Zalashji
J’appréhende toujours un peu les livraisons d’huiles de poisson. La grosse mettant rarement de l’application dans ce qu’elle fait, les flacons sont empaquetés à la va-vite, et les incidents nombreux. La rudesse des transports brise régulièrement quelques fioles d’huile de bouche-noire, rendant tout le reste de la marchandise impropre à la consommation. Et je ne parle même pas de la fois où un choc lors d’un chargement naval a fait éclater une caisse de nagefeu, déclenchant une incendie dans la soute, pour lequel j’ai dû payer d’importants dommages et intérêts qu’elle ne m’a jamais remboursés !
Mais bon, le jeu en vaut largement la chandelle. Ça se revend bien, et Ravelle adore la pêche. Tout le monde y trouve donc son compte.
La côte de Tanaris doit être un de ses coins favoris, pour taquiner le fretin dédié à ses décoctions alchimiques. Plus de la moitié de ses colis sont expédiés depuis la cité gobeline de Gadgetzan.
Son dernier envoi, un stock conséquent d’huile de pierre-écaille, est accompagné d’une photographie de naga.
https://drive.google.com/file/d/1n4veWhSsN7Z9StLyfYDfCm_h1p6EsHbT
Cette créature de sexe mâle, sans trident ni armure, semble habiter seule dans une caverne isolée donnant sur la mer. Dans sa lettre, elle m’explique que les autochtones le nomment « Zalashji », mais qu’elle ignore sa véritable identité. Chose curieuse, ce spécimen n’est pas hostile, ce qui est une première, dans ses rencontres avec les individus de son espèce. Malgré cela, il semble impossible de rentrer en communication avec lui. Pas un mot, pas un grognement, pas même une réponse à la moindre provocation dont elle ne s’est certainement pas abstenue.
Elle passe devant sa tanière à chaque fois qu’elle longe le rivage, en coupant à la nage pour contourner un massif montagneux, juste au sud du port Gentepression. Par réflexe, elle a pris l’habitude de le saluer poliment à chacune de ses nombreuses allées et venues. Peut-être compte-t-elle l’apprivoiser et obtenir quelque chose en retour ? Il faudra que je la prévienne que les nagas ne sont pas des renards…