Alors si on excepte le passage entre Cata et MoP, je trouve qu’ils ont plus ou moins réussi à montrer la chute d’un perso dans la « folie » dans WoW :
Garrosh.
Bon, ce n’est pas parfait, il faut avoir lu les nouvelles et romans pour avoir une vision d’ensemble, mais voilà :
-On commence à BC avec un gamin pas sûr de lui, qui veut pas assumer son rôle de chef car honteux du rôle de son père dans la chute des Orcs. Thrall arrive et lui parle du sacrifice paternel, ce qui lui donne une fierté qu’il n’a jamais eu et à laquelle il va s’accrocher.
-Arrivant sur Azeroth, il découvre que les Orcs vivent dans un désert par envie de s’expurger de leurs péchés, et sont soumis au bon vouloir de l’Alliance niveau ressources. N’ayant jamais commis ce péché originel, Garrosh ne comprend pas cette faiblesse et la vision de Thrall et en tient une haine envers l’Alliance pour avoir empêché la prospérité des Orcs.
-A WotLK, il devient général, et malgré son envie de bien faire, il n’hésite pas à faire de l’excès de zèle en voulant attaquer l’Alliance au mépris de la coopération contre le Fléau, allant risquer l’incident diplomatique à Dalaran. Pour la première fois, Thrall le réprimande, ce qui le marque profondément et semble l’inciter à modérer sa haine, condamnant l’attaque en traître sur l’Alliance au Front Brisé.
-Cata. Revenu triomphant du Norfendre, la fierté de Garrosh est élevée, n’hésitant pas à mépriser Vol’jin pour sa difficulté à reprendre les Iles de l’Echo. Cependant, le monde va mal, Thrall doit quitter son poste de Chef de Guerre, et Garrosh est choisi pour le remplacer à un poste que l’intéressé n’estimait pas être en mesure d’exercer. Il a des conseillers pour le guider, mais la situation est critique : crise humanitaire à Orgri, les EdN qui ont coupé l’approvisionnement en ressources vitales, des incidents à la frontière conduisant Cairne à le défier en duel et de mourir a cause d’un complot qui salit l’honneur d’un Garrosh pourtant en dehors du complot. En des temps aussi grave, que peut faire un chef inexpérimenté comme Garrosh ? La seule chose qu’il sache faire : la guerre.
Et si sur le plan militaire il remporte certaines batailles et semble animé d’une réelle volonté de se pondérer, son militarisme le met en conflit avec les autres dirigeants et son amour de la force se ressent déjà à Orgrimmar avec une séparation des quartiers suivant les ethnies. Ses conseillers restants le lâchent.
MoP : Pour les remplacer, il va s’entourer de personnes qui ont visiblement la même vision des choses : les Rochenoires de Rend Main-Noire. Au lieu de le pousser à s’améliorer, ils vont le conforter dans ses envies de conquête, s’appuyant sur son manque d’expérience politique, et son manque d’assurance datant de BC le pousse à laisser les Rochenoires censurer la Horde.
Mais il cherche encore à convaincre les autres dirigeants de sa vision, et décide de marquer un grand coup en détruisant la ville qui a été un symbole de la politique ratée d’apaisement de Thrall : Theramore. Dirigée par une partisane de la paix en théorie d’une citée qui a souvent menacée Orgrimmar de destruction et fait beaucoup de mal à la Horde. Il a un plan parfait, un plan net, sans bavure, exécute a la perfection…
Qui ne fait que le rendre plus impopulaire auprès des autres dirigeants. C’est alors qu’il a cessé de vouloir les convaincre, désormais ils suivront ou paieront le prix. Il n’y a plus que ses Orcs en qui il a encore beaucoup de confiance.
Un nouveau continent est découvert, remplies de ressources et de puissance insoupçonnée. Garrosh veut les exploiter, et quand Vol’jin exprime son désaccord, c’en est trop pour lui, il ordonne son assassinat et surveille les Iles de l’Echo. En parallèle, il n’hésite pas à mettre en danger les autres races de la Horde, en particulier les Elfes de sang aux liens trop étroits pour lui avec les Bleus. Malgre cela, il garde encore un sens de l’honneur, et condamne ses soldats qui veulent tuer des enfants de l’Alliance.
Mais il a sous-estimé la volonté des peuples de la Horde. Ils ne se soumettent pas à ses intimidations.
Pire, ils se révoltent.
Confronté à une rébellion menée par celui qu’il a voulu réduire au silence et à l’échec de la prise de la cloche divine, il va sombrer définitivement, il expulse tous les non-Orcs de sa Horde, les emprisonne, et n’hésite pas à réveiller le coeur d’un Dieu très Ancien. Quand le siège d’Orgrimmar a lieu, c’est le chaos dans la ville : des civils sont en cage, certains sont enchaînés et forcés à se battre, d’autres sont torturés, beaucoup ont été exécutés et exposés en public. Plus rien n’arrêtera Garrosh cette fois, il réalisera sa vision au prix de tous les bains de sang, afin d’assouvir son orgueil.
-Il fut malgré tout vaincu, mais par un concours de circonstances nawaks, le voilà sur la Draenor avant la corruption. C’est un endroit parfait pour lui et sa vision : réparer sa honte originelle, construire sa Horde idéale et éliminer ceux qui ont ruiné son rêve. Mais encore une fois son rêve est déjoué, et le voilà en duel face à l’Orc qui l’a quelque part mis sur le destin qu’il a pris : Thrall.
Durant son duel, il exprime toute sa frustration, celle d’avoir dû gérer une situation impossible avec la Horde alors qu’il n’était pas préparé à cela, situation qu’il a résolu au prix de son éloignement avec les autres têtes de la Horde. Thrall le tue, et ses derniers mots sont révelateurs : il accuse Thrall de sa chute, de sa folie même. Ce que Thrall rejette en bloc, mais il aura été marqué malgré tout par la déchéance de son protégé.
C’est un peu long et sans doute sans trop de rapport avec ton sujet de base, mais j’ai trouvé intéressant de citer Garrosh ici pour parler de chute dans la folie d’un perso dans WoW, surtout en comparaison avec Sylvanas. En fait (ca devient un peu lourd, j’devrais ptetre faire un thread à part pour ce qui va suivre), ca rend flagrant l’infériorité de Sylvanas en antagoniste par rapport à Garrosh :
-La progression de Garrosh dans ses atrocités et sa folie a un sens, ca commence par une envie de bien faire, puis une envie d’impressionner ses détracteurs, puis face à leur rejet un mépris qui se transforme en intimidation, et l’échec de l’intimidation pousse alors à l’anarchie et aux pires sévices. Sylvanas à BfA on commence direct par un génocide et l’assassinat de réprouvés un peu trop insoumis, et bien que plus ou moins justifié c’est difficile de faire pire au fil de l’histoire, on le voit avec Derek : dans l’absolu son cas peut être vu comme le pas de trop, mais après Teldrassil c’est limite que dalle. Même niveau respect du libre-arbitre on a des précédents avec les abominations (Eh oui ! Tu aurais pu en parler, mais voilà : pour obtenir une abo il faut obtenir une cervelle fraîche d’un vivant et lui faire mal jusqu’à ce qu’elle soit obéissante), donc que Baine réagisse à cela mais à rien avant, c’est incohérent.
-Les plans de Garrosh étaient connus dès le départ, et ses actions suivent une logique : Un plan ne marche pas ? Un autre plus extrême est pensé dans la foulée, c’est une fuite en avant. Les plans de Sylvanas ne sont pas connus, et visiblement elle aurait pensé à tous les cas de figures même improbables.
-Garrosh fut vendu dès le départ de MoP comme méchant, donc le focus était de suite sur sa progression dans la folie. Pour Sylvanas décidément les devs : soient ne savent pas si elle doit être la méchante, soient le savent mais ne veulent rien dire pour faire un gros twist. Ou pour mener en bateau les fans du persos, allez savoir :X
-Dans le conflit idéologique inter-horde, on a bien montré la voie Pro-Garrosh comme insoutenable : ceux qui l’ont prise se sont affaiblies en excluant les non-Orcs et sont morts au combat ou en fuite, définitivement vaincus par l’idéologie opposée. La Horde pro-Sylvanas n’a pas été vaincue, ni ses idées d’ailleurs : elle parvenait à gagner le conflit malgré la rébellion, et sans un pétage de plomb de Sylvanas aurait été dominante. Ses partisans sont toujours en vie, furent majoritaires, en sous-marin comme tu le dis pour beaucoup, et au vu de la politique de grand pardon des pro-honneur (Tant que tu dis « Désolé » tu peux rester, pas d’enquête ou de condamnation, rien, les seuls enchaînés sont ceux qui sont encore ouvertement pro-Sylvanas.), ils pourront toujours revenir, et leur pragmatisme belliqueux n’a jamais été mis en tort. Un peu comme si ton raid arrivait devant le boss final en mythique avec peu ou pas de wipe avant de disband parce que le RL avait ragequit pour une mauvaise blague sur le discord, ca prouve pas que ton groupe de raid était pourri…
Bref, navré pour ce pavé en réponse à une infime partie de ton pavé. Si c’est trop HS pour toi, j’hésiterais pas à créer un autre thread ou je pourrais développer un peu plus, voili-voilà ^^
) , il s’attarde bien plus sur les sentiments profonds de sylvanas durant ce chapitre que sur les raisons profondes de sa nomination révélées par la quête de voljin. On en sait aujourd’hui un peu pus que ce qui était montré au début de legion, même s’il reste des interrogations.
