[Bienvenue à l’événement des fêtes du Voile d’Hiver de cette année. Aujourd’hui, je reprend un grand classique du cinéma Français, modifié à ma sauce. Des personnalités du forum ont été incorporées à l’histoire sans leur avis. Toutes réclamations à faire sont à l’adresse Vaudoo#2419. On rembourse pas.]
Chapitre 1 Le Grand Père Hiver fait les poubelles.
Tout commença par une soirée quelques jours à la veille du Voile d’Hiver. Azeroth toute entière est d’humeur à la fête, les décorations illuminent les sommets des cathédrales de Hurlevent, les totems de l’hiver sont dressés partout en Mulgore, et les grunts d’Orgrimar à contrecoeur et sur ordre de la hiérarchie avaient dû s’équiper de ridicules bonnets rouges qui nuisait à leur air naturellement patibulaire.
Il n’y avait qu’un seul endroit dans tout Azeroth Alliance et Horde confondues qu’on ne fêtait pas le Voile d’Hiver.
Au Mausolée Cœur-Froid à Cabestan, ou un certain Démoniste râlait tout en travaillant d’arrache-pied alors que tout le monde était en vacances pour quelques jours.
Fradth Thadeus Cœur-Froid, un travailleur acharné cumulant les compétences diverses.
Puissant démoniste, ingénieur d’engins de guerre Réprouvés, enchanteur, archéologue, érudit, alchimiste et accessoirement un criminel de guerre ayant eu fort à faire avec la justice et doté d’un caractère horrible que n’égalait que son cœur glacé et insensible couvert de toiles d’araignées (au sens propre).
Les flocons de neige tombaient par la fenêtre du mausolée, donnant sur la baie et perché sur les falaises de Cabestan. L’horrible personnage était penché au-dessus d’un mortier Gobelin, avec l’aide d’un ingénieur Gobelin qui n’en menait pas large, et pâle de terreur était occupé à assembler le fuselage de l’engin de destruction tout en pensant intérieurement à renoncer à sa prime du Voile d’Hiver si ça pouvait l’éloigner de ce tyrannique Patron.
-Je comprend pourquoi Frost se débrouille toujours pour se faire toujours arrêter et mettre en prison avec un patron pareil. Pensa l’ingénieur Gobelin dans le secret de sa cervelle polluée au mazout, ce qui lui valait heureusement de ne pas finir sur la table du mort-vivant un jour de disette.
Fradth ausculta d’un œil critique la carte mère de l’engin, cherchant la moindre trace de contrefaçon fait avec des matériaux de qualité inférieure à ce qu’il avait payé, une arnaque Gobeline classique, mais n’en trouva heureusement pas. Il referma la trappe du fuselage et la souda d’un jet de flammes incendiaires à l’aide de son doigt.
-Parfait, emmène le dans la réserve avec les autres Flibidi.
-J’m’appelle pas Flibidi…Grincha le Gobelin en prenant le lourd mortier et peinant pour aller le mettre à la réserve avec les autres qu’ils avaient fabriqués à deux. Fin-prêts pour la livraison.
Puis il remonta à l’étage ou le Démoniste penché sur son établi ratifiait un bon de livraison. Le Gobelin se dirigea discrètement vers la porte du Mausolée, ne pensant pas une seconde à réclamer sa paye.
La voix grincheuse du Démoniste retentit.
-Ou vas-tu donc Flibidi ?
-Euh…rejoindre ma famille fêter le Voile d’hiver…Murmura t’il aussi bas que possible, de la sueur dégoulinant de sa tête pleine de verrues vertes.
Les yeux jaune pâle du Réprouvé s’étrécirent de fureur. Sa silhouette s’embrasa de flammes rouges et noires. Il se retourna d’un bloc et surplomba le Gobelin de toute sa hauteur.
-MAIS QU’EST-CE QU’ILS ONT TOUS AVEC CE VOILE D’HIVER !!! RETOURNE AU TRAVAIL ESPECE DE LARVE OU TU NE VERRAS PAS LE PROCHAIN VOILE D’HIVER !!!
Hurla Fradth, la figure rouge de rage. Le Gobelin en poussant un couinement de souris effrayé redescendit au sous-sol monter d’autres armes de guerre pendant que Fradth se rasseyait à son bureau, toujours aussi furieux, ses épaules lâchant de la fumée par intermittence.
Le mort-vivant poussa un profond soupir triste.
-Maudite fête.
Mélancolique il s’arrêta un moment de travailler pour regarder par la fenêtre.
-Si encore Frosthelm était là, je me détendrais en le faisant rôtir, il est autrement plus résistant que ce Gobelin que les Marchandises Fumebois m’ont envoyé pour m’aider.
Loin de là, dans les rues de Port-Baille-Fond en Azshara, le port tout entier est illuminé de décoration du Voile d’Hiver bon marché, qualité Gobeline et de lampes à néons suffisamment mal réglés pour déclencher un incendie un soir sur deux. Les magasins ne désemplissaient pas, et devant certains, des Grand Pères Hiver factices donnaient des prospectus aux passants, faisant de la publicité pour les marchandises Fumebois. La quasi-totalité de ces Grand-Père-Hiver avaient de sales trognes, le visage coûturés de cicatrices témoins d’une vie de bataille, cernes et gros nez d’alcooliques, puanteur de clochards, tatouages de pirates. Même s’ils souriaient de toutes leurs dents cariées, ils n’arrivaient la plupart du temps qu’a faire peur aux passants.
L’un de ces Grand Père Hiver en particulier était un nain bien connu. Ventripotent, court sur pattes, possédant une barbe bleue et drue, il s’agissait de Frostan Duro Helmen, Nain Chevalier de la mort, honte d’Achérus, clochard, alcoolique, voleur, pirate, un peu terroriste sur les bords avec un casier judiciaire long comme le bras d’une vie de combines aussi illégales que débiles pour faire du fric. Son costume de Grand Père Hiver lui allait assez mal, la fausse chevelure blanche de nain vénérable était débraillée et son gros nez rouge d’alcoolique n’avait pas le charme de celui du vrai Grand Père Hiver. Sans honte ni remord, il donnait aux passants des prospectus publicitaires plus immondes les uns que les autres.
-Les Dynamiteuses, je vends le magazine des Dynamiteuses et des Elfes Chaudes. Tenez pour vous, achetez chez Coolrasta, leur Feuillerêve vous fera planer mec. Tenez les enfants, les Dynamiteuses pour vous et Grutorc la poupée Orque, véritable hache livrée en option.
Les parents dignes de ce nom prenaient aussitôt les prospectus publicitaires des mains de leurs enfants pour les déchirer. Un bras d’Orc musclé tomba sur l’épaule du nain.
-QUOi ! Non j’rembourse pas ! Déclara Frost à la volée en se retournant, furieux, pour voir Nathangamer l’Orc, accompagné de sa femme et d’une petite Orque en larmes une marque de gifle sur sa joue verte, tendant le doigt vers le nain. L’Orc furieux fit craquer ses poings.
-C’est toi le gros nain qui a giflé ma petite perle de Durotar ? Demanda l’Orc, en rogne.
Frosthelm pâlit et renchérit.
-Que…mais elle m’avait tiré la barbe, personne n’a le droit de tirer la barbe d’un nain ! C’est toi qui devrais t’excuser la verrue à pattes d’avoir une sale môme mal éducationnée !!!
La figure de l’Orc passa par plusieurs couleurs comiques, du vert au bleu avant de terminer par un rageur rouge carmin. Son poing s’abattit avec une puissance terrible sur le crâne de l’affreux nain.
-GRAAH !!!
Frosthelm tira stupidement la langue tandis que le coup le faisait s’enfoncer de vingt centimètres dans le sol. L’Orc satisfait prit sa petite fille dans les bras avant de s’éloigner. La petite Orque tira la langue entre ses crocs à l’horrible nain.
-C’est bon chérie, le méchant monsieur a eu sa correction. On devrait mettre les gens comme vous en prison ! Lâcha Nathangamer en s’éloignant avec sa petite famille. Frost qui reprenait ses esprits et une vilaine bosse sur sa tête d’abruti renchérit.
-J’en sors ! J’ai payé ma dette envers la société…enfin je me suis évadé, ça revient au même.
Et le nain reprit son travail immoral, distribuant les prospectus au contenu mature aux adultes comme aux enfants dans la rue. Quand soudain Frosthelm reconnut deux têtes qu’il connaissait bien en train de flâner entre les étals. Kyrenna et Cariss. Il se frotta ces deux grosses mains et tout en distribuant des prospectus se rapprocha d’elles en sifflotant, et ni vu ni connu, il subtilisa les bourses de la Paladine et de la Prêtresse d’un ciseau de voleur caché dans sa manche d’hermine rouge.
-Héhé…idiotes.
Mais Kyrenna s’aperçut de quelque chose et tâtonna les pièces d’armure de ses hanches. Elle pâlit.
-Ma bourse ! Ont m’a volée ma bourse !
Cariss inquiète fouilla également sa robe de Prêtresse.
-La mienne aussi !
Elles se retournèrent de concert juste à temps pour voir Frosthelm compter les gains en pleine rue, les deux bourses en main. Le sourire du nain disparut sur son visage.
-Ohoh…Et sans demander son reste, il prit la fuite, poursuivit par la Prêtresse et la Paladine, furieuses.
-RATTRAPPEZ CE SALE GROS NAIN !!! AU VOLEUR !!! AU VOLEUR !!!
Frosthelm le visage rougit par l’effort bougeait ses courtes pattes aussi vite que possible, pas très doué pour courir, il fallait tout de même lui accorder un vrai don pour la fuite. Il vola des saucisses qui traînaient sur un étal au passage.
-HÉ !!! Ce nain m’a volé des saucisses ! COGNEURS a moi !!! Hurla le boucher Orc en tablier blanc à qui Frost venait de voler des saucisses de Kodo.
Frosthelm réussit l’exploit de manger les saucisses en même temps qu’il prenait la fuite.
-Miom ! Glom ! Bafr…BROOOOOOT !!! Il ponctua son repas prit sur le pouce d’un rôt bien senti.
Quelques minutes plus tard, ces assaillants avaient perdu sa trace.
Le nain sous les flocons de neige retourna à son chez-lui quand il n’était pas en prison…la décharge municipale de Cabestan, ou une petite case en tôle rouillée au beau milieu du dépotoir et d’un vrai bric à brac mal fichu se dressait vaillamment.
-Fichus gars des Marchandises Fumebois…grm ! Ils me paient une misère pour que je me tue à la tâche ! Franchement ces gars sont des sal#@é de première.
Grincha t’il en cherchant les clés de chaque cadenas barrant la porte du taudis. Il s’escrima, mais aucune clé ne marcha.
-Bordel, mais qu’est ce qui se passe…mais c’est pas les mêmes cadenas, qui les a changés ? CHÉRIE !!! C’est ton Frostichou, ouvre-moi ! Les cadenas ont été changés, mes clés ne sont plus bonnes ! S’écria t’il.
C’est alors qu’une fenêtre sur le côté de la minuscule case s’ouvrit, et qu’une Gobeline emmitouflée vaille que vaille dans de multiples manteaux la protégeant mal du froid et portant un cache-nez sortit la tête pour crier.
-Fous le camp Frost ! T’es plus le bienvenu ici ! Tant que t’auras pas payé ma pension alimentaire et mes frais de grossesse tu rentreras plus là-dedans ! Va dormir sous les ponts, dans le froid, clodo !
Un instant Frost pâlit, estomaqué, puis son visage se cramoisi de colère, sa barbe bleue pétillant d’électricité statique et il se mit à donner des bourrades dans la porte de l’épaule.
-Grossesse ? Mais qu’est ce que tu racontes, c’est un coussin que tu t’es mise sous le ventre pour tromper le juge ! Laisse tomber ta pension alimentaire et tes frais de grossesse espèce de requin vert charogne ! J’paierais rien, t’entends ? RIEN !!! Et tu vas…me laisser…ENTRER !!!
La porte craqua enfin et Frosthelm put rentrer dans son taudis familial. Sa Gobeline de femme nommée Lyw Jtebriselesburnes poussa un cri d’effroi, effectivement, c’était un coussin qu’elle s’était mise sous son manteau pour faire croire qu’elle était enceinte du nain. Frosthelm poussa un rire de triomphe.
-AHAH !!! Maintenant femme on arrêter les bêtises, j’espère que t’as fait le repas, sinon gare à la correction !
Il essaya d’attraper sa femme, qui se planqua derrière l’unique table de la pièce, brandissant un couteau de cuisine pour se défendre.
-Oh que non, gros tas de saindoux ! Je te quitte, si tu ne peux pas me payer quoi que ce soit, t’es inutile comme mari, et encore plus depuis qu’on a divorcé. Je vais aller chez des amis, ils vont m’héberger pour la nuit, sûr et certain, ils vont appeler les Cogneurs, et ils vont te régler ton compte, ils vont te remettre en prison mon « Frostichou ».
Frosthelm devint de plus en plus furieux.
-Attend voir ce qui va t’arriver si je t’attrape !
Il se jeta par-dessus la table, mais il avait mal calculé son élan et la brisa dans sa chute tandis que sa femme l’esquivait et se faufilait vers la sortie du taudis.
-Aurevoir l’alcoolique, j’espère que tu mourras d’une mort pas trop douloureuse dans le caniveau, ah, et je n’ai pas fait ton repas, le steak que tu t’étais mis de côté et la bouteille de Porto, je les ais engloutis ! AH !
-Espèce de… !
Frosthelm se releva, mais trop tard, sa femme avait déjà filé avec un énorme sac à dos plein à craquer de matériel et son faux gros-ventre. Il projeta immédiatement de la retrouver et de se venger. Encore non alcoolisé il mit ses deux neurones au travail et réfléchit tout en se relevant.
-Des amis ? Mais c’est qui ces amis ?
Il se dirigea vers le bric à brac de sa case vers l’unique combiné de Gnomophone de la maison et regarda les numéros enregistrés sur le tableau de bronze.
-L’Aide des Elfes ? Elle a appelé tant de fois que ça là-bas ? Bien, je m’en vais te trouver ou il se cache, et y aller pour lui faire la peau à cette chipie…hé…ELLE M’A VOLÉ MON SALAIRE !!! MAIS QUELLE SALE #é@ç »-(_çh !!!
Frosthelm hurla toutes les insultes qu’il connaissait en s’apercevant que sa femme lui avait piqué le peu d’argent que les Marchandises Fumebois lui donnaient comme salaire pour son travail de Grand Père Hiver.
A l’extrémité du Port, au bord des quais il y’avait différents bâtiments publics dans lesquels les Gobelins s’entassaient par familles nombreuses, payant un loyer très cher pour un logement de la taille d’un clapier de lapin. Dans l’un de ses appartements se tenait l’association de bienfaisance l’Aide des Elfes tenue par Cellistrae, assistée d’Histoires et de Sinnka.
A l’intérieur du petit appartement plutôt coquet, détonnant avec les goûts, basculant entre l’ostentatoire luxueux, et le dépouillement miséreux qu’affectionnaient les Gobelins, l’humaine dans sa robe de Démoniste était en train de faire des papiers, assez similaire à Fradth dans l’attitude.
Elle non plus n’aimait pas vraiment le Voile d’Hiver…en fait elle détestait cette fête idiote ou les imbéciles heureux s’offraient des cadeaux, gâchant la délicieuse monotonie de la mort hivernale. Mais elle n’y pouvait rien, Histoires l’avait traînée là-dedans alors que Lucif s’était débiné. Faire la charité ? Mais alors pas question, et elle comprenait son point de vue, mais bon…comment dire non à Histoires et Sinnka quand ils faisaient les yeux doux.
Aussi c’est avec joie qu’elle termina enfin son travail et plia ses bagages.
-Sinnka, je vous laisse à vous et Histoires la garde cette nuit, ne vous sentez vous pas chanceux ? Ah au fait…vous allez en profiter pour me repriser les chaussettes de mes petits neveux. Ordonna t’elle à Sinnka qui dans un bureau adjacent répondait au Gnomophone aux différents pauvres hères de Baille-Fond en mal d’une parole amicale ce soir du Voile d’Hiver.
-Oui m’dame Cellistrae…attendez, pourquoi dois je repriser les chaussettes de VOS neveux ?
La Démoniste répondit comme si ça allait de soi.
-Ma foi, je te le demandes en tant qu’amie, je ne t’oblige à rien, cependant je serais très fâchée si tu ne le faisait pas.
L’elfe naïve baissa les oreilles et saisit ses aiguilles à tricoter, la démoniste garda pour elle un petit sourire, appréciant quand une manipulation au chantage affectif marchait.
-Bien j’y vais, cette famille, cette soirée de fête, mon dieu, quelle horreur. Soyez consciente de la chance que vous avez de la fêter juste vous et Histoire ensembles Sinnka. A demain.
-A jeudi prochain m’dame Cellistrae. Déclara avec gaieté Sinnka qui n’arrivait pas à être agacée même face aux vacheries des plus méchants.
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