Hello, attention pavé, en trois points.
Point 1:
Je viens de commencer « away ». La bande annonce se lance toute seule, je me dis « woaw, une série SF avec des qualités cinématographiques! ». Je lance.
Les deux premiers épisodes, très bien, mise en place de tout ce beau monde en partance pour Mars. C’est léché, c’est propre, vraiment bien fait, pas cheap pour un sou, je me dis que c’est bien parti.
Et puis je déchante. Forcement on a un noir, un typé, un asiatique, un blanc blanc, un blanc moins blanc, une femme chef, une gay/bi, un juif, un orthodoxe, un catho, un handicapé et un triso… Il nous ont mis la totale. Dans l’absolu osef, mais c’est tellement récurant maintenant d’avoir toujours les mêmes personnages avec les mêmes problèmes existentiels, pour faire plaisir à toutes les communautés que ça en devient juste insupportable.
Ensuite, au lieu nous faire partager ce que pourrait être l’expérience de cette équipage destiné à être le premier à poser le pied sur Mars, on nous propose juste de faire l’introspection de chaque protagoniste, à base de flash back sans intérêt, et de back and forth entre la terre et la fusée, pour mieux comprendre leurs petits problèmes personnel. Oui parce que les Ricains dans leurs films et séries adorent développer les problèmes de la dure vie de leurs personnages même quand ça n’est pas le sujet. Ca s’étale, ça dégouline, c’est insupportable, on s’en tape complètement. 'Tin, mais les gars partent pour Mars, qu’est ce qu’on s’en tape que machine ait trompé machin avec une nana y’a trois ans!!?
Et bien évidemment, arrive le premier vrai problème, qui n’en est pas un, puisque c’est juste une épreuve que leur impose dieu pour vérifier qu’ils s’ont bien les élus pour mener cette odyssée à bien.
C’est donc à ce moment que je coupe définitivement cette bouse.
Je trouve cette obsession à tout ramener à sa petite personne, même dans les œuvres de fiction très symptomatique de notre société. Ce qui m’amène au point 2.
Point 2:
Christopher Nolan, Interstellar (on en a déjà parlé mais c’est un bon exemple). Film très sympathique mais qui s’inscrit complètement dans ce schéma de tout ramener à l’individu. On a trois heures de film, où le gars va traverser l’univers pour finalement revenir se cacher derrière la bibliothèque pour faire du morse avec sa fille éplorée et sauver l’humanité, rien que ça.
Qu’est-ce qu’il reste à la fin du film à part un vague message écolo et patriotique et la transcendance de l’amour d’un père pour sa fille? bein pas grand chose.
En reste un bon film de SF sans plus.
A contrario, Kubrick dans 2001, place l’humain comme un grain de poussière insignifiant dans un tout universel. Il y présente une vision très bouddhiste de l’universalité par la vacuité. Il nous met face à notre insignifiance et nous demande de l’accepter. Le personnage principal mettra toute sa vie pour renoncer et atteindre cette vacuité.
Il y développe aussi, déjà en 1968, une réflexion sur l’intelligence artificielle avec HAL, ou, comment faire bugger la plus sophistiqué des IA en lui donnant des ordres contradictoires.
Un film éminemment métaphysique et philosophique que l’on peu interpréter de mille et une façons. Rien à voir avec les bouillabaisses pseudo fute-futes qu’on nous sert depuis des années.
Point 3:
J’invite ardemment les aspirants cinéphiles à dévorer TOUS les Kubrick, un des cinéastes les plus novateurs et imités mais jamais égalé. En particulier:
L’ultime razzia: un film noir très novateur, dont Tarantino s’est directement inspiré pour le montage de Jackie Brown.
Les sentiers de la gloire: film de 1957 censuré un France jusqu’en 1975. Un des films les plus antimilitaristes qui soit. Les travellings en plan séquence dans les tranchées pompés par Mendes pour 1917.
Spartacus: le péplum auquel Ridley Scott s’est frotté avec son Gladiator full HD sans pour autant parvenir à retrouver le souffle épique de Spartacus.
2001: qui est juste le film qui représente le mieux le vide sidéral et ce que l’on peut attendre de mieux d’un film de SF métaphysique.
Orange mécanique: un film polémique sur la violence, la société, pourquoi? comment? Encore un film précurseur.
Barry Lyndon: film d’époque, chef d’œuvre absolu, filmé en lumière naturelle avec de objectifs de la Nasa.
Shining qu’on ne présente plus j’espère.
Full metal jacket: le film qui démontre le plus le ridicule de la guerre.
J’arrête là, la bise .