Un jour, un lieu, un souvenir...

Buchette, MERCI !

Énormément de souvenirs reviennent en lisant tes fabuleux récits. Nous partageons la même vison de ce qu’était WoW il y a maintenant quelques années. Tes histoires vont m'aider à patienter encore quelques mois; j'espère que tu en as encore beaucoup !
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Merci pour les encouragements, Kröu.
Promis, il y en aura d'autres. J'ai des dossiers remplis de captures d'écran d'endroits insolites, de quêtes cachées, d'anecdotes en tout genre. Classic sortira certainement avant que j'ai pu tout écluser. Surtout au rythme où je les écris actuellement... (un peu la flemme et d'autres priorités en ce moment, j'admets)

Honnêtement, je suppose qu'on pourrait écrire le même genre de nouvelles sur le contenu actuel du jeu. C'est surtout le regard des gens qui a changé.
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La ferme du bout du monde

Je n'ai pas trouvé de passage vers Silithus, et j'ai donc perdu deux pièces d'or, que le nain a empoché prestement. Un pari est un pari, et les bons comptes font les bons amis, qu'il répète.
Quoi qu'il en soit, je ne lui dirai rien. Son sourire narquois, et surtout mon incapacité à admettre un échec, ont tranché en faveur du silence.
Après tout, pourquoi j'irais lui révéler l'existence de cette jolie petite escale taurahe, lui qui ne voyage jamais, et qui en est fier ?
Ce sera mon petit secret à moi.

Partie du bastion de Pennelune, avec des vivres pour deux semaines dans un sac étanche, j'avais l'intime conviction que j'allais peut-être encore me ridiculiser.
La côte Oubliée est peu fréquentée. Quelques marcheurs des rivages tout au plus. Rien de bien méchant, si on les contourne d'assez loin. Leur vue est plus adaptée aux fonds marins qu'à la clarté de la surface, qui doit les éblouir. Je louvoie facilement entre ces menaces clairsemées.

Au large se profile la silhouette déchiquetée de l'île de l'effroi. Des bruissements étouffés en proviennent, portés par le suroît. Cette forteresse montagneuse porte certainement son nom inquiétant pour une excellente raison. Mais je ne suis pas encore prête à l'explorer. Et ce n'est pas ma mission du jour.

J'étais persuadée que le cratère d'Un'Goro n'était qu'un détour infernal, et que personne ne s'était donné la peine de chercher un accès depuis la côte. Après un verre de trop, sans doute, j'ai misé que je serai la première à me rendre à Silithus par voie maritime...

La mer Voilée s'étend à perte de vue. Pas la moindre créature aquatique. Seul le léger clapotis de l'eau, et mon souffle, qui brise le silence de manière peu harmonieuse. La solitude absolue. J'ai l'impression de ne pas être à ma place.

Le nez en l'air, à m'en arracher les cervicales, je nage tout en observant attentivement les falaises à ma gauche. Trop escarpées. Pas la moindre faille en vue sur des lieues de distance. Ce !@#$%^ barbu avait certainement raison : aucune route par l'ouest.

J'insiste en descendant vers le sud, bien que l'espoir me quitte à une vitesse croissante.
J'ai arrêté de mesurer le temps qui passe. Combien de jours dans cette épreuve solitaire ? Quatre ? Peut-être plus...
Au moins, je ne souffre pas du froid – le soleil frappant fort à la surface de l'eau. Aucune tempête à déclarer, le flot semble une mer d'huile. Quelle chance, mais quel ennui...

J'atteins la limite australe du continent. Un son lointain vient rompre la monotonie de ma respiration. Un vrombissement régulier. Je scrute les hauteurs, surprise.
Au sommet d'une butte, une éolienne agite nonchalamment ses trois pales. Le soleil m'a certainement tapé de manière trop intensive sur le crâne !

J'accélère ma progression. C'est certainement une hallucination. Mais autant en avoir le cœur net. Je grimpe sur la colline. Les hélices continuent de tourner. Je ne rêve pas.

https://drive.google.com/open?id=1F4INAZpN8sFrwpVGE8DdLs-M6iEylVpZ

Une ferme se dévoile plus bas. Quelqu'un s'est installé ici, loin de toute civilisation. Le style est révélateur : ce sont des taurens. J'ai déjà vu des constructions similaires dans les Tarides. Mieux vaut y aller à pas mesurés. Je recevrai peut-être mauvais accueil. Généralement, quand on s'implante à l'écart, on n'apprécie pas les visites.

Je contourne la hutte et le moulin à vent. Deux pirogues sont halées hors du flot. Il y a donc plusieurs personnes. Mais après avoir satisfait ma curiosité, pas de trace des autochtones. Étrange...
J'inspecte attentivement l'habitation.
La fatigue me gagne. Un peu de repos serait bien mérité. Tant pis pour le risque. Je m'allonge sur une des nattes de la cahutte, et m'endors comme une masse en quelques instants.

Impossible de dire combien de temps j'ai roupillé. Au réveil, toujours aucun signe de vie. Le logis a-t-il été abandonné par ses occupants ?
Je décide de pousser mon exploration un peu plus loin.

À quelques centaines de pieds, deux arbres aux troncs gigantesques camouflent l'entrée d'une grotte. Il en exhale un air frais et douceâtre.

https://drive.google.com/open?id=1ZzmEPsNU-ZrlGao84e7lOkwcGsjSZxtd

Après quelques pas dans l'entrée, cet endroit ressemble à un gigantesque labyrinthe. Le complexe de boyaux naturels s'entremêle en tous sens. Je préfère ne pas m'y aventurer. Je n'ai pas l'équipement adéquat, et personne ne viendra m'en sortir si je m'y perds...

Il faudra que j'y retourne pour l'explorer en profondeur. Peut-être y trouverai-je l'explication à la mystérieuse disparition des habitants de cette ferme du bout du monde ?
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Le mémorial d'Antony Ray Stark

Je venais occasionnellement à Dun Garok.
La garnison naine, relativement excentrée par rapport aux routes commerciales et aux lignes de front, était rarement l'objet de combats violents.
Construite dans le prolongement méridional du mur de Thoradin, protégeant le royaume d'Arathor des raids Amanis, il y a de cela plusieurs siècles, cette base militaire est dirigée d'une poigne d'airain par le capitaine Colline-de-fer.
Finalement plus proches de leurs cousins Marteaux-hardis que de Forgefer, les montagnards du crû n'ont pas voué allégeance à la capitale, bien qu'ils se considèrent comme en guerre avec la Horde. Plus par nostalgie de la vieille époque de l'Alliance de Lordaeron que par fidélité aux dirigeants actuels sans doute. Ces derniers ne jugent pas utile de leur envoyer le moindre ravitaillement, ni de mandater le moindre aventurier pour soutenir ces troupes jamais relevées de leur garde.
Ils sont donc régulièrement exposés à des expéditions incisives de Réprouvés en provenance de Moulin-de-Tarren. Et c'est là que j'entre parfois en jeu...

Vous me direz, ils ne sentent pas meilleur que les autres nains. Et ils paient même nettement moins.
Mais c'est tellement un plaisir sadique, de se cacher derrière une caisse de fournitures, tandis que les fusiliers tiennent le gros des troupes ennemies à distance, puis d'aller se faufiler dans les rangs pour semer la mort quand personne ne s'y attend.
C'est sournois, mais on ne se refait pas. J'ai jamais pu blairer les morts-vivants. Que ce soient des morts-vivants vivants ou des morts-vivants morts. Enfin, libérés du Fléau ou pas. Je me comprends. La moindre lame enfilée entre leurs côtes aux chairs boursouflées contribue à la prochaine libération des territoires du nord.

À la dernière alerte répandue, je me suis rendue sur place. Mais malgré une investigation complète du complexe souterrain, pas le moindre signe d'un bout de cadavre ambulant. Il s'agissait sans doute d'un éclaireur, et je prends mon mal en patience, faisant tourner en bourrique les prêtres locaux avec des questions idiotes, du type « Comment fait votre Lumière pour éclairer en plein jour ? », « Vous vous sentez souillés lorsque vous êtes victime d'un contrôle mental par un orc ? » et autres « Votre masse est toujours aussi petite ? ».
Mais après une bonne heure à fourrer mon nez dans les barils de poudre et à dérégler la mire des tromblons du hall d'entrée, je m'impatiente sérieusement. Ce n'était peut-être qu'un nain à la vue basse qui aurait confondu un lion des montagnes avec une menace pour la sécurité du site ?
Si je pars maintenant et que l'attaque a lieu, ma déception sera terrible.
Tranchons la poire en deux. Je quitte les sous-sols et décide de patrouiller dans les environs immédiats, prête à rappliquer en cas de nouvel appel.
Les falaises du rivage oriental ne sont pas loin. Je m'y dirige à pas tranquille. Les nagas Daguéchine occupent toujours la rive, et j'en écaillerai bien quelques-uns pour donner l'exemple.

Des sanglots étouffés titillent mon ouïe. Ils viennent d'un promontoire tout au sud-est des contreforts. Une voix grave. Des renâclements prononcés. Je m'approche dans le dos d'un nain à la carrure de guerrier. Il fixe du regard une pierre tombale couverte de poussière.

https://drive.google.com/open?id=1_70of-Jpu4YtowZpxJdqjrYg1yN_mcw-

Il s'effondre parfois à genoux, puis se relève dans un hoquet et salue le monument. Pas un mot ne quitte ses lèvres. J'ai beau l'interroger, il semble m'ignorer totalement. Son insigne militaire me renseigne tout juste sur son nom : Rousch.
Sans armes, dans sa tenue rubiconde rutilante, il ne tient dans ses mains qu'un bouquet de pensées rouges, qui viennent s'ajouter aux autres fleurs déposées au pied de la stèle.

https://drive.google.com/open?id=1oDrnLnQ6QVI6UtL4pM7MX_DQfdBbYlOz

Une plaque commémorative est chevillée au marbre. En souvenir affectueux, s'inscrit le nom du défunt, souligné d'une datation qui m'est totalement inconnue.
Inutile de harceler de questions le pleureur, totalement absorbé par son chagrin. Si la vie de certains est courte, l'hommage qu'on leur rend perdure parfois plus longtemps qu'on ne l'aurait imaginé, et en dit long sur leur parcours.
À l'abri des regards, éloigné du fracas des boucliers et des cris des combats, son dernier repos surplombe la côte d'une région qu'il a certainement adulé, humble mais néanmoins présent, résistant à l'érosion du vent marin et des déprédations militaires.

À mon tour, je sens des larmes me monter aux yeux. La faute aux bourrasques de bruine salée.
Je remets de l'ordre dans les fleurs fanées, époussète les toiles d'araignées, et retourne d'une démarche lente vers Austrivage, sans me soucier des créatures hostiles, l'esprit rempli d'idées tristes. J'ai totalement oublié ce que j'étais venue faire par ici...
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C'est un récit très agréable, merci beaucoup pour tout ça :)
Merci à toi !
Une pierre pour la vie - Partie I

Mort-vivant aujourd'hui et sans doute pour l'éternité, il me semble bien avoir dans un recoin de mon crane vide un souvenir. Parfois vivace, parfois effacé mais toujours présent. J'aurais fait partie de l'Alliance ? J'aurais pu me battre en tant qu'elfe de la nuit ? Rien ne me semble moins sûr. Ami qui m'écoute aujourd'hui, il se peut que ma mémoire fasse défaut et que des faits aient été altérés par des années d'errance mais d'aussi loin que proviennent ces souvenirs je m'assurerai de toujours les conter tels que je les ai conservés.

Mon souvenir me rattache directement à Ashenvale plus précisément à l'entrée du goulet de Warsong. Je m'y sentais bien pour deux raisons.

La première était évidente, je revenais sur la terre sacrée de mes ancêtres à quelques pas du Mont Hyjal. La forêt calmait mon âme et je retrouvais la sympathie des habitants et l'architecture qui m'avaient accompagnées tout au long de mon éveil.

La seconde était plus intime, c'était la première fois que j'avais croisé l'un des "leurs". La première fois que je l'avais aperçu au loin sur son Kodo. Défiant les lois des grandeurs, défiant la fragile douceur qu'était le tapis de mousse qui recouvrait notre belle forêt, il trônait. Fier et droit. Pendant que le reste de son peuple écrasait nos vaillants combattants. Armature naturelle et narines au vent, il ne ressemblait pas à l'idée que je m'étais faite d'un pareil animal. Il faut dire que les quelques vaches que j'avais pu apercevoir du côté de la forêt d'Elwynn n'en avait pas dépeint un pareil portrait. Après quelques hésitations, j'ai pu rapidement comprendre qu'aller chercher de l'aide et me réfugier à Astranaar serait pour moi salvateur et me permettrait de ne pas périr pour une cause que je ne comprenais pas encore bien en ce temps.

Alors que je faisais demi-tour en espérant qu'aucun mercenaire ne puisse me rattraper à l'aide de leurs puissantes montures, je me suis retrouvé né à né avec une nuée de nouveaux combattants. Du sang frais. "Pour l'Alliance !" qu'ils criaient "Pour l'Alliance !" Prenant mon courage à deux mains et grâce à l'aide d'un ami chasseur, j'ai pu rapidement rebrousser chemin et revenir au lieu-dit. Cette fois-ci, je retrouvai notre bovidé sur ses sabots tentant tant bien que mal de soigner ses blessures et celles de ces alliées. Mais l'Alliance était victorieuse en ces terres et décida de reprendre la route en direction de la croisée des chemins. "C'est ici que tout se joue !" me crie mon nouveau compagnon de route chasseur. "C'est ici que la gloire de Kalimdor est mise en jeu à toute heure du jour et de la nuit." Il ne m'en fallu pas plus pour comprendre que malgré ma force de frappe encore limitée, tout effort était requis et qu'un support additionnel pouvait à lui seul changer le cours de la bataille.

Mais je m'égare dans mes souvenirs et mon histoire ne parlera pas de combats épiques mais bien de la recherche incessante d'un objet, la pierre de vie.

Alors que le goulet de Warsong, n'était qu'un lieu dit à l'époque de ma première visite, il était très vite devenu le point de ralliement des plus vaillants combattants de l'Alliance. En effet, la bataille y faisait rage depuis peu et la gloire d'antant de la Croisée avait laissé sa place à ce nouveau lieu qui attirait les foules. Il faut dire que l'impact était de taille. Plus question d'honneur, de vengeance et de coups fourrés, ici nous ne jouions pas notre réputation, nous jouions les couleurs de notre patrie, les couleurs des drapeaux flottant de manière désinvolte au gré du vent qui les faisaient danser.

Malheureusement pour tous les vaillants combattants de l'Alliance, avoir l'aval de notre Grand maréchal pour y participer se payait au prix d'une attente longue et pénible. C'est pourquoi j'avais décidé de combiner celle-ci avec ma première passion "briller de mille feu".

Il faut que je vous l'avoue. Certains cherchaient la fortune, d'autres la renommée mais j'avais un autre but, une autre mission de vie : Briller de mille feux. Du haut de mes 45 années, j'avais été surnommé "le rare" par les membres de ma guilde. La simple idée de porter un vêtement ou une arme qui aurait été défini par un terme tel que "objet inabituel" m'était insupportable. Alors il est vrai qu'il m'arrivait de me battre en robe ou de refuser d'utiliser une arme à distance ou une cape au détriment de ma puissance personnelle mais aller contre sa nature n'est-il pas le plus grand des suicides psychologiques ?

Il était donc naturel que 15 années plus tard, à 60 ans, à l'apogée de ma vie, il m'ait été quasi obligatoire de renier tout ce qui était rare afin de me concentrer sur ce qui était épique. Il faut se l'avouer. De part ma nature, j'étais épique !
Une pierre pour la vie - Partie II

Une rumeur circulait comme quoi une pierre de vie avait été aperçue dans une caverne sombre de Gangrebois. Là, avaient élu domicile une vingtaine d'élémentaires de Crochebois. Vous savez à quoi ressemble un élémentaire d'eau ? Et bien ce n'est pas ça du tout ! Ici nous parlons d'un amas de racines qui avec un peu d'imagination ressemble légèrement à un ce que nous pourrions décrire comme humanoïde.

http://wow.zamimg.com/uploads/screenshots/small/77047.jpg

C'est pourquoi jour après jour, je profitais d'un moment de répit dans cette guerre sans merci qui éclatait entre l'Alliance et la Horde pour rendre visite à mes amis les racines. J'ai tout d'abord préféré dialoguer avec eux mais ils refusaient de répondre autrement que par la force brute. Nous trouvant dans un environnement propice à la prolifération des Furblogs, j'ai décidé d'invoquer le pouvoir du Bâtonnet de transformation de Dartol. Mais ici également ce fut un échec lamentable. Je ne parle même pas de mon orbe de tromperie espérant qu'ils avaient peut-être rejoint la Horde vu leurs traits physiques. C'est pourquoi j'ai finalement accepté de jouer à leur propre jeu et de répondre à la force par la force. Heure après heure, nuit après nuit, j'ai travaillé sans relâche à l'extinction de la race des racines féroces mais aucune d'entre elles n'avait envie de me fournir l'objet tant convoité.

A force, de piécettes et de détritus trouvés sur ceux-ci, il m'a été possible d'économiser et d'atteindre cent pièces d'or. Somme qui était demandée par d'autres aventuriers plus chanceux que moi pour posséder cette fameuse pierre qui me faisait rêver la nuit.

Connaissez-vous le pouvoir des pierres et l'impact de la lune sur leur reproduction ? Je n'en avais pas la moindre idée mais mon habitude ayant été si puissante qu'il m'a paru logique de continuer mon pèlerinage journalier vers cette caverne alors que j'avais en poche l'objet de mes désirs. Quelle ne fut pas ma surprise quand dans la même semaine pas une mais deux pierres de vie m'aient été offertes par mes regrettées racines.

A toi, ami qui a écouté cette histoire, souviens-toi de cette époque et apporte également à l'ensemble de nos convives les plus belles histoires de tes plus belles années.
La vallée des Serres (1)

Quand j'ai appris que les Serres-Rocheuses étaient attaquées, je traînais vers Astranaar. Je n'avais donc aucune raison de ne pas me rendre sur place pour contribuer à la défense. Un hippogriffe loué au prix fort m'a rapidement amené au pic des Serres-Rocheuses.

Les elfes du coin sont relativement isolés. Hormis la liaison aérienne, l'accès à la combe nécessite un voyage terrestre de longue haleine. Soit le tunnel méconnu de la Perce des Serres, soit un détour par les Tarides, pour les claustrophobes. Et, dans les deux cas, il faut ensuite traverser toute la région du sud au nord. Pas étonnant que personne n'y mette les pieds !

Une nouvelle alerte retentit. Je me précipite en courant vers l'antre des Serres. La distance est courte, mais la côte est terriblement raide. Après cent pas, j'avance avec nettement moins d'entrain, soufflant comme un bœuf.
Des bruits de combat à l'entrée du refuge. Je me confonds dans l'obscurité d'un tronc, tout en essayant de calmer ma respiration trop bruyante.

https://drive.google.com/open?id=1PtUCmyvk5IRy3Cns-btMHia3USuUd0cL

Un troll gigantesque cogne à mains nues sur les conservateurs cénariens qui le harcèlent. Il les abat en trois coups sans effort.
Les biceps couturés de cicatrices, le colosse doit être un vétéran de guerre. Cependant, sa jaque de toile sans manches, et les deux oreilles démesurées dépassant de son chapeau brun-roux ne collent pas au profil du viandard venu s'offrir un carnage gratuit. Il enchaîne une série de sautillements sur un tertre, à gauche de l'entrée. Danse vaudou ? Cérémoniel maléfique ? Simple folie ?

Il se retourne subitement, pointe le museau en avant, et renifle. Son bras droit se tend dans ma direction. M**de ! Il m'a repérée.
Si je fuis, il me rattrapera en trois foulées et m'écrabouillera. Peut-être qu'en restant immobile, il pensera à une bête forestière et n'insistera pas ?
Il fait un pas en avant et sourit. De ses trois énormes doigts, il... me fait signe... d'approcher ?
Je quitte ma planque, et avance très lentement vers lui. Je pourrai peut-être lui fausser compagnie sur un moment d'inattention.

Il s'accroupit pour mieux accrocher mon regard. Je n'opère aucun mouvement brusque, pensant au sort funeste des deux gardes gisant à quelques pas.
Il prononce quelques mots, que je ne comprends pas. Il enchaîne ensuite quelques gestes, croisant les bras, pointant les cadavres, fixant le coteau et roulant des yeux dans ma direction.
J'étais juste là au mauvais moment, et je vais finir comme victime sacrificielle d'un rituel troll dégueulasse, je sens...

Il se redresse, m'attrape par une épaule, d'une poigne douce, mais ferme, et me place face au monticule. J'escalade les rochers. Le troll me suit de près, n'hésitant pas à me pousser d'une main aux fesses de temps en temps, pour m'aider à atteindre une prise. Je grommelle de mécontentement, déclenchant chez lui des ricanements.

Après quelques longueurs transversales, nous atteignons la crête des montagnes.
Nous nous asseyons quelques instants pour admirer l'horizon. Veut-il me faire profiter de la vue comme dernier cadeau avant de m'abattre ?

Une petite tape sur l'épaule marque le signal de la descente... vers l'ouest !
Un vallon escarpé en plusieurs plateaux arides se déroule en contrebas.

Nous abordons d'anciennes ruines kaldorei, sur la rive d'un petit lac oublié. L'endroit est déserté depuis bien longtemps, et nous ne nous attardons pas entre ces pierres branlantes.

https://drive.google.com/open?id=1wx7ubNW1UQcx7CF7EOj_NXdBtQ4NL0j0

Plus bas ! Toujours plus bas, me fait comprendre mon guide.

Après une nouvelle falaise, nous atteignons un dernier plateau relativement enclavé, à la végétation plus marquée. La proximité de l'océan, sans doute.
Au milieu de cette plaine, une hutte trolle de facture récente contraste avec les ruines elfiques des environs.

https://drive.google.com/open?id=13TGDme_wGwB8eppSjoUfL1sm1XebKzQY

La nuit commence à tomber. Mon bourreau allume les torches encadrant l'habitation, et prépare une flambée devant l'entrée. Des outils à l'apparence sinistre pendent sur un râtelier. Je pense comprendre. Je suis chez le propriétaire, qui s'est offert une gnome en guise de souper...
Je ne vois aucune échappatoire. Il connaît certainement l'endroit comme sa poche. Pour ma part, je serais incapable de m'orienter.

Le troll s'assied au coin du feu et m'invite à faire de même. Il tente sans doute d'endormir ma méfiance, pour que ma viande soit moins stressée et lui confère un meilleur goût ?
Je m'exécute. Au point où j'en suis...

Après de longues minutes de silence à regarder des brindilles pétiller dans le feu, l'hôte me fait soudain un signe d'adieu de la main, et disparaît sous mes yeux comme par magie !
C'est un piège ? Je ne comprends pas... Il va revenir ?

Et s'il ne rapplique pas, comment je vais rentrer chez moi, bon sang ?
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La vallée des Serres (2)

Cette fois, j'ai prévu tout l'attirail. Vivres, cordes, explosifs – on ne sait jamais, cape parachute, nécessaire de premier secours, et tout ce qui pourrait s'avérer indispensable pour cette exploration en territoire inhabité.

Je n'étais pas revenue depuis plusieurs mois. Maintenant, les conservateurs cénariens me connaissent bien, et me font un vague signe de la main, auquel je ne répond pas, distraite. Non, je n'ai pas envie d'aider à « réguler » la faune endémique locale, oui je suis allergique aux poils d'ours, désolé, merci, au revoir.

Il me faut bien dix minutes pour retrouver mon chemin. L'escalade ne présente pas de difficulté particulière, mais mes souvenirs sont confus. Ils le seraient pour moins ! La première fois, je pensais ma dernière heure arrivée, et j'étais étroitement guidée sous la conduite d'un troll pervers...

Je finis par atteindre le sommet du rocher, et suis le sentier, désormais marqué par mes précédents repérages, jusqu'au sommet des montagnes.
La vue est toujours aussi belle. Je profite de la lumière du soleil levant. La chaleur est encore supportable. Je tenais à faire l'ascension à la fraîcheur du petit matin. Surtout que le programme de la journée ne prévoit sans doute pas le moindre pouce d'ombre.

Lors d'une précédente excursion, j'ai été intriguée par une grande plaine de terre battue, brusquement interrompue par un à-pic vertigineux de plusieurs centaines de pieds. Sans matériel approprié, il était hors de question de s'y risquer.

https://drive.google.com/open?id=1r4rajKfFMlGexG2gz8ikvC41691ui-3J

Je longe la crête vers le nord-ouest, légèrement déclive. J'espère secrètement atteindre un point moins exposé, ou une voie praticable. Mais il faut se rendre à l'évidence, sauter dans le vide sera indispensable pour atteindre la plaine que je distingue tout juste, en contrebas de cette falaise.
Je resserre les sangles de mon paquetage, vérifie les points d'ancrage de la voile. Plus d'excuse valable pour faire machine arrière. Je me lance.

L'air me fouette douloureusement le visage durant la chute. J'ai oublié de me munir de lunettes de protection. Encore une belle bêtise. J'en pleure.
Le sol se rapproche à grande vitesse. L'absence totale de repères naturels rend difficile l'évaluation des distances. Je préfère déclencher l'ouverture du parachute plus tôt que nécessaire. Celui-ci fonctionne convenablement. Son déploiement provoque un ralentissement brutal qui me cisaille douloureusement les épaules. Note pour plus tard : tâcher de bricoler des coussins d'amortissement sous les sangles, et tester des composants élastiques plus souples dans la confection des suspentes.

Je me réceptionne sans dommage, et replie rapidement la voilure.
Tout autour de moi, rien ne semble cohérent. On dirait que les titans ont oublié de donner forme à cette région. Ou bien le cataclysme a tellement secoué cette partie de Kalimdor qu'aucune espèce de flore n'a pu s'y épanouir. Le sol est tassé avec une rigoureuse horizontalité que rien ne vient prendre en défaut. Je frissonne malgré moi. Cet endroit étrange est une énigme. J'ai le sentiment que je ne devrais pas m'y trouver...
Le terrain, morne et uniforme, est surtout gigantesque. En faire le tour prendra du temps. Autant ne pas lambiner inutilement.

Je me dirige vers le sud de cette espèce de cuvette, que je suppose à la limite de la mer Voilée. Peut-être la bruine salée a-t-elle rendu la terre stérile ?
Après plusieurs heures de marche, une petite gorge orientée à l'est se découpe dans la montagne. Je retrouve un environnement typique des Serres-Rocheuses.
Au détour d'une colline, un colossal déchiqueteur gobelin me fait face. Les écrous rouillés, les chenilles enlisées, il semble n'avoir pas bougé depuis des lustres. Y aurait-il donc des autochtones par ici ?

https://drive.google.com/open?id=1Vnjhz6RfYqj-N0-kK8pJCddP9gDz3eKe

Après un nouveau virage, des constructions en ruine se dévoilent, au fond d'une vallée en !@#-de-sac.
Une scierie aux poutres moisies menace de s'effondrer à tout moment. Plusieurs grues pendent, inertes, dont certaines encore liées aux ultimes grumes de bois récoltées. Des souches à profusion, signes d'une exploitation outrancière, sans soucis de reboisement. Une signature typique des abrutis de la KapitalRisk.

https://drive.google.com/open?id=17-FH_uh2M1Djs3SS2NoOx3nYb-h4XcIA

Tout justifie l'état de délabrement des rares équipements oubliés sur place. L'endroit doit être définitivement abandonné depuis belle lurette. Aucune chance de croiser quiconque.
Je m'assied sur une butte, face à ce triste paysage, et en profite pour me restaurer, ruminant des menaces en l'air contre ces parasites. Quand ces types-là comprendront-ils qu'ils ne contribuent qu'à la destruction d'Azeroth ? Quand je les croiserai, je leur dirai deux mots à ma manière, à coup de dague entre les omoplates, tiens...
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Clignose

- Tu devrais rester à l'ombre, si tu veux pas attraper des coups d'soleil.
- Ça ira. Encore cinq minutes.
- En plus, c'est un truc à avoir la peau qui pèle pendant des jours. C'est moche et ça irrite.
- C'est bon, j'ai compris !
- Et remets-moi un peu de crème, chou, s'il te plaît.
- T'abuserais pas un peu, des fois ? C'est la troisième fois depuis ce matin !
- Ah non, mais c'est le vent du large, tu comprends. Ça dessèche plus que tout, à cause du sel. Du coup, faut pas hésiter à insister.
- C'est sûr que pour ce qui est d'insister, tu t'y connais, toi...


J'avais décidé de me couper du monde pour un petit moment, mais je ne pensais pas avoir une telle pipelette en guise de seule compagnie. Elle a certainement raison, et donc c'est moi qui suis dans l'erreur, ce que je refuse généralement d'admettre.
Bon, après, j'admets, elle n'est pas méchante, et c'est sans doute parce qu'elle n'a pas souvent de visite qu'elle s'accroche beaucoup à ceux qui viennent la voir. De manière parfois bien appuyée.

https://drive.google.com/open?id=11ktQP81T_8xsYmQ2o3AnchIICdNVEx7U

Quelques semaines loin de tout, sur cette petite île du rivage de Brisesud, sans monstres, sans commanditaires, sans pluie, sans paladins, sans elfes, sans comptes à rendre, ni cadavres à fouiller. Que demander de plus ?
Un peu de bricolage ? Pas de soucis, Clignose a un peu d'équipement avec elle : micro-ajusteur gyromatique, clé plate, quelques boulons et des rouages à pignons en pagaille, qu'elle n'hésite pas à me prêter. Entre ingénieurs, on se dépanne volontiers.

Cela m'a évité de venir avec trop de bagages. Ce qui tombe à merveille, comme je préfère voyager léger dans ces conditions : une tenue de rechange, un maillot, une canne à pêche, une serviette, un peigne, et basta. Les eaux locales sont assez poissonneuses pour ne pas avoir à s'inquiéter du ravitaillement.

- Et s'ils cherchent à te joindre ?

Ça y est, elle remet ça...

- Non, mais je veux dire, pour un truc vraiment important, genre ils ont besoin de toi, ou bien un truc hyper grave est arrivé à Kharanos ?
- Lâche un peu l'affaire, veux-tu ? Personne n'est indispensable, personne n'est irremplaçable. Je ne sauverai pas Azeroth à moi seule !
- Ben détends-toi, cocotte ! Je disais ça pour ton bien, hein. Il y a certainement des gens qui attendent de tes nouvelles.
- Redis-moi ça en me fixant dans les yeux, un instant ?


C'est fatiguant, à la fin ! Pourquoi tient-elle tant à ce que des gens m'attendent à l'autre bout du continent, ou qu'on puisse manquer aux autres ? Le soleil lui a trop tapé sur la tête pour être encore en phase avec la société.
Ou bien fait-elle juste une projection de ce qui lui a manqué elle-même, moquée pour son handicap, malgré son joli minois, exilée volontaire sans attaches ? J'ai bien tenté de lui tirer les vers du nez à quelques reprises, mais elle devient muette comme un mérou dès que j'aborde son passé.
Chacun a ses petits secrets, après-tout.
Elle se confiera peut-être d'elle-même, au cours d'une de nos séances de bidouille à seize doigts. Je l'aide un peu lorsqu'elle peine avec les perspectives. Ça ne doit pas être évident d'ajuster des pièces avec précision, lorsqu'on n'a qu'un seul œil valide. Je sens bien qu'elle apprécie mon secours, même si elle ne le formule pas à voix haute.

Une petite clochette s'agite. Nous avons une nouvelle prise !
Clignose tire la ligne doucement. Un énorme rouget se débat au bout du filin. Mais la gnome est experte en pêche – son principal moyen de subsistance si elle veut éviter les voyages à Gadgetzan – et parvient à l'amener jusque sur la plage de sable blond sans le perdre. Le repas de ce soir promet d'être gargantuesque !

- Au fait, j'ai repensé à ton schéma d'attracteur de poisson. Je pense qu'on peut le peaufiner avec une poudre d'explosion plus fine et en ajoutant des micro-miroirs réfléchissants. Cela devrait améliorer l'efficacité du leurre.
- Pas con. On testera ça un peu plus tard. Mais pour la poudre, j'aurais tendance à revoir le dosage, dans tous les cas. La dernière fois, la charge a failli brûler l'hameçon. Ou bien on ajoute un déflecteur... Une idée à creuser...
- En attendant, tu pourrais me remettre de la crème, bibiche ? Je sens que ça chauffe un peu trop sur la nuque.


Le soleil est encore haut dans le ciel. L'après-midi va être longue. Clignose doit parfois être lassée d'avoir passé tant d'années isolée sur ce bout de paradis, sans grande activité au programme.

https://drive.google.com/open?id=1DGlk7ZN1B72LO7JO05svRa0U8Fq8eNTw

Mais moi, pour le moment, ça me convient à merveille. Le roi-liche peut bien envoyer des nécropoles, Sargeras se faire ouvrir un portail vers Kalimdor, et pourquoi pas Neltharion sortir de son trou et ravager la surface, je ne bougerai pas. J'ai bien mérité un foutu repos. Qu'ils ne comptent pas sur moi dans les jours à venir !
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02/06/2018 19:27Publié par Buchette
Merci Skoot !
Comme expliqué en privé, effectivement, je ne me retrouve pas dans "l'esprit vanilla" évoqué ici par nombre d'intervenants, souvent réfléchi par le prisme du gameplay, du JcE ou du JcJ de haut niveau, de la mécanique et des concepts, plutôt que du vécu du "rôle", n'ayant jamais exploré ces autres facettes.
J'avais donc envie de partager "ma" vision de ce qu'était WoW il y a 12ans. Si tant est que cela puisse créer des émules...
(D'ailleurs, si d'autres veulent partager leurs souvenirs à leur tour, sous une forme du même genre, n'hésitez pas à le faire !)

En revanche, je ne promets pas de pouvoir partager une anecdote par jour. La rédaction me demande un temps fou. Je suis rouillé, et l'exercice est devenu difficile. :x


Je ne pouvais pas mieux exprimer mon ressenti. J'adhère totalement !
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L'énigme Dalson

Matin d'automne dans les Maleterres de l'ouest. Depuis l'invasion du Fléau, l'environnement est pétrifié dans une apparence maladive persistante. Autrefois, c'était pourtant un véritable grenier à blé pour la proche cité d'Andorhal. Je regrette de ne pas avoir connu ces terres sous un meilleur jour.
Aux abords d'un champ dévasté, je guette attentivement le combat d'un détachement de la Croisade écarlate contre trois zombies. Profitant de leur inattention, je me faufile discrètement dans la grange abandonnée, en quête de richesse perdue.

Les poutres maintiennent encore une charpente en bardeaux. Mais plusieurs chevrons, attaqués par la moisissure, ploient sous la charge. Les murs suintent d'humidité, et les cadavres de chevaux se putréfient sur des lits de paille dans laquelle je ne me roulerai pour rien au monde.
Sous les planches vermoulues d'une barrique éclatée, je déniche un livre relativement bien conservé.

https://drive.google.com/open?id=1KHRJBnUJaxRfKMpklGk2SvJ9A2zBryYr

La reliure est couverte de champignons, mais quelques pages restent lisibles. Ce journal m'apprend que madame Dalson a souffert bien des tourments. Elle a été contrainte d'enfermer son mari, atteint par la peste, pour se protéger. Hélas, leurs biens de valeur sont restés dans l'armoire de leur chambre, dont son époux gardait la clé.

La toiture menaçant de s'effondrer, je ne vais pas m'éterniser.
Perdue dans mes pensées, en contournant l'habitation, je me retrouve subitement nez à tibia avec un squelette errant aux gestes menaçants.
Mon esprit ne fait qu'un tour dans ma tête, et mes dagues n'en font que deux dans les genoux décharnés de l'horreur ambulante. La créature n'a pas même le temps de dire « Bleuarggg ! », avant de s'effondrer sur le dos, dispersant quelques os et le reste de conscience qui animait encore cette carcasse.
Je dépouille le cadavre de ses rares possessions, malgré son odeur nauséabonde. Deux morceaux d'étoffe runique, quelques pièces d'argent, ainsi qu'une petite clé.
J'inspecte cette dernière avec attention. C'est une pièce de métal un peu rouillée, de facture artisanale plutôt grossière, correspondant sans doute à la serrure d'un gros coffre ou d'une porte.

Durant cette analyse, des grognements proviennent d'une petite cabane en bois, construite à l'adossement d'un vieux tronc. Il s'agit sans doute des toilettes qu'utilisaient les vivants, aux heures glorieuses de la ferme.

https://drive.google.com/open?id=1w2MBlr6zStN1e6fE2NZc8NW2EDvfcdhX

À mon approche, les grognements se font plus menaçants. Quoi qui se trouve là-dedans, ses intentions ne sont pas amicales.
Le verrou a tenu bon jusqu'ici, mais les gonds sont à deux doigts de s'arracher. Le profil de la serrure est aussi oxydé que la clé que je viens de trouver. Sans réfléchir une seconde aux conséquences, j'actionne le mécanisme, qui résiste un bref instant avant de céder dans un craquement sec.
La porte s'ouvre brutalement, poussée de l'intérieur, dans un abominable grincement.
J'ai tout juste le temps de reculer pour éviter le battant, et dégainer mes lames pour faire face à l'occupant désincarcéré.

Une fois de plus, le combat se termine bien avant que je ne comprenne ce qui se passe...
La peste a transformé monsieur Dalson – car c'est bien son cadavre – en une goule pourrissante dont la vue seule fait frémir.
Un passage du journal de sa femme me revient en mémoire, et je vide attentivement les poches du mort. Dans un repli de tissu souillé, je sens un objet dur et froid. Une nouvelle clé, plus petite que la précédente. Certainement celle donnant accès au pécule du couple défunt.

Je me dirige à pas vifs vers la résidence principale. Tables brisées, chaises renversées, crasse et ossements parsèment l'habitation. L'atmosphère est angoissante. Un escalier monte à l'étage. Je l'emprunte, remplie de suspicion, testant chaque marche avant d'y reporter tout mon poids.

Dans la pièce la plus reculée, ne subsiste d'une grande armoire massive aux ferrures ouvragées. Je sors de mon sac la seconde clé, et l'insère dans la serrure du cabinet. Pressée d'en finir avec cet endroit, je retourne sans ménagement les étagères, les tiroirs, et double-fonds mal dissimulés.

https://drive.google.com/open?id=1KTedvA2YnXkUm9BzNhJcN71yIR7c4MX5

La récolte n'est pas prolifique, mais méritait le détour. Un vieux tromblon encore fonctionnel, une belle bourse d'argent, et un anneau de métal précieux finement ouvragé.

Je quitte l'endroit sans regret, le sac juste un peu plus lourd.
Rien ne subsiste, sinon le souvenir d'une multitude de vies brisées par la guerre. Combien d'autres ont tout perdu ici ? Toutes ces vies patiemment bâties, balayées des livres d'histoire en quelques années ?
Au moins, le nom de cette famille restera dans ma mémoire. Ils auront fait ma richesse pour un temps. J'espère qu'ils ne m'en voudront pas : ce soir, je boirai aux dépends des Dalson.
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L'essence d'Eranikus

Cela fait six heures que nous écumons les entrailles des ruines d'Atal'Hakkar. L'environnement est moite. Le lieu est excessivement mal famé. L'odeur de moisi imprègne tout.
Heureusement, le butin est conséquent et la compagnie plaisante.
Le prêtre nain, un vieux plutôt érudit, nous explique que ce temple troll a été détruit il y a très longtemps, et placé sous la surveillance attentive des dragons verts, pour empêcher la ré-invocation des Loas les plus néfastes.
Cette garde, il faut l'admettre, a échoué. Si les drakes occupent toujours une partie du site englouti, les prophètes trolls sont parvenus à asservir le plus grand d'entre-eux ! Eranikus, corrompu par les Atal'ai, a sombré dans le Rêve d'émeraude, transformé progressivement en cauchemar, par contamination.
Seule une ombre de lui réside encore en ces lieux. Face à ma réticence, le nain nous a expliqué que ce n'était que miséricorde d'abréger ses tourments. Il nous a donné du fil à retordre, mais nous l'avons vaincu.

Une gemme verte, de la taille d'un boulon de 26, s'échappe de la dépouille spectrale. Les autres n'ont rien remarqué. Je la récupère aussi discrètement que possible. Quelque chose semble se diffuser depuis cette pierre. Sans doute un relent de corruption ? Non. J'entends une voix grave qui résonne.
L'esprit éthéré d'Eranikus tente d'entrer en contact avec moi, par l'intermédiaire de son essence.
De la douleur. Beaucoup de douleur.
Des regrets, aussi.
J'ai beau suivre ses recommandations, rien n'y fait. Le brasero que le dragon m'indique – son réceptacle d'essence – est aussi souillé que le reste de cet endroit.
D'une main dans la poche, je triture l'objet pour l'enrouler sous trois épaisseurs de cuir épais, afin de ne plus entendre ses hurlements d'agonie.

...

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis cette virée. J'ai retrouvé la gemme en rangeant mon stock de cuir. Ce n'est pourtant pas mon genre d'oublier un joyau aussi volumineux, donc potentiellement aussi coûteux.
En le polissant attentivement avec un chiffon de soie, après une secousse, il se met à diffuser un nuage verdâtre à l'odeur nauséabonde. J'ai tout juste le temps de plaquer le chiffon devant ma bouche, et de sortir de la pièce. En retournant dans l'atelier, je remarque un cadavre de mouche sur un coin de la table. Le bouquet d'œillets rouges, offert par un admirateur secret, a aussi viré au jaune fané.
Le poison paraît violent. Je conçois rapidement une arme efficace.
L'activation de la gemme projette désormais tout autour de moi une nappe toxique. L'effet se dissipe vite, ce qui ne restreint pas ma mobilité trop longtemps.
À chaque utilisation, cependant, la voix d'Eranikus hante mon esprit, évoquant toute la souffrance que cela lui inflige. Je n'ai pas réussi à corriger ce défaut technique.
Je n'ai pas de remords d'avoir enchaîné son essence. On est tous l'esclave de quelqu'un. Mais si l'ultime noyau de conscience de ce grand dragon est enchâssé au bout de mon doigt, il doit y avoir un moyen d'obtenir plus...

Guidée par les rares bribes de mots intelligibles que prononce le Tyran dans son affliction, me revoici dans le marais des Chagrins, à la recherche du dénommé Itharius. Je débusque celui-ci, en digne troglodyte, dans une caverne humide au sud-ouest de la région.

https://drive.google.com/open?id=1sF4QMXRod6DmsF-y8WO0WOVqRGOfYSjM

Après une introduction un peu sibylline, celui qui se cache sous l'apparence d'un haut-elfe se révèle être aussi un dragon du vol vert. Je lui tends le bijou, adoptant l'attitude la plus innocente possible.
Il s'adresse alors à moi par l'esprit – je déteste cette manie qu'ils ont de ne pas vocaliser comme tout le monde – m'exhortant à aider les suivants d'Ysera à purifier l'esprit d'Eranikus.
J'accepte le cœur lourd, faisant mentalement une croix sur l'or qu'aurait pu me rapporter la gemme, et supputant sur les manières de monnayer l'amitié des dragons en cas de réussite.
Un long voyage m'attend encore...

Presque un mois plus tard, de passage au Berceau-de-l'Hiver, je finis par rencontrer l'implorateur d'esprits Umbranse. Cet humain est versé dans la communication avec les morts. Il faudra bien passer outre mes appréhensions avec ce concept, pour entrer en contact avec Eranikus.
Hélas, le vieillard, reclus dans sa cabane gelée, avoue son impuissance. Il dit être capable de mettre ses compétences à mon service, mais son matériel de divination lui a été dérobé.

https://drive.google.com/open?id=1vJU9JGXPplDptx11n0ZHoNP4CHjPxgJw

Incapable d'obtenir plus de renseignements, dépitée par ce long trajet infructueux, je peste intérieurement. J'ai beau revenir plusieurs fois à la charge, massacrer la faune locale pour trouver la trace du voleur, retourner cafter auprès d'Itharius, rien n'est concluant.
Encore aujourd'hui, je ne désespère pas de résoudre cette mission, tiraillée par les regrets de la richesse perdue et la confiance des dragons jamais acquise...
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Les crustacés de Proie-de-l'Ombre

« Tu sais, ce qui me ferait plaisir par dessus-tout, c'est une fricassée de crustacés.
Ah, non, pas ces vulgaires ragoûts de homard dont les elfes sont friands. Je parle des meilleurs. Ceux qu'on ne déniche qu'en Désolace. Leur chair est moins filandreuse que ceux d'Azshara. Leur carapace carmin est reconnaissable entre toutes.
Je n'en ai pas dégusté depuis une bonne décennie. Tu n'imagines pas à quel point ça me manque... »


C'est comme ça qu'on se retrouve embarquée dans une aventure de l'autre côté du continent pour une foutue assiette de fruits de mer. Trop bonne, trop !@#$%.
Je voulais juste remercier Nat Pagle pour ses astuces de pêche. Les eaux troubles d'Âprefange nécessitent une attention de tous les instants. Votre ligne se ferre aux branches engoncées dans la boue, et les batteurs volent vos proies sous votre nez.

Je profite d'un voyage à la Combe de Nijel pour me rencarder. Lyshaerya, l'aubergiste locale, me confirme qu'une caravane gobeline l'approvisionne occasionnellement en prises fraîches originaires du village de Proie-de-l'Ombre.
N'ayant pas la patience d'attendre leur prochaine visite, je me mets en route pour récolter moi-même les bestioles sur la grève de Sar'theris.

https://drive.google.com/open?id=1-wAOxo83peuhHiuZozoyQZbtvd3lFp9u

J'ai beau lancer ma ligne pendant une heure, modifiant les appâts ou la profondeur de prise, rien ne mord.
Ça fera certainement beaucoup rire les experts de la faune aquatique, mais j'ignorais que ces crustacés ne se laissent pas avoir si facilement. Ils vivent bien plus au large, dans les profondeurs.
Il va falloir se mouiller un peu.

J'équipe ma tenue de plongée, et ne garde avec moi qu'un couteau et un grand filet. Évidemment, j'ai oublié mon casque de scaphandrier, n'imaginant pas en avoir besoin. Il faudra compter sur les allers et retours à la surface pour reprendre de l'air...

J'esquive les makruras Claquesec gardant les lieux. Ces créatures doivent se guider aux ondes propagées dans l'eau. J'évite donc les mouvements trop saccadés pour progresser.
Couchés sur un lit de vase, je remarque des pièges rudimentaires. Les trolls du voisinage capturent sans doute leur dîner dans ces paniers à entonnoir. Il sera plus rapide de piller leurs ressources, que de fouiller moi-même sous chaque bouquet d'anémone. Un bon larcin doit être rapide et rentable.

Le premier casier est vide. Le suivant aussi. Je m'approche d'un troisième, avant de remonter à la surface. Il remue violemment. Mais ce n'est pas un homard, que j'en tire ! Un rampant Claquesec, sans doute à l'œuvre pour les mêmes motivations, se jette sur moi.

https://drive.google.com/open?id=1UY5qm8QwRuF-hbTbDPHs6B4XYbJYrJEe

Furieux d'avoir été dérangé, il m'assène un coup de pince qui m'entaille le bras. Pas facile de combattre sous l'eau. Il me reste toutefois assez d'énergie pour fouailler mon couteau aux jointures de sa carapace, et lui décoquiller le thorax.

Je suis à bout de souffle. Je n'aurai pas le temps de remonter à la surface. Tout ça à cause d'un foutu crabe mal assaisonné...
Une grosse bulle passe devant mon nez. L'océan me narguerait-il dans mes derniers instants ?
À quelques pas, une faille rocheuse, entourée d'algues longilignes, laisse échapper un bouillon d'air souterrain. Je peux encore atteindre cet endroit.
Foutue pour foutue, je plonge mon nez dedans et prends une grande inspiration.
Soulagement ! C'est respirable, même si cela sent un peu le soufre.

https://drive.google.com/open?id=13xnEwkkoT-DFvRZzWZJfWKT-syBYo6Q-

Les casiers s'enchaînent. Beaucoup sont vides. Les makruras doivent bien se régaler. J'ai une quinzaine de crustacés dans mon filet. Cela devrait suffire.
Sur le chemin du retour, j'inspecte un dernier piège proche de la berge. Un éclat lumineux a attiré mon attention : un hameçon de bronze. Une ligne de pêche est emmêlée dans le tressage. J'en parcours la longueur jusqu'à ce que mes mains plongent sous le sable. J'en sors une tige métallique ouvragée. J'arrache le fil raidi par les ans, et rejoins la plage avec ma trouvaille.

Une fois à la lumière du soleil, j'inspecte le butin du jour. Deux brassées de crustacés frénétiques, dont je neutralise solidement les pinces avec un restant de fil de pêche. Une fois dans le sac, je les aspergerai régulièrement d'eau pour qu'ils restent vifs jusqu'à Theramore.
La vieille canne à pêche, au profil courbe accentué à la tête, de plus de deux fois ma taille, est entièrement composée d'un curieux alliage de fer. Elle a un peu souffert de la rouille, et le moulinet méritera un dégrippage en profondeur. Malgré sa composition, la perche reste souple, grâce à la combinaison de sa grande longueur et de sa finesse. Elle est aussi relativement légère. Un troll malchanceux l'a sans doute perdue lors d'une séance de canotage.
Je la montrerai à Nat. Elle attisera sa curiosité autant que le plaisir du festin que je lui rapporte.
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Le cimetière de Ruisselune

Je ne traîne pas trop dans les régions humaines, en général.
Trop d'humains.
Cette tendance qu'ils ont, à donner des leçons à tout le monde, alors qu'ils ne sont déjà pas capables de pacifier leurs propres terres, ça ne manque pas de m'agacer.
La dernière fois que je suis allée dans la marche de l'Ouest, je n'ai trouvé que des pleureuses en train de se lamenter des déprédations causées par la Confrérie défias. Les autochtones accusent un gigantesque groupe organisé, ce qui fournit visiblement une excellente excuse aux autorités pour envoyer le moins de troupes sur le terrain, affirmant ne pas pouvoir garantir la sécurité des routes.
Enfin, dans le fond, ce sont leurs affaires. Ça m'arrange d'ailleurs un peu. Les chemins de fortune, où souffle le vent du large, sont moins fréquentés. Les rares habitations, abandonnées, détruites par les intempéries, sont plus faciles à, hum... visiter.

Je fais occasionnellement des excursions dans les collines environnantes. La faune a repris ses droits sur les terres désolées, et les vautours se reproduisent allègrement.
Ce qu'il y a de déplaisant avec les vautours, c'est leur odeur de charogne, et leurs cris perçants, lorsqu'ils agonisent. Ce qu'il y a de bien, en contrepartie, c'est qu'ils semblent être une ressource inépuisable de plumes légères et de petits œufs.
Je revends les premières à quelques mages et prêtres de ma connaissance, moyennant un profit très confortable. Je conserve les seconds pour mon péché mignon, le soir venu, au feu de camp.
J'adore les œufs aux herbes.
J'adore les œufs tout court, en fait.

J'essaie d'être discrète, lorsque je traverse les ruines du hameau dévasté de Ruisselune. Sur une vieille borne de pierre, un crâne planté au bout d'un coutelas avertit les visiteurs des dangers qui les guettent. Je ne m'arrête devant qu'une seconde, le temps de m'interroger sur ce que le panneau indicateur peut bien signifier...

https://drive.google.com/open?id=19CykikLAw3jYJlboIuLluP-NMjWhavnK

Ma destination est toute proche, de l'autre côté de l'hôtel de ville décrépi.
Le cimetière de Ruisselune est un endroit que j'affectionne, pour mes chasses aux volatiles. Les déchireurs qui s'y trouvent manquent de vivacité. Trop habitués à de la viande qui ne se défend pas, il est assez simple de les tailler en pièces. Lorsque vous en abattez un, les autres ne fuient pas, et se laissent gentiment trucider chacun leur tour. Stupides bestioles. Je ne conçois qu'une seule explication à la persistance de cette espèce totalement dégénérée : la suffisance de charniers garnit pour eux un garde-manger, qui se remplit plus vite qu'ils ne parviennent à le vider.

https://drive.google.com/open?id=1WIsH3SRp2eMRP0VStteNGgLywalhwgku

J'ai entendu diverses rumeurs étranges sur ce cimetière. Certains racontent qu'on y a vu apparaître des êtres défunts, pimpants et vaillants comme au premier jour.
Dans une taverne de Hurlevent, un soiffard affirmait qu'il avait été victime d'un déboussolant voyage instantané, depuis Silithus, jusqu'à ce cimetière... Un de ses compagnons de beuverie a rétorqué qu'on aurait même vu des orcs y apparaître au soleil couchant... Un tunnel secret sous la Grande mer, provenant d'Orgrimmar, et débouchant sous une dalle funéraire ? Et puis quoi encore ?
La nuit tombe. L'obscurité accroît les sentiments de peur. Si je me laisse impressionner par ces récits absurdes, le moindre courant d'air me fera sursauter et repérer par les créatures hostiles du voisinage.

J'approche de la grille. Les herses rouillées s'inclinent jusqu'à chuter. L'endroit n'est plus entretenu depuis belle lurette. Les pierres tombales, juste derrière, n'ont pas meilleure mine. Assaillies par le lichen et la broussaille, il ne faudra pas dix ans pour que l'endroit soit totalement recouvert de ronces. Destin inexorable des cimetières livrés à l'oubli.

Mais pour le moment, ce qui m'inquiète, c'est l'absence de bruit. Pas un battement d'aile. Pas un claquement de bec.
Je décèle des mouvements lents. Une odeur plus fétide que d'habitude me fouette les narines.
Derrière une stèle, je fais brusquement face à une goule pourrie !

https://drive.google.com/open?id=1uZbnNXKNXisRb6gkVFLodu5xsYcTkq3w

Ces saloperies de morts-vivants ont envahi l'endroit. À la faveur de la nuit, ces créatures se sont imposées.
Et mon souper ? Et mon stock de plumes qui s'envole ?
J'en massacre quelques-uns, pour me venger. Cela n'épongera ni mes pertes, ni ma déception. J'espère qu'à la faveur du jour, les charognards habituels reviendront prendre possession des lieux. Je n'aurais pas dû traîner ici en pleine nuit...
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Ahhhh, Buchette :)
Je vois que tu as suivi mon conseil après ton «Palun-drome» et que tu es sortie faire des photos avec ton Houawaye ... euh .... Huaoué? ... Huawei ?
/H.S
sans dec' , ils peuvent pas trouver des noms plus alakon pour leurs marques? :D
Entre eux et Sosh, on est habillés pour l'hiver ... «Jé un HuéHué et chuis cé Chauch'

/H.S Off

Sinon ... ENCORE, ENCORE \o/
Cours Marie-Jo euh, Buchette, fais nous (re)découvrir le monde ;)
Ben quoi, il était pas drôle, mon palun-drome ?

J'en avais une autre, au sujet d'Eranikus, pour un des récits précédents :
"Vol-vert, un dragon s'éteint, un trinket s'éveille."
Mais j'étais déjà trop court en nombre de signes, pour l'ajouter sous forme enrobée dans le texte d'origine.

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Sinon, ben figures-toi que les captures d'écran de cette toute dernière histoire font partie des rares que je n'ai pas eu besoin de reprendre récemment sur SP. J'avais quelques images correctes de 2008 (courant BC), quand j'ai changé de configuration. Avant cette époque, j'étais limité à du 1024x768 et des graphismes tirés au minimum.
12/09/2018 17:44Publié par Buchette
Ben quoi, il était pas drôle, mon palun-drome ?

Sisi, et j'avoue que comme Færrum, j'ai également souri :)
Mais faut bien taquiner les gnomettes, elles sont trop mimi quand elles s'agitent avec leur petites pattes :p
12/09/2018 17:44Publié par Buchette
Sinon, ben figures-toi que les captures d'écran de cette toute dernière histoire font partie des rares que je n'ai pas eu besoin de reprendre récemment sur SP

Comment ça ?!?!? Tu fais comme Blizzard, tu recycles?
Sacrilège :)

En tout cas continue , j'aime beaucoup ces petites histoires, et chapeau pour le boulot, car j'ai beau écrire souvent des tartines à l'arrache, je sais qu'écrire un texte cohérent et imagé, c'est très long.

Enfin, je devrais dire continuez d'ailleurs au pluriel, j'ai bien aimé les textes de la pastèque pas fraiche aussi (Ouais, ok WaterLemon > WaterMelon, pastèque, UD pas fraiche ... Badum Tshhhhh :p)

P.S: La goule de droite sur le dernier screen, elle a un vieil air de ressemblance avec un voisin ... disturbing :p
Ça vient d’où « Clamesac » ?