri résonne dans la passe. Les guetteurs donnent l'alerte. Les nagas repassent à l'offensive. Autour de moi, les marins sont épuisés. Certains sont grièvement blessés. Je doute qu'ils survivent. Je ne peux décemment pas les laisser combattre seuls. J'offre donc mon aide – et chose rare – sans contrepartie.
Mes dagues semblent les bienvenues au combat. Les nagas déboulent en vagues successives, toujours plus nombreux. Autour de moi, hommes et femmes tombent les uns après les autres. Ce ne sont pas des combattants aguerris, et ils sont littéralement taillés en pièces par les créatures. Ma petite taille attire moins l'attention, et j'ai la chance d'esquiver la plupart des coups.
Nous repoussons finalement le dernier assaut. Une grande estafilade au front fait perler du sang devant mes yeux. Mais je suis relativement bien lotie, comparée aux autres. Les pertes sont importantes. La capitaine s'en lamente.
Impossible de dire si, et quand, les nagas reviendront.
Vanessa Beltis me remercie néanmoins de mes efforts, et m'invite à aborder les autres rescapés, pour les assister au mieux. Mais ceux-ci, trop épuisés, sans doute, ne m'adressent pas la parole.
Je finis par redescendre sur la plage. Je remarque un drapeau, sur une perche typique d'origine naga, au symbole de trois griffes blanches sur fond armorié rouge. Je note ce signe dans un coin de ma mémoire. Peut-être en découvrirai-je plus sur ce clan, à l'avenir.
La vue est dégagée. Au large, on perçoit un bouillonnement, probable repère passif de l'endroit du naufrage.
Je décide de revenir à la tour gnome. Jubie acceptera peut-être de me prêter son scaphandre. Ce sera l'occasion parfaite de le tester en situation.
Je finis par rejoindre un récif, duquel le quartier-maître Shandril observe d'un air éploré l'endroit où son navire a sombré. Pas un mot ne s'échappe de ses lèvres.
https://drive.google.com/open?id=1Pjywa5aeIt10Lv5mRu-Dq9Gf_IK7aafg
Je me mets en tenue, harnachant le lourd casque de plongée, et vérifiant l'étanchéité de l'appareil. Tout semble fonctionnel. Je saute vers les abysses.
Par une centaine de brasses de fond, le navire repose sur un haut-fond, en équilibre précaire.
J'ai vite fait de le rejoindre, et je l'explore dans toute sa longueur.
L'inattendu m'attend au fond d'une cabine. Un mage gnome et trois marins humains, coincés ici lors de la plongée fatale, se tiennent en suspension dans l'eau. Ils semblent vivants, mais immobiles et insensibles à tout stimuli extérieur, comme figés dans une sorte de stase temporelle dont les dragons de bronze connaissent les arcanes.
https://drive.google.com/open?id=1aAObhj-BXOwXiXQYCUzv7ynkSd7NVZlA
Malgré plusieurs heures de recherche, et des jours de réflexion, je n'ai trouvé aucune explication à ces mystères. L'Horizon a sombré en emportant avec lui tous ses secrets.
-----
[Désolé pour les images de piètre qualité, qui, en outre, datent de 2008. Certains graphismes sont donc postérieurs à Vanilla, mais les PNJ et quêtes relatés sont bien conformes à la version d'origine.]
Je pensais me lever à l'aube, mais lorsque j'émerge, le couple Gadgettaressort est déjà à l'ouvrage depuis longtemps. Un mécano-pilon me fracasse le crâne. Les pintes de grog à la cerise étaient de trop, hier soir.
Je salue les deux gnomes affairés, et me dirige vers le rivage. Les débris secoués par le clapotis de l'eau semblent effectivement venir d'un navire.
Me plonger dans l'eau froide me remettra peut-être les idées d'aplomb. Je nage vivement vers l'est, où j'espère trouver un point de convergence des courants, qui aura groupé les morceaux d'épave les plus importants.
Après une séance de trempette des plus... vivifiantes, je finis par rejoindre une petite plage semée d'anciennes ruines. Surprise ! Des marins déguenillés font le guet sur le sable, certains pansant des blessures récentes, d'autres amoncelant les esquilles de leur navire, que la mer refoule sous leurs pieds, pour alimenter un feu de détresse.
https://drive.google.com/open?id=10A1ahX_g3S7io9HKkxtyImNvA7XT6KNN
Ils m'expliquent avoir atterri ici, suite à l'abordage de leur vaisseau. La plupart des survivants se sont retranchés un peu plus loin dans un renfoncement de la crique, pour se protéger des nagas.
Je trottine entre les falaises pour rejoindre le gros des troupes, et voir si je peux me rendre utile.
Derrière une barricade de fortune, Vanessa Beltis, capitaine de l'Horizon, m'explique l'origine de leur catastrophe. Des nagas ont lancé un assaut peu après la tombée du jour, tandis que l'équipage cherchait un endroit calme où accoster. D'après elle, les monstres cherchaient quelque chose. Et ils semblent n'avoir pas obtenu satisfaction, puisqu'ils sont revenus les assaillir depuis lors.
À ce moment, un cri résonne dans la passe. Les guetteurs donnent l'alerte. Les nagas repassent à l'offensive. Autour de moi, les marins sont épuisés. Certains sont grièvement blessés. Je doute qu'ils survivent. Je ne peux décemment pas les laisser combattre seuls. J'offre donc mon aide – et chose rare – sans contrepartie.
Mes dagues semblent les bienvenues au combat. Les nagas déboulent en vagues successives, toujours plus nombreux. Autour de moi, hommes et femmes tombent les uns après les autres. Ce ne sont pas des combattants aguerris, et ils sont littéralement taillés en pièces par les créatures. Ma petite taille attire moins l'attention, et j'ai la chance d'esquiver la plupart des coups.
Nous repoussons finalement le dernier assaut. Une grande estafilade au front fait perler du sang devant mes yeux. Mais je suis relativement bien lotie, comparée aux autres. Les pertes sont importantes. La capitaine s'en lamente.
Impossible de dire si, et quand, les nagas reviendront.
Vanessa Beltis me remercie néanmoins de mes efforts, et m'invite à aborder les autres rescapés, pour les assister au mieux. Mais ceux-ci, trop épuisés, sans doute, ne m'adressent pas la parole.
Je finis par redescendre sur la plage. Je remarque un drapeau, sur une perche typique d'origine naga, au symbole de trois griffes blanches sur fond armorié rouge. Je note ce signe dans un coin de ma mémoire. Peut-être en découvrirai-je plus sur ce clan, à l'avenir.
La vue est dégagée. Au large, on perçoit un bouillonnement, probable repère passif de l'endroit du naufrage.
Je décide de revenir à la tour gnome. Jubie acceptera peut-être de me prêter son scaphandre. Ce sera l'occasion parfaite de le tester en situation.
Je finis par rejoindre un récif, duquel le quartier-maître Shandril observe d'un air éploré l'endroit où son navire a sombré. Pas un mot ne s'échappe de ses lèvres.
https://drive.google.com/open?id=1Pjywa5aeIt10Lv5mRu-Dq9Gf_IK7aafg
Je me mets en tenue, harnachant le lourd casque de plongée, et vérifiant l'étanchéité de l'appareil. Tout semble fonctionnel. Je saute vers les abysses.
Par une centaine de brasses de fond, le navire repose sur un haut-fond, en équilibre précaire.
J'ai vite fait de le rejoindre, et je l'explore dans toute sa longueur.
L'inattendu m'attend au fond d'une cabine. Un mage gnome et trois marins humains, coincés ici lors de la plongée fatale, se tiennent en suspension dans l'eau. Ils semblent vivants, mais immobiles et insensibles à tout stimuli extérieur, comme figés dans une sorte de stase temporelle dont les dragons de bronze connaissent les arcanes.
https://drive.google.com/open?id=1aAObhj-BXOwXiXQYCUzv7ynkSd7NVZlA
Malgré plusieurs heures de recherche, et des jours de réflexion, je n'ai trouvé aucune explication à ces mystères. L'Horizon a sombré en emportant avec lui tous ses secrets.
-----
[Désolé pour les images de piètre qualité, qui, en outre, datent de 2008. Certains graphismes sont donc postérieurs à Vanilla, mais les PNJ et quêtes relatés sont bien conformes à la version d'origine.]
2 mentions « J’aime »
La maison gnome des Hinterlands
Ce qui m'intrigue le plus, dans les Hinterlands, c'est qu'une région aussi fertile ne soit pas plus urbanisée.
Cela tient peut-être aux accès de la vallée, encaissés et étroitement surveillés par les Marteaux-hardis, qui tiennent à préserver l'authenticité de leur territoire en limitant les installations. Ils ont toujours été très proches de la nature.
Ou bien est-ce parce que les trolls amanis, réputés pour leur hostilité, ne laissent pas vivant le moindre aventurier tentant une implantation durable à proximité de leurs ruines antiques ?
En tout cas, le paysage local ne semble pas avoir été atteint par les ravages des trois dernières guerres.
C'est donc l'endroit rêvé pour récolter calmement des ressources, sans être inquiété par l'afflux de touristes semant le désordre, piétinant les sentiers et chahutant assez pour faire fuir les oiseaux à des lieues à la ronde.
Fleur bleue et romantique ? Pas un instant ! C'est juste que les pistes fraîches sont plus faciles à suivre, quand on n'est pas du métier. Et certains piafs du coin ont des plumes de grande valeur. Pragmatique. Toujours.
Les chouettards des environs du gîte de Quel'Danil ont régulièrement dans leur duvet de petites plumes aux reflets turquoise, qui ont des effets quasi-hypnotiques lorsqu'on les agite lentement. Un de mes amis me rachète ces plumes vibrantes pour des sommes totalement délirantes.
Les forestiers du Haut-val paraissent insensibles à cette valeur potentielle, sans doute trop préoccupés par la capture des fânécorces égarés.
Et puis, à défaut de plumes, les bêtes locales fournissent aussi un quota respectable d'œufs géants. Et les œufs géants... enfin bref, je l'ai déjà assez fréquemment évoqué, non ?
Un brouillard épais commence peu à peu à s'étendre. Le problème de cette région, au fond, c'est l'humidité.
Dès que le soir tombe, on se retrouve avec un tapis de deux ou trois coudées de purée de pois, qui occulte les traces, masque le danger des Crins-d'argent se léchant les babines à quelques pas de vous, ou les racines émergentes sur lesquelles on ne manque pas de se vautrer. Pour les personnes de ma taille, c'est même pire. On peut rapidement se retrouver submergés, sans la moindre visibilité !
Je me dirige vers le nord. De mémoire, je suis à proximité de la chaîne montagneuse des Maleterres. En prenant de la hauteur, je pourrai certainement établir un bivouac pour la nuit, où la brume ne m'atteindra pas, non plus que les trolls et les loups.
Après une escalade raide entre deux monticules, je crois distinguer une lumière, sur ma gauche.
Le temps de me tourner, la lumière a disparu. Mon esprit doit encore me jouer des tours. Qui pourrait bien m'attendre à mi-parcours ?
Mais la lueur réapparaît soudain, pour disparaître de plus belle l'instant d'après.
Soit je deviens folle, soit quelqu'un tente de me faire tourner en bourrique. Les chances de tomber dans un piège troll sont excessivement restreintes : ces demi-animaux sont trop stupides pour élaborer des astuces aussi imaginatives.
Mais des créatures plus inquiétantes hantent ces bois. Une de mes connaissances prétend même avoir croisé des dragons, dans un bosquet plus à l'est. Certainement un cas d'abus de boisson...
Je m'approche à pas comptés, sondant les environs dès que la lueur réapparaît, prête à me jeter dans un fourré si je devenais trop visible.
La brume est moins dense par ici, sous l'effet conjugué de l'altitude et du vent soufflant entre les pins. Les contours d'une imposante structure se détachent. Les apparitions lumineuses ne sont autres... qu'un gyrophare d'alerte au sommet d'une maison gnome !
https://drive.google.com/open?id=1_e_xj5ch5XvZTrM3ih3coQxCRad8Du99
Décidément, les exilés sont partout !
Désormais sans inquiétude, je m'approche de la gnome en train de s'agiter au seuil de l'habitation.
Giguette Filebobine s'est établie ici récemment, avec son mari Ruppo. Leur installation est encore très sommaire.
Affairée à mélanger des composants alchimiques, elle m'explique qu'elle pensait trouver par ici une manne de plumacier, dont elle confectionne des épaulières magnifiques, qui ont fait sa renommée parmi les chamans Marteau-hardis.
Hélas, elle a fini par constater, avec regret, que les chouettards environnants ne possédaient pas les plumes particulières dont elle avait besoin.
Ruppo, pour sa part, est un ingénieur plutôt peu dissert. Il éveillera toutefois mon intérêt en me montrant le schéma de sa plus grande fierté : un splendide petit dragon mécanique en mithril.
Je les approvisionne en nourriture et en nouvelles fraîches de Forgefer, en échange du gîte pour la nuit.
Une fois n'est pas coutume : je n'aurai pas récolté beaucoup de plumes ni d'œufs, mais j'aurai encore fait une belle rencontre inattendue.
Ce qui m'intrigue le plus, dans les Hinterlands, c'est qu'une région aussi fertile ne soit pas plus urbanisée.
Cela tient peut-être aux accès de la vallée, encaissés et étroitement surveillés par les Marteaux-hardis, qui tiennent à préserver l'authenticité de leur territoire en limitant les installations. Ils ont toujours été très proches de la nature.
Ou bien est-ce parce que les trolls amanis, réputés pour leur hostilité, ne laissent pas vivant le moindre aventurier tentant une implantation durable à proximité de leurs ruines antiques ?
En tout cas, le paysage local ne semble pas avoir été atteint par les ravages des trois dernières guerres.
C'est donc l'endroit rêvé pour récolter calmement des ressources, sans être inquiété par l'afflux de touristes semant le désordre, piétinant les sentiers et chahutant assez pour faire fuir les oiseaux à des lieues à la ronde.
Fleur bleue et romantique ? Pas un instant ! C'est juste que les pistes fraîches sont plus faciles à suivre, quand on n'est pas du métier. Et certains piafs du coin ont des plumes de grande valeur. Pragmatique. Toujours.
Les chouettards des environs du gîte de Quel'Danil ont régulièrement dans leur duvet de petites plumes aux reflets turquoise, qui ont des effets quasi-hypnotiques lorsqu'on les agite lentement. Un de mes amis me rachète ces plumes vibrantes pour des sommes totalement délirantes.
Les forestiers du Haut-val paraissent insensibles à cette valeur potentielle, sans doute trop préoccupés par la capture des fânécorces égarés.
Et puis, à défaut de plumes, les bêtes locales fournissent aussi un quota respectable d'œufs géants. Et les œufs géants... enfin bref, je l'ai déjà assez fréquemment évoqué, non ?
Un brouillard épais commence peu à peu à s'étendre. Le problème de cette région, au fond, c'est l'humidité.
Dès que le soir tombe, on se retrouve avec un tapis de deux ou trois coudées de purée de pois, qui occulte les traces, masque le danger des Crins-d'argent se léchant les babines à quelques pas de vous, ou les racines émergentes sur lesquelles on ne manque pas de se vautrer. Pour les personnes de ma taille, c'est même pire. On peut rapidement se retrouver submergés, sans la moindre visibilité !
Je me dirige vers le nord. De mémoire, je suis à proximité de la chaîne montagneuse des Maleterres. En prenant de la hauteur, je pourrai certainement établir un bivouac pour la nuit, où la brume ne m'atteindra pas, non plus que les trolls et les loups.
Après une escalade raide entre deux monticules, je crois distinguer une lumière, sur ma gauche.
Le temps de me tourner, la lumière a disparu. Mon esprit doit encore me jouer des tours. Qui pourrait bien m'attendre à mi-parcours ?
Mais la lueur réapparaît soudain, pour disparaître de plus belle l'instant d'après.
Soit je deviens folle, soit quelqu'un tente de me faire tourner en bourrique. Les chances de tomber dans un piège troll sont excessivement restreintes : ces demi-animaux sont trop stupides pour élaborer des astuces aussi imaginatives.
Mais des créatures plus inquiétantes hantent ces bois. Une de mes connaissances prétend même avoir croisé des dragons, dans un bosquet plus à l'est. Certainement un cas d'abus de boisson...
Je m'approche à pas comptés, sondant les environs dès que la lueur réapparaît, prête à me jeter dans un fourré si je devenais trop visible.
La brume est moins dense par ici, sous l'effet conjugué de l'altitude et du vent soufflant entre les pins. Les contours d'une imposante structure se détachent. Les apparitions lumineuses ne sont autres... qu'un gyrophare d'alerte au sommet d'une maison gnome !
https://drive.google.com/open?id=1_e_xj5ch5XvZTrM3ih3coQxCRad8Du99
Décidément, les exilés sont partout !
Désormais sans inquiétude, je m'approche de la gnome en train de s'agiter au seuil de l'habitation.
Giguette Filebobine s'est établie ici récemment, avec son mari Ruppo. Leur installation est encore très sommaire.
Affairée à mélanger des composants alchimiques, elle m'explique qu'elle pensait trouver par ici une manne de plumacier, dont elle confectionne des épaulières magnifiques, qui ont fait sa renommée parmi les chamans Marteau-hardis.
Hélas, elle a fini par constater, avec regret, que les chouettards environnants ne possédaient pas les plumes particulières dont elle avait besoin.
Ruppo, pour sa part, est un ingénieur plutôt peu dissert. Il éveillera toutefois mon intérêt en me montrant le schéma de sa plus grande fierté : un splendide petit dragon mécanique en mithril.
Je les approvisionne en nourriture et en nouvelles fraîches de Forgefer, en échange du gîte pour la nuit.
Une fois n'est pas coutume : je n'aurai pas récolté beaucoup de plumes ni d'œufs, mais j'aurai encore fait une belle rencontre inattendue.
2 mentions « J’aime »
La maison gnome de Strangleronce
Esquiver de justesse une patrouille de la Voile sanglante avant de se faire attaquer par une bande de trolls Casse-crâne. Puis échapper aux sbires de la KapitalRisk pour tomber sous les griffes d'un tigre sauvage quand vous vous pensiez en sécurité...
Les plantes luxuriantes et la pluie battante ne contribuent pas à améliorer la visibilité. Cette région tropicale est propice au développement des maladies. Par étonnant qu'autant d'aventuriers la considèrent comme une des plus hostiles des Royaumes de l'est.
Définitivement, je déteste la vallée de Strangleronce...
Atteindre le tertre des ogres Mosh'Ogg était déjà une épreuve de survie. Le nettoyer n'a pu se faire sans aide. Heureusement, dans les territoires à risque, on trouve toujours du monde pour s'entraider. L'elfe avait besoin de tisse-mage. L'humain était là pour l'accompagner. Moi, j'avais besoin de la clé du pied-bot verrouillé de Maury. Et, à trois, nous avions moins de chances de nous faire tomber dessus par un réprouvé sournois.
Les ogres tombent les uns après les autres. Leur force prodigieuse ne compense pas leur faible intelligence, et la plupart meurent avant de rameuter leurs comparses. Cela nous laisse le temps de fouiller tranquillement les dépouilles entre chaque engagement, et d'appliquer des mixtures antiseptiques préventives sur les plaies à vif. Chaque victoire nous vaut de nouvelles cicatrices.
Attachée au pagne d'un des cadavres, je finis par dénicher une clé finement ouvragée, couverte d'une épaisse couche de crasse nauséabonde. Je la frotte avec le coin le moins sale du pagne, pour la faire reluire. Les lettres « MW » sont ciselées sur une des faces du panneton. Maury Wilkins. C'est certainement ce que je recherche.
Mes compagnons d'aventure proposent de retourner ensemble à Baie-du-Butin pour plus de sûreté. Mais le voyage, semé de gorilles de Valbrume et de moustiques teigneux, ne m'emballe guère. Je songe plutôt à établir un campement pour la nuit, sur les hauteurs. Voyager au petit matin, quand les grands carnassiers s'ensommeillent, est la meilleure des assurances-vies, quand on fait ma taille.
Nous nous séparons donc, après nous être souhaités mutuellement bonne chance.
J'escalade le massif par des voies escarpées, m'écorchant les articulations à plusieurs reprises. Au moins, je serai à l'abri des bêtes sauvages.
Je finis par atteindre un plateau, situé au-dessus de la canopée. La vue est un camaïeu de verts vifs. Un souffle de vent agréable contribue à diminuer la sensation étouffante de chaleur. La pluie n'est plus filtrée par les frondaisons et je subis une véritable douche froide.
https://drive.google.com/open?id=165kF8ZDR5pp-Bo3hic6IBNKPfSql2mX4
Impossible de démarrer une flambée. Pas la moindre brindille sèche dans les environs. Encore un bivouac qui va se solder à la dure, avec des maux de dos et un bon rhume...
Je me retourne dans tous les sens, mal protégée sous ma cape trempée. Difficile de trouver le sommeil. Les voix diffuses résonnent dans ma tête. Une dispute sur un sujet d'ingénierie gnome. Comment sécher de la poudre d'explosion grossière près du feu, avec toute cette humidité, sans la faire exploser. C'est stupide, Gnaz, comme toujours, il suffit de respecter une distance de sé-cu-ri-té.
Hein ?
Un instant...
Mais ce n'est pas dans ma tête !
Je me redresse, et tends l'oreille pour déterminer l'origine des éclats de voix.
Cela vient d'un peu plus haut sur le plateau. Je me rhabille dans la pénombre, et me laisse guider par la voix stridente typique d'un ingénieur gnome surexcité.
Une centaine de pas plus loin, un duo de gnomes se dispute autour d'un monceau de bidules mécaniques, amassés devant leur habitation. Mon apparition les fait sursauter de surprise, mais pas de frayeur. Ils doivent en avoir vu d'autres, et semblent totalement étrangers à l'hostilité générale de leur région d'exil. Ces types-là sont définitivement coupés des réalités du monde.
https://drive.google.com/open?id=1_V_OPJEuzbKvR6E_Kzi8klDl6s5SnzFf
Knaz et Gnaz Bourdeflamme ne savent même plus me dire depuis combien de temps ils se sont implantés ici. Loin des regards et des perturbations extérieures, ils passent autant de temps en chamailleries qu'en bricolage de nouvelles inventions. Les unes entraînant généralement les autres, et vice-versa.
Leur obsession du moment est une lunette de visée pour l'un, et un petit dragon mécanique pour l'autre. Hors de question de les départager, évidemment. Prendre parti pour l'un des deux ne fera qu'envenimer l'affaire.
Tout ce que je veux, c'est profiter d'une nuit au sec. Mais ils semblent décidés à ratiociner jusqu'au petit matin, et mes appels au calme ne semblent pas leur faire baisser le ton.
Je me demande si j'ai bien fait de venir jusqu'ici, en fait... Tant pis. Ce ne sera pas ma première nuit blanche, après tout !
Esquiver de justesse une patrouille de la Voile sanglante avant de se faire attaquer par une bande de trolls Casse-crâne. Puis échapper aux sbires de la KapitalRisk pour tomber sous les griffes d'un tigre sauvage quand vous vous pensiez en sécurité...
Les plantes luxuriantes et la pluie battante ne contribuent pas à améliorer la visibilité. Cette région tropicale est propice au développement des maladies. Par étonnant qu'autant d'aventuriers la considèrent comme une des plus hostiles des Royaumes de l'est.
Définitivement, je déteste la vallée de Strangleronce...
Atteindre le tertre des ogres Mosh'Ogg était déjà une épreuve de survie. Le nettoyer n'a pu se faire sans aide. Heureusement, dans les territoires à risque, on trouve toujours du monde pour s'entraider. L'elfe avait besoin de tisse-mage. L'humain était là pour l'accompagner. Moi, j'avais besoin de la clé du pied-bot verrouillé de Maury. Et, à trois, nous avions moins de chances de nous faire tomber dessus par un réprouvé sournois.
Les ogres tombent les uns après les autres. Leur force prodigieuse ne compense pas leur faible intelligence, et la plupart meurent avant de rameuter leurs comparses. Cela nous laisse le temps de fouiller tranquillement les dépouilles entre chaque engagement, et d'appliquer des mixtures antiseptiques préventives sur les plaies à vif. Chaque victoire nous vaut de nouvelles cicatrices.
Attachée au pagne d'un des cadavres, je finis par dénicher une clé finement ouvragée, couverte d'une épaisse couche de crasse nauséabonde. Je la frotte avec le coin le moins sale du pagne, pour la faire reluire. Les lettres « MW » sont ciselées sur une des faces du panneton. Maury Wilkins. C'est certainement ce que je recherche.
Mes compagnons d'aventure proposent de retourner ensemble à Baie-du-Butin pour plus de sûreté. Mais le voyage, semé de gorilles de Valbrume et de moustiques teigneux, ne m'emballe guère. Je songe plutôt à établir un campement pour la nuit, sur les hauteurs. Voyager au petit matin, quand les grands carnassiers s'ensommeillent, est la meilleure des assurances-vies, quand on fait ma taille.
Nous nous séparons donc, après nous être souhaités mutuellement bonne chance.
J'escalade le massif par des voies escarpées, m'écorchant les articulations à plusieurs reprises. Au moins, je serai à l'abri des bêtes sauvages.
Je finis par atteindre un plateau, situé au-dessus de la canopée. La vue est un camaïeu de verts vifs. Un souffle de vent agréable contribue à diminuer la sensation étouffante de chaleur. La pluie n'est plus filtrée par les frondaisons et je subis une véritable douche froide.
https://drive.google.com/open?id=165kF8ZDR5pp-Bo3hic6IBNKPfSql2mX4
Impossible de démarrer une flambée. Pas la moindre brindille sèche dans les environs. Encore un bivouac qui va se solder à la dure, avec des maux de dos et un bon rhume...
Je me retourne dans tous les sens, mal protégée sous ma cape trempée. Difficile de trouver le sommeil. Les voix diffuses résonnent dans ma tête. Une dispute sur un sujet d'ingénierie gnome. Comment sécher de la poudre d'explosion grossière près du feu, avec toute cette humidité, sans la faire exploser. C'est stupide, Gnaz, comme toujours, il suffit de respecter une distance de sé-cu-ri-té.
Hein ?
Un instant...
Mais ce n'est pas dans ma tête !
Je me redresse, et tends l'oreille pour déterminer l'origine des éclats de voix.
Cela vient d'un peu plus haut sur le plateau. Je me rhabille dans la pénombre, et me laisse guider par la voix stridente typique d'un ingénieur gnome surexcité.
Une centaine de pas plus loin, un duo de gnomes se dispute autour d'un monceau de bidules mécaniques, amassés devant leur habitation. Mon apparition les fait sursauter de surprise, mais pas de frayeur. Ils doivent en avoir vu d'autres, et semblent totalement étrangers à l'hostilité générale de leur région d'exil. Ces types-là sont définitivement coupés des réalités du monde.
https://drive.google.com/open?id=1_V_OPJEuzbKvR6E_Kzi8klDl6s5SnzFf
Knaz et Gnaz Bourdeflamme ne savent même plus me dire depuis combien de temps ils se sont implantés ici. Loin des regards et des perturbations extérieures, ils passent autant de temps en chamailleries qu'en bricolage de nouvelles inventions. Les unes entraînant généralement les autres, et vice-versa.
Leur obsession du moment est une lunette de visée pour l'un, et un petit dragon mécanique pour l'autre. Hors de question de les départager, évidemment. Prendre parti pour l'un des deux ne fera qu'envenimer l'affaire.
Tout ce que je veux, c'est profiter d'une nuit au sec. Mais ils semblent décidés à ratiociner jusqu'au petit matin, et mes appels au calme ne semblent pas leur faire baisser le ton.
Je me demande si j'ai bien fait de venir jusqu'ici, en fait... Tant pis. Ce ne sera pas ma première nuit blanche, après tout !
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Juste un tout chtit message pour pas trop rompre le fil, juste pour te dire qu'on les lit tes histoires, enfin moi je les lis, et j'aime bien, ça détend ;)
Allez Buchette, raconte-nous des histoires :p
Allez Buchette, raconte-nous des histoires :p
Hej !
Merci pour les encouragements.
Toi et tout le monde, n'hésitez pas à intervenir, à réagir, ou à poster vous aussi vos souvenirs d'aventures (en récits, en images, en chansons...), sur ce fil ou sur d'autres. C'est participatif. C'est le principe d'un forum. ;-)
Promis, je compte bien continuer à raconter des histoires ici. Au moins jusqu'à ce que Classic sorte. (Ensuite, ça sera sur le forum du serveur concerné, et sans doute axé sur les péripéties du Clan Wildhammer)
J'ai encore des tas d'anecdotes à raconter, mais ça demande du temps, et j'en manque un peu en ce moment.
Il me faut entre 1h30 et 2h pour rédiger une histoire (réduire à 5k signes, relire 3/4 fois minimum, corriger pléthore de fautes (et il doit encore en rester), reformuler les tournures trop longues et trop lourdes, remplacer les répétitions, rajouter quelques références, et mettre en forme), plus 1/2h à 1h pour la recherche iconographique et sa mise en ligne. Je n'ai malheureusement pas l'écriture très fluide de base. :x
Du coup, je ne pourrai guère promettre plus d'un à deux interludes par semaine.
(Par contre, pour faciliter le repérage dans les pavés, à long terme, j'ai rajouté des titres. C'est tout bête, mais on me l'a recommandé, et c'est vrai que ça fait plus propre. Ça permettra aussi plus facilement de relier les histoires entre-elles.)
Merci pour les encouragements.
Toi et tout le monde, n'hésitez pas à intervenir, à réagir, ou à poster vous aussi vos souvenirs d'aventures (en récits, en images, en chansons...), sur ce fil ou sur d'autres. C'est participatif. C'est le principe d'un forum. ;-)
Promis, je compte bien continuer à raconter des histoires ici. Au moins jusqu'à ce que Classic sorte. (Ensuite, ça sera sur le forum du serveur concerné, et sans doute axé sur les péripéties du Clan Wildhammer)
J'ai encore des tas d'anecdotes à raconter, mais ça demande du temps, et j'en manque un peu en ce moment.
Il me faut entre 1h30 et 2h pour rédiger une histoire (réduire à 5k signes, relire 3/4 fois minimum, corriger pléthore de fautes (et il doit encore en rester), reformuler les tournures trop longues et trop lourdes, remplacer les répétitions, rajouter quelques références, et mettre en forme), plus 1/2h à 1h pour la recherche iconographique et sa mise en ligne. Je n'ai malheureusement pas l'écriture très fluide de base. :x
Du coup, je ne pourrai guère promettre plus d'un à deux interludes par semaine.
(Par contre, pour faciliter le repérage dans les pavés, à long terme, j'ai rajouté des titres. C'est tout bête, mais on me l'a recommandé, et c'est vrai que ça fait plus propre. Ça permettra aussi plus facilement de relier les histoires entre-elles.)
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La devinette de Cortello (1)
Je parviens à esquiver la plupart des matelots, mais il faut bien en supprimer quelques-uns en route.
Si ça ne tenait qu'à moi, je les butterais tous. Les Écumeurs des Flots noirs verront ça d'un très bon œil, et je négocierai sans doute de meilleurs tarifs dans leurs échoppes.
Tuer n'est pas vraiment difficile : les coursives des navires sont très sombres. Il est donc d'une simplicité déconcertante de s'y camoufler. En outre, leurs résidents ne s'attendent pas le moins du monde à une attaque sournoise dans leurs propres quartiers.
Non, le problème, c'est de cacher les corps flasques, pour éviter qu'un mousse ne tombe dessus et donne l'alerte. Les cadavres pèsent bien plus lourd qu'on ne l'imagine, et je trouve épuisant de devoir les traîner sur plusieurs mètres par mesure de précaution.
https://drive.google.com/open?id=1o9MMZ-Zv2yF7RsdpfAdPjsnEEkUrjmdC
L'amiral Corne-de-mer m'a envoyé « enquêter » à bord : comprendre « exécuter sommairement et aussi discrètement que possible les capitaines de l'armada de la Voile sanglante », actuellement à l'ancrage au large du Rivage cruel.
Je sais que la Voile sanglante a des accointances avec les bandits Défias depuis quelques temps. Il semble qu'ils aient monté un gros coup en commun, dirigé tant contre les gobelins de Baie-du-butin que contre le royaume de Hurlevent. Cependant, j'ai suivi cette affaire d'assez loin. On ne peut pas dire que je me sente personnellement concernée par leurs règlements de comptes en haut lieu. Je ne suis pas convaincue que les maisons nobles vaillent mieux que la clique aux masques rouges, et pour ce qui est des cas de conscience, il doit y avoir autant de sang sur les mains des uns que des autres.
Là où ça m'arrange, c'est qu'ils paient, d'un côté comme de l'autre. Et dépouiller les cadavres rapporte parfois le double. Ça pourrait passer pour de la cupidité. Et... en fait, oui. C'est purement de la cupidité.
D'après le petit laïus chapardé dans un campement proche, les pirates envisagent une attaque de la ville sur plusieurs fronts, à l'aide de leurs trois vaisseaux. Leur chargement doit avant-tout être composé d'armes, de munitions et de vivres. Mais je ne peux m'empêcher d'imaginer que leurs cales regorgent d'autres marchandises de valeur. Quitte à venir si loin en prenant des risques, autant aller jusqu'au fond des choses.
Je contourne les groupes de boucaniers, me perds à deux reprises, vide par dessus bord quelques bouteilles de rhum explosif par pure mesquinerie, avant de trouver enfin l'escalier de poupe.
Déception...
La cale est presque vide. Quelques tonneaux de poudre humide, plusieurs torons de cordage encroûtés de moisissure salée, des caisses de toile avidement rongée par les rats. L'équipage n'a pas fait fortune ces derniers temps, et leur assaut sur le port neutre compte sans doute pour mesure de désespoir.
Je passe ma mauvaise humeur sur trois loups de mer en pleine partie de cartes, et les envoie rapidement rejoindre le grand Néant. Ils n'ont rien vu venir. Leurs poches réunies ne totalisent pas trois pièces d'argent. La piraterie n'est plus ce qu'elle était.
Je laisse les corps où ils sont tombés. Inutile de les planquer, je ne compte plus m'éterniser. Cet endroit pue le goudron, la sueur et la pauvreté.
https://drive.google.com/open?id=1JCjcLUbN14lQcTn7QIbORb-r6sKHcYbw
Sous un hamac miteux replié, une blague à tabac bien rebondie et quelques parchemins, recouverts d'une fine écriture manuscrite, semblent les seules richesses dignes d'être emportées.
Les lanternes secouées par la houle émettent une lumière trop faible. Je ne parviens pas à lire de quoi il s'agit. Je fourre le tout dans une poche, pour mieux expertiser le tout ultérieurement à la surface.
https://drive.google.com/open?id=1tT54cSZp6Vzvs8kmcITvBrxcO3yidUca
À l'abri du soleil, sous un palmier, une fois mes poumons purifiés des exhalaisons nauséabondes des soutes mal ventilées, je déploie mon butin. Le parchemin le plus intéressant est une devinette.
Il est un pont fleuri, beaucoup emprunté,
À l'est de Deuillevent et au sud des Carmines,
Dessous, quelque chose vous attend,
Certains l'appellent allusion, d'autres indice,
Il reposera là pour d'éternels lendemains,
Prenant son temps dans le marais des Chagrins.
L'auteur de ces mots est-il un boucanier lettré ? Un joueur malchanceux ayant perdu aux dés le secret menant à quelque trésor enfoui ? Un explorateur de haute mer arraisonné par la flibuste, et dont les derniers effets sont tombés entre de mauvaises mains ?
Il est temps de faire mon rapport à l'amiral et de quitter ces merveilleuses plages, hélas mal fréquentées. J'ai comme l'impression que l'aventure m'attend ailleurs.
...
Je parviens à esquiver la plupart des matelots, mais il faut bien en supprimer quelques-uns en route.
Si ça ne tenait qu'à moi, je les butterais tous. Les Écumeurs des Flots noirs verront ça d'un très bon œil, et je négocierai sans doute de meilleurs tarifs dans leurs échoppes.
Tuer n'est pas vraiment difficile : les coursives des navires sont très sombres. Il est donc d'une simplicité déconcertante de s'y camoufler. En outre, leurs résidents ne s'attendent pas le moins du monde à une attaque sournoise dans leurs propres quartiers.
Non, le problème, c'est de cacher les corps flasques, pour éviter qu'un mousse ne tombe dessus et donne l'alerte. Les cadavres pèsent bien plus lourd qu'on ne l'imagine, et je trouve épuisant de devoir les traîner sur plusieurs mètres par mesure de précaution.
https://drive.google.com/open?id=1o9MMZ-Zv2yF7RsdpfAdPjsnEEkUrjmdC
L'amiral Corne-de-mer m'a envoyé « enquêter » à bord : comprendre « exécuter sommairement et aussi discrètement que possible les capitaines de l'armada de la Voile sanglante », actuellement à l'ancrage au large du Rivage cruel.
Je sais que la Voile sanglante a des accointances avec les bandits Défias depuis quelques temps. Il semble qu'ils aient monté un gros coup en commun, dirigé tant contre les gobelins de Baie-du-butin que contre le royaume de Hurlevent. Cependant, j'ai suivi cette affaire d'assez loin. On ne peut pas dire que je me sente personnellement concernée par leurs règlements de comptes en haut lieu. Je ne suis pas convaincue que les maisons nobles vaillent mieux que la clique aux masques rouges, et pour ce qui est des cas de conscience, il doit y avoir autant de sang sur les mains des uns que des autres.
Là où ça m'arrange, c'est qu'ils paient, d'un côté comme de l'autre. Et dépouiller les cadavres rapporte parfois le double. Ça pourrait passer pour de la cupidité. Et... en fait, oui. C'est purement de la cupidité.
D'après le petit laïus chapardé dans un campement proche, les pirates envisagent une attaque de la ville sur plusieurs fronts, à l'aide de leurs trois vaisseaux. Leur chargement doit avant-tout être composé d'armes, de munitions et de vivres. Mais je ne peux m'empêcher d'imaginer que leurs cales regorgent d'autres marchandises de valeur. Quitte à venir si loin en prenant des risques, autant aller jusqu'au fond des choses.
Je contourne les groupes de boucaniers, me perds à deux reprises, vide par dessus bord quelques bouteilles de rhum explosif par pure mesquinerie, avant de trouver enfin l'escalier de poupe.
Déception...
La cale est presque vide. Quelques tonneaux de poudre humide, plusieurs torons de cordage encroûtés de moisissure salée, des caisses de toile avidement rongée par les rats. L'équipage n'a pas fait fortune ces derniers temps, et leur assaut sur le port neutre compte sans doute pour mesure de désespoir.
Je passe ma mauvaise humeur sur trois loups de mer en pleine partie de cartes, et les envoie rapidement rejoindre le grand Néant. Ils n'ont rien vu venir. Leurs poches réunies ne totalisent pas trois pièces d'argent. La piraterie n'est plus ce qu'elle était.
Je laisse les corps où ils sont tombés. Inutile de les planquer, je ne compte plus m'éterniser. Cet endroit pue le goudron, la sueur et la pauvreté.
https://drive.google.com/open?id=1JCjcLUbN14lQcTn7QIbORb-r6sKHcYbw
Sous un hamac miteux replié, une blague à tabac bien rebondie et quelques parchemins, recouverts d'une fine écriture manuscrite, semblent les seules richesses dignes d'être emportées.
Les lanternes secouées par la houle émettent une lumière trop faible. Je ne parviens pas à lire de quoi il s'agit. Je fourre le tout dans une poche, pour mieux expertiser le tout ultérieurement à la surface.
https://drive.google.com/open?id=1tT54cSZp6Vzvs8kmcITvBrxcO3yidUca
À l'abri du soleil, sous un palmier, une fois mes poumons purifiés des exhalaisons nauséabondes des soutes mal ventilées, je déploie mon butin. Le parchemin le plus intéressant est une devinette.
Il est un pont fleuri, beaucoup emprunté,
À l'est de Deuillevent et au sud des Carmines,
Dessous, quelque chose vous attend,
Certains l'appellent allusion, d'autres indice,
Il reposera là pour d'éternels lendemains,
Prenant son temps dans le marais des Chagrins.
L'auteur de ces mots est-il un boucanier lettré ? Un joueur malchanceux ayant perdu aux dés le secret menant à quelque trésor enfoui ? Un explorateur de haute mer arraisonné par la flibuste, et dont les derniers effets sont tombés entre de mauvaises mains ?
Il est temps de faire mon rapport à l'amiral et de quitter ces merveilleuses plages, hélas mal fréquentées. J'ai comme l'impression que l'aventure m'attend ailleurs.
...
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La devinette de Cortello (2)
J'ai observé des cartes à l'hôtel de ville de Sombre-Comté. Le mystérieux rédacteur n'a pas fait trop de difficulté pour localiser la prochaine étape. Mais je connais mal la région.
L'historien de la bourgade n'envisage pas une seconde de me laisser partir avec les précieux parchemins. En revanche, il me fournit plusieurs informations complémentaires sur les dangers du trajet.
Pour me rendre dans le marais des Chagrins, je quitterai le bois de la Pénombre en traversant le défilé de Deuillevent. Que de joyeuses perspectives promises par toutes ces charmantes appellations !
Le défilé était autrefois une étape assez fréquentée, menant au donjon de Karazhan, la demeure du gardien de l'Ordre de Tirisfal. Mais depuis la disparition de Medivh, la gorge s'est laissée envahir par une obscurité malveillante. Des créatures de cauchemar hantent les routes abandonnées. Les voyageurs tendent à disparaître.
Récemment, une troupe de cavaliers sombres, venus tout droit du mystérieux donjon, se serait emparée de la Faux d'Élune. Ce puissant artefact légendaire, supposément confié par la déesse elfique pour défendre des territoires en Kalimdor, aurait atterri par ici. Cela expliquerait la présence néfaste des worgens, sortes de loups géants humanoïdes avides de sang... Cela ressemble à un mauvais récit de croque-mitaine, mais l'historien semble accorder du crédit à ces histoires rocambolesques, assurant avoir rencontré des aventuriers sur les traces de cette arme surnaturelle. Typique du gars qui connaît un type qui a entendu dire qu'il paraîtrait que, en somme...
Sirra Von'Indi trouve judicieux de parsemer son monologue de quelques recommandations de son crû, à base de « si vous survivez chère mademoiselle » et autres charmantes attentions.
Je pense qu'il vaut mieux me mettre en route sans tarder, sans quoi, je vais lui coller une beigne, ou bien abandonner de frayeur... voire les deux.
Avec toutes ces âneries, je me surprends à siffloter pour me donner du courage en chemin.
Si la luminosité ne change guère, l'environnement se modifie rapidement. L'herbe s'assèche, la roche nue est uniformément teintée de gris. Le plafond nuageux est dense. J'arrive dans le défilé.
Un arbre mort tend vers moi ses branches décharnées et noueuses, garnies pour seul ornement de cadavres pendus, tandis qu'un squelette adossé à un panonceau lance son dernier avertissement : « Vous qui entrez, abandonnez toute espérance. »
Aucun poète antique à mes côtés pour m'encourager à passer ce seuil. Je vais devoir compter sur ma seule discrétion.
https://drive.google.com/open?id=1JrAKeBAKRNgJlWfmH6SqPPzVWU3zRzry
Je m'efforce de me rassurer en me racontant intérieurement des plaisanteries absurdes. Aucun cadavre n'était de la taille d'un gnome. Cela signifie certainement que nous ne sommes pas les proies favorites de la faune locale.
Je traverse, d'un pas rapide mais peu assuré, un premier pont étroit, surplombant un abîme vertigineux.
Toujours plein est, je longe la route, prête à me jeter derrière une souche ou un rocher à la moindre ombre hostile.
Mais je dois être en veine aujourd'hui. Aucune créature hostile ne s'est présentée lorsque mes pas commencent à s'enfoncer dans un sol vaguement spongieux à l'odeur de putréfaction végétale prononcée. Le marais des Chagrins est sans doute tout aussi dangereux, mais la lumière est plus accueillante, et le concept de la couleur réapparaît autour de moi.
Je contourne le croisement de Lance-brisée, sous contrôle de la Horde, tout en me méfiant des animaux dangereux cachés dans les fourrés. Des jaguars, des araignées géantes ou des crocilisques, je ne sais ce que je dois craindre le plus. Aucune halte paisible n'est à espérer à des dizaines de lieues à la ronde.
Peu après l'intersection routière, au nord, un majestueux pont maçonné attire mon attention. La région est relativement désolée. Malgré cela, la structure respire la solidité et la propreté. Serait-ce celui que je cherchais ?
https://drive.google.com/open?id=1TqEN3fmnyCJ-KqdDzt3KeLAqE4nEBTVr
Après avoir pataugé dans l'eau boueuse, je mets la main sur un parchemin trempé. Je ne parviens pas à déterminer ce qui m'étonne le plus : que le vélin ne se soit pas décomposé malgré son séjour dans la vase, ou bien que l'écriture soit encore lisible. Les calligraphes d'Azeroth font décidément des merveilles de durabilité que je n'explique pas.
Une terre lointaine en Kalimdor attend,
Où le péril a brisé espoirs et destinées,
À l'est des Tarides le temps est sévère,
Ténèbres et dangers criblent le marécage d'Âprefange,
Mais là est un indice pour ceux qui prennent le risque,
Attendant d'être découvert dans une caverne au sud-ouest.
Un long voyage se profile donc ! Changement de continent ! En route vers Kalimdor !
J'ai comme l'impression que je vais beaucoup user mes sandales, dans ce périple. J'espère que l'enjeu vaut la chandelle.
...
J'ai observé des cartes à l'hôtel de ville de Sombre-Comté. Le mystérieux rédacteur n'a pas fait trop de difficulté pour localiser la prochaine étape. Mais je connais mal la région.
L'historien de la bourgade n'envisage pas une seconde de me laisser partir avec les précieux parchemins. En revanche, il me fournit plusieurs informations complémentaires sur les dangers du trajet.
Pour me rendre dans le marais des Chagrins, je quitterai le bois de la Pénombre en traversant le défilé de Deuillevent. Que de joyeuses perspectives promises par toutes ces charmantes appellations !
Le défilé était autrefois une étape assez fréquentée, menant au donjon de Karazhan, la demeure du gardien de l'Ordre de Tirisfal. Mais depuis la disparition de Medivh, la gorge s'est laissée envahir par une obscurité malveillante. Des créatures de cauchemar hantent les routes abandonnées. Les voyageurs tendent à disparaître.
Récemment, une troupe de cavaliers sombres, venus tout droit du mystérieux donjon, se serait emparée de la Faux d'Élune. Ce puissant artefact légendaire, supposément confié par la déesse elfique pour défendre des territoires en Kalimdor, aurait atterri par ici. Cela expliquerait la présence néfaste des worgens, sortes de loups géants humanoïdes avides de sang... Cela ressemble à un mauvais récit de croque-mitaine, mais l'historien semble accorder du crédit à ces histoires rocambolesques, assurant avoir rencontré des aventuriers sur les traces de cette arme surnaturelle. Typique du gars qui connaît un type qui a entendu dire qu'il paraîtrait que, en somme...
Sirra Von'Indi trouve judicieux de parsemer son monologue de quelques recommandations de son crû, à base de « si vous survivez chère mademoiselle » et autres charmantes attentions.
Je pense qu'il vaut mieux me mettre en route sans tarder, sans quoi, je vais lui coller une beigne, ou bien abandonner de frayeur... voire les deux.
Avec toutes ces âneries, je me surprends à siffloter pour me donner du courage en chemin.
Si la luminosité ne change guère, l'environnement se modifie rapidement. L'herbe s'assèche, la roche nue est uniformément teintée de gris. Le plafond nuageux est dense. J'arrive dans le défilé.
Un arbre mort tend vers moi ses branches décharnées et noueuses, garnies pour seul ornement de cadavres pendus, tandis qu'un squelette adossé à un panonceau lance son dernier avertissement : « Vous qui entrez, abandonnez toute espérance. »
Aucun poète antique à mes côtés pour m'encourager à passer ce seuil. Je vais devoir compter sur ma seule discrétion.
https://drive.google.com/open?id=1JrAKeBAKRNgJlWfmH6SqPPzVWU3zRzry
Je m'efforce de me rassurer en me racontant intérieurement des plaisanteries absurdes. Aucun cadavre n'était de la taille d'un gnome. Cela signifie certainement que nous ne sommes pas les proies favorites de la faune locale.
Je traverse, d'un pas rapide mais peu assuré, un premier pont étroit, surplombant un abîme vertigineux.
Toujours plein est, je longe la route, prête à me jeter derrière une souche ou un rocher à la moindre ombre hostile.
Mais je dois être en veine aujourd'hui. Aucune créature hostile ne s'est présentée lorsque mes pas commencent à s'enfoncer dans un sol vaguement spongieux à l'odeur de putréfaction végétale prononcée. Le marais des Chagrins est sans doute tout aussi dangereux, mais la lumière est plus accueillante, et le concept de la couleur réapparaît autour de moi.
Je contourne le croisement de Lance-brisée, sous contrôle de la Horde, tout en me méfiant des animaux dangereux cachés dans les fourrés. Des jaguars, des araignées géantes ou des crocilisques, je ne sais ce que je dois craindre le plus. Aucune halte paisible n'est à espérer à des dizaines de lieues à la ronde.
Peu après l'intersection routière, au nord, un majestueux pont maçonné attire mon attention. La région est relativement désolée. Malgré cela, la structure respire la solidité et la propreté. Serait-ce celui que je cherchais ?
https://drive.google.com/open?id=1TqEN3fmnyCJ-KqdDzt3KeLAqE4nEBTVr
Après avoir pataugé dans l'eau boueuse, je mets la main sur un parchemin trempé. Je ne parviens pas à déterminer ce qui m'étonne le plus : que le vélin ne se soit pas décomposé malgré son séjour dans la vase, ou bien que l'écriture soit encore lisible. Les calligraphes d'Azeroth font décidément des merveilles de durabilité que je n'explique pas.
Une terre lointaine en Kalimdor attend,
Où le péril a brisé espoirs et destinées,
À l'est des Tarides le temps est sévère,
Ténèbres et dangers criblent le marécage d'Âprefange,
Mais là est un indice pour ceux qui prennent le risque,
Attendant d'être découvert dans une caverne au sud-ouest.
Un long voyage se profile donc ! Changement de continent ! En route vers Kalimdor !
J'ai comme l'impression que je vais beaucoup user mes sandales, dans ce périple. J'espère que l'enjeu vaut la chandelle.
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La devinette de Cortello (3)
Un matelot me demande poliment si j'ai besoin d'un autre seau. Je lui lance une sandale à la figure pour toute réponse, la gorge trop encombrée pour accompagner mon geste d'une volée d'insultes bien senties. Il s'enfuit de la cabine sans insister.
Le capitaine m'avait prévenue : mauvaise saison pour voyager, grain, tempêtes, vents contraires... Mais je n'allais pas bayer aux corneilles deux mois de plus à Menethil.
Si j'avais su...
Une nouvelle vague soulève le navire par bâbord, accroissant brutalement la gîte de plusieurs degrés. Je me penche vers mon seau quand une nouvelle poussée de bile acide s'y déverse. Je dé-tes-te la mer !!!
Le ciel ne se dégage que trois jours plus tard, lorsque nous atteignons les côtes de Kalimdor. Plus que quelques heures avant d'atteindre les docks de Theramore. Enfin la terre ferme ! Je débarque sur des quais humides et glissants, mais stables, épuisée et amaigrie. Je n'ai presque rien avalé – ou tout rendu – depuis près d'une semaine.
https://drive.google.com/open?id=1Ek8selVMVNLrPqEG3GjyiZtLENBag8_D
Le donjon, construit sur un éperon rocheux, à l'extrémité de la presqu'île d'Âprefange, se détache dans le paysage. Résidence d'adoption de Jaina Portvaillant, elle a servi de tête de pont, fortifiée à l'excès pendant l'expédition militaire désastreuse du père de la greluche. Son emplacement idéal et ses murailles rendent la cité inexpugnable. Mais les temps de guerre semblent accordés au passé. La dirigeante a conclu une trêve avec Thrall, et la garnison locale n'est plus sur le qui-vive.
Je reste trois jours à l'auberge de Theramore, pour reprendre des forces après cette éprouvante traversée. C'est une durée largement suffisante pour apprendre que cette situation politique n'est pas du goût de tout le monde. De nombreux soldats belliqueux, nostalgiques de la grande époque de la flotte de Kul Tiras, ont déserté. Des escarmouches ont lieu à proximité des tours de garde septentrionales. Une taverne de l'Alliance, à la frontière des Tarides, aurait même été brûlée récemment par un raid orc. La tension dans les rangs est palpable. Il ne fait pas bon vivre dans une ville de garnison. Je fiche mon billet que la situation dans la région ne va pas tarder à déraper et à péter à la tronche de l'ex-copine d'Arthas.
Je ne vais pas m'éterniser ici. Les autochtones sont durs en affaires. Après avoir négocié longuement le prix de mon séjour et de mon nouveau paquetage, je m'apprête à quitter la civilisation, pour m'enfoncer dans le marécage à la réputation sulfureuse.
Je compte suivre la route vers les Tarides, puis filer vers le sud en longeant les massifs montagneux. La région est réputée particulièrement hostile. J'ai encore eu droit à des légendes, vraisemblablement infondées, de zones infestées de dragons rouges. Mieux vaudra toutefois se montrer prudente.
Plus je progresse vers le sud, moins la chaussée est entretenue. Je perds la route de vue, là où les pavés finissent recouverts d'une épaisse couche de tourbe. Il ne faut pas longtemps pour que la nature reprenne ses droits, dans cet environnement sauvage.
Je me perds quelque peu en grimpant dans les hauteurs. Dans un petit vallon enclavé, une colonie de raptors rougefange a élu domicile.
https://drive.google.com/open?id=125BXQCgw6A6TzoFSHym8SGJOy3YeIK1P
Je m'apprête à quitter l'endroit – j'ai horreur de ces bestioles – lorsque je remarque une petite cavité au fond du terrier. Je ressors le parchemin séché pour relire les indices. Ce pourrait bien être la grotte qu'il me faut. Je n'en ai pas encore croisé d'autres, en tout cas.
Je sens qu'il est temps de perpétrer un holocauste de raptors, pour nettoyer convenablement la zone. Je sors mes dagues de leur fourreau. Ces saloperies vont payer involontairement pour tout ce que j'ai enduré ces dernières semaines...
Je progresse lentement mais méthodiquement. Je prends un plaisir sadique à piétiner les oeufs des nids désormais sans protection.
Je finis pas atteindre l'entrée de la caverne, rapidement vidée à son tour. C'est tout juste une cavité d'une vingtaine de pas dans le cœur de la montagne. Tout au fond, disposé bien en évidence sur un rocher humide, un rouleau de parchemin moisi semble m'attendre, depuis une durée indéterminée.
https://drive.google.com/open?id=1gtT6kFFoWWXH7XcucZCFT9KHCxXHAOM7
Je m'en saisis et le déroule.
À Lordaeron ! La grande terre de bouleversements,
Où le soldat courageux fait de la mort son métier,
Trouvez votre chemin à travers l'agitation,
Vous trouverez le fin mot de la quête,
Le long de la côte des Hinterlands, au pied des grandes chutes,
Sous l'eau, c'est là que votre trésor vous appelle.
Ce nouveau morceau de prose est assez évident à décrypter. Ce qui me déplaît, c'est qu'il implique un nouveau voyage par-delà la Grande mer. Une énorme appréhension me saisit. Après tout, rien ne presse, si ?
...
Un matelot me demande poliment si j'ai besoin d'un autre seau. Je lui lance une sandale à la figure pour toute réponse, la gorge trop encombrée pour accompagner mon geste d'une volée d'insultes bien senties. Il s'enfuit de la cabine sans insister.
Le capitaine m'avait prévenue : mauvaise saison pour voyager, grain, tempêtes, vents contraires... Mais je n'allais pas bayer aux corneilles deux mois de plus à Menethil.
Si j'avais su...
Une nouvelle vague soulève le navire par bâbord, accroissant brutalement la gîte de plusieurs degrés. Je me penche vers mon seau quand une nouvelle poussée de bile acide s'y déverse. Je dé-tes-te la mer !!!
Le ciel ne se dégage que trois jours plus tard, lorsque nous atteignons les côtes de Kalimdor. Plus que quelques heures avant d'atteindre les docks de Theramore. Enfin la terre ferme ! Je débarque sur des quais humides et glissants, mais stables, épuisée et amaigrie. Je n'ai presque rien avalé – ou tout rendu – depuis près d'une semaine.
https://drive.google.com/open?id=1Ek8selVMVNLrPqEG3GjyiZtLENBag8_D
Le donjon, construit sur un éperon rocheux, à l'extrémité de la presqu'île d'Âprefange, se détache dans le paysage. Résidence d'adoption de Jaina Portvaillant, elle a servi de tête de pont, fortifiée à l'excès pendant l'expédition militaire désastreuse du père de la greluche. Son emplacement idéal et ses murailles rendent la cité inexpugnable. Mais les temps de guerre semblent accordés au passé. La dirigeante a conclu une trêve avec Thrall, et la garnison locale n'est plus sur le qui-vive.
Je reste trois jours à l'auberge de Theramore, pour reprendre des forces après cette éprouvante traversée. C'est une durée largement suffisante pour apprendre que cette situation politique n'est pas du goût de tout le monde. De nombreux soldats belliqueux, nostalgiques de la grande époque de la flotte de Kul Tiras, ont déserté. Des escarmouches ont lieu à proximité des tours de garde septentrionales. Une taverne de l'Alliance, à la frontière des Tarides, aurait même été brûlée récemment par un raid orc. La tension dans les rangs est palpable. Il ne fait pas bon vivre dans une ville de garnison. Je fiche mon billet que la situation dans la région ne va pas tarder à déraper et à péter à la tronche de l'ex-copine d'Arthas.
Je ne vais pas m'éterniser ici. Les autochtones sont durs en affaires. Après avoir négocié longuement le prix de mon séjour et de mon nouveau paquetage, je m'apprête à quitter la civilisation, pour m'enfoncer dans le marécage à la réputation sulfureuse.
Je compte suivre la route vers les Tarides, puis filer vers le sud en longeant les massifs montagneux. La région est réputée particulièrement hostile. J'ai encore eu droit à des légendes, vraisemblablement infondées, de zones infestées de dragons rouges. Mieux vaudra toutefois se montrer prudente.
Plus je progresse vers le sud, moins la chaussée est entretenue. Je perds la route de vue, là où les pavés finissent recouverts d'une épaisse couche de tourbe. Il ne faut pas longtemps pour que la nature reprenne ses droits, dans cet environnement sauvage.
Je me perds quelque peu en grimpant dans les hauteurs. Dans un petit vallon enclavé, une colonie de raptors rougefange a élu domicile.
https://drive.google.com/open?id=125BXQCgw6A6TzoFSHym8SGJOy3YeIK1P
Je m'apprête à quitter l'endroit – j'ai horreur de ces bestioles – lorsque je remarque une petite cavité au fond du terrier. Je ressors le parchemin séché pour relire les indices. Ce pourrait bien être la grotte qu'il me faut. Je n'en ai pas encore croisé d'autres, en tout cas.
Je sens qu'il est temps de perpétrer un holocauste de raptors, pour nettoyer convenablement la zone. Je sors mes dagues de leur fourreau. Ces saloperies vont payer involontairement pour tout ce que j'ai enduré ces dernières semaines...
Je progresse lentement mais méthodiquement. Je prends un plaisir sadique à piétiner les oeufs des nids désormais sans protection.
Je finis pas atteindre l'entrée de la caverne, rapidement vidée à son tour. C'est tout juste une cavité d'une vingtaine de pas dans le cœur de la montagne. Tout au fond, disposé bien en évidence sur un rocher humide, un rouleau de parchemin moisi semble m'attendre, depuis une durée indéterminée.
https://drive.google.com/open?id=1gtT6kFFoWWXH7XcucZCFT9KHCxXHAOM7
Je m'en saisis et le déroule.
À Lordaeron ! La grande terre de bouleversements,
Où le soldat courageux fait de la mort son métier,
Trouvez votre chemin à travers l'agitation,
Vous trouverez le fin mot de la quête,
Le long de la côte des Hinterlands, au pied des grandes chutes,
Sous l'eau, c'est là que votre trésor vous appelle.
Ce nouveau morceau de prose est assez évident à décrypter. Ce qui me déplaît, c'est qu'il implique un nouveau voyage par-delà la Grande mer. Une énorme appréhension me saisit. Après tout, rien ne presse, si ?
...
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La devinette de Cortello (4)
Je passe plusieurs jours à Austrivage pour préparer convenablement ma prochaine excursion.
L'aubergiste Anderson me signale l'existence de voies terrestres en direction des Hinterlands. Je n'y ai encore jamais traîné mes guêtres. Certains choisissent la voie maritime, mais j'ai clairement fait comprendre que je ne comptais pas remettre les pieds sur un navire pour un bon moment.
Les ruines du donjon de Durnholde sont un premier point de repère. Juste au nord-est, une étroite gorge est défendue par Kurdros et Granistad, deux griffons du clan Marteau-Hardi. Peu d'orcs doivent échapper à leur vigilance. Au titre de sphinx bienveillants, je m'attends presque à les entendre me poser une énigme à haute voix pour m'accorder le passage.
Une fois atteint Nid-de-l'Aigle, je dois traverser toute la région d'ouest en est.
Anderson m'a recommandé de longer les montagnes au nord. Je rejoindrai rapidement le gîte de Quel'Danil, où les hauts-elfes ne devraient pas se montrer hostiles, tant que je ne critique pas leurs liens de parenté avec Azshara et Illidan.
De là, il faut louvoyer au milieu de la faune sauvage jusqu'à rejoindre les ruines d'Agol'watha.
Je ne parviens pas à esquiver certains chouettards. Ces boules de plumes font plus de bruit que de dégâts. Plusieurs couvent des œufs géants. On doit pouvoir faire des omelettes gigantesques avec ça ! J'en récolte quelques-uns, et les fourre dans mon paquetage, roulés dans mes vêtements de rechange, pour les protéger de mon mieux. Quelqu'un pourra certainement m'enseigner à les cuisiner.
Derrière Agol'watha se trouve un petit lac. Je n'ai plus qu'à me laisser porter par le courant de la rivière, qui file droit vers la mer Interdite, sans risque, rapide, efficace.
Enfin, sans risque... Le paysage défile de plus en plus vite... Il faut que j'atteigne la cascade des Hauts-Surplombs pour me dire que ce n'était peut-être pas si judicieux ! Impossible de me raccrocher à la moindre saillie. Je serre les dents, et prie pour que la chute de plusieurs centaines de pieds ne s'achève pas sur des récifs tranchants.
https://drive.google.com/open?id=18vkHxfeR-1RqwtRTJBjansc1KwDxUwz3
Je me dis parfois que je passe beaucoup de temps à tomber, et que je compte trop sur la chance pour m'en sortir. Une fois n'est pas coutume, je plonge en hurlant de peur, dans une posture totalement indigne, mais heureusement sans témoins.
L'eau est boueuse. Je m'enfonce profondément, dans une visibilité amoindrie.
Je remonte à la surface pour reprendre ma respiration, et me prépare à replonger. Cet incident aura eu le mérite de m'amener exactement à l'endroit prévu. Le trésor ne devrait pas être bien loin en-dessous.
J'ai toujours été assez mauvaise en apnée. Il me faut pas moins de trois reprises pour repérer enfin le coin d'un coffre terni, en partie enseveli dans le sable terreux. Deux tentatives supplémentaires sont nécessaires pour tenter de le dégager, sans succès. Il est certainement ici depuis trop longtemps, et la sédimentation l'a enchâssé de manière permanente.
https://drive.google.com/open?id=1eiuHSdKkGvPvFOIas4aNJF9u-Vy3ZVeH
Je décide donc de forcer l'ouverture. Il n'y a ni verrou, ni serrure apparente laissant supposer la nécessité d'une clé. Les ferrures ont sans doute rouillé et rendu le joint hermétique.
Trois nouvelles plongées sont encore nécessaires pour parvenir à glisser une lame dans l'interstice. Vous avez déjà essayé de générer un effet de levier en immersion ? Tout est ralenti et moins efficace. L'effort est épuisant. Être si près de l'objectif et être victime d'un foutu joint calcifié...
D'un seul coup, le couvercle saute. Je bascule à la renverse, tandis que d'énormes bulles d'air montent du coffre vers la surface. C'est bon signe : l'étanchéité était bonne, et le contenu du coffre, quel qu'il soit, ne sera pas trop abîmé.
Je me penche dessus, et me saisis d'une pièce de cuir épais, que je hisse difficilement jusqu'à la berge, la résistance de l'eau rendant son contenu atrocement lourd.
Je m'installe tranquillement dans un coin ombragé du rivage, à l'abri des tortues hargneuses, et déploie mes vêtements à sécher, imaginant les merveilles qui m'attendaient dans le coffre.
La pièce de cuir, ruisselante d'eau salée, une fois dépliée, ne contient qu'une poignée de pièces d'argent. Doublée d'étoffe, elle est habilement cousue en sac d'explorateur, solide et de grande contenance.
Je suis très partagée... L'aventure était belle, certes, excepté les traversées maritimes. Mais de là à considérer un sac comme un... trésor ? J'en inspecte de près toutes les coutures. Quelque chose m'a peut-être échappé.
Aucun mot, aucune note de conclusion.
Je ne saurai jamais le nom de l'auteur de ce curieux jeu de piste. J'aurais bien voulu pouvoir le remercier.
Je passe plusieurs jours à Austrivage pour préparer convenablement ma prochaine excursion.
L'aubergiste Anderson me signale l'existence de voies terrestres en direction des Hinterlands. Je n'y ai encore jamais traîné mes guêtres. Certains choisissent la voie maritime, mais j'ai clairement fait comprendre que je ne comptais pas remettre les pieds sur un navire pour un bon moment.
Les ruines du donjon de Durnholde sont un premier point de repère. Juste au nord-est, une étroite gorge est défendue par Kurdros et Granistad, deux griffons du clan Marteau-Hardi. Peu d'orcs doivent échapper à leur vigilance. Au titre de sphinx bienveillants, je m'attends presque à les entendre me poser une énigme à haute voix pour m'accorder le passage.
Une fois atteint Nid-de-l'Aigle, je dois traverser toute la région d'ouest en est.
Anderson m'a recommandé de longer les montagnes au nord. Je rejoindrai rapidement le gîte de Quel'Danil, où les hauts-elfes ne devraient pas se montrer hostiles, tant que je ne critique pas leurs liens de parenté avec Azshara et Illidan.
De là, il faut louvoyer au milieu de la faune sauvage jusqu'à rejoindre les ruines d'Agol'watha.
Je ne parviens pas à esquiver certains chouettards. Ces boules de plumes font plus de bruit que de dégâts. Plusieurs couvent des œufs géants. On doit pouvoir faire des omelettes gigantesques avec ça ! J'en récolte quelques-uns, et les fourre dans mon paquetage, roulés dans mes vêtements de rechange, pour les protéger de mon mieux. Quelqu'un pourra certainement m'enseigner à les cuisiner.
Derrière Agol'watha se trouve un petit lac. Je n'ai plus qu'à me laisser porter par le courant de la rivière, qui file droit vers la mer Interdite, sans risque, rapide, efficace.
Enfin, sans risque... Le paysage défile de plus en plus vite... Il faut que j'atteigne la cascade des Hauts-Surplombs pour me dire que ce n'était peut-être pas si judicieux ! Impossible de me raccrocher à la moindre saillie. Je serre les dents, et prie pour que la chute de plusieurs centaines de pieds ne s'achève pas sur des récifs tranchants.
https://drive.google.com/open?id=18vkHxfeR-1RqwtRTJBjansc1KwDxUwz3
Je me dis parfois que je passe beaucoup de temps à tomber, et que je compte trop sur la chance pour m'en sortir. Une fois n'est pas coutume, je plonge en hurlant de peur, dans une posture totalement indigne, mais heureusement sans témoins.
L'eau est boueuse. Je m'enfonce profondément, dans une visibilité amoindrie.
Je remonte à la surface pour reprendre ma respiration, et me prépare à replonger. Cet incident aura eu le mérite de m'amener exactement à l'endroit prévu. Le trésor ne devrait pas être bien loin en-dessous.
J'ai toujours été assez mauvaise en apnée. Il me faut pas moins de trois reprises pour repérer enfin le coin d'un coffre terni, en partie enseveli dans le sable terreux. Deux tentatives supplémentaires sont nécessaires pour tenter de le dégager, sans succès. Il est certainement ici depuis trop longtemps, et la sédimentation l'a enchâssé de manière permanente.
https://drive.google.com/open?id=1eiuHSdKkGvPvFOIas4aNJF9u-Vy3ZVeH
Je décide donc de forcer l'ouverture. Il n'y a ni verrou, ni serrure apparente laissant supposer la nécessité d'une clé. Les ferrures ont sans doute rouillé et rendu le joint hermétique.
Trois nouvelles plongées sont encore nécessaires pour parvenir à glisser une lame dans l'interstice. Vous avez déjà essayé de générer un effet de levier en immersion ? Tout est ralenti et moins efficace. L'effort est épuisant. Être si près de l'objectif et être victime d'un foutu joint calcifié...
D'un seul coup, le couvercle saute. Je bascule à la renverse, tandis que d'énormes bulles d'air montent du coffre vers la surface. C'est bon signe : l'étanchéité était bonne, et le contenu du coffre, quel qu'il soit, ne sera pas trop abîmé.
Je me penche dessus, et me saisis d'une pièce de cuir épais, que je hisse difficilement jusqu'à la berge, la résistance de l'eau rendant son contenu atrocement lourd.
Je m'installe tranquillement dans un coin ombragé du rivage, à l'abri des tortues hargneuses, et déploie mes vêtements à sécher, imaginant les merveilles qui m'attendaient dans le coffre.
La pièce de cuir, ruisselante d'eau salée, une fois dépliée, ne contient qu'une poignée de pièces d'argent. Doublée d'étoffe, elle est habilement cousue en sac d'explorateur, solide et de grande contenance.
Je suis très partagée... L'aventure était belle, certes, excepté les traversées maritimes. Mais de là à considérer un sac comme un... trésor ? J'en inspecte de près toutes les coutures. Quelque chose m'a peut-être échappé.
Aucun mot, aucune note de conclusion.
Je ne saurai jamais le nom de l'auteur de ce curieux jeu de piste. J'aurais bien voulu pouvoir le remercier.
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Le coffre de Rackmore
Je ne sais plus ce qui m'a conduit à Désolace. Un émissaire de la Croisade écarlate, je crois, m'a demandé de retrouver un de ses affidés à la Combe de Nijel, pour l'aider à poutrer du mort-vivant. Si cela a attisé ma curiosité au début, j'ai été quelque peu déçu par la suite.
J'ai rarement vu une région porter aussi bien son nom. Grise, poussiéreuse, triste. Les hyènes règnent en maîtresses des lieux, entre les buissons racornis et les ossements de kodos tombés d'épuisement. Aucune forme saine de flore ne réussit à prendre racine ici. C'est comme si la vie avait déserté progressivement l'endroit, laissant le champ libre à la corruption.
Le soleil lui-même ne parvient pas à percer la brume atmosphérique épaisse, épousant l'aspect d'une triste lune pâlotte et gibbeuse.
Le cri déchirant des engoulevents crépusculaires, terrés dans leur nid de sable, sonne comme une ode funèbre à mes oreilles. Les blocs effondrés des ruines antédiluviennes d'Ethel Rethor projettent une ombre de mauvaise augure sur la grève. J'imagine des créatures sournoises endormies dans les profondeurs maritimes, attendant d'être réveillées. Car n'est pas mort ce qui a jamais dort.
Je crois distinguer des adorateurs à la peau diaphane et aux mains palmées, psalmodier d'anciennes litanies obsédantes. La folie est-elle en train de me gagner ?
Je me précipite vers la plage. J'ai besoin de me plonger la tête dans l'eau, revoir une lumière naturelle, m'éclaircir les idées, embrumées par des visions délirantes.
Quelques minutes plus tard, les cheveux trempés et le col ruisselant d'eau salée, je reviens à moi. L'atmosphère angoissante de cette région dérange proprement l'esprit. Les ruines elfiques m'apparaissent à présent sous un jour toujours triste, mais moins inquiétant.
Je me relève en prenant appui sur une caisse défoncée. Plusieurs débris jonchent le rivage. Les naufrages doivent être monnaie courante sur ce littoral.
En appui sur un tonneau échoué, un livre gondolé sèche ses pages dans la brise saline. Le journal, seul rescapé d'un récent accident maritime, révèle les affres d'un capitaine malchanceux.
https://drive.google.com/open?id=14cQdhBtXv7XV8Deaf9F_8NZgRXVENmi9
Le capitaine Rackmore faisait route vers le bastion de Pennelune, loin au sud. Mais des créatures hostiles ont eu raison de son navire et son équipage. Ne souhaitant pas que son chargement tombe entre des mains ennemies, il a caché son coffre sur l'île la plus proche et dispersé les clés nécessaires à son ouverture... La chasse au trésor est donc lancée !
Je fouille les environs immédiats, sans réel espoir de tomber « par hasard » sur une des clés. D'autres sont certainement déjà passés ici pour charogner la cargaison éparpillée.
Des marques sinueuses dans la terre meuble dévoilent l'identité des coupables. S'il y a un voleur de clés dans les environs, il a certainement une grande queue écailleuse et une langue bifide.
Je me recoiffe et vérifie le fil de mes lames. Un carnage de nagas s'annonce.
Je taillade joyeusement pendant une bonne heure dans la poiscaille détestable. Cela me remonte un peu le moral, même si le butin n'est pas celui que j'attends. Je suis obligée de nager au large pour dénicher de nouvelles proies.
Je finis par trouver une clé dorée, suspendue au cou d'une sorcière Ondulame.
Je laisse couler le reste du butin sans valeur, qui s'enfonce dans de petits glougloutements amusants.
Une idée me traverse l'esprit, en regardant une fiole de nectar sucré filer vers les profondeurs. Si la seconde clé a été jetée à la mer, d'autres créatures s'en sont peut-être saisies.
Je bois un élixir de respiration aquatique, et suis le parcours de la fiole jusqu'à atteindre le plancher sous-marin. Il y fait plutôt sombre. Le sol est recouvert de vieux machins en décomposition. J'essaie de rester en suspension dans l'eau, pour ne pas enfoncer mes sandales dedans.
Ça grouille de crustacés nécrophages.
Un quelconque makrura aura peut-être été attiré par les reflets brillants de la seconde clé et l'aura dévorée. Une deuxième séance d'écaillage se profile à l'horizon.
À force de dézinguer de la carapace, la chance finit par me sourire. Une petite clé d'argent baigne dans l'estomac d'un rampant Claquesec. C'est assez répugnant, mais il suffit de secouer un peu l'objet dans le flot pour le nettoyer.
Direction l'île de Ranazjar, à présent, où m'attend ma récompense...
Le coffre clouté était plutôt bien caché, entre deux arbres, et gardé par une foule de nagas que je parviens à esquiver.
https://drive.google.com/open?id=1U-tKpag3U--mnjKgL3mJa4GCKopVfJNx
Les clés en métaux précieux rentrent parfaitement dans les petites serrures du verrou ouvragé en forme de crâne. Les orbites creuses épousent parfaitement les tiges avant d'émettre un petit « clic » qui me remplit de satisfaction.
Mille sabords, à moi la richesse, moussaillon, et tout et tout !
Je ne sais plus ce qui m'a conduit à Désolace. Un émissaire de la Croisade écarlate, je crois, m'a demandé de retrouver un de ses affidés à la Combe de Nijel, pour l'aider à poutrer du mort-vivant. Si cela a attisé ma curiosité au début, j'ai été quelque peu déçu par la suite.
J'ai rarement vu une région porter aussi bien son nom. Grise, poussiéreuse, triste. Les hyènes règnent en maîtresses des lieux, entre les buissons racornis et les ossements de kodos tombés d'épuisement. Aucune forme saine de flore ne réussit à prendre racine ici. C'est comme si la vie avait déserté progressivement l'endroit, laissant le champ libre à la corruption.
Le soleil lui-même ne parvient pas à percer la brume atmosphérique épaisse, épousant l'aspect d'une triste lune pâlotte et gibbeuse.
Le cri déchirant des engoulevents crépusculaires, terrés dans leur nid de sable, sonne comme une ode funèbre à mes oreilles. Les blocs effondrés des ruines antédiluviennes d'Ethel Rethor projettent une ombre de mauvaise augure sur la grève. J'imagine des créatures sournoises endormies dans les profondeurs maritimes, attendant d'être réveillées. Car n'est pas mort ce qui a jamais dort.
Je crois distinguer des adorateurs à la peau diaphane et aux mains palmées, psalmodier d'anciennes litanies obsédantes. La folie est-elle en train de me gagner ?
Je me précipite vers la plage. J'ai besoin de me plonger la tête dans l'eau, revoir une lumière naturelle, m'éclaircir les idées, embrumées par des visions délirantes.
Quelques minutes plus tard, les cheveux trempés et le col ruisselant d'eau salée, je reviens à moi. L'atmosphère angoissante de cette région dérange proprement l'esprit. Les ruines elfiques m'apparaissent à présent sous un jour toujours triste, mais moins inquiétant.
Je me relève en prenant appui sur une caisse défoncée. Plusieurs débris jonchent le rivage. Les naufrages doivent être monnaie courante sur ce littoral.
En appui sur un tonneau échoué, un livre gondolé sèche ses pages dans la brise saline. Le journal, seul rescapé d'un récent accident maritime, révèle les affres d'un capitaine malchanceux.
https://drive.google.com/open?id=14cQdhBtXv7XV8Deaf9F_8NZgRXVENmi9
Le capitaine Rackmore faisait route vers le bastion de Pennelune, loin au sud. Mais des créatures hostiles ont eu raison de son navire et son équipage. Ne souhaitant pas que son chargement tombe entre des mains ennemies, il a caché son coffre sur l'île la plus proche et dispersé les clés nécessaires à son ouverture... La chasse au trésor est donc lancée !
Je fouille les environs immédiats, sans réel espoir de tomber « par hasard » sur une des clés. D'autres sont certainement déjà passés ici pour charogner la cargaison éparpillée.
Des marques sinueuses dans la terre meuble dévoilent l'identité des coupables. S'il y a un voleur de clés dans les environs, il a certainement une grande queue écailleuse et une langue bifide.
Je me recoiffe et vérifie le fil de mes lames. Un carnage de nagas s'annonce.
Je taillade joyeusement pendant une bonne heure dans la poiscaille détestable. Cela me remonte un peu le moral, même si le butin n'est pas celui que j'attends. Je suis obligée de nager au large pour dénicher de nouvelles proies.
Je finis par trouver une clé dorée, suspendue au cou d'une sorcière Ondulame.
Je laisse couler le reste du butin sans valeur, qui s'enfonce dans de petits glougloutements amusants.
Une idée me traverse l'esprit, en regardant une fiole de nectar sucré filer vers les profondeurs. Si la seconde clé a été jetée à la mer, d'autres créatures s'en sont peut-être saisies.
Je bois un élixir de respiration aquatique, et suis le parcours de la fiole jusqu'à atteindre le plancher sous-marin. Il y fait plutôt sombre. Le sol est recouvert de vieux machins en décomposition. J'essaie de rester en suspension dans l'eau, pour ne pas enfoncer mes sandales dedans.
Ça grouille de crustacés nécrophages.
Un quelconque makrura aura peut-être été attiré par les reflets brillants de la seconde clé et l'aura dévorée. Une deuxième séance d'écaillage se profile à l'horizon.
À force de dézinguer de la carapace, la chance finit par me sourire. Une petite clé d'argent baigne dans l'estomac d'un rampant Claquesec. C'est assez répugnant, mais il suffit de secouer un peu l'objet dans le flot pour le nettoyer.
Direction l'île de Ranazjar, à présent, où m'attend ma récompense...
Le coffre clouté était plutôt bien caché, entre deux arbres, et gardé par une foule de nagas que je parviens à esquiver.
https://drive.google.com/open?id=1U-tKpag3U--mnjKgL3mJa4GCKopVfJNx
Les clés en métaux précieux rentrent parfaitement dans les petites serrures du verrou ouvragé en forme de crâne. Les orbites creuses épousent parfaitement les tiges avant d'émettre un petit « clic » qui me remplit de satisfaction.
Mille sabords, à moi la richesse, moussaillon, et tout et tout !
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