Ha! mais bien sûr qu’on peut tricher et donner l’impression du plan séquence. Mais je ne crois pas que ça soit le cas de Dunkerque. Je veux dire Dunkerque c’est pas birdman ou la corde.
Mais peut-être que je t’ai mal compris et que tu parles juste de celui du début du film qui serait un plan séquence artificiel…
Les 120 jours de sodom, pour le film qui met mal dans tous les sens du terme.
Alors il me semble, mais je peux me tromper, qu’il est interdit de dire du mal de Christopher Nolan ou de critiquer l’un de ses films. Encore moins Interstellar. C’est inscrit en tout petit sur la convention de Genève.
Manquerait plus que t’aies le sourire aux lèvres, la main pas trop loin de ton paquet de mouchoirs…
Plus sérieusement, je n’ai pas compris l’intérêt de ce film, ni le buzz qu’il y a eu autour. Et je ne l’ai pas regardé, donc le point de vue qui va suivre est sujet à caution.
Irréversible repose en grande partie sur deux scènes : celle que tu décris, et celle du défonçage de tête par un extincteur. Souvent, derrière l’aspect transgressif des films de ce genre (et les français sont spécialistes), sont en réalité les névroses (et fantasmes) de la bourgeoisie qui s’expriment.
Je m’explique : je crois que j’avais déjà plus ou moins abordé ça, mais lorsque vous regardez les films primés au Festival de Cannes par exemple, ce sont la plupart du temps des films où le sexe est intellectualisé, non assumé et met souvent en scène des « jeunes corps » et du « plaisir coupable » (je pense là de suite, à La Vie d’Adèle par exemple, ou Bai$e-Moi). Et ça, les médias bobo en raffolent. Ça encense, c’est dithyrambique, ça fait des critiques pseudo intellectuelles, ça hurle au génie transgressif… Tout cela pour masquer en réalité des passions dégueulasses, des attirances disons… asymétriques en termes d’âge (pour être cool), un besoin de chosifier le corps, de le consommer, voire de le détruire. Le tout enrobé avec une histoire d’amour vaguement travaillée, un fond douteux de psychologie (lié à l’adolescence ou à sa sexualité par exemple), tout cela n’est que prétexte pour exprimer un truc nauséabond qui habite l’auteur. Et une histoire un peu chiadée autour de l’interdit, et ben ça dédouane, parce qu’on se dit « oui… mais ça se comprend… ». Et vous pardonnez le voyeurisme, dont parfois vous faites vous-même preuve.
Si Polanski a tant été encensé, avant d’être déchu, il y a une raison. Si nombre de pontes actuels du cinéma sont inquiétés par des scandales, ce n’est pas pour rien non plus…
Bref, je fais très attention à ça ; lorsque sortent les nouveaux films encensés par la critique, mais que ces mêmes films sont décriés par le public. C’est très souvent pour les raisons sous-jacentes que j’ai énoncées au-dessus. A mon sens, Irréversible fait partie de ces mêmes films, qui ne valent pas que l’on s’y arrête.
Noé est quand-même un sacré virtuose de la mise en scène. Mais c’est vrai qu’il ne raconte pas grand chose… C’est dommage.
[Edit] Après on est sur un revenge movie standard, très léché, plus proche du cinéma de genre que du cinéma d’auteur.
C’est parceque le film a été présenté à cannes et que des gens qui ne regardent habituellement pas ce genre de films ont vu que ça à fait tout un patacaisse.
Mais perso j’ai bien aimé irréversible, même si ce n’est pas facile à regarder.
C’est justement ce qui me semble paradoxal dans le cas particulier d’Interstellar.
La SF, elle, consiste à décrire un contexte futuriste où la science et la technologie ont évolué selon l’imaginaire de l’auteur.
On peut prendre la science moderne à contre-courant, aucun problème.
Seulement dans le cas d’Interstellar, Nolan pose d’abord un contexte précis, puis cherche à extrapoler à partir de celui-ci, mais sans en respecter les limites inhérentes.
Le récit en lui même tient debout (la façon de développer les problématiques liées à l’environnement, au climat, aux ressources, à l’exploration spatiale… tout ça OK).
Seulement il y a bien une dissonance entre le contexte scientifique qui se veut plausible au regard de la science moderne (c’est l’intention de Nolan), et la surcouche fantastique qui présente des incohérences vis-à-vis du contexte qu’il a choisi.
je trouve cela dommage.
C’est en tout cas un film très bien réalisé, avec des visuels époustouflants, et … et… non non pas le fouet
D’habitude tu dis des choses plutôt intéressantes, avec lesquelles je suis souvent d’accord, parfois même j’applaudis, mais là, ça ne va pas du tout, ça me travaille, faut que ça sorte.
Commençons par:
J’espère qu’on est d’accord. Ensuite,
Pas d’accord, le film repose sur la maestria de la mise en scène.
Je pensais que la France était plutôt spécialiste des comédies débiles, mais si tu veux.
Je me souviens qu’on parlait surtout des gens qui sortaient de la salle, s’ils n’y vomissaient pas et que le film s’est fait fustiger.
Si tu veux aussi, mais tu m’as habitué à beaucoup mieux.
Le cinéma a pignon sur rue et est connu pour être un milieu très particulier. C’est la vitrine idéale pour dénoncer ces comportements. Les abus de pouvoir, le harcèlement sexuel… C’est partout, mais on n’en parle pas dans closer.
Et bien c’est bien dommage, je te pensais de ceux qui préfère se faire un avis par eux mêmes.
A moi.
Bon, j’ai dit que j’avais bien aimé Irréversible. C’est faux, on n’aime pas un film comme irréversible.
Comme je l’ai dit on est sur un film de genre dans la ligné de films comme: I spit on your grave, délivrance, les chiens de paille… On peut aussi le classer dans les torture pornn comme saw, hostel, human centipede.
Voir irréversible c’est un expérience viscérale, on se prends une claque monumentale, on n’en ressort pas indemne, on est marqué à vie.
La mise en scène est irréprochable, avec des idées hallucinantes. On retrouve déjà du Noé dans pleins de films (la scène finale de once upon a time Hollywood par exemple même si ce n’est qu’un clin d’œil). J’ai déjà senti la présence de Noé dans d’autres films mais j’me rappelle plus lesquelles.
Là où tu vois de la perversion démagogique bobo-bourgeoise, je vois plutôt un exorcisme. L’auteur exorcise ses peurs, ses angoisses, ses pulsions aussi peut-être, j’ai jamais dit que Noé avait l’air très sain dans sa tête. Et au spectateur d’être confronté à ses pires cauchemars.
C’est un film qui se suffit à lui même, tu prends ta baffe et tu rentres chez toi. Pas besoin d’explications. Et j’aime aussi ça dans une œuvre, surtout en peinture, j’aime les tableaux qui transmettent l’émotion instantanément. Plutôt qu’une note explicative aussi grande que le tableau pour faire comprendre l’intention de l’artiste pour son monochrome.
il existe aussi une version (que je n’ai pas vu) du film monté « à l’endroit ». Noé avait dit qu’il avait raconté le film à l’envers parce qu’à l’endroit c’était trop traumatisant, mais il en a quand même fait une version chronologique. Qui doit être sur un blueray j’imagine.
Bref, ce film est indéniablement un bon film, c’est du cinéma qui a des cojones et qui va jusqu’au bout, sans concessions. Et ça, j’aime.
[Edit] la vie d’Adèle, pour moi ça a été un supplice, après la première j’ai passé les scènes de fesse en accéléré, le film a duré 30 minutes…
[Reédit] Respect à Lad qui a réussi à sortir de la torpeur tétanique qu’engendre irréversible pour s’extraire de son fauteuil et atteindre la télécommande pour couper le film. Moi je l’ai vu au ciné, j’étais recroquevillé dans mon siège.
J’ai déjà eu vraiment peur devant des films comme Freddy Kruger les griffes de la nuit, The ring (version asiatique) mais jamais un film comme Irréversible ne m’a placé dans une position de mal être totale à ce point.
Je m’explique alors âme sensible s’abstenir de lire :
Toute la première partie du film ou les deux protagonistes cherchent le coupable dans ce milieu underground est un milieu que j’ai (trop) fréquenté avant de devenir Infirmier. Ce n’est pas ce que vous pensez et ça je n’en parlerais qu’IRL .
De plus, pour ceux qui ont vu la scène du viol à un moment donné une tiers personne apparait au fond du tunnel, assiste et s’en va. C’est ça qui a été de trop pour moi.
Je suis un contemplatif mais pas un passif et mon sang qui était bien chaud a fait trop de tour pour que je reste sur mon canapé. J’aurais dû aller jusqu’au bout parce qu’on m’a raconté la fin. Mais il est impossible que je retente l’expérience
Génial Belle réponse construite qui fait plaisir !
Attention, tes pointillés ne sont pas bien placés et sous-entendent que je suspecterais le spectateur d’avoir les mêmes passions. Ce qui est faux. Mais cela sous-tend une sorte de voyeurisme, que j’estime malsain (pas de délit de « mal-pensance », mais plutôt un révélateur d’époque).
Pour quelles raisons aller regarder un truc pour souffrir, si ce n’est pour satisfaire une curiosité morbide, un voyeurisme latent ? (Question neutre, pas de jugement).
Tu as totalement raison. Plus qu’une vitrine, c’est caractéristique des milieux fermés sur eux-mêmes. Mais c’est aussi un problème en soi : l’entre-soi, le silence feutré des salons privés, les négociations de rideaux. Milieux qui, contrairement aux milieux populaires, bénéficient d’un voile de pudeur plus épais, malgré des pratique toutes aussi dégueux (cf Matzneff).
Un ami a essayé de me le montrer (il en parlait avec son frère), j’en ai eu écho avant, et lu des critiques, vu la scène de l’extincteur qu’il a trouvée géniale, et perso, je n’ai trouvé là, qu’un film « dénégateur de vie ».
Je n’ai pas cette curiosité malsaine (je n’arrive pas à adhérer par exemple, au fait que les gens ralentissent sur la route, pour regarder un accident, essayant d’apercevoir un bras, une jambe… Je n’ai pas cette curiosité là).
Anecdote : j’ai récemment perdu un ami (que je côtoyais depuis l’enfance), et j’en parle donc un un poto. Sa première question ne fut pas : "comment tu l’a connu ? ou « qui était-il ? », mais « comment il est mort ? ». Il voulait les détails techniques, qui n’apportent absolument rien, à part de satisfaire cette curiosité morbide, cette soif de sensationnalisme (ce même sensationnalisme moteur qui fait tourner toutes ces émissions à la noix sur les crimes, la sécurité etc, présentes à longueur de temps sur la TNT…).
Je me fous de la mort des symboles (par exemple, on parie sur la mort des stars avec des amis), mais j’ai un respect profond pour la vie, aussi je ne plaisante pas avec ces décès hasardeux liés au coronavirus par exemple. Du coup, je rejette viscéralement ce genre de film, qui n’a pas d’autre ambition que de montrer l’anéantissement de la vie, sous couvert de l’art. Ce qui n’a rien à voir (parce que je te vois venir) avec un film de guerre qui déplore cette destruction (une scène de guerre me fait chialer perso), ou un film à la Expendables qui est ridicule et caricatural. Je sais pas si tu saisis mieux mon propos.
PS : Le film Lost Revolver est brillant, je vous le conseille à tous. Et Man on Fire (deux films dans mon top 20).
oui pardon, c’est vrai que les pointillés sont mal placés. Aucun sous entendu là dessous, j’ai juste voulu en enlever pour prendre moins de place, désolé.
Je comprends parfaitement que l’on n’ait pas envie de voir ce genre de films.
La plupart des cultures ont des contes et légendes horrifiques, l’humain a toujours aimé se faire peur. C’est une manière de se confronter à ses peurs et de les canaliser.
De nos jours les cinéastes ont accès à des techniques qui rendent l’exercice très « persuasif » disons.
Disons que dans mon cas, je m’envoie du film depuis tellement longtemps que je dissocie complètement le cinéma de la réalité. Quand je regarde un match de rugby, si d’aventure un joueur se tord le genou je me tords dans mon canap’. Alors que dans un film, il y a quelque chose qui me rappelle toujours que ce n’est que du cinéma. Si je ne suis pas trop dans le film j’ai tendance a chercher le trucage.
J’aime à dire que la réalité dépasse toujours la fiction.
En fait on peut regarder un film pour différentes raisons mais aussi avec un certain état d’esprit comme regarder un film comique quand tu es triste ou l’inverse. J’aime bien faire ça pour me faire un choc thermique
Si pour toi Man on Fire (celui avec Denzel ?) est dure (je n’ai pas vu Lost Revolver) alors effectivement Irréversible va être " terrible ".
@ Whiplash
Tout ce qui est visuelle est étrangement plus dur en photo qu’en réel. On prend souvent en photo des traumatismes qu’on montre ensuite au chirurgien pour ne pas avoir à déballer le " pansement " qu’on vient de faire. Un point très bon pour les téléphones portables.
En revanche, tout ce qui est émotion larme et peur, rien ne vaut la vraie vie. Le rire et le reste, la Télé retranscrit plutôt ça bien.
La nature humaine a besoin de voyeurisme (surtout ?) malsaine. Lors d’un accident ou tout le monde ralenti pour regarder en pensant :
" Les pauvres " en première intention et tout de suite après " vaut mieux eux que moi " est normal. Ce qui est malsain c’est quand on ne fait que ça, chercher du " morbide ".
Bonjour bonjour,
Vous citer du lourd et ça fait bien plaisir !
Je me trompe peut être mais personne n’a parlé de ghost in the shell, l’anime de 1995, il avait changé ma vision des choses à l’époque. Il y’a en tout quatre films et trois série d’anime et je pense que ça vaut vraiment le coup d’œil.
Au sujet de Christopher Nolan ne ratez pas Memento ! Il est un peu passer sous les radars à l’époque (2000) mais vu ce qu’est devenu Nolan il serait intéressant de le revoir (note pour moi même)
Irreversible ? Je l’ai vu au cinéma au petit matin d’une nuit blanche, et je n’ai jamais pu revoir ce film de ma vie. A ce propos le réalisateur sort une version « inversion integrale » et juste de voir la vidéo ça me fout la nausée ! https://www.youtube.com/watch?v=65eZYPv4UQo
Je vous met le lien du premier chronic fiction sur battle royal, si vous aimer le cinéma, vous aller aimer cette chaine youtube :
C’est ça, avec Denzel. Film qui a super bien vieilli (lui). Et non je l’ai pas trouvé « dur » du tout. hyper bien réalisé, avec un sens de l’esthétique plutôt poussé (Tony Scott).
Un autre film qui lui m’a bouleversé, et c’est pourtant un film un peu « girly » (ouuuuh !! machiiiiiste !! Au bûcheeeer !!) c’est If I Stay, avec Chloé Moretz. Faut que vous essayiez de le voir. Il paye pas de mine, ça fait teen movie un peu, mais le fond m’a vraiment touché.
Edit : ah ouiii Ghost in the Shell ! L’anime était dantesque. Le film moins, mais on peut saluer la « fidélité graphique » de Besson.
Je considère vraiment le cinéma comme un art, un divertissement aussi mais surtout un art.
Après avoir vu un film, après l’avoir un peu digéré, au delà de me demandé s’il m’a plus ou non, je me pose les questions de savoir si la mise en scène était intéressante, s’il m’a apporté quelque chose, s’il m’a enlevé quelques chose, s’il m’a procuré des émotions, les acteurs, le scenario (je m’arrête peu sur le scenario), et toujours remettre le film dans le contexte de l’époque aussi, très important… bref tout un tas de chose pour savoir si le film mérite qu’on s’y intéresse.
Par exemple, nous parlions de Dunkerque, à force d’en parler je me dis qu’il y a peut-être quelque chose qui m’a échappé, qu’il faut que je le revois.
Tu parlais de red sparrow, on est de toute évidence dans du pur divertissement sans grand intérêt. le film n’apporte rien, c’est sympa mais c’est tout, un énième Nikita, Salt…. Nikita qui lui avait un intérêt… puisqu’il était le premier. Et que besson avait vraiment une « patte » qui encore maintenant continue d’être copiée.
Bourne aussi a renouvelé la mise en scène de l’action.
Et irréversible a un grand intérêt de par sa mise en scènes très novatrice. En terme de cinéma tout y est.
Très, trèèèèès bien le remake live de ghost in the shell excellent Encore un film qui n’apporte absolument rien, mais quel film.
En revanche c’est pas Besson.
L’original est un incontournable, j’imagine, les amateurs de mangas auront un avis plus pertinent que moi là dessus.