Bon encore une fois, mes excuses si ça te parait dirigé contre toi, mais ce n’est pas le cas. J’aimerais juste que tu tiltes sur le « quoi » et le « pourquoi » je bloque. Et admettre que peut-être, j’ai un peu raison.
Jugement de valeur, condescendance : sous-entendu ; celui-ci ne mérite pas de s’exprimer. Pareil sur ta réponse à Monos concernant sa prétendue naïveté. Essaye de comprendre que ces propos peuvent être violents en soi.
Sous-entendu : je souhaite savoir si mon action a permis de châtier un coupable, pour que mon ego s’en trouve valorisé.
Ce à quoi Jtaimepas a très justement répondu :
Parce que je pense qu’il ne voit pas à quel mécanisme cela fait référence, il n’est pas dans cette démarche.
Mécanisme utilisé : "je balaye d’un revers de main la moindre critique sans même la considérer, je suis du bon côté de la morale, c’est l’autre qui est forcément dans l’erreur. Pareil sur des précédentes réponses ou un simple « non » faisait office de contre-argumentation.
Ou « c’est une cabale, on m’en veut personnellement, il est donc du mauvais côté. Je suis harcelé(e), persécuté(e) ce qui renforce mes convictions ».
Encore une référence à la morale : selon tes propres valeurs, je devrais être puni, châtié et prendre une bonne leçon. Jusqu’à me prêter un « sentiment d’impunité », par définition présent chez les coupables.
J’ai même souri quand tu as répondu hier à Lad que « L’Enfer était pavé de bonnes intentions » : c’est dans la droite lignée de ce que j’essaye d’expliquer : référence religieuse, du Bien, du Mal. Dans ce cadre, c’était la « pire » réponse possible.
Pour moi, il n’y a rien de pire que de s’ériger en parangon de la morale. Pour soi, cela n’a pas beaucoup de conséquences mais en dehors de ta propre sphère, cela conditionne et limite complètement ton rapport au monde, avec le risque d’être dans le jugement permanent.
Je ne sais pas si tu as lu Foucault (Michel, pas Jean-Pierre) mais ce serait salutaire pour tous, et particulièrement pour des étudiants en psycho. Il voyait dans l’éducation morale l’origine de la société concentrationnaire française (avec ses trois axes : l’école, l’hôpital, la prison). Personnellement je suis révolté de voir par exemple, les conditions de détention en France. Pourtant, la plupart des gens te diront laconiquement : « bah ils n’avaient qu’à pas y aller, c’est de leur faute etc ». Pour des millions de raisons rationnelles, je n’adhère pas à ce discours, mais on voit bien que la société là, se fait juge, et un peu bourreau. Ça entrave grandement le vivre-ensemble.
Ce phénomène de jugement/condamnation a été exacerbé par deux éléments principaux :
- Le puritanisme américain : qui a trouvé un écho particulier en France, du fait d’une proximité idéologique avec la religion catholique (avec une résonance particulière dans les milieux « petits-bourgeois »).
- L’avènement du libéralisme et des réseaux sociaux : qui ont exacerbé la revendication du « moi » (nourri au « ça », avec les conflits identitaires que cela occasionne) : les individualités se sont mises à se revendiquer, au détriment de la multitude.
(Je pense que tu captes, mais au besoin je peux développer).
Bref, ce que je mets en avant, même maladroitement, c’est un « logiciel » qui actuellement, je le pense, fait beaucoup de mal à nos sociétés. Tu n’es pas à 100% responsable de ça, mais il est important de prendre conscience de ce qui nous fait, et du poids des externalités sur notre personne, et surtout, de la responsabilité que nous avons envers les autres. Donc toutes mes plus plates excuses (sincères) si tu as ressenti un bashing de ma part, j’aurais dû te pondre un gros pavé pour t’expliquer le pourquoi dès le départ.
Et donc non :
Ce n’est ni ce que je dis, ni encore moins ce que je pense. Par contre, oui ; harcèlement est un terme fort.