On pourrait la faire en mode « Reportage TV » !
Jean-Brousse a horreur de la viande de cheval. Il a bien essayé de goûter, mais non, décidément, il déteste ça !
Près de là où vit Jean-Brousse, il y a une petite boucherie chevaline, la boucherie K.Nasson, qui s’est fait sa clientèle. Chaque jour, les clients désireux de manger qui un bon steak, qui un émincé, qui une entrecôte. C’est l’occasion pour les clients de tailler une bavette, et de se partager les derniers potins du bourg.
Mais c’est sans compter sur Jean-Brousse, qui, non satisfait de ne pas aimer le cheval, ne peut s’empêcher de le faire savoir à qui le veut !
Comment, vous demanderez-vous ? Eh bien, régulièrement, Jean-Brousse se rend à la boucherie Nasson, de préférence aux heures de grande affluence, avec un mégaphone. Il entre dans le bâtiment, puis se met à insulter le personnel de la boucherie, ainsi que les clients et même les quartiers de viande dans les plus mauvais jours.
Puis il sort et disparaît durant plusieurs jours. Mais régulièrement, il revient et réitère son drôle de manège. Pourquoi ? Notre reporter s’est rendu sur les lieux un jour où il est venu, et a pu recueillir son témoignage :
Jean-Brousse : « Pourquoi je fais ça ? Ben parce que la viande de cheval, c’est pas bon. Et puis on est dans un pays libre, alors si je veux exprimer mon mécontentement, ben je le fais ! »
Reporter : « J’entends bien, Monsieur, mais le fait que vous n’aimiez pas la viande de cheval justifie-t-il… »
J-B : « Oh wesh mais toi tu vas arrêter de m’prendre la tête avec tes questions, hein ! J’aime pas l’cheval, c’est difficile à comprendre, ça ? Le boeuf, l’agneau, c’est mille fois mieux, OK ? Alors je vais leur dire, moi, à tous ces crétins ! Jusqu’à ce qu’ils comprennent et qu’ils arrêtent d’aimer le cheval ! »
Notre reporter n’a malheureusement pas pu en tirer quoi que ce soit de plus.
Du côté du personnel de la boucherie, on le prend de manière philosophe, comme en témoigne M. Nasson, le patron de l’établissement :
« C’est devenu une attraction. Au début, vous imaginez bien, on a pensé à porter plainte. M’enfin, il a encore fait de mal à personne, il hennit plus fort qu’il ne mord. Alors au fil du temps, c’est devenu une attraction. Quand on le voit arriver avec son mégaphone et son air bougon, on le regarde faire et on en rit. Avec le bouche à oreille, ça m’a même attiré quelques clients curieux, c’est vous dire ! Ce que ça lui rapporte ? On n’a jamais vraiment su. Il pourrait tout aussi bien ne jamais mettre les pieds ici, mais non, il vient perdre son temps régulièrement, libre à lui. »
C’est donc sur ces quelques paroles, avec au final plus de questions que de réponses, que nous mettons fin à notre reportage… tout en se disant que des Jean-Brousse, on en a certainement déjà rencontré tout un paquet !