Bon, il est enfin temps d’attaquer la partie 2 de ce bouquin. Elle commence et s’achève avec Nathanos, mais son point central est la dislocation rapide de la famille Coursevent au début de la Deuxième Guerre.
Partie 2 : la générale des forestiers de Lune-d’Argent [1/2]
Nathamoche entre en scène
Cet humain était grand, robuste […] Il était aussi sans doute la personne la plus laide qu’elle ait jamais vue. Son visage était grumeleux, comme s’il avait été cogné à de nombreuses reprises et que ses os brisés avaient mal cicatrisé. De petits yeux noirs étaient visibles sous ses sourcils noirs broussailleux.
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Voilà la description de Nathanos du point de vue de Sylvanas lors de leur première rencontre. Lor’themar et elle patrouillaient lorsque leurs collègues et eux ont été attaqués par des trolls Amani. Nathanos, en mission, est entré en scène en sauvant la vie de Lor’themar. Un troll avait réussi à envoyer valser l’arc de Bob d’un coup de lance et s’apprêtait à le frapper mortellement quand une flèche de Nathanos lui a transpercé le crâne en ressortant par l’un de ses yeux (ça rappelle vaguement la flèche de Sylvanas qui avait transpercé le crâne du lynx par son oeil droit pendant le test d’Alleria).
« Il semblerait que je vous sois redevable, humain » [dit Lor’themar].
« Ce n’était rien », répondit l’étranger. Sa voix correspondait parfaitement à son allure : rauque et râpeuse. « C’était une chance que je me sois trouvé là »
[…]
« J’ai été envoyé ici pour observer le comportement des trolls et faire un rapport. Lordaeron voulait des informations actuelles sur eux car nous les soupçonnons de coopérer avec la Horde ou, tout du moins, de lui permettre de stationner ici. Voilà le message que j’apportais à votre roi lorsque l’embuscade des trolls sur vous, les deux Pérégrins, a si grossièrement interrompu mon voyage. Au fait, je suis Nathanos Marris »
Le texte original est sur la capture d’écran que j’ai postée juste en-dessous de ma première traduction
Après avoir ramené les corps des forestiers tués par les Amani à la Retraite des Pérégrins tous les trois, Sylvanas et son futur champion se sont mis en route pour Lune-d’Argent. Nathanos réussit à monter sur un faucon dragon sans difficulté et une fois arrivés sur place, leur espèce de badinage commence.
« Lune-d’Argent est vraiment une ville impressionnante » dit Sylvanas.
« Ce n’est pas le terme que j’aurais employé, mais oui, j’imagine que celui-là va aussi ».
Elle ne put retenir un sourire discret. Aussi sale, malodorant et grossier fut-il, cet humain apportait un changement bienvenu à son expérience habituelle à la cour.
Ça continue après la rencontre avec le roi et son conseil. Tout se passe plutôt bien malgré un léger désaccord entre Lireesa et Sylvanas qui a le don d’agacer Anasterian (voir la prochaine capture d’écran pour cet échange en anglais, rien d’important).
« Je l’escorterai dans la ville moi-même », dit Sylvanas. Comme le regard noir que lui avait jeté sa mère se faisait plus intense, elle ajouta « Etant donné la situation actuelle, je pense qu’il serait utile d’en apprendre plus sur la manière dont Lordaeron entraîne ses forestiers »
Hmm hmm mais bien sûr
Sylvanas attrapa le forestier défraîchi par le bras et quitta la chambre [du conseil]. Nathanos resta silencieux jusqu’à ce qu’ils aient quitté la Cour du Soleil.
« Je sais que je suis irrésistible, mais ceci est un peu soudain, ne pensez-vous pas ? »
Sylvanas s’arrêta brusquement. « Veuillez m’excuser », dit-elle d’une voix doucereuse, proche du ronronnement d’un chat. « Je m’en vais vous trouver un autre Pérégrin qui vous servira de guide ».
« Ce n’est pas ce que j’ai dit », répondit Nathanos. « Mais vous pourriez me lâcher le bras ».
Sylvanas réalisa qu’elle lui tenait le poignet d’une main ferme depuis qu’ils étaient partis. « Je m’excuserais volontiers, mais vous n’avez pas les manières nécessaires pour apprécier mon geste », dit-elle en le relâchant
Et bla bla bla, vous voyez le truc. Un autre exemple qui montre bien le côté facétieux de Nathanos, et la dynamique très différente qu’il y avait entre Sylvanas et lui lorsqu’ils étaient encore vivants.
Nathanos grimaça. « Est-ce le fameux Puits de Soleil ? » demanda-t-il d’un ton moqueur. « Je pensais qu’il serait bien plus impressionnant. On dirait une fontaine dans laquelle on jetterait des pièces plutôt qu’un puits de magie légendaire »
Sylvanas resta bouche bée. « Je… comment un pèquenaud rustique comme vous a-t-il pu être jugé digne de devenir espion ? Le Puits de Soleil ne se situe -- »
C’est à ce moment qu’une étincelle apparut dans le regard de Nathanos et le trahit, bien que le reste de son visage resta impassible. Elle lâcha un soupir gêné qu’elle fit passer pour de l’exaspération.
« Le Puits de Soleil est situé sur l’île de Quel’Danas », poursuivit Nathanos sur le ton de la conversation, comme s’il était en charge de la visite et non Sylvanas. « L’ancêtre du roi avec lequel je viens de discuter a réussi à subtiliser une fiole contenant de l’eau du Puits d’Eternité avant de partir en exil. C’est amusant, que voler quelque chose puisse faire de vous un roi si l’objet volé est suffisamment intéressant ».
« Et regardez tout ce qu’il a accompli », dit Sylvanas en montrant la beauté qui les entourait d’un geste du bras. « Nous jouissons d’une santé presque parfaite, nous avons des frontières magiques impénétrables qui ont protégé nos terres pendant des millénaires. Ça -- »
« -- vous a rendus plus petits que les Elfes de la Nuit dont vous descendez », dit Nathanos.
Sylvanas s’arrêta. Il l’agaçait, mais l’amusait beaucoup plus même si elle ne le lui montrait pas.
« Taisez-vous », l’avertit-elle, « ou je vous ferai taire moi-même ».
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Personnellement je trouve ça très étrange, mais c’est normal qu’un humain soit aussi bien informé sur l’histoire et la généalogie des Quel’dorei à cette époque selon vous ?
Bref. L’échange entre les deux se poursuit, ils font un concours de tir à l’arc pendant lequel Nathanos fait ses preuves mais Sylvanas le bat en se la jouant Robin des Bois de Disney (0:16 min) :
Le temps passe et le séjour de Nathanos est passé de quelques jours à quelques mois (à se demander s’il avait vraiment pris la peine d’effectuer la mission pour laquelle Lordaeron l’avait envoyé là). Sylvanas et lui deviennent très proches et passent beaucoup de temps ensemble, que ce soit pour aller chasser, s’entraîner ou d’autres choses et cette complicité ne passe pas inaperçue, même si Sylvanas ne sait pas quel terme utiliser pour la définir. Son rapprochement de Nathanos l’éloigne de sa famille et surtout de Lirath, son petit frère qu’elle dit aimer par-dessus tout, mais dont elle finit par oublier l’anniversaire. Mais avant d’attaquer ce sujet, je vous propose de nous attarder sur ce passage entre Nathanos et Sylvanas, ensemble sur une colline :
« Alors, quelle est ma récompense ? » demanda Nathanos en s’affalant sous un arbre ancien. Il but une gorgée d’eau de sa gourde, s’étira et s’allongea, reposant sa tête sur ses bras croisés.
Sylvanas désigna le panorama à en couper le souffle qui s’étendait devant eux. « Ceci », dit-elle. Depuis l’endroit où ils se trouvaient, ils pouvaient voir le Sanctum du Soleil au sud et apercevoir Tranquilien au nord-ouest. Ils avaient également une belle vue sur le coucher de soleil et de la Flèche de Coursevent, ainsi qu’un lac paisible.
« J’aime passer du temps seule ici, où personne n’a besoin ou envie de quoi que ce soit de moi. Tu es la première personne que j’amène ici ».
Cette confession sembla prendre Nathanos par surprise, à tel point qu’il ne trouva aucune boutade à lui adresser. Sylvanas s’assit près de lui, joignant ses mains autour de ses genoux. Le silence s’était installé entre eux lorsqu’une douce brise chargée d’un parfum fleuri les décoiffa légèrement.
« Pourquoi moi ? » demanda Nathanos d’une voix basse. C’était une question sincère, sans prétention ni ironie. « Tu aurais pu choisir n’importe qui, et ils seraient très certainement de meilleure compagnie que moi ».
Sylvanas ne put s’empêcher de sourire tandis qu’elle tournait de nouveau son regard vers le magnifique sanctum et soupira.
« Regarde ce qui nous entoure. Ici, à Lune-d’Argent… partout. Tout ce que tu vois est magnifique. Toutes nos statues sont bien polies, toutes nos chansons sont élégantes, toutes nos armes sont belles et étincelantes. Tout le monde a des yeux dans lesquels tu peux te perdre, des nez majestueux et une peau parfaite. Tout est parfaitement joli ».
Sylvanas adorait son peuple, mais un fil d’arrogance et de supériorité était tissé dans la tapisserie quel’dorei. Elle se réjouissait de pouvoir dégonfler l’égo démesuré de ses pairs et supérieurs et n’avait jamais aimé les petites brutes.
[…]
« Mais le monde n’est pas parfait, Nathanos. Et les seules personnes qui le savent, qui le comprennent vraiment, sont celles qui doivent sortir et l’affronter. Il n’y a rien de joli dans un troll qui grogne à moins d’un pas de ton visage, ou dans un lynx preste-patte que tu n’as pas réussi à tuer qui s’apprête à te déchiqueter le ventre. Je pense… que c’est ce qui fait des Pérégrins des êtres à part plus que quoi que ce soit d’autre, parce que nos yeux sont vraiment ouverts. Tous les autres vivent dans leur version douce et sûre du monde. Ceux que nous protégeons, nous ne les protégeons pas uniquement du danger, mais du vrai visage de ce monde ».
[…]
« La beauté n’est que banalité à mes yeux. La perfection m’ennuie et… » Sylvanas repoussa une touffe de cheveux châtains ébouriffés du front de Nathanos et rit doucement. « Nathanos Marris, tu es la personne la plus moche et la moins ennuyeuse que j’aie jamais rencontrée et c’est pour ça… » dit-elle d’une voix qui se changeait en murmure alors qu’elle se penchait pour approcher son visage du sien « … que tu me plais ».
Nathanos tendit la main vers elle, ses doigts calleux plaisamment rêches contre la courbe douce de sa joue. Il y avait une délicatesse surprenante dans ce geste, et un émerveillement dans ses yeux lorsqu’il la toucha qui fit battre le coeur de Sylvanas plus vite.
« Ma Dame », dit-il dans un chuchotement rauque, « vous êtes trop intelligente pour être aussi irréfléchie ».
Elle ne put retenir un petit sourire lorsqu’elle se souvint des mots qu’elle lui avait dits le jour de leur rencontre. « Tais-toi, ou je te ferai taire moi-même ».
Ses yeux étincelèrent. Il se souvenait de ce moment lui aussi et, d’une voix teintée d’humour, il lui dit « Et comment vous y pren– »
Sa phrase fut interrompue lorsque Sylvanas pressa ses lèvres contre les siennes. Il retint doucement sa tête de l’une de ses grandes et fortes mains, et fit glisser la seconde autour de sa taille. Il la serra fort, et Sylvanas eu le sentiment qu’il ne la lâcherait pour rien au monde.
Différentes courses, éparpillées aux quatre vents
Le seul jugement acceptable de ce jeu de mots est l’admiration totale è_é
Le départ d’Alleria a réellement signé le début de la fin de l’unité de la famille Coursevent. Lirath a quitté leur Flèche pour emménager à la cour, statut de musicien du roi oblige et l’ambiance du foyer familial était globalement mauvaise. Verath avait perdu son sourire, sans doute à cause du traitement infligé à Sylvanas par Lireesa, qui lui reprochait (sans le dire) de ne pas être Alleria. Vereesa avait rejoint les Pérégrins, mais Sylvanas et elle n’étaient pas souvent envoyées gérer les mêmes missions et, de toute manière, Sylvanas préférait passer le plus de temps possible avec Nathanos qu’avec sa famille.
Comme mentionné plus haut, ce changement de rythme de vie l’a éloignée de ses proches au point d’en oublier l’anniversaire de Lirath et il l’a très mal vécu. C’était le premier qu’il fêtait sans Alleria qui était au loin, et de Sylvanas qui l’avait tout simplement oublié lui. Il le suggère sans le nommer, mais Lirath pense que c’est à cause de son intérêt pour Nathanos qu’elle l’a abandonné lui, ce qui n’est pas tout à fait faux. L’autre raison pour laquelle Sylvanas ne rendait pas visite à Lirath était qu’elle détestait la cour (en particulier depuis l’incident avec Kael’thas).
Cet oubli, qui peut sembler anodin, marque le fait que Sylvanas a tendance à tout prendre pour acquis, et confondre ses certitudes avec la réalité. Et une fois face à une réalité qui lui déplait, elle prend la fuite. C’est littéralement ce qu’elle fait quand Lirath lui dit de ne pas utiliser leur mère comme excuse pour avoir oublié son anniversaire : elle part en courant parce qu’elle se sent blessée et que Vereesa n’est pas dans le coin pour jouer les médiatrices.
Vient le jour du départ de Verath et Lireesa. Sans doute sur une suggestion de Verath, Anasterian les envoie en mission à Lordaeron en tant qu’ambassadeurs pour en apprendre plus sur la Horde et ses activités. Devinant que sa fille aurait aimé prendre part à cette mission avec Nathanos, Lireesa lui dit : « Notre but est de calmer une crise, pas d’en créer une nouvelle », soulignant clairement sa désapprobation quant à leur rapprochement. Elle se permettra une autre remarque du genre dans la même conversation :
« Ne me dis pas que tu te laisses pousser la barbe ? » dit Sylvanas [à son père].
Ses yeux pétillants de malice, il caressa le duvet de son menton d’un air exagérément songeur et dit : « Hmm. Je n’y avais pas pensé, mais maintenant que tu le dis… »
« Ton visage est bien trop beau pour être caché par une barbe », dit Vereesa et Lirath se mit à rire.
« Je ne sais pas », dit Sylvanas pensivement, « Peut-être qu’il devrait cacher son visage. Il est tellement beau qu’il pourrait intimider les humains ».
« Non, il ne se laissera pas pousser la barbe » dit Lireesa. « Il ne se présentera pas aux humains, en s’exprimant au nom d’Anasterian, avec une allure aussi débraillée que celle de ton animal de compagnie humain ».
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Sylvanas rougit mais ne dit rien, son père intervient à sa place en disant que c’est plutôt sa femme qui intimidera les humains avec sa beauté. S’ensuivent les adieux pendant lesquels Lireesa dit à Sylvanas qu’elle est en charge et que Vereesa devra obéir à ses ordres. Verath chuchote à Sylvanas que leur absence sera le moment parfait pour qu’elle puisse faire ses preuves aux yeux de sa mère, mais c’est la dernière fois qu’ils se verront. Le dernier moment de joie, court, partagé par la famille Coursevent au complet. Enfin, sans Alleria.
Je m’arrête là pour éviter que le poste ne devienne indigeste, mais le reste du récap’ de la partie 2 devrait arriver ce week-end de toute façon. Le post est déjà beaucoup trop long à cause de toutes les citations