Les Contes de Noël du Père Fradth

Je continue cette série de petites histoires que je n’avais pas pu terminer à cause de la déprime de Noël. La canicule fait rêver de froid faut croire.
[Cette année nous aurons sept petites histoires anti-noël comme je les déteste tant avec pour conteur un Réprouvé qui n’aime pas le Voile d’Hiver et que la fête indécente a chassé de son confortable chez lui]

Prémices-Contes de Noël du Père Fradth

Une silhouette solitaire avance dans le blizzard, jurant et pestant contre ce temps de cochon qui gênait sa progression.

Le vieux Fradth se rendait chez son seul ami sur tout Azeroth pour lui réclamer l’asile durant les fêtes du Voile d’Hiver, l’Abominable Grinche.

Au loin il aperçut des lumières, une ville. Un instant il eu l’espoir de pouvoir au moins prendre une chambre dans une auberge et de pouvoir savourer tristement une bière près du feu.
Mais lorsque les contours de la ville se précisèrent, il s’aperçut qu’il s’agissait d’une ville de facture naine, somptueusement décorée pour l’hiver, guirlandes multicolores, sapins avec des cadeaux à leurs pieds, immondes néons de toutes les couleurs, effigies du Grand Père Hiver partout.

Kharanos.

Et le pire fut quand un immonde nain habillé de rouge sortit de la ville. Gauric.

-Hé tiens ? V’là ty pas un morbac de la Horde ?

Fradth sourit de ses dents pourries et cariées tout en mettant son bâton à l’horizontale entre ses mains, tuer un membre de l’Alliance allait lui faire faire de l’exercice en plus de constituer une activité plus saine pour les bonnes relations que fêter le Voile d’Hiver.

Hélas le nain ouvrit grand les bras.

-Bah c’est pas grave, c’est le Voile d’Hiver, y’a plus de guerre qui tienne durant cette trêve, viens la mon ami que je te fasse la bise.

Le visage du Réprouvé se décomposa de dégoût.

Scène d’après Fradth s’éloignait en pestant sur des choses telles que « de mon temps c’était mieux », là ou s’était tenu Gauric il n’y avait plus qu’un cratère avec des bottes de nains en feu desquelles dépassaient les os du tibia brûlés.

Le Réprouvé contourna la ville, l’ignorant avec morgue et rejoignit la montagne, dans une gorge sombre et enneigée connue de lui seul dont même les Nains ignoraient l’existence.

La gorge s’arrêtait en un cûl de sac, une falaise de pierre se dressait, noire et austère face à lui.

Le mort-vivant s’arrêta face à la falaise, il promena sa main squelettique sur des lignes que seul œil expert pouvait remarquer.

-Hmm…de l’ithyldrin, un métal rare dont seuls les Gnomes connaissent les propriétés. Il s’illumine quand surgit la lune.
Il regarda par-dessus son épaule. Une lune providentielle était en train d’éclairer la gorge enneigée alors que le blizzard se dissipait. Lorsque les rayons de la lune touchèrent la falaise. Des lignes de bleu faiblement luminescent apparurent sur la falaise, dessinant une grande porte ouvragée.

-Dites « ami » et entrez…pff…p’tain mais c’est quoi cette arnaque.

Le Réprouvé, le visage rouge de colère hurla vers le ciel.

-C’EST QUOI CETTE BLAGUE!!! TU VAS OUVRIR DE SUITE OU J’ENTRE DE FORCE ESPECE DE CONGRE!!!

Une voix de femme style standardiste se fit entendre dans le vide, détachant les mots de manière désincarnée.

-Individu reconnu. Bienvenue, Fradth Thadeus Cœur-Froid.

Puis avec un grondement, le pan de falaise se rétracta le long de rouages faisant coulisser la falaise de côté, révélant un intérieur mécanisé à la mode Gnome. Et une gigantesque silhouette menaçante se dirigea vers l’entrée du hall.

Un yéti, immense, à la fourrure d’un blanc cassé sale et pleine de poux, aux pieds pourvus de pouces opposables comme ses mains et à la face de primate enragé avec une bouche pleine de crocs et des petits yeux bêtes et méchants luisant de malveillance. Il possédait également une magnifique paire de cornes spiralées comme c’elles d’un bouc. Et surtout il était entouré d’une masse obséquieuse d’horribles Gnomes lépreux à la peau verte engoncés dans de toutes aussi laides tenues de lutins vertes et sales, les Lutins de l’Abominable Grinches, dévoué à leur maître qui les réduisait en esclavage et les forçait à fabriquer des jouets atroces pour faire pleurer les enfants durant Noël.

Son visage colérique parut se calmer quand il reconnu le Réprouvé. Il ouvrit ses énormes battoirs et serra Fradth à lui faire mal dans ses bras, mais curieusement le Réprouvé d’ordinaire haineux de toute forme de câlins lui rendit son étreinte avec affection.

-Mon vieil ami, toujours prêt à gâcher le Voile d’Hiver ?

-Pour sûr, ces affreux petits nains m’ont encore chassé de leurs pâturages. C’est ma faute si leurs boucs sont si bons à manger ? Allez rentre Thadeus, viens te réchauffer près du feu.

La messe fut dite et le mort-vivant accueilli comme un hôte de marque, ou lui donna le meilleur vin de chancre du Norfendre, les mets à tables furent délicieusement faisandés, cervelle pourrie, cartilages en croûte, cervelle de babouin en sorbet au dessert. La compagnie du Grinche fut plus que charmante et lui et le Réprouvé parlèrent en riant de tous les sales coups qu’ils avaient fait dans l’année.

Puis vint le moment de la veillée, lorsque les Gnomes lépreux eurent terminé leur travail de la journée.

Assis au coin du feu, faisant un cercle autour du fauteuil de Fradth qui avait ouvert un livre.

-Mes chers amis. Nous connaissons tous les méfaits qui se passent durant les fêtes du Voile d’Hiver, il n’y a pas que joie et bonne humeur, fort heureusement, c’est donc pour cela que ce soir, je vais vous conter sept histoires sur d’affreuses créatures aux défauts si énormes que le monde autour d’eux semblait se corrompre et devenir fou. Ce soir mes chers petits, je vais vous conter l’histoire des Sept Pêchés Capitaux durant le Voile d’Hiver.

Et il ouvrit le recueil des Contes de Noël du Père Fradth au premier chapitre.

1-Envy Gnoumette.

Il était une fois dans un pays pas si lointain, puisqu’il s’agissait des Hinterlands, une tribu de Trolls sauvages des forêts qui se faisaient appeler les Atal’aï et qui malheureusement avaient été contaminés par la folie du Voile d’Hiver.
Et désormais ces sauvages se prosternaient devant d’immondes idoles du Grand Père Hiver, ils imitaient les guirlandes électriques Gobelines en la taillant du bois et en les colorant. Ils sacrifiaient des rennes pour que l’esprit du Grand Père Hiver massacre leurs ennemis avec son vaudou.

Et pour leur repas du 21 décembre tous les ans ils dégustaient un Gnome bien juteux. Le malchanceux avorton cette année s’appelait Gnoumette et était présentement ficelée à une broche qu’on mettrait à rôtir bientôt.

-HELP ! Je vous en prie me laissez pas là ! J’veux pas crever. Pitié, dites-moi qu’ils plaisantent et qu’ils ne mangent pas vraiment les Gnomes, c’est juste que les Trolls aiment plaisanter à ce sujet sur le Fôr’Hum non ?

La Gnome remarqua alors un squelette de Gnome portant encore autour de lui une armure de Chevalier de la mort, attaché par une chaine reliée à son cou à un pilori. Le Gnome avait taillé dans le bois du pilori avec une pierre « Bloodedge was here ».

Gnoumette déglutit nerveusement.

-Oooh, c’est tellement injuste ! Tout ce que je voulais moi, c’est qu’on me reconnaisse à ma juste valeur comme l’excellente bricoleuse que j’étais et qu’on me donne enfin un poste supérieur. Mais il a fallu que j’aille prospecter moi-même dans l’arrière-pays toute seule et sans expédition pour récolter des métaux pour faire avancer mes inventions.

Se lamenta-t-elle.
C’est alors que le vieux Sorcier Docteur de ces Trolls des forêts s’approcha d’elle, il était presque nu et ne portait qu’un pagne fait de paille et un masque de cérémonie effrayant en bois mimant quelque esprit avec la peinture.

-Allez, c’est l’heure du casse-dalle ma p’tite. On va t’embrocher, t’inquiètes pas ça fera pas mal quand on te plantera un pieu par derrière et qu’il ressortira par ta bouche, promis.

La gnome pâlit. Dans son cerveau bien ordonné elle fit travailler ses méninges à toute allure, il s’agissait quand même de primitifs des Forêts n’ayant pas inventé le savon et qui croyaient que l’aimable et doux Grand Père Hiver était une sorte d’esprit de la guerre.

Elle fronça les sourcils, grinça des dents et finalement eu une idée. Elle souffla à l’oreille du Sorcier-Docteur.

-Hey Doc, dis-moi, ta place te convient dans cette tribu ?

Le Troll se prit au jeu et répondit :

-Ouep, chuis plutôt content de servir les esprits dans cette grande et magnifique tribu. Mais j’avoue que j’envie un peu nos voisins les Jigoal’aï, y sont plus gras que nous, leurs chasses sont bien meilleures, leurs totems sont plus beaux et leurs femelles plus sexy.

La Gnome appuya :

-Tu sais, j’ai visité leur tribu avant que vous…hrm ne me capturiez et mangez mon âne et mes provisions. Je sais quelle est la raison pour laquelle ils sont plus puissants que vous. Ils vénèrent mieux l’esprit du Grand Père Hiver, et il les a favorisés en leur accordant ses bienfaits.

Le Troll s’indigna :

-Mais qu’est-ce-que tu racontes mec, c’est pas possib’, y a personne qui révère mieux que nous le Grand Père Hiver.

-Vraiment ? Alors comment ça se fait que leur sort soit meilleur que le vôtre ? Vous êtes sûr qu’ils n’ont pas volé les faveurs du Grand Père Hiver ?

Le Troll réfléchit, c’est vrai que tout cela faisait sens. Gnoumette appuya :

-Vous savez, je peux vous enseigner comment mieux vénérer le Grand Père Hiver ?

-Nan mec, j’vois bien ou tu veux en venir, t’as envie d’échapper à la broche, mais désolé, t’y échappera pas, la tribu a faim et tu vas remplir leurs estomacs.

Gnoumette pesta intérieurement, ça n’allait pas être si simple, mais elle devait persévérer.

-Fort bien, ne me détache pas, mais laisse-moi parler au reste de la tribu tu veux bien ?

Le Sorcier Docteur ne vit pas ce qu’elle pourrait bien faire s’il la laissait parler au reste de la tribu tout en restant ligotée. Le Docteur planta donc le pieu auquel la Gnome était ligotée juste en face du grand feu du centre du village.

-Hé les mecs, le casse-dalle l’a envie de causer avant qu’on la becte. Z’allez écouter, sinon ce sera du mauvais mojo pour tout le monde.

Les villageois approchèrent alors, cessant de se prosterner devant des idoles ou de vaquer à leurs activités. Gnoumette frémit en voyant leurs lances acérées, elle se racla la gorge et leur parla.

-Noble peuple des Atal’aï, avant que vous ne me mangiez, je voulais vous révéler la grande injustice dont vous êtes les victimes. N’êtes vous pas de bons Trolls qui ont toujours respecté les coutumes de vos ancêtres et correctement adoré les esprits ?

Un murmure appréciateur passa dans les rangs, les mots de la Gnome leur plaisait. Elle eu un sourire perfide…elle les tenait.

-Et pourtant, regardez vos voisins, la tribu des Jigoal’aï, mais pas qu’eux. Les Porfarsi, les Bid’ongra, les Aman’ger, les Zul’loukoum, chacune de ses tribus est prospère, a le ventre bien gonflé des produits d’une bonne chasse, leurs femmes sont couvertes d’or et de bijoux, leurs huttes ne sont pas faites de boue et de branchages mais de pierre et de métal. N’est-ce pas là une grande injustice ? Comment se fait-il que ces parvenus aient un meilleur sort que le vôtre ?

Les Trolls parlèrent entre eux, des mots de colère et de jalousie.

-La raison est qu’ils ont trouvé le moyen de s’attirer les faveurs du Grand Père Hiver, l’esprit qui domine les vallées enneigées et qu’il leur a offert ses bienfaits.

Les Trolls frissonnèrent, la perspective d’avoir mal vénéré une idole les effrayait, sa vengeance pouvait être terrible.

-Et comment qu’on fait pour réparer notre bévue la bouffe qui parle ? Demanda une jeune Trollesse un peu naïve.

Gnoumette eu un sourire rassurant de vendeur prêt à vous arnaquer.

-N’ayez crainte mes amis, j’ai la solution à votre problème. Il faut que tout le village génère le Grand Père Hiver, mais il ne faut pas lors des rituels allumer des encens normaux, ils ne conviennent pas, il vous faut une herbe particulière, que fort heureusement je suis disposée à vous livrer.

Un Troll moins bête que les autres lui rétorqua :

-En échange de ta vie c’est ça l’avortonne ? Tu nous auras pas, on n’a pas l’intention de t’épargner, y comptes pas.
Gnoumette le rassura :

-Non. J’ai promis à votre Sorcier-Docteur que je n’essayerais pas d’échapper à mon sort, être sacrifiée au nom du Grand Père Hiver est un honneur, et en gage de ma bonne volonté, je vous laisse sans rien réclamer les herbes qui étaient dans ma besace pour allumer l’encens. Servez-vous généreusement.

Cette proposition de bonne foi enchanta les Trolls qui abandonnèrent la Gnome là pour aller fouiller dans ses affaires qu’ils lui avaient volées. Ils trouvèrent les herbes et allèrent allumer des encens. Le village tout entier commença à se prosterner dans la fumée d’herbes magiques devant les totems à l’effigie du Nain habillé en rouge qu’était le Grand Père Hiver.

Gnoumette elle, prit soin de retenir son souffle et de respirer uniquement à travers son foulard de voleuse.
Car bien sûr l’herbe que les Trolls avaient naïvement accepté de fumer en guise d’encens était de la Feuillerêve.

Peu de temps après le début de la prière collective, les visages se détendirent, les rires nerveux se mirent à fuser ainsi que les phrases débiles.

-Hey mec, tu t’es jamais demandé pourquoi on appelle ces doigts les pouces, alors que ça pousse pas pourtant ?

-Ouaaiiis grave, j’y avais jamais pensé, t’es un vrai philosophe mec.

Les Trolls commencèrent à relâcher leur vigilance, le Sorcier-Docteur qui continuait à se prosterner déclara mollement :

-Hé vous sentez la bénédiction les gars ? J’crois que l’avenir sera plus rose pour nous.

La Gnome en profita que tous les Trolls soient défoncés et ne fassent plus attention à elle pour ronger ses liens avec une pierre un peu aiguisé. Ça lui prit beaucoup de temps, mais elle finit par se libérer. Alors sans faire de mouvements brusques elle s’enfonça dans le village, retourna à la hutte ou étaient entreposées ses affaires, les prit, et quitta le village en marchant comme si de rien n’était.

Elle fit un salut des deux doigts sur sa tempe vers les Trolls avant de partir vers la plaine enneigée.

-Je vous souhaite un bon repas du Voile d’Hiver les bouffons.

Fradth termina ainsi le premier chapitre :

-La morale de cette histoire est qu’il ne faut jamais envier son voisin, car ses biens ne sont les nôtres d’aucune façon que ce soit. Et cette leçon valut à tribu des Atal’aï de connaître la faim cet hiver à cause de leurs superstitions ridicules envers un esprit de noël.

13 mentions « J’aime »

Eh mais c’est de moi dont il parle !! :grin:

J’adore !! Franchement génial, j’ai hâte de lire la suite !!

2-Falton Pride

Revenons un peu vers Cabestan, une jolie ville Gobeline en bord de mer, enneigée par des canons à neige pour la période du Voile d’Hiver et si lumineuse à cause des néons de la fête que les chouettes des Tarides et des environs émigraient en vol dense jusqu’à l’autre bout du continent pour retrouver enfin la nuit noire.

Non loin de Cabestan se trouvait l’un des avant-postes de l’Alliance les plus lointains, le fort de Guet-du-Nord. Qu’avait ce fort de particulier à un jet de pierre d’Orgrimmar ? Et bien on y envoyait les pires cas sociaux de l’armée de Hurlevent, les soldats les plus incompétents, les plus paresseux, les plus indisciplinés. Et pour gouverner cette masse de malfrat en armure bleue avait été nommé l’officier le plus incompétent de l’Alliance.

-M’sieur Falton ? Vos lots de la semaine ont été livrés, vous avez…sigh…encore gagné au Grolot.

La salle de commandement du fort croulait littéralement sous les pièces d’or et les gemmes, et un lieutenant faisant office d’intendant visiblement débordé qui s’occupait de faire tourner le fort à lui tout seul venait d’apporter une nouvelle brouette contenant des sacs de pièces d’or à son commandant.

Un Draenei Chevalier de la mort complètement cinglé, croyant encore être un Paladin, aussi vaniteux et bête, que veule, lâche et sournois Falton Pride. Qui il faut le préciser pour contrebalancer était également le Draenei le plus veinard d’Azeroth. Le seul exploit qui lui eu valu ce commandement était d’avoir vaincu une armée Orque juste en s’écriant « Oh un trèfle à quatre feuilles ! » et de s’être penché pour le ramasser pendant qu’une avalanche de pierre bienvenue enfouissait les Kor’Kron sous le sable et la pierre des Serres Rocheuses.

-Bien monsieur Mouche, vous pouvez disposer manant pendant je me livre à un travail de la plus haute importance.

Ordonna le pédant dont le dit « travail » consistait à se regarder dans un grand miroir juché au milieu des sacs d’or, représentant le draenei habillé comme un roi, avec un manteau rouge de pourpre et d’hermine et une ridicule couronne dorée sur son armure de Chevalier de la mort.

Le Généralissime Darion Mograine en avait eu tellement marre que ce crétin s’habille en Paladin qu’il lui avait rivé avec des vis en saronite son armure sur les os, il ne pouvait plus s’en séparer.

-Euh m’sieur, les ordres c’était pas d’envahir Cabestan, sachant que les Gobs sont trop occupés à dépenser de l’argent pour des décorations de Noël pour s’armer ?

-Que nenni mon cher lieutenant. C’est fatigant de guerroyer, et très salissant, et puis cela ne sied guère à un officier de mon rang que d’écraser une minable ville de pouilleux. Et puis, Cabestan n’est-elle pas plus dangereuse que ce qu’elle parait ?

En effet Cabestan, loin de son image tranquille de petite ville côtière avait son lot de trublions.

Le lieutenant sortit de sa sacoche divers rapport :

-Si vous parlez de la Taverne du Nain Brailleur et des cinglés qui y habitent, l’établissement a fermé depuis des années, les garnisons Orques autour de la ville sont curieusement en sous-effectifs, apparemment une épidémie de peste les aurait décimés, et le seul mage de guerre de la ville, un Démoniste du nom de Fradth Cœur-Froid aurait fiché le camp il y’a deux semaines de cela.

Le draenei d’un geste de la main envoya bouler dans le ruisseau les rapports de son lieutenant.

-Vous oubliez le terrible SuperTroll, ce monstre qui vole le sac à mains des vieilles dames rôde toujours dans les parages. Point n’attaquerait cette ville tant qu’il sera là.

Le lieutenant s’énerva intérieurement contre son neuneu de commandant. « Mais bon sang on a une guerre à livrer et nos soldats jouent aux dés par désoeuvrement ! Et ce crétin ensaboté refuse de bouger son gros cûl ! ».

Finalement il eu une idée de génie.

-Tant pis. Vous savez, Cabestan accueillera le Grand Père Hiver cette année sous son sapin, et il s’agit du plus formidable Draenei d’Azeroth qui le jouera.

Falton sursauta, un grand sourire s’étala sur son visage, il se rengorgea d’avance, une main sur le plastron, faisant tellement saillir ses pectoraux de fierté que les rivets de son armure gémirent. Aussi fut-il désappointé quand son lieutenant laissa tomber un nom fort déplaisant :

-Orodruin.

La couronne décolla du crâne chauve comme un œuf de Falton comme si sa tête venait d’exploser à cette remarque.

-QUOI !!! Je ne supporterais pas un tel affront ! Monsieur Mouche, faites sonner le rassemblement ! Que tous les soldats de Guet-du-Nord s’arment, nous partons en guerre !!!

**

Pendant ce temps à Cabestan nous retrouvons une Draenei en habits de Grand-Père Hiver qui faisait très mauvaise mine. Elle, la grande Orodruin, soldate plus que chevronnée de l’armée de l’Alliance ayant décapité un nombre incroyable de cochons d’Orcs de sa lame, remporté mille champs de bataille, inspiré le respect à des hommes de la trempe de John J Keeshan, dragué Jaina et failli sortir avec Sylvanas se retrouvait…déguisée en Grand Père Hiver pour faire le clown dans une petite ville Gobeline ignorée du reste du monde soit disant pour « améliorer les rapports entre la Horde et l’Alliance en climat de fête ». Décidément, elle regrettait le vieux Varian qui lui ne faisait jamais de cadeaux…son fils était beaucoup trop attaché à la paix à son goût.

Elle était assise sur une chaise, en dessous du gigantesque sapin de Noël vert avec à ses pieds des centaines de paquets cadeaux, et les petits Gobelins de la ville venaient monter sur ses genoux pour lui réclamer un cadeau.

-Grand Père Hiver, Grand Père Hiver, pourrais-je un jour devenir Prince Marchand ? J’ai racketté tous mes copains à l’école pour amasser une fortune. Dix pièces de cuivre.

Orodruin en écoutant les jeunes Gobelins et Gobelines avait saisi un truc sur la mentalité de cette race. C’est que Gallywix selon les critères moraux des Gobelins était probablement un grand homme et non un sac de beurre de cacao malveillant et malhonnête, comme le voyaient les autres races.

Mais au fond, pourquoi ne pas profiter de la soirée ? Les Gobelins avaient même mis sur pied une gigantesque table entourant le sapin qu’ils chargeaient déjà de victuailles pour le banquet du soir.

C’est alors que des bruits de cor s’élevèrent dans les airs, surprenant Orodruin qui connaissait cet air.
C’était le cor de guerre de l’Alliance sonnant la marche…très mal joué certes, mais reconnaissable entre mille.

La Draenei se leva de son siège et porta automatiquement la main à son dos et pesta en se rappelant qu’elle avait dû laisser ses armes adorées au vestiaire pour se livrer à cette mascarade.

Une troupe de l’Alliance avançait vers la ville. Une troupe peu nombreuse, à peine une centaine d’humains, et curieusement ils ne marchaient pas avec la discipline des soldats, la plupart ne portaient même pas leur casque, révélant des têtes de pirates, d’escrocs, de voleurs, de criminels, des tatouages, des piercings, des dents cariées, pas vraiment le look qu’Orodruin connaissait venant des fantassins humains, leurs lames étaient déjà dégainées pour certains et ils s’esclaffaient à l’avance du massacre qu’ils allaient causer en marchant derrière leur commandant. Un énorme Draenei en armure de Chevalier de la mort portant une gigantesque épée noire comme de l’ébène dans sa main.

Ce dernier leva la main de manière arrogante tout en haussant le menton alors qu’ils étaient à une centaine de mètres des premières maisons de la petite ville. La colonne armée, composée uniquement de fantassins s’immobilisèrent. Pas de cavaliers dans leurs rangs, pas d’archers, pas de division lourde, ni d’escouade de sorciers, révélant toute l’inaptitude à la stratégie de guerre de leur commandant.

-Vils Gobelins, ceci est un ultimatum qui vous est lancé au nom de l’Alliance par Moi. Le Grrrand Falton Pride Commandant de Guet du Nord, vainqueur de la bataille des Cinq Armées, le Régicide, Gladiateur avec 5000 de côte [il rajouta une longue liste de hauts faits pour la plupart imaginaires] je vous somme de vous rendre, cette ville appartiendras à l’Alliance.

Il y’eu un moment de silence.

Puis les Gobelins paniquèrent et se mirent à courir chercher un abri en hurlant. Orodruin elle, se plaqua la main sur le front :

-Nooooon. Pas lui.

Falton, la Honte des Draenei. Elle connaissait ce désastreux personnage et sa vanité légendaire. Il n’y avait qu’un seul moyen de stopper ce fou.

Elle sortit de la ville pendant que les rares Gobelins prêts à se battre allaient chercher torches, fourches, fusils et dynamite et se barricadaient. Quand les soldats de Guet-du-Nord la virent avec ses habits de Grand Père Hiver, ils s’esclaffèrent avec méchanceté. Orodruin se jura de leur coller la pâtée personnellement à chacun.

-Ecoute gros lard, qu’est ce qui te prend d’attaquer cette ville, il n’y a que des innocents dedans, tous les soldats sont en congé pour le Voile d’Hiver, cria Orodruin à l’intention de leur commandant.

Falton le visage rouge de fureur leva son épée dans sa direction.

-Parce que toi, vile paysanne a reçu la distinction de revêtir l’habit du Grand Père Hiver alors que seul le plus méritant des Draenei mérite de le posséder. Pour cet affront, cette ville brûlera.

Orodruin répondit tout de go :

-Ecoute, si c’est ça qui t’embête, je te file ce costume et tu fais le clown au pied du sapin toute la soirée, moi ça me convient très bien je…

-Soldats, arme au poing ! Hurla Falton qui n’écoutait que lui-même.

Les soldats avec un air mauvais dégainèrent leurs armes sans l’ordre et la discipline commune à toute armée et commencèrent a avancer dans le désordre vers la ville. Orodruin leur aurait bien cassé la gueule, mais sans ses armes, se charger de cent hommes, même les rebuts de l’armée de Hurlevent, ça allait lui causer quelques problèmes, il lui fallait gagner du temps, ruser.

-Wow wow wow ! Ecoute, si tu es si certain d’être le meilleur Draenei au monde, tu n’as qu’a le prouver aux yeux de tous en me battant dans un duel à mains nues !

Falton se caressa sa barbe noire d’un air pensif.

-Hm-hm…voilà qui me semble un arrangement honnête, je prouve mon immense supériorité à Azeroth toute entière, et le costume du Grand Père Hiver me revient.

Orodruin pensa « Bon tant pis pour ma réputation, je vais le laisser me battre et on n’en parlera plus ».

Un cercle de fortune fut créé sur le chemin menant à Cabestan, et les deux belligérants entrèrent dans l’arène, sans leurs armes, Falton leva les bras, acclamé par ses hommes qui adoraient leur commandant…après tout grâce à ce crétin chanceux ils avaient la meilleure solde d’Azeroth sans avoir à travailler ne serait-ce que grâce à tout l’or qu’il gagnait en jouant à des jeux, et qu’il leur donnait, ne sachant que faire de ce dernier.

Orodruin leva les mains et se mit en garde. Falton lui, les mains sur les hanches fit bomber ses pectoraux. Son lieutenant monsieur Mouche servit d’arbitre.

-A mon signal. Combattez !

Falton se jeta, poing en avant sur son adversaire de manière tout à fait prévisible. Tellement même que Orodruin sans réfléchir se décala simplement sur le côté, et Falton s’étala dans la poussière.

-Oups. Désolée.

-Ne bouge pas malotrue que je puisse te donner la correction que tu mérites !

L’imbécile se releva et essaya de lui filer un lariat du bras tout entier, elle se baissa simplement sur ses genoux pour l’éviter.

-Oups pardon. Orodruin pesta intérieurement. Il était tellement mauvais au combat à mains nues que même en voulant se laisser faire, elle ne pouvait s’empêcher d’esquiver ses attaques lentes, prévisibles et maladroites.

-Arrête de boug…

D’instinct, saisissant une ouverture Orodruin fit décoller son sabot du sol, et heurta Falton dans les parties.

Le Draenei, le visage rouge de douleur s’effondra sur les genoux, les mains sur son entrejambe.

-Oooooh…mes bijoux de famille.

Un clapet sur son entrejambe s’ouvrit et laissa tomber un flot de joyaux et de gemmes précieuses sur le sol.

Son lieutenant se passa la main sur le front, exaspéré par son commandant et finit par accorder la victoire à Orodruin. Falton s’insurgea :

-Attendez ce n’est pas fini ! Je propose une nouvelle épreuve ! Un concours de lancer de tronc.

Orodruin grimaça.

Ça allait être une très longue soirée.

Sans surprise elle jeta le tronc à plus de vingt mètres, quand Falton lui n’arriva même pas à soulever le sien, et quand il y arriva, s’assomma lui-même avec le morceau de bois.

Mais il n’en démordit pas. Il exigea un concours plus intellectuel, un concours de poésie. Orodruin pensa qu’elle ne pouvait que perdre, la littérature n’était pas son point fort.
Elle écrivit une poésie sur la beauté du champ de bataille correcte, voire même intéressante à lire, faisant ressortir la passion de la draenei pour la maîtrise des armes lourdes.

Falton lui, pondit un truc imbuvable et bourré de fautes d’orthographe sur sa propre grandeur.

Puis ce fut une épreuve de course à cheval. Orodruin la remporta en allant au trot, Falton tombait de sa monture tous les deux pas.

Puis ce fut le concours de qui pisse le plus loin…oui Falton arriva à perdre ce concours aussi.

Puis le dernier concours, celui de boisson. Ce fut Falton qui choisit les liqueurs à mettre en jeu.

Orodruin une fois attablée avec le commandant n’en crut pas ses yeux.

-Du jus d’orange et du jus de pomme ?

Falton rétorqua :

-Ça ce sont des boissons d’homme. Mais j’avoue n’avoir jamais pu tenir le jus de raisin. D’ailleurs je commence.

Il porta la chope de jus d’orange à ses lèvres et bu cùl-sec avant de reposer la chope bruyamment sur la table. Puis il poussa un hoquet et se mit à dodeliner de la tête. Orodruin se plaqua la main sur le front. Elle n’était pas experte vinicole, mais s’il y avait bien de l’alcool dans du simple jus, c’était à un niveau si infinitésimal que ça n’avait pas le moindre effet alcoolique et ça suffisait visiblement à rendre saoul Falton. « Bon mettons fin à ce cirque ».

La Draenei porta sa chope à ses lèvres, bu le détestable liquide orange, puis fit semblant d’être bourrée.

-Oh noon, je vois trouble, ma tête, j’arrive pas à la…ooooh…

Et elle s’effondra sur la table de banquet et se mit à ronfler.

Immédiatement ce fut une avalanche de félicitations envers le commandant Falton Pride qui se releva, les mains sur les hanches, bombant tellement les pecs qu’on crut qu’il allait se transformer en montgolfière.

Orodruin en se réveillant lui remit son costume de Grand Père Hiver et remit son armure mille fois plus confortable et dans laquelle elle se sentait enfin elle-même. Falton renonça à détruire la ville au nom de l’Alliance, ses hommes firent la fête avec les Gobelins toute la nuit, et bizarrement Falton fut très content de donner des cadeaux aux enfants en tant que Grand Père Hiver.

Le lendemain, finalement plutôt contente de cette soirée Orodruin s’apprêtait à partir. Mais d’abord il y avait une cérémonie pour rendre hommage au Grand Père Hiver. Une estrade avait été dressée, et le maire de la petite ville recevait Falton dans ses habits rouges avec son bonnet de fourrure et sa hotte de cadeaux.

Le Gobelin lui serra vigoureusement la main.

-Mon cher ami, je vous remercie d’avoir égaillé cette soirée d’hiver et d’avoir diverti tous les enfants de la ville. Sachez que le travail ingrat d’acteur du Grand Père Hiver est grassement rémunéré cette année par ordre de Galliwyx lui-même prit d’un grand élan de générosité inhabituelle.

Orodruin non loin de là, assistant à la scène se mit à grimacer, elle ne le sentait pas trop ce coup-là.

Le Gobelin remit un gigantesque sac rempli à ras bord de pièces d’or et de joyaux au Draenei.

-Un million de pièces d’or pour votre bon travail d’hier soir.

-Oh merci, c’est trop, je…je ne sais que dire. Répondit Falton, faisant preuve pour une fois de modestie en regardant tout l’or d’un air gourmand.
Orodruin elle, jeta violemment son casque par terre de dépit, elle aurait eu bien besoin de cet or elle.

Fradth termina le deuxième chapitre.

-La morale de cette histoire, c’est que la chance sourit aux abrutis et que la vanité est la qualité des puissants et des chanceux qui sont d’autant plus heureux que leur fortune n’est pas méritée.

7 mentions « J’aime »

Nom de zeus ! Voila Qu’il y a une morale à la fin des comptes ! Tout fout le camp, ma bonne dame ! Tout fout de camp !

Désolé si je prend un peu de retard, j’avoue que j’ai peu d’imagination cette année pour Noël et que cet horrible soleil trop chaud m’empêche de penser gris.

Ça reste sympa a lire !

Très sympa comme d’hab :smiley: Tu écris très bien :clap:

Je me suis bien fendue la poire à lire ma propre histoire ! :rofl: C’était juste excellent !

3-Wrath Gahène.

Fradth s’apprêta à lire le troisième chapitre.

-On croit souvent que je suis le seul Démoniste à détester Noël, la réalité c’est que nous détestons tous le Voile d’Hiver depuis cet évènement il y’a trois ans, quand durant la campagne de la Légion nous avions nos quartiers dans les égouts de Dalaran. Khadgar et ses infects mages ont décidé de placer à la sortie de nos chers égouts pour le Voile d’Hiver une sphère à neige qui nous transformait tous en Gnomes du Grand Père Hiver, impossible d’y échapper ! Des trolls affamés attendaient les innocents démonistes transformés juste à la sortie des égouts, cette année-là a été un carnage.

Les Gnomes lépreux eurent le même sursaut d’effroi à la mention de cet horrible sort ; ils comprenaient parfaitement les risques qu’on encourait en étant un Gnome bien délicieux dans un monde de gourmets barbares comme les Trolls, ou les Troggs en l’occurrence, prédateurs naturels du Gnome lépreux.

Fradth ouvrit son livre sur le troisième chapitre.

-Il était donc une fois, durant le Voile d’Hiver, une Démoniste qui aimait hurler à la lune et qui détestait le Voile d’Hiver au moins autant que les nerfs à répétition du Démoniste. Elle s’appelait Gahène et elle avait une haleine de chienne. Sa rage et sa haine étaient légendaires même parmi les forces maléfiques.

Au jour précédent Noël elle se promenait dans la grande ville de Hurlevent, et ce à quoi j’avais échappé en me réfugiant chez mon ami le Grinche, Gahène elle, n’avait pu y échapper. Toute la ville enneigée croulait sous les guirlandes et les sapins, des cadeaux étaient amassés aux pieds des arbres et des Grands Pères Hiver distribuaient les cadeaux aux enfants, leur permettant de monter sur leurs genoux. L’air respirait la joie et la bonne humeur, des orchestres symphoniques et des chorales chantaient leur joie dans les rues, et pour notre Worgen, c’était un véritable supplice.

-Gniiiiiii !!! Je hais cette période de l’année ! Peste et furoncles que crèvent tous ces abrutis béats !!!

Pesta t’elle de rage en se plaquant les mains sur ses oreilles duveteuses tout en descendant l’avenue commerçante pour aller voir comment se portaient ses affaires à l’hôtel des ventes. Quand soudain au détour d’une rue elle tomba sur une patrouille de la Garde de Hurlevent menée par l’Elfe Rorschah Cramefol, reconnaissable à sa robe de mage indigo, parfaitement en harmonie avec son ton bleu morbide d’Elfe du vide.

-Dame Démoniste, vos papiers. Grinça t’il.

La Worgen s’énerva.

-Quoi ?..COMMENT ÇA MES PAPIERS !!! Ça fait douze ans que j’habite dans cette ville et c’est la première fois qu’on ose me demander ce genre de choses ! Tu as envie de cramer !?

Rorschah rajusta sur son nez une paire de binocles jurant énormément avec son air d’Apollon et sortit un parchemin de sa besace, les gardes à ses côtés menaçant la Worgen du regard.

-Par décret royal, suite aux actes de terrorismes d’un Réprouvé déguisé en Grand Père Hiver les années précédentes, tous les Démonistes et autres sorciers maléfiques ont pour ordre de rester confinés dans leurs quartiers durant toute la durée du Voile d’Hiver afin de s’assurer qu’ils ne commettent aucun acte délictueux, le droit de sortir ne leur est accordé que s’ils ont une autorisation de sortie signée dûment sur eux, et une muselière affirmant leur amour envers le Voile d’Hiver, et je vois d’ailleurs que vous ne portez par le vôtre.

Gahène n’en crut pas ses oreilles, on l’enfermait chez elle durant toute la durée des fêtes, juste à cause de ce stupide Voile d’Hiver ? Son visage passa par plusieurs nuances de rouge avant de se terminer par un violet rageur qui lui faisait hérisser tous les poils du visage. Elle regarda la muselière rouge et verte avec marqué dessus « J’adore le Voile d’Hiver » qu’un garde comptait lui mettre.

Elle explosa de rage.

-JAMAIS JE NE PORTERAIS CETTE HORREUR !!! JE VAIS TOUT CRAMER !!!

Elle brandit les mains, les feux de l’enfer crépitèrent entre ses doigts, mais avant qu’elle ne passe à l’attaque, les gardes lui sautèrent dessus, la plaquèrent au sol, et lui passèrent les menottes avant de l’emmener au poste de garde afin qu’elle soit mise en cellule.

La nuit vint, et dans la prison Gahène jura de se venger de cette ville. Juste à cause de cette fête idiote, l’Alliance n’hésitait pas à renier certains de ses membres et à les priver de toute liberté. Et bien elle aurait réparation. Avant le lendemain elle détruirait toute trace de Noël dans cette ville. Guirlandes, sapins, cadeaux, tout ce qui rappellerait de près ou de loin le Voile d’Hiver serait immolé dans les flammes vertes de l’Enfer.

Elle commença à tracer des pentacles d’invocation dans sa cellule tout en ricanant d’un air mauvais.

A l’autre bout de la ville pendant ce temps, dans le club des « Amis du Grand Père Hiver » étaient réunis les fans du Voile d’Hiver, Alliance et Horde confondus. Il y’avait le Sergent Histoires, la Prêtresse Epidémie et la Paladine Shihiroki, et les trois lampadaires étaient plutôt embêtés.

Le président du club, le sergent Histoires tapa du poing sur la table.

-Vous auriez pu faire attention en achetant les décorations du Voile d’Hiver ! Je vous avez dit de ne jamais acheter chez les Gourmandises Fumebois, ce sont des escrocs Gobelins.

Epidémie tenta pauvrement.

-Mais…mon frère, le budget que la ville nous a donné pour acheter les décorations de Noël était tout riquiqui, je ne pouvais pas trouver de décorations aussi belle et aussi bon marché.

La Paladine elle, loin de l’image de bonne sœur pieuse qu’elle aurait dû renvoyer était assise la chaise en arrière et ses solerets de plaque d’acier ferré sur la table et elle fumait d’un air maussade.

-Et alors Histoires, qu’est ce que ça peut nous faire qu’elle ai acheté de la camelote Gobeline ?

Histoires jeta en réponse une coupure de journal avec en gros titres « Une ville toute entière flambe suite à une ampoule défectueuse, enquête auprès de la compagnie Gourmandises Fumebois ». La Paladine le lut et siffla, impressionée.

-Wow, ils révèlent là-dedans que le matos est de tellement mauvaise qualité que l’incendie est certaine avec les guirlandes électriques, que les sapins sont faits d’un polymère inflammable et qu’un grand nombre de cadeaux ont été manufacturés à l’usine « Crackboum, premières bombes pour bébé » et je vous laisse deviner quelle genre d’usine de jouet produit des explosifs à destination des bébés.

Histoires reprit la coupure de journal.

-Il faut se débarrasser de toutes ses décorations d’urgence, avant que la ville toute entière ne parte en fumée ! J’ai commandé de nouvelles décorations, mais les poser toutes en une nuit et se débarrasser des défectueuses relève de l’exploit. Mais nous devons le tenter, Shihiroki, Epidémie, le Grand père hiver compte sur nous pour que cette année la fête ne soit pas gâchée par la destruction potentielle de la ville.

La porte de la prison vola hors de ses gonds sous la poussée de l’épaulière hérissée de pointes d’un Gangregarde, Gahène sortit de prison, un air mauvais sur les crocs, suivie d’une armée d’un millier de diablotins sauvages et elle ordonna à ses minions :

-La ville est endormie. Allez ! Ôtez toutes les décorations, abattez les sapins, volez les cadeaux et jetez-moi tout ça dans le port !

Le gangregarde qui présentait la particularité d’être complètement obèse poussa un rugissement de guerre.

-WAAAAAARGHH !!! LA LÉGION VA TOUT BRÛLER !!!

Il se prit une gifle de la part de sa maîtresse et se frotta la joue d’un air peiné.

-Aïe, mais m’dame, m’enfin.

-Stupide ! Nous ne devons éveiller les soupçons de personne, c’est bien compris ? Personne !!! Alors mets tes deux neurones au travail Ze’Grobid ! Au boulot !

-…oui m’dame. Chuchota le Gangregarde avant de partir avec une meute de diablotins ricanant aussi silencieusement que possible dans les rues de la ville.

Les diablotins commencèrent à ôter tout ce qui ressemblait à une décoration du Voile d’Hiver, houx et guirlandes sur les devantures, ils scièrent en silence tous les sapins de Noël et embarquaient tous les cadeaux.

Le gangregarde lui sa hache en main abattait les arbres et les transportait vers le port, une longue file de démons tels des colonnes de fourmis sourdaient des rues de la ville vers le port en transportant des paquets de cadeaux destinés à finir aux requins.

Mais au détour d’une ruelle il croisa trois âmes encore éveillées, Histoire, Shihiroki et Epidémie, les trois compagnons avaient monté une échelle sur une devanture d’une échoppe pour retirer une couronne de houx d’où dépassaient des bâtons de dynamite, Histoire et Epidémie portant derrière eux de très lourds sacs de décoration, à eux trois, impossible de remplacer toutes les décorations de la ville et ils étaient très sombres. Le jour de Noël risquait d’être morose.

Le gangregarde réfléchit, par Sargeras qu’est ce que c’était difficile pour lui.

-Tiens, j’savais pas que la patronne l’avait des complices ? Qu’est-ce que je fais ? Bon, Ze’Grobid c’est le boss quand la boss est pas là, donc ils doivent m’obéir, oui, je veux leur donner mes ordres.

Il s’avança vers les deux Prêtres et la Paladine et les héla.

-C’est quoi ce boulot ? Vous mettez trop de temps à retirer toutes ses décorations ! C’est une vraie honte tout ça ?

Histoires pâlit en voyant le Gangregarde.

-Mais…

-Donne-moi ça !

Sans avoir besoin d’échelle il saisit une guirlande hors de portée de la main de Shihiroki et d’un geste brutal retira toutes les décorations d’un seul coup, les faisant sauter de la façade du magasin et il laissa tomber le tas de guirlandes piquantes comme des aiguilles de vrai sapins entre les bras d’Epidémie.

-Toi, faible humaine, tu vas jeter ça au port !

-Je…

-Pas discuter, sinon Ze’Grobid te tuer et patronne pas contente !

Histoires essaya de faire le lien.

-Attendez, votre patronne est là pour nous aider ?

Le Gangregarde ne comprit pas trop la question.

-Nan, vous êtes là pour aider la patronne à faire disparaître toutes ses horribles décorations du Voile d’Hiver.

Shihiroki qui n’aimait pas trop ce prétentieux descendit de l’échelle et pointa son doigt sur le bide adipeux du gangregarde, le faisant reculer.

-Ah ouais ? Et comment qu’elle compte nous aider à remplacer les décorations ?

-Re…Remplacer ? Mais…

Dans le cerveau du gangregarde tout était de travers, la patronne avait ordonné de dépouiller et jeter les décorations et cadeaux du Voile d’Hiver, les ordres avaient-ils changé ?

Shihiroki continua.

-Je ne sais pas qui est notre amie de ce soir, néanmoins à nous trois on n’arrivera jamais à remplacer toutes les décorations de la ville, tu entends tout ces « tic-tac » autour de toi ? ces fichues décorations Gobelines sont prêtes à exploser à la moindre étincelle, il faut faire quelque chose.

Le Gangregarde ne sut pas trop quoi faire, néanmoins il se rappela que la dernière fois qu’il avait osé décevoir Gahène en crevant sur un champ de bataille avant qu’elle ne puisse le réinvoquer, elle l’avait puni en le mettant au régime pendant un mois. Un mois sans manger son dessert favori, du Vulpérin à la crème, il avait failli en devenir fou et était devenu maigre comme un clou.

Alors en tant que supérieur de tous les Démons invoqués par la patronne il prit une décision.

Il porta ses doigts à ses lèvres et siffla.

Aussitôt des nuées de centaines de diablotins sauvages apparurent en se houspillant les uns les autres.

-Hey les minab’, les ordres de la patronne ont changé. Il faut remplacer toutes ces décorations.

Les diablotins firent la grimace à l’idée de travailler plus.

-Mais boss…

La hache du Gangregarde s’abattit sur le diablotin qui avait osé émettre une remarque, le gros gangregarde se redressa de toute sa masse menaçante.

-Au boulot tas d’raclures.

Et les diablotins obéirent, en un éclair ils firent le travail qui aurait pris plusieurs mois à Histoires, Epidémie et Shihiroki et dans une nuée d’ailes gangrenées et de piaillements de diablotins ils retirèrent les décorations défectueuses et dangereuses et les remplacèrent par de nouvelles. Les membres du club des Amis du Grand Père Hiver étaient heureux de cette incroyable bonne fortune.

Les diablotins exhortés par un gangregarde zélé firent de l’excellent travail, les décorations furent toutes remplacées et lorsque l’aube se leva, la ville était resplendissante comme jamais.

Gahène exultait sur les quais en voyant l’énorme tas de cadeaux dériver vers le large, certains ayant finalement fini par prendre spontanément feu aux premiers rayons du soleil, et avec probablement pour destination le gosier d’un Requin-baleine affamé.

Lorsqu’elle rentra en ville, la joie de la Démoniste ne dura pas.

Lorsqu’elle vit que les décorations étaient de retour, elle poussa un énorme juron qui s’entendit dans toute la forêt d’Elwynn.

-Ze’Grobid ! Mais qu’est-ce que t’as foutu !!!

Le gangregarde zélé sortit d’une ruelle avec Histoire et ses amis, l’elfe tout content vint précipitamment serrer la main de la Worgen qui parut dégoûtée de cette attention.

-C’est donc vous notre mystérieuse bienfaitrice de ce soir ? Je le savais, je savais qu’il y’avait du bon chez les Démonistes, vos démons ont fait du superbe travail pour nous aider à remplacer toutes ces décorations dangereuses.

Le visage de Gahène pâlit de surprise, puis commença à se cramoisir de rage.

-Stupide démon qu’as-tu à dire pour ta défense ? Hurla t-elle à la face de son gangregarde tout content.

-Ze’Grobid vouloir Vulpérin à la crème au dessert patronne.

Gahène poussa un terrible hurlement de rage et s’apprêta à faire un malheur, mais les journalistes de la gazette d’Elwynn arrivèrent juste à temps interviewer nos héros.

Lorsque la gazette parut le lendemain sur la photo on vit poser aux côtés du Sergent Histoire, d’Epidémie et de Shihiroki une Gahène très maussade sous le titre « Les Sauveurs du Voile d’Hiver ».

Fradth conclu son histoire.

-La morale de cette histoire est que la colère est contre-productive, haine et fureur bénéficient à nos adversaires quand la raison abandonne nos actes.

4-Lust Qii.

Mais vous en avez assez de ces horribles paquets de cadeaux, de ces banquets de fête et des histoires niaises sur un gros nain ventripotent au nez rouge ?

Et bien sachez que même au sein de la pègre on fête le Voile d’Hiver, mais pas de la même manière que les gens honnêtes.

Ainsi dans les quartiers les plus mal-famés de Hurlevent se tenait le bordel des Lanternes Rouges, détenu par une Draenei volage ayant fait ses armes depuis longtemps dans la profession des gagneuses de rue, la sculpturale Naxian Qii, dont la beauté n’avait d’égale que la perfidie. Son établissement ne recevait que trois types de clients. Les soldats en permission de l’armée, les nombreux criminels infestant Hurlevent, dont les Défias, et les bons pères de famille qui avaient épousé une jolie nymphe qui s’était par un quelconque mauvais sort, changée en un énorme Elekk avec le temps.

Et comme chaque année la jolie maquerelle avait mis en place un évènement pour fêter le Voile d’Hiver, une soirée dansante, ou ses filles étaient habillées comme des Gnomes du Grand Père Hiver, en considérablement plus sexy dans leurs minijupes rouges et leurs froufrous bordés d’hermine blanche, leurs bonnets et leurs fausses oreilles. La draenei elle-même s’était habillée pour l’occasion d’un déguisement de Grand-Mère Hiver diablement trop révélateur avec une jupe de soirée rouge à col fermé par une broche de houx s’arrêtant bien trop au-dessus du genou et un décolleté qui empêchait tout membre de la gente masculine de la regarder dans les yeux, et elle défilait sur le balcon faisant tout le tour de l’étage surplombant la salle de danse en dessous ou les clients, pour la plupart des soldats s’amusaient à danser avec les filles, certaines donnant un joli spectacle lascif sur un traineau rouge imitant celui du grand père hiver.

Soudain une de ses gagneuses, une elfe de la nuit déguisée en Gnome du Grand Père Hiver elle aussi vint l’alerter.

-Patronne, patronne !

-Qu’y a-t-il Ryzsra ?

-On a un gros poisson de présent ce soir ! Vous devriez venir voir.

-Qui est-ce donc ? Encore Vanessa Van Cleef ?

-Non…c’est Lighthammer. L’actuel maire de Hurlevent.

Qii écarquilla les yeux et rit d’un rire de crystal.

-Il a donc fini par venir s’encanailler ici, allons le voir.

Le Tauren avait brigué le poste de Maire de Hurlevent, et allez savoir par quel miracle, il l’avait obtenu, et Qii ne comprendrait jamais comme un simple masque de la Sanssaint imitant le visage d’un humain avait-il pu berner comme cela tout Hurlevent.

La Draenei descendit donc sur la piste de danse, ou Lighthammer, vêtu de sa redingote noire de maire, dont les boutons menaçaient d’exploser car le Tauren maintenant qu’il était un politicien corrompu avait pris du poids, beaucoup de poids quand les plus gros « contributeurs » avaient compris qu’on pouvait obtenir des passes-droit en lui offrant son poids en bifteck de Kodo.

Et pour l’heure il avait envie d’un autre plaisir de la chair que de celui de la table et Qii comptait bien être celle qui lui mettrait le grappin dessus, une huile il fallait toujours se les mettre dans la poche, ou dans le string, enfin ça dépend.

La draenei sortit le grand jeu, roulement des hanches de droite à gauche, sourire enjôleur, mouvements lascifs, senteurs florales et s’approcha en dansant sur ses sabots du politicien en train de se trémousser au demeurant de manière fort ridicule entre deux Gnomettes du grand père hiver trop grandes et trop sexy pour être honnête et avec autorité écarta ses filles pour se glisser tout naturellement entre les bras du tauren, veillant à ce que sa poitrine se plaque bien contre son ventre.

-Bonsoir mon chou, alors tu t’amuse à ma petite sauterie pour le Voile d’Hiver.

Le tauren rajusta son masque d’humain et rit.

-Fort bien mamzelle, ça me change des fêtes de village insipides en Mulg…euh je veux dire à la Marche de l’Ouest.

Qii tout en dansant avec lui fit tourner dans sa tête les dernières affaires du maire, cherchant un moyen de plaquer ses intérêts sur les siens.

-Alors comment avance ce projet de déclassement de terrains artisanaux en terrains agricoles du côté de la Marche de l’Ouest ?

Le Tauren pâlit considérablement. Déclasser un terrain depuis l’artisanat vers l’agricole revenait à diminuer le coût de la vente d’un terrain par vingt, il pourrait vendre une misère du terrain à certains acquéreurs qui lui offriraient des pots de vins.

-Euh…je vois pas du tout de quoi vous voulez parler mamzelle.

Qii poussa à nouveau son rire enchanteur, détendant le Tauren, quand une fille riait avec autant de franchise pouvait-elle être si mauvaise ?

-Ne t’inquiètes pas trésor, j’aimerais simplement acheter du terrain moi-même, si tu peux me donner quelques acres de terrain pour mes « activités » je t’en serais infiniment reconnaissante.

Roucoula t’elle, ce qui avait toujours un effet dévastateur sur le cerveau d’un mâle, le déconnectant purement et simplement. Elle se pencha pour murmure à son oreille.

-Et si on allait en discuter dans mes appartements privés ? J’ai une petite heure devant moi avant de rejoindre mes filles pour la parade du Voile d’Hiver.

Une manière de sceller le pacte.

L’énorme Tauren et la fine Draenei montèrent à l’étage et durant quelques instants on entendit des rires gras et des gloussements féminins.

Puis il y’eu un moment de silence.

Qii revint, avec juste une serviette autour du corps au balcon, pâle comme un linge.

-Ryzsra ! Sylmin ! Sharea ! Gnoumette ! Montez immédiatement c’est urgent !

Les quatre filles en train de danser dans leurs déguisements de Gnomes du Grand père hiver ne comprirent pas, mais en général quand la patronne était inquiète c’était très mauvais signe. Elles montèrent dans les appartements de Qii, et trouvèrent sur le magnifique douillet en soie émeraude le Tauren étendu, les bras ballants, la redingote défaite et la langue pendante.

Mort.

Qii soupira.

-Le cœur a lâché, il avait pris trop de poids récemment.

Les quatre gagneuses pâlirent à leur tour, toutes savaient ce que ça voulait dire, Gnoumette parla pour les autres.

-Patronne, si jamais on apprend que le maire est mort dans notre bordel.

-La Garde nous fera fermer pour de bon, et moi je finirais en prison et j’ai encore des cauchemars de savonnettes sous la douche, brrrr…je ne veux pas y retourner.

La Draenei secoua la tête, chassant les mauvais souvenirs et tout en allant derrière un panneau à la mode asiatique se changer, ordonna à ses filles.

-Prenez moi ça et allez me le foûtre dans les canaux, que les Crocilisques se chargent de le bouffer et bon débarras.

La Worgen, les deux Elfes et la Gnomette essayèrent de soulever le pesant Tauren, mais c’était peine perdue tant il était lourd, elles arrivèrent à peine à le tirer hors de l’impressionnant lit. Qii revint, rhabillée avec sa tenue de grand-mère hiver et se joignit à elles, mais elles arrivèrent péniblement à le déplacer jusqu’au balcon au-dessus de la salle de fête. Et là se posa un autre problème, que Ryzsra fit remarquer.

-Mais comment on va le sortir de là sans se faire remarquer ?

Qii réfléchit, puis son regard s’arrêta sur le traineau du grand père hiver qui trônait au milieu de la piste de danse. Elle eut une idée.

-Les filles, on va avancer l’heure de la parade.

Sitôt dit, sitôt fait, les catins habillèrent le Tauren décédé d’un manteau rouge couvert de fourrure d’hermine blanche, d’un grand bonnet et elles retirèrent le masque de la Sanssaint de sur son mufle.

Elles dirent déplacer le traineau et mirent le Tauren déguisé en Grand père Hiver aux rênes de l’engin, Sylmin se tenant cachée derrière lui pour mouvoir ses membres à sa place.

Une fille parla avec un porte-voix.

-Et voici chères canailles, chères racailles, le moment que vous attendiez tous depuis le début de la soirée, venu à la Lanterne Rouge répandre le bonheur chez les petits et les grands, le Grand Père Hiver !

Les spots se braquèrent en direction du traineau tiré par des rennes qui avança avec un Lighthammer mort dans son costume de grand père hiver, tirant la langue, les filles du bordel marchant en dandinant du derrière sur et à côté du traineau, tenant des cadeaux en mains comme des vendeuses de lessive.

Il y’eu des vivats et des hourras dans la foule, c’était bizarre, mais même chez les bandits on adorait le Grand Père Hiver, même s’ils étaient plus abonnés au Père Fradth et ses bottes de charbon parce qu’ils n’étaient jamais sages.

Sylmin la Worgen pesta, cachée dans le manteau du tauren qui puait la mort, maniant ses bras depuis l’intérieur des manches du manteau pour lui faire jeter des cadeaux vers les clients du bordel. Sous la musique et les vivats le char défila pendant au moins une bonne demie-heure, et tous les clients reçurent des paquets cadeaux, ainsi que les catins, Qii pensant toujours à ses pensionnaires, offrant souvent des bas, du maquillage ou du parfum à ses gagneuses, c’était une forme d’investissement caché.

Puis le traineau sortit de l’établissement coloré pour être maintenant sous la neige. Qii et ses filles poussèrent un soupir de soulagement, la Draenei reprit les rênes et fouetta pour que le traineau aille du côté des canaux.

Une fois arrivées près des canaux, Qii gara le traineau, et elles s’y mirent à cinq pour soulever le Tauren obèse et qui sentait le truc crevé sur une route par ses membres pour pouvoir le jeter à la flotte.

-A la une, à la deux, à la…

-Qu’est ce qui se passe par ici !

Les catins pâlirent de concert, au loin des hommes de la Garde arrivaient. Elles consultèrent toutes Qii du regard. Finalement la catin fit signe de rapidement poser le Tauren sur un banc et de lui remettre son masque d’humain, que tout le monde sache en le voyant qu’il était le maire.

-Fichez le camp ! Je me débrouille.

Les filles hésitèrent.

-Mais…

-Des tas de filles font leurs passes dehors dans le froid, avec un peu de chances ils me prendront pour l’une d’elles et passeront leur chemin.

Et les catins s’égayèrent comme une volée de moineau avec le traineau. Laissant là une Draenei qui se disait qu’elle avait fait une sacrée connerie, assise sur le banc entre les bras du tauren qui tirait la langue, quand les Gardes s’approchèrent assez pour voir Qii essayer de le bécoter.

-Hey toi là ?! Qu’est ce que tu fais dehors ! Par décret du Roi les prostituées n’ont pas le droit de travailler hors des établissements dédiés, c’est une atteinte aux bonnes mœurs.

Qii à court de mensonges réfléchi à toute vitesse et battant des mains alors que les masses imposantes des deux gardes en armure la surplombaient.

-Euh, voyez-vous, c’est que…oooh Naaru pitié aidez votre fille pêcheresse. Pria t’elle tout bas pour que les Gardes ne l’entendent pas.

Lighthammer papillonna des yeux en se réveillant.

-Hum ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

Il se redressa et ce fut au tour des gardes de blêmir quand ils le reconnurent.

-M…monsieur le maire ! Nous ne savions pas que vous fréquentiez les…hrm…les.

Le tauren fronça les sourcils, il ne savait pas ce qu’il faisait là, mais il n’allait certainement pas se laisser répandre la nouvelle qu’il courrait les filles de petite vertu un soir de Voile d’Hiver.

-Messieurs, je vous suggère de continuer votre patrouille, vous n’avez rien vu sinon…

Il avisa leurs badges.

-Messieurs Harker et Garslo, je connais deux soldats qui se retrouverons mutés à fort de Guet du Nord le pire des forts de l’Alliance en Kalimdor.

Les deux gardes se mirent au garde à vous et saluèrent.

-Oui monsieur ! Compris m’sieur !

Et ils filèrent comme s’ils avaient Sargeras aux trousses.

Qii poussa un audible soupir de soulagement, le Tauren se tourna vers la Draenei, passablement mécontent.

-Mais qu’est ce qui m’est arrivé ?

-Tu étais mort mon chou ! J’allais te jeter aux crocilisques pour ne pas avoir d’ennuis ! Je ne sais pas comment, mais ton cœur est reparti, tu devrais arrêter les banquets trop arrosés.

Le Tauren s’adoucit, il avait eu peur lui aussi.

-Ça irai mamzelle Qii, mais à l’avenir je ne courrais les bordels qu’accompagné de mon médecin personnel.

Fradth termina sa quatrième histoire.

-La morale de cette histoire ? Que le désir de la chair attire beaucoup de pognon et beaucoup d’ennuis et qu’en tant que Réprouvé je trouve tout ce qui a trait à la reproduction des vivants dégoutant au possible, berk. Ils peuvent pas se reproduire comme tout le monde, en répandant une peste morte-vivante ?

4 mentions « J’aime »

serais-tu en avance de quelques mois? ou alors en retard? Mais c’est pas bien grave ça rafraîchi un peu de penser à la neige par ces temps de canicule^^ Toujours aussi doué pour raconter des histoires :slight_smile:

Du retard, j’avais lâché l’affaire l’hiver dernier, mais je veux au moins terminer ce que j’ai commencé.

2 mentions « J’aime »

Le chapitre du jour arrive.

5-Garadan Greed

L’avarice, la cupidité, qualités Gobelines s’il en est, mais que d’autres races partagent néanmoins Notre cinquième histoire est celle d’un renégat, un Troll renié par les siens, dont la cupidité n’a d’égale que le penchant kitch pour les super héros ringards.

Car Garadan Greed ne craint pas le ridicule.
Garadan Greed ne craint que deux choses, le fisc et sa maman. Et je vous défie de rire ; si votre maman était une vilaine sorcière trolle, obèse, cannibale et fan des crapauds ayant engendré une centaine de gosses tous plus vilains les uns que les autres, vous la craindriez.

Pour les plus jeunes imbéciles d’entre vous qui adorent les histoires de héros, pourquoi d’après vous tant de héros exercent le métier de journaliste ? Pour écrire leur propre légende pardi.

Notre Troll était donc le tenancier d’un brûlot se prétendant journal appelé le Garadan Times le jour, et il enfilait la cape du terrible vengeur masqué SuperTroll la nuit.

C’était un matin comme un autre aux éditions du Garadan Times à Cabestan, petite ville Gobeline sentant le poisson toute l’année ; sauf durant le Voile d’Hiver. Le maire Picassiettes avait dépensé une fortune en canons à neige pour enneiger la petite ville côtière qui ne connaissait jamais vraiment l’hiver. Et Garadan était dans son bureau au dernier étage du Times, revêtu de son habituel imperméable brun de journaliste, il était occupé à manipuler l’information pour ses besoins personnels.

-Pff, rien de nouveau sous le soleil des Tarides, mais c’est pas grave, rappelons nous du credo du journal, « Si tu trouves pas de scoop, inventes-en un, mec. »

Le blason au-dessus du bureau de Garadan en effet représentait une plume d’oie sur un parchemin avec le credo en question.

-Alors j’ai qu’a écrire qu’une nouvelle fois des espions de l’Alliance ce sont introduits en ville…oui, très bien, les couillons vont gober ce mensonge. Je leur dit que l’armurerie locale fait des rabais sur les armes à feu, c’est pas vrai, mais je m’en fiche, j’ai des parts dans l’entreprise. Nyark nyark. Et voyons voir…ah oui, Jamie Jteniquelesbourses la patronne de la mafia locale m’a demandée de salir le portrait d’un concurrent, et bien, cet honorable m’sieur Grizzek qui a mis son nez dans les affaires de la mafia sera accusé d’être l’un des dits espions de l’Alliance et emprisonné, mon dieu je suis génial !

Le troll parti d’un rire sournois et après avoir écrit l’article censé semer la pagaille et lui rapporter du pognon s’affala dans sa chaise de directeur du Times, croisa les bras derrière la tête, posa ses pieds à deux doigts sur le bureau et s’apprêta à faire une sieste bien méritée.

C’est alors que la reporter phare du journal (officiellement stagiaire depuis des années), une Elfe de Sang aussi chipie que stupide nommée Hooney’o’Chip habillée d’un imper jaune moulant et avec un beau décolleté entra dans le bureau, un Caméra’Orc bien vert et bien stupide portant une lourde caméra S.E.L.F.I.E sur les talons.

-Coucou patron, on a des nouvelles de la rue, tout le monde parle du superhéros en ville qui détrousse les méchants.

Le Troll paru très content.

-Alors, la notoriété du grand Super Troll monte en flèche ?

Hooney parut surprise, elle était bête au point d’oublier que c’était son patron le fameux Super Troll alors qu’il n’avait pas hésité à l’engager pour le filmer pendant qu’il allait voler le sac à main des vieilles dames la nuit.

-Super Troll ? Non, je ne parle pas de ce vieux Troll tout ringard avec sa ceinture de gadget tout pourris.

Garadan écarquilla les yeux et tomba en arrière de sa chaise, quand il se redressa, il était furieux, mais l’idiote ne remarqua rien.

-Il s’agit de la grande Snow-Cat ! Qui se prétend elle-même le chat du Grand Père Hiver, venue botter le train de tous les méchants en ville afin que le Grand père Hiver puisse livrer ses cadeaux en toute sécurité.

Le Troll fulmina, son visage vert devenant rouge de rage.

-NOM D’UN MOJO POURRI !!! Elle va voir ce qu’elle va voir !

Hooney tendit son micro vers son patron d’un air enjouée, son Caméra’Orc étant occupé à filmer ses fesses en ricanant bêtement.

-Qu’en dites vous patron, je peux la trouver pour l’interviewer ?

-HORS DE MON BUREAU CRÉTINE !!! OU JE TE RETIRE TON SALAIRE DU MOIS !!!

Hooney décampa, elle eut le temps de ronchonner « c’est la troisième fois en trois mois qu’il me sucre mon salaire ce radin ».

Garadan avait besoin de temps pour réfléchir à un plan d’action.

La nuit venue Garadan enfila son costume, justaucorps en spandex vert pistache moulant, fleuret, ceinture de gadgets, masque-loup, cape rose flashy. Il était prêt.

-Gare à toi Snow-Cat, car il n’y a qu’un seul héros habilité à dépouiller les braves gens de Cabestan, le grand SuperTroll ! Vite, à la Trolle-mobile !

Et il fonça à la cave de la rédaction ou l’attendait une superbe mécabécane repeinte du même vert flashy que le costume en spandex du troll et pourvue de défenses de décorations à la mode trolle. Il fit rugir sa bécane et fila dans la neige sous le clair de lune dans les rues de Cabestan.

Au même moment, la dénommée Snow-Cat, alias Drysth, une humaine vêtue d’un autre costume en spandex moulant tout blanc celui-là mais au moins aussi ringard que celui de SuperTroll appréhendait un voleur Gobelin appelé Snoopgob qui sortait d’une maison avec un lourd sac rempli de biens volés sur le dos.

-Halte là voleur ! Nul ne perturbera la tranquillité de Cabestan durant le Voile d’Hiver !

Snoop pâlit et prit ses jambes à son cou.

-Crotte, mais pourquoi y’a que des tarés dans cette ville ! Je croyais que Cabestan était une petite ville sans histoires !

-Escouade Snow-Cat à l’attaque !!!

Et aussitôt, répondant aux ordres de l’humaine, une meute d’écureuils morts-vivants se jetèrent sur le Gobelin et l’immobilisèrent, le menaçant de leurs dents cariées.

-Argh ! Enlevez-moi ça, enlevez-moi ça !!! Je me rends ! Je me rends !!! Hurla le pauvre Gobelin qui n’avait pas envie d’être zombifié par des bestioles non-mortes, ce qui serait très fort dans un combat de mascottes d’ailleurs.

Snow-Cat ligota le voleur.

-Bien, la Justice triomphe une fois de plus, je vais t’amener au Sergent Histoires pour qu’il te mette sous les verrous le temps que…

Elle fut interrompue par un bruit de mécabécane qui approchait. Les phares de l’engin l’aveuglèrent, puis le conducteur fit un dérapage pour placer la moto de côté, et il en descendit, prenant un air mystérieux, enveloppé dans sa cape rose.
Super Troll était arrivé.

La nouvelle Superhéroïne frémit d’effroi devant la présence menaçante.

-Mais…mais qui êtes-vous ?

-Je suis la nuit, je suis la vengeance, je suis…Super Troll !!!

Et le troll jeta son Défensarang, une défense de troll aiguisée comme un couteau, Snow-Cat se baissa pour l’éviter, la défense tranchante coupa les liens de Snoopgob, et le malfrat s’enfuit en chialant de bonheur.

-Merci SuperTroll !

Snow Cat comprit qu’elle avait affaire à un adversaire sortit les griffes, et feula.

-Miaow, fsssh !!!

-En garde faquin !!!

Et Super Troll se jeta sur son ennemie jurée.

Pendant que les deux super héros se bagarraient dans un affrontement dantesque digne d’un blockbuster Hooney, elle, était en train d’arpenter les rues avec son Caméra’Orc, et elle était grognon.

-Zut, le patron est vraiment pas gentil, me piquer encore une fois mon salaire du mois, en plus, j’étais sûre de l’avoir ce scoop, j’aurais pu interviewer Snow Cat s’il m’avait laissé faire.

Son Caméra’Orc fronça les sourcils et tourna la tête dans tous les sens.

-M’dame, y’a baston par-là, Mokr l’entendre des coups. Déblatéra t’il avec une diction plus que pourrie. Mais cela éveilla l’intérêt de l’Elfe qui dégaina son micro de reporter comme une arme.

-Oui, j’entends ça aussi, filme Mokr, filme ! On va voir ce qu’il se trame !

Elle arriva dans la ruelle ou se battaient les deux belligérants, se griffant et se tirant les cheveux comme des prétendantes au concours de beauté « Miss Tarides ». Elle filma.

-Filme Mokr !

Elle brancha son micro et se tourna vers la caméra, mettant en valeur son décolleté et rajustant ses boucles blondes autour de son visage.

-Bonsoir chers téléspectateurs de la Gnomotélévision, ici votre reporter Hooney’o’Chip en direct de la Rue du Poisson à Cabestan ou le super héros local Super Troll est en train de se battre contre une intruse sur son territoire, miss Snow Cat.

Elle s’approcha des deux héros en train de se battre comme des chiffonniers et elle brandit le micro sous les lèvres de Snow Cat.

-Mamzelle Snow Cat, pour quelle raison êtes-vous venue dans cette petite ville paumée répandre la justice ?

-Tu vois pas que je suis occupée cônnasse ! J’ai un ringard en spandex à buter pour la paix de Cabestan !

Hooney tendit son micro vers SuperTroll qui essayait d’étrangler son adversaire.

-Monsieur Super Troll, que comptez-vous faire à propos du Voile d’Hiver si vous vainquez votre adversaire ? Essayerez vous de voler Noël comme un Père Fradth ?

-Je dirais pour la postérité que je hais les chats ! Maintenant recule que je puisse éliminer cette impostrice.

-Ok patron. Déclara stupidement la chipie en reculant avec un grand sourire pour s’adresser à la caméra.

-Comme vous voyez leur rivalité est déjà farouche, cela nous promet de nombreux combats épiques pour la domination du territoire de Cabestan, qu’en dites-vous chers télespectateurs, vous…

-C’EST PAS BIENTÔT FINI OUI !? S’écria soudain une voix autoritaire.

La caméra filma le sommet d’un toit ou un traineau rouge tiré par des rennes s’était garé, et un imposant nain ventripotent à longue barbe blanche vêtu d’un noble manteau rouge bordé d’hermine, mains sur les hanches toisait le petit groupe dans la ruelle.

Hooney n’en crut pas ses oreilles, elle commenta surexcitée.

-Incroyable chers télespectateurs ! Voilà que le Grand Père Hiver en personne vient d’apparaître ! Que compte t’il faire ?

Le Nain sauta du toit et se réceptionna dix mètres plus bas comme si de rien n’était dans une posture classe, genou en premier (tout bon Super Héros sait que cette pose d’atterrissage classe fait p’tain de mal au genou), il se redressa et sortit son arme prodigieuse, le Marteau des Fêtes de l’Hiver et s’approcha pour pouvoir distribuer deux coups aux Super Héros ringards.

-Apprenez bande d’usurpateurs que le Grand Père Hiver n’a nul besoin d’être défendu, tant que l’esprit des fêtes existe, je suis invincible !

Hooney alla interviewer le Grand Père Hiver pendant qu’il ligotait les deux fauteurs de troubles.

-C’est incroyable, vous êtes le vrai Grand père Hiver ?

Il hocha la tête avec un sourire aimable.

-En effet mon enfant.

-Prouvez-le ! Exigea Hooney.

Aussitôt le nain sortit une paire de bésicles et une liste de sa poche.

-Voyons voir, Hooney’o’Chip. Ah oui ! Cette année mon enfant tu as demandé la collection complète des cosmétiques Lorelianne, je me trompe ?

L’elfe s’extasia.

-C’est vrai ! C’est ce que j’avais demandé au Grand père hiver.
Le Caméra’Orc s’insurgea avec espoir.

-Et Mokr. L’avoir aussi écrit à gentil papa hiver.

L’aimable nain consulta sa lettre.

-Mokr, Mokr, voyons voir. Ah oui jeune homme, vous aviez demandé une nouvelle hache, et bien comme vous avez été sage, cette année vous l’aurez.

L’Orc sourit de tous ses crocs comme un gamin.

-M’ci papa hiver, ça cool.

Hooney continua à lui poser des questions pendant qu’il finissait d’entraver Super Troll et Snow Cat, assommés.

-Vous dites que vous n’avez pas besoin d’être défendu. Pourtant chaque année le Voile d’Hiver est menacé, vous avez entendu parler du Père Fradth le terroriste, ou encore des massacres du Voile d’Hiver commandité par les Gourmandises Fumebois ou bien…

Le Grand Père Hiver l’interrompit.

-Ma chère enfant, le Voile d’Hiver ce n’est pas des paquets, des décorations ou des jouets, le Voile d’Hiver, c’est un esprit, un esprit qui se réjouit de la fin de l’année et du début d’une nouvelle, qui fête la fin d’une vie et le début d’une nouvelle. Je n’ai pas besoin d’être défendu, le Voile d’Hiver est impérissable comme l’hiver lui-même, qui revient chaque année. Sur ce, ma bonne enfant, je vous conseille d’appeler la Garde, il y’a des malfrats à coffrer par ici.

SuperTroll, la tête pleine de bleus à cause des coups de marteau du Grand Père Hiver blêmit et sortit de sa ceinture de gadgets un couteau pour pouvoir couper ses liens.

Le Grand Père Hiver siffla pour faire descendre son traineau et embarqua.

-Sur ce mes enfants, je vous souhaite un joyeux Voile d’Hiver et une bonne année, OH OH OH OH !!!

Et il fouetta ses rennes qui tirèrent le traineau à travers le ciel étoilé.
L’elfe était aux anges, des étoiles pleins les yeux.

-Tu te rends compte Mokr, on a rencontré le Grand Père Hiver en personne, c’est le patron qui sera content d’apprendre ça…tiens…mais où est passé SuperTroll ?

Pendant qu’elle discutait avec le Grand Père Hiver, le troll en spandex vert avait prit la fuite, ne laissant que Drysth, assommée dans son costume de Snow Cat, les liens avaient été coupés.

Le lendemain les gros titres écrits la veille par Garadan avaient changé pour « Le Grand Père Hiver massacre deux clown se prenant pour des Super Héros » écrit par Hooney’o’Chip.

L’elfe toute joyeuse accompagnée de son Caméra’Orc, rentra dans le bureau de son patron qui était occupé à diminuer la taille d’une bosse à l’aide d’une compresse de glace.

-Vous avez vu patron, le superbe scoop qu’on a imprimé ce matin, une interview du Grand Père Hiver, c’était génial non, les profits du journal vont grimper en flèche !

Le Troll amer répliqua:

-Vous…êtes virés tous les deux.

La morale de l’histoire c’est que les Super Héros ça fait vendre, mais qu’il faut être un sacré crétin pour croire qu’un costume en spandex de pervers va vous rendre badasse.

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6-Sloth Sinnka

Fradth tira une bouffée de fumée de sa pipe de vieux sage devant l’assemblée de Gnomes lépreux assis ou couchés devant lui, soutenant leurs horribles visages couverts de croûtes verdâtres de leurs mains.

-Peu de gens ont compris qu’un vil criminel comme moi prenne sous son aile une bonne sœur du couvent de Lune d’Argent aussi pieuse que la jeune Sinnka, il est vrai qu’elle est la gentillesse même, mais peu savent la vérité, cette jeune fille si gentille cache un sombre secret.

Il reprit son livre et l’ouvrit au sixième chapitre.

-Et c’est pourquoi elle est l’héroïne de notre sixième petite histoire et le sixième pêché capital, l’un des plus terribles. Sloth, la Paresse.

Comme l’histoire de Garadan Greed et Falton vous l’ont donc appris, Cabestan était loin d’être une petite ville Gobeline sans histoires mais semblait avoir le don bien au contraire pour attirer les pires tarés des Tarides.

Donc au Mausolée Cœur-Froid, fuis par Fradth durant la période du Voile d’Hiver une certaine Elfe de sang vint faire le ménage.

Sinan Kalaan Kainen alias Sinnka, elle était aussi gentille et pieuse que fainéante et en l’occurrence était venue à l’aurore pour faire le ménage dans le mausolée déserté, mais n’ayant pas l’habitude de se lever aussi tôt elle s’était endormie contre la porte et salivait sur le bois depuis déjà plusieurs heures. Le soleil des Tarides finit par la réveiller en se posant sur sa nuque et elle baîlla.

-Baaaaaille. Mais qu’est ce que je fais là moi ? Ah oui ! Il faut nettoyer le mausolée de tonton Fradth. Normalement c’est cet imbécile de Frosthelm qui devait s’en charger.

Et elle entra dans le mausolée pour faire le ménage, mais ce que Sinnka ne savait pas, c’est qu’elle avait un rôdeur qui la suivait. Une Prêtresse concurrente de l’Eglise de la Lumière de Hurlevent, Cariss. Cachée derrière un arbre, la Prêtresse humaine espionnait l’Elfe qui allait jouer les bonniches pour un horrible mort-vivant.

-Ma chère petite Sinnka, à quoi es-tu réduite ? A jouer les souillons pour un vilain morbac ? Je n’ose imaginer ce qu’il t’a faite subir, mais ne t’inquiètes pas, je te ramènerai dans le droit chemin de la Lumière.

Et sur ce, sachant le Démoniste absent, elle décida d’appeler les autorités afin qu’on détruise ce mausolée où à ses yeux Sinnka était retenue contre son gré ; sans le sorcier pour tyranniser la ville il serait probable que le maire Gobelin soit plus qu’enclin à faire détruire cette horrible masure.

Dans le Mausolée proprement dit, Sinnka avec une énergie décuplée chantonnait tout en passant la serpillère et en faisant la poussière avec son plumeau autour des bocaux d’organes du Démoniste.

-Siffler tout en travaillant hm-hm-hm hm hm hm, et le balai parait léger si vous sifflez tout en travaillant.

Et les oiseaux chantaient en rythme avec elle…et il faut savoir que le seul type d’oiseaux qui se perchaient à la fenêtre du bureau de Fradth étaient des corbeaux, des vautours et des choucas, ce qui donnait un ton beaucoup moins féérique à la chanson niaise de l’Elfe.

Mais Sinnka se mit soudain à ralentir, ses yeux papillonnèrent, elle posa ses deux bras sur le manche de la serpillère pour soutenir son visage, elle commençait à s’endormir.
Des étincelles d’énergie violette commencèrent à sourdre de son corps.

-Zzz……Oh non !!!

Sinnka se réveilla immédiatement et se fila des claques.

-Ouf. Encore un peu de sommeil et elle recouvrait assez d’énergie pour sortir. Non Sinnka ! Tu ne vas pas t’endormir, tu vas terminer ton travail.

Elle recommença à travailler, mais soudain la porte du mausolée s’ouvrit en grand, et un vieux Gobelin en complet gris de fonctionnaire entra dans le mausolée suivit d’une dizaine d’ouvriers en salopette bleue portant des masses et de la dynamite. Il sembla surpris en voyant Sinnka et commença à lui parler avec un langage technocratique à l’extrême.

-Mademoiselle, sachez que vous êtes subséquemment en train de positionner votre personne sur la location d’une entité propriétaire ci-nommée « Mausolée Cœur-Froid » et que par la présente demande de la mairie et co-signée par le présent représentant de la mairie, moi-même monsieur Grissec Burocrat, ai usé de ma mobilité personnelle pour venir porter un préjudice de type explosif au bâtiment de cet horrible sorcier démoniaque de Fradth.

L’Elfe ne put que répondre sans avoir rien compris.

-Qoa ?

Tandis que les ouvriers se mettaient déjà au travail, allant poser des bâtons de dynamite partout et écrivant à la craie rouge sur les murs là où ils allaient les briser. L’horrible fonctionnaire continua à parler.

-Et donc par ma présente et estimée présence de représentant de l’état et muni de la circulaire A-38 du maire Picassiettes vous sommes de mobiliser vos talents d’ingénierie de surface dans un quelconque établissement dédié car…

Sinnka bailla à s’en décrocher la mâchoire tant le fonctionnaire était ennuyeux. Elle le supplia.

-Par pitié ! Arrêtez de parler, vous me donnez envie de dormir, et si jamais je m’endors ne serait-ce qu’une seconde de plus aujourd’hui je…

-Mademoiselle je vais utiliser ma fonction vocale pour me répéter, allez pratiquer vos talents d’ingénierie de surface à l’aide de votre serpillère dans un établissement dédié sinon…

Les paupières de l’elfe se fermèrent irrésistiblement, elle chancela sur le manche de sa serpillère, elle répliqua mollement.

-Arrêtez, vous ne savez pas ce que vous…ce que vous….rrroooonn…

Et elle s’endormit sur son balai devant un fonctionnaire mécontent, les mains sur les hanches.

-Mon incompréhension est aussi profonde que le puit des âmes damnées de la Bureaucratie, mais pourquoi tout le monde s’endors comme ça devant moi ?

C’est alors que le même phénomène recommença. Des étincelles de magie noire s’élevèrent du corps endormi de Sinnka. Les ouvriers Gobelins s’arrêtèrent dans leur pose de dynamite quand ils remarquèrent l’inquiétant phénomène.

-Euh…boss…on devrait pas s’enfuir, ça sens mauvais là non ?

Les étincelles se muèrent en flammes noires qui brûlèrent autour du corps endormi de l’Elfe dont la moue joyeuse sur son visage endormi était en train de se muer en une terrible grimace de rage. Le fonctionnaire pâlit.

-Euh, messieurs, votre référentiel directeur a raison, il est tant d’user de notre mobilité pour prendre la poudre d’escampette avant que…

Le corps de l’Elfe émit une puissante onde de choc de magie noire et elle se réveilla en bloc en poussant un terrible hurlement de banshee qui fit exploser tous les verres des fenêtres et les bocaux aux organes du salon, répandant du formol partout dans la salle. Le cri aigu au possible, atrocement discordant déchirait les oreilles. Les Gobelins prirent immédiatement la fuite en jurant sur leurs divinités vénales que plus jamais ils ne mettraient les pieds dans ce bâtiment habité par Sargeras en personne.

Sinnka avait changé. Sa belle chevelure blonde et bien coiffée était désormais en pétard et aussi noire que la nuit, les yeux émeraudes de l’Elfe étaient devenus violets, et son visage gentil arborait maintenant un rictus de joie sadique avec une bouche s’ouvrant sur des dents pointues.

L’alter ego maléfique de Sinnka venait de se réveiller grâce à l’excès de sommeil de Sinnka. La terrible Kalsinn.

-ENFIN !!! Ténèbres et discorde, je peux enfin sortir ! Et il est temps pour moi de m’amuser pour le Voile d’Hiver !

Elle sortit du Mausolée et vit au loin Cabestan couverte par la neige artificielle des canons à neige, les horribles décorations du Voile d’Hiver et les chorales de Gobelins passant d’une maison à l’autre. Elle cracha par terre.

-Par les tentacules de C’thuun mais quelle horrible fête ! Leur sens musical est complètement à gerber….VOUS LA !!! NE VOUS ENFUYEZ PAS !!!

Elle tendit les doigts, et des tentacules faits de magie noire en surgirent et capturèrent les ouvriers Gobelins qui hurlèrent de terreur tandis que Kalsinn les rapprochait d’elle, elle suspendit la tête en bas le chef d’ouvrage devant ses dents tranchantes.

-Vous êtes des Gobelins non ? Vous construirez TOUT ce que l’on vous demande pour de l’or n’est-ce pas ?

-Euh…oui oui mamzelle Sin…

-C’est Kalsinn ver de terre.

-Kalsinn, mamzelle Kalsinn. Pour peu qu’vous payez on fera TOUT ce que vous voudrez.

Elle laissa le Gobelin tomber la tête la première au sol.

-Bien… vous allez faire de ce mausolée avant ce soir la plus belle scène de musique que l’on n’ai jamais vu sur Azeroth, et toi tu vas aller distribuer des invitations à tous ceux qui aiment écouter du bon vieux hard metal des familles. ACTION !!!

Hurla t-elle, et les Gobelins se mirent aussitôt en mouvement.

-Oui mamzelle Kalsinn.

Ce qui tira de l’intéressée un ricanement machiavélique.

Alors que la nuit tombait, on donnait à nouveau une petite fête entre voisins dans la ville, l’ambiance était à l’orchestre symphonique et aux chants grégoriens.

Quand soudain une déferlante sonore de guitare électrique allumée à fond les basses descendit sur la ville, les bébés se mirent à pleurer dans les bras de leurs mères et les musiciens de l’orchestre symphonique s’arrêtèrent de jouer, outrés par la violence indécente du son qui leur fonçait dessus.
Sur la colline ou se tenait le Mausolée Cœur-Froid, le bâtiment avait été transformé en un énorme bar-dancing-concert et Kalsinn sur l’estrade sous les boules à facettes lumineuses et les néons épileptiques hurlait à pleins poumons de sa voix de banshee, elle s’était habillée pour l’occasion d’une tapageuse tenue de cuir noire avec de la fourrure grise autour des épaules et un maquillage blanc indécent autour du visage, elle s’était colorée la langue en noir et vomissait presque toutes les horreurs de l’enfer de sa voix stridente.

(-https://www.youtube.com/watch?v=qatmJtIJAPw pour ceux qui se demandent à quoi ressemblent un peu les goûts musicaux de Kalsinn.)

Mais dans la foule d’invités secouant la tête à toute vitesse et étant équipés de sacrées chevelures toutes noires sans exception pour l’occasion une tête n’était pas à la fête. Cariss se mordillant la lèvre à l’entrée de la boîte de nuit-mausolée-concert-dancing floor pesta.

-Ma jolie Sinnka, qu’es-tu devenue ! La corruption de ce monstre de Fradth est beaucoup plus importante que ce que j’aurais imaginée. Mon premier plan a échoué, que faire pour l’éloigner de cet endroit maudit ? Oh, je sais !

Et elle alla rejoindre une bande d’ouvriers Gobelins à l’air très mécontents, superficiellement brûlés et visiblement épuisés, affalés en tas contre l’un des murs à l’extérieur du Mausolée. La Prêtresse humaine les aborda.

-Hola les amis, je vois que vous avez eu une dure journée ?

Le chef de la bande grincha en tendant son doigt dans son dos, vers le mur.

-Tu parles peau-rose, l’Elfe méchante a l’intérieur nous a fait bosser comme des chiens sur sa piste de danse toute la journée, et quand on a voulu être payés, elle nous a vomi des flammes noires dessus.

-Oooh, mes pauvres choux. Vous voulez être payés pour votre juste travail ? Et bien j’ai exactement ce qu’il vous faut. Avec une bénédiction appropriée vous ne craindrez plus les flammes noires de cette Elfe et vous pourrez aller lui réclamer votre argent bien gagné sans coup férir.

Les Gobelins parurent contents de cette aide.

-C’est vrai ? Oh c’est vachement sympa la peau-rose.

Sur la scène alors que la musique montait encore d’un cran et qu’une partie déjà des participants étaient partis avec bizarrement les oreilles qui saignaient, en ne marchant pas très droit et décrivant ça comme « La meilleur teuf d’ma vi, juré sa mer ! » Kalsinn poussa sa voix d’un ton. Et toutes les boissons commandées par les invitées prirent spontanément feu de flammes noires sous l’effet de la voix de banshee de l’Elfe.

Kalsinn laissa un autre chanteur prendre la relève et alla derrière l’estrade se reposer tout en allant boire une bière, c’est alors que la bande d’ouvriers Gobelins de plutôt approchèrent, tenant des tuyaux de métal dans leurs mains comme des armes.

-Mamzelle Kalsinn, on est revenus pour parler à propos d’not paye si vous voulez bien.

-Disparaissez vermisseaux !!! S’écria l’Elfe noire de rage tout en brandissant ses ongles longs et manucurés vernis en noir vers les Gobelins pour les foudroyer avec sa magie noire. Les Gobelins eurent un moment de peur, mais les éclairs de foudre noire de Kalsinn dévièrent et ne les touchèrent pas, la bénédiction de Cariss était efficace contre les pouvoirs de Kalsinn. L’elfe pâlit, les Gobelins plus confiants se resserrèrent autour d’elle. Elle leva les mains.

-Attendez attendez mes bons amis. Je n’ai pas l’argent pour vous payer. Mais je sais où le trouver.

Quelques minutes plus tard, Kalsinn était redescendue en ville accompagnée de la troupe de Gobelin et ils se tenaient devant un bâtiment fermé ou aucune lumière n’était allumée. L’elfe le désigna en souriant.

-Et voilà c’est ici.

-Euh…c’est la banque de Cabestan. Vous comptez voler cet argent ?

Kalsinn enveloppa son poing d’un bandage et répondit l’air de rien.

-Ça vous gêne messieurs ?

Les Gobelins haussèrent les épaules avec un bel ensemble.

-Pas vraiment.

Et l’Elfe frappa dans une vitre avec son poing, et elle n’était pas blindée, elle brisa la vitre, mais aucune alarme ne retentit, ce qui était plutôt bizarre. Kalsinn défit le bandage et s’insinua par la fenêtre après avoir ouvert le loquet, puis ce fut au tour des Gobelins.

-Bon, attention, dans les banques Gobelines et Gnomes il y’a toujours des robots-tueurs pour garder le coffre.

Les malfrats se cachèrent à l’angle du mur après les bureaux des réceptionnistes, devant le coffre en effet il y’avait deux robots tueurs montés sur chenilles, possédant des bustes humanoïdes avec des mitraillettes en bandoulière et ils…partageaient une bouteille.

-Bzzt-reprend-un-petit-coup-mon-frère.

-Arrête-mec-et-le-patron ?

-Le-patron-t-a-déjà-donné-autre-chose-que-des-insultes-au-lieu-d-une-bonne-vieille-bouteille-d-antirouille ?

-Non-t-a-raison. Il-était-vachement-sympa-ce-type….Roh-zut. Excès-d-antirouille. Protocole-de-purge-puis-rebootage-du-système.

-Moi-aussi-frère.

Et les deux robots tueurs s’effondrèrent d’un coma éthylique robotique et ronflèrent en binaire, laissant nos malfrats aller jusqu’au coffre, les Gobelins ne comprenant pas vraiment ce qui venait de se passer, mais c’était un sacré coup de chance.

Une telle chance ne pouvait augurer rien de bon. La porte du coffre s’ouvrit toute seule, et quand ils entrèrent, ce fut pour constater que la banque avait déjà été dévalisée, les coffres étaient ouverts et vides. Kalsinn trouva un mot par terre écrit avec mots découpés dans le papier journal et présentant d’atroces fautes d’orthographe.

-Je vou é u, mon chou. Signé, le vanjeure bourré.

Kalsinn fulmina et froissa le papier.

-ARGH !!! ON NOUS A DOUBLÉS !!! ET PUIS JE NE SUIS PAS TON CHOU !!!

Ce fut bien sûr à ce moment là que l’alarme surgit du plafond et hurla.

-ALARME SILENCIEUSE ACTIVÉE !!! INTRUS DÉTECTÉS !!!

Les Gobelins pâlirent.

-On a été eu patronne !!! Fichons le camp d’ici !

Et ils foncèrent hors de la salle des coffres alors que les robots tueurs se réveillaient tout juste de leur rebootage pour cause d’excès de boisson.

-Z-z-z-z…hein ?

Dehors déjà les Cogneurs de Cabestan étaient sur les lieux, le Sergent Histoires au-devant des Cogneurs, portant un mégaphone.

-Sigh…pourquoi il a fallu que je sois muté dans cette ville de dingues cet hiver, je voulais fêter le Voile d’Hiver à Hurlevent moi avec les copains.

Il brancha son mégaphone et s’écria :

-Rendez-vous, vous êtes cernés !

Cariss, qui assistait à l’arrestation de loin ricana.

-Hihihi, pardonne-moi ma belle Sinnka, mais au moins en prison tu seras isolée de ce dangereux criminel et puis…je serais l’aumônière de la prison où on t’enverras.

Kalsinn rougit de rage. Elle fit un geste grossier de la main, d’ailleurs sur le dos de sa main il était écrit « Mor o keuf ».

-ALLEZ VOUS FAIRE censuré !!!

Elle prit une grande inspiration.

Puis elle ouvrit une gueule large comme un four et poussa un terriblement hurlement, qui fit porter la main aux oreilles de tous les Cogneurs, abandonnant leurs armes.

-Argh ! Mais faites-la taire c’est horrible !

-C’est pire que les ronflements de ma femme, et rien n’est pire que les ronflements de ma femme !

-Mais quelle sublime voix, je suis aux anges. Déclara un dernier Cogneur aux goûts musicaux plutôt bizarres.

Histoires avait également porté ses mains à ses longues oreilles d’Elfe, bien trop sensibles. Quand Kalsinn enfin se tut, il dégaina Courroux de la Lumière pour s’apprêter à lutter, mais Kalsinn fut bien plus rapide.

-Allez tous brûler en enfer !!!

Des mains de l’Elfe enragée des torrents de flammes noires du vide surgirent en vrombissant comme des lances-flammes et mirent le feu aux barricades.

La bataille fut terrible.

Les forces de l’ordre au milieu du chaos réussirent à arrêter les ouvriers Gobelins qui jurèrent que l’elfe les avait forcés à essayer de piller la banque. Plusieurs pâtées de maison partirent en fumée à cause des affrontements entre fans de hard metal ralliés à la cause de Kalsinn et les Cogneurs de Cabestan, les dynamites posées le matin dans le Mausolée Cœur-Froid allumées par les flammes noires de Kalsinn explosèrent malencontreusement et le firent partir en fumée
Mais Kalsinn elle-même parvint à s’enfuir.

Dès les premières lueurs de l’aube, elle était en train de gravir la pente pour retourner au Mausolée, elle était terriblement fatiguée. Mais heureuse.

-C’était une soirée géniale…on remettra ça.

Elle clignotait comme une ampoule sous basse tension, ses cheveux passant du noir au blond au fur et à mesure que Sinnka se réveillait.

Finalement elle entra dans le bâtiment, qui avait été démoli par la scène de guerre civile, s’endormant sur le plancher sous le ciel bleu des Tarides, une explosion de dynamite ayant emporté le toit.

Quelques secondes plus tard, Sinnka se réveillait en baillant, ayant retrouvé sa blondeur et sa gentillesse habituelle.

-Aaah, j’ai bien dormi moi, bon il faut que je continue à faire le ménage avant que Fradth revienne sinon….

Elle pâlit en constatant que le mausolée était en ruine, et qu’elle avait une vue imprenable sur une Cabestan en feu.

-Oups…je n’aurais jamais dû m’endormir au boulot moi. Se désola t-elle.

A l’extérieur du Mausolée, une Cariss aux vêtements de nonne brûlés par les affrontements et toute contusionnée avait vu Sinnka redevenir normale, elle déclara :

-Ça en valait le coup.

Puis elle tomba dans les pommes.

La moralité de cette histoire, c’est qu’il faut bosser pour que vos patrons soient contents, et que si jamais vous vous endormez au travail, vous deviendrez aussi méchants que Kalsinn, car un monstre dors dans les rêves du pêcheur qui s’adonne à la paresse.

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