Sombresoir tout le monde, en ce délicieux et sinistre à souhait jour d’automne je vais vous conter une de mes habituelles histoires pour fêter l’arrivée de la Sanssaint. J’espère que vous aurez peur, j’espère que vous rirez, j’espère que vous mourrez. Car il est fort possible que vous soyez un personnage de l’histoire, et le héros du jour ne s’attendait probablement pas à être le personnage central de cette histoire. On peut faire un décompte des gens qui vont mourir et ceux qui vont survivre à la fin.
Personnes éliminées cette année:
-Aethernia.
-Peuchotte.
-Gahène.
-Histoires.
-Khisanth.
-Snoopgob.
-Nainpala.
-Dovakim.
-Nidroran.
-Thyvene.
-Meozeldian.
Si j’en oublie, dites le moi=)
Prémices de la Sanssaint Horrifique
Chapitre 1 : Un rôdeur bien flippant et un flic très pourri.
-Zzzz…
-Nathan…
-Rrroooon…
-Nathan !
-Bafr…miom…zzzz…
-SERGENT NATHANGAMER !!! Finit par beugler le Commissaire Horatio Loktar (certaines mauvaises langues prétendant qu’il avait un cousin humain également dans la police).
-Hein ! Quoi ! Qu’est ce qui se passe ? Répondit le Sergent qui pionçait tranquille sur son bureau d’Inspecteur de Police depuis le début de l’aprèm, réveillé par la voix furieuse de son commissaire en colère.
Le Commissaire rapprocha sa gueule d’Orc enragé à deux centimètres des crocs de Nathan et vociféra si fort qu’il en fit tomber le policier.
-NON SEULEMENT Z’ÊTES UN P’TAIN D’RIPOUX ET LA HONTE DU COMMISSARIAT, MAIS EN PLUS MONSIEUR SE PERMET DE PIONCER COMME UN PÉON AU BOULOT !!!
Penaud l’Orc se remit sur ses jambes, tenant nerveusement son chapeau gris d’inspecteur entre ses grosses mains vertes et verruqueuses.
-Moi ripoux ? Mais enfin m’sieur le Commissaire, je suis la droiture et l’honnêteté même.
Le Commissaire furieux se dirigea vers les armoires aux casiers judiciaires et en sortit un qui n’aurait pas dut se trouver là, celui d’un de ses propres éléments, et il lut :
-Vous êtes accusé d’avoir notamment perçu des pots de vin sur la vente de Feuillerêve des Trolls Sombrelances vers les Elfes de la nuit sur le front de Sombrivage.
-Euh c’était un copain des douanes qui m’avait dit qu’il avait oublié de les taxer sur les Herbes chamaniques. Se justifia pitoyablement l’Orc.
-D’avoir matraqué de pauvres employés lors de la grève des Gobelins Jaunes.
-Mais enfin les ordres de Gallywix étaient clairs, on tape sur le pouilleux, « toutes manières j’aime pas les pauvres » qu’il a dit, et j’suis bien d’accord avec lui.
-D’avoir « malencontreusement » égaré la clé des menottes de Garosh Hurlenfer durant son transfert vers la Pandarie.
-C’était juste une maladresse personnelle, le fait que j’apprécie ce merveilleux Chef de…hrm cet horrible dictateur n’entre pas en compte.
-D’avoir abusé de vos prérogatives pour fouiller en « profondeur » la femme d’un brave Orc, honnête sous tous rapports lui.
-Je voulais vérifier qu’elle ne cache pas une missive d’espionne de l’Alliance.
-C’était la femme de Thrall pauv’cloche ! Vous êtes le pire de nos éléments et c’est un miracle que vous ne soyez pas derrière les verrous avec certains de vos amis, c’est à croire que quelqu’un vous protège en haut lieu.
Nathan poussa un discret soupir de soulagement, il pouvait dire merci à son cousin Nathanspammeur qui bossait à l’administration centrale de Fort Grommash et aimait inonder de flood le Canal Général.
Le policier ripoux se défendit.
-Mais patron, j’ai rien à faire cet aprem, juré.
-Rien à faire hein ? Ironisa le Commissaire, mains dans le dos de son costume noir d’officier supérieur en se dirigeant vers le store derrière le bureau, qu’il ouvrit d’un geste, laissant entrer la pleine lumière rouge du soleil d’Orgrimmar ainsi qu’une déferlante sonore.
Les cris d’une foule en colère composée à la fois de Réprouvés et d’Orcs se tenait devant le commissariat, brandissant des panneaux de protestation avec marqué dessus « Rendez-nous la Reine ! » « Make Orgrimmar great again ! » « Sylvanas on t’aime ! » ou encore « Ou est notre Chef de Guerre ? » et surtout « Flics=Queenappers !!! »
Nathangamer rentra la tête dans les épaules comme une tortue pour se protéger des reproches qui ne manquèrent pas de venir.
-Cela fait une semaine que le Chef de Guerre a mystérieusement disparu et son peuple la réclame ! J’aurais cru il y’a un an que seuls les morbacs regretteraient sa disparition, mais visiblement la cruauté de notre Chef de Guerre a aussi conquis le cœur des Orcs. Si on ne la retrouve pas c’est toute la Horde qui se disloquera !!! Et vous, z’êtes là à glander comme un Péon ! J’devrais vous foùtre à la porte tiens et vous livrer à cette foule en colère ! Mais je serais magnanime et je vais vous confier une affaire de moindre importance, juste histoire de ne plus voir votre sale trogne de ripoux dans ce commissariat pendant que je règle cette crise ! Suivez-moi.
Nathan soulagé que la crise soit passée, au moins pour le moment, suivi son supérieur vers le casier des preuves, traversant le commissariat bondé d’Orcs policiers débordés de travail avec la disparition mystérieuse du Chef de Guerre. Le Commissaire ouvrit le coffre rouge bardé de piques noires du casier des preuves et en sortit un étrange livre de couleur noire.
-Cela fait trois jours que votre collègue l’inspecteur Histoires a disparu également sans laisser de traces, vous le connaissez bien non, c’est un vétéran qui a…
-Oui je sais, il a arrêté le faux Grand-Père Hiver terroriste d’il y’a deux ans, arrêté le Cavalier Sans Tête à la dernière Sanssaint, et au dernier Voile d’Hiver il a maté la révolte des Bonnets Rouges à Port Baille-Fond. Répondit Nathan gonflé d’avance par les exploits de son illustre collègue.
La seconde d’après il se prenait une baffe solide de son commissaire qui lui délogea un croc…manières Orques plus que communes.
-Ta gueule et écoute. Tout ce qu’on sait c’est qu’il enquêtait du côté des Pitons du Tonnerre et qu’on lui avait remis ce bouquin, il nous a été renvoyé par la poste, peut-être que celui qui l’a envoyé sait où se trouve votre collègue qui « lui » est un précieux élément de la police d’Orgrimmar. Tu vas donc commencer tes recherches en allant du côté des Pitons-du-Tonnerre histoire de voir si quelqu’un n’a pas vu Histoires récemment, et ça me gonfle ces histoires d’enlèvement ces temps-ci mais à un point !
-Ok boss. Répondit simplement le flic en se frottant la lèvre pour essuyer le sang, récoltant son croc perdu au sol en même temps, il demanderait à un Sorcier-Docteur Troll de le lui remettre en place sur le trajet. Et il était probable que le bon Docteur pendant qu’il officierait essayerait sans arrêt de le convertir à sa religion à la noix, quelle qu’elle soit d’ailleurs ; ces Trolls et leurs salôp’ries de croyances à la censuré. Bah, pour se dédouaner il lui faucherait un peu de Feuillerêve au passage pendant qu’il serait à son délire prosélyte.
Et le flic pas très compétent rompit les rangs aussitôt, n’ayant plus trop envie de faire sa sieste, mais de s’éloigner de ce commissaire qui l’avait pris en grippe. Et puis qui sais, sa bonne étoile pourrait vite disparaître s’il ne se montrait pas un peu plus prudent à l’avenir.
**
Un quart d’heure plus tard, l’Inspecteur était assis dans la chaise d’un Sorcier Docteur Troll dans le quartier des Trolls, le seul coin marécageux d’Orgrimmar, et ce dernier lui replaçait le croc de ses trois doigts épais dans la gueule tout en y appliquant son vaudou.
-Hihi mon frère tu devrais arrêter de provoquer le Commissaire, y commence à t’arriver des pépins de plus en plus souvent tu crois pas ?
-Ferme-la et opère Gra’jin ou je te dénonce pour ton trafic de Feuillerêve et remet moi bien ce croc en place, M’man me les a bien lustrés quand j’étais tout petiot, paix à son âme tandis que mon père les éprouvait avec de grandes baffes dans ma tronche, je tiens à ce que ces crocs restent en parfait état. Répondit l’Orc grincheux. Et le Sorcier-Docteur tout en maudissant tout bas son client ripoux s’exécuta.
Nathan en profita pour détailler le bouquin que lui avait donné le commissaire. Entièrement fait de cuir noir, il semblait étonnement neuf, il y avait une gravure sur la reliure à l’encre d’or, une tête de mort qui vomissait une hydre à trois têtes de serpent. Rien que regarder le livre mettait mal à l’aise l’agent de police, et il se demandait bien pourquoi.
Il l’ouvrit.
Des tas de glyphes et de runes sinistres lui apparurent sous les yeux, mais il ne savait pas les lire. Mais sans qu’il ne comprenne comment c’était possible, il se mit à déchiffrer les runes et à placer des mots dans une langue inconnue sur eux.
-Vlarsj onsock ty Ny Alotha ssruckan vlarr shuul. Umbratarl naarh shuul umbratarl sarunorok im’raal ta onsock luraashi.
Puis les mots de langue inconnue se mirent à avoir une signification claire pour lui.
-Vous êtes tous les rêves du dormeur de Ny Alotha. La Fin vous contemple tous et dorénavant celui qui patientait la fin de votre rêve se dirige vers vous.
Saisit d’un effroi étrange l’Inspecteur referma précipitamment le livre.
-J’aurai dû demander à un Démoniste de le lire à ma place, là je l’sens mal ce coup-là.
Le froid qui l’avait saisi curieusement ne se dissipait pas, comment pouvait-il avoir froid alors qu’Orgrimmar était caniculaire les trois quarts de l’année ? Cet étrange serrement dans ses tripes lui disait qu’il venait de faire une grosse connerie, sans bien en comprendre la portée.
Il se sentait comme si on l’observait maintenant, un regard persistant et inquisiteur qui ne le lâchait pas. Ce n’était pas la première fois qu’il se sentait espionné, ça lui arrivait parfois en mission quand il avait bel et bien un criminel sur le dos qui l’avait repéré en patrouille, alors il saisit ses jumelles dans sa sacoche et fouilla autour de lui, à la recherche du moindre élément suspect.
Soudain en balayant le rempart de Mor’Shan à un kilomètre de là, il remarqua un truc tout à fait hors normes.
Sur le rempart ou les Grunts patrouillaient en faisant des rondes, se tenait un étrange homme extrêmement grand et extrêmement fin en redingote noire, impossible de voir son visage de si loin, en fait était ce même un homme ? C’était peut-être juste un poteau à cette distance, ou une des lances d’Os qui parsemaient le rempart. En tout cas les Grunts ne semblaient pas le remarquer, donc ça devait être normal.
Rassuré il rangea ses jumelles et la sensation de froid au creux de son estomac toujours présente il quitta l’échoppe du Sorcier-Docteur…en lui ayant filé une beigne en guise de paiement pour ses soins. Direction les Pitons-du-Tonnerre.
Après deux heures de voyage en zeppelin il arriva aux Pitons-du-Tonnerre et là, la sensation désagréable qu’il avait dans la poitrine depuis la lecture du livre noir le quitta enfin, remplacée par une autre.
Grôôôôô….
-Ah, le Loktar a la dalle, je vais le remplir et tant pis pour l’enquête, tant que je peux glandouiller aux frais du contribuable. Commenta Nathan avec un ricanement tandis que son estomac grondait sous son imper gris de policier.
Parmi les huttes richement décorées de symboles de la Grande Chasse il n’eu aucun mal à trouver un restaurant. On ne parle pas souvent de la gastronomie Taurène, mais il faut lui rendre hommage elle est excellente et largement sous-estimée, toujours comparée aux cuisines des Nains et des Pandarens. La gastronomie Taurène se basait sur un principe excellent.
Les Produits de la chasse.
Nathan attablé à une terrasse de taverne était occupé à satisfaire son appétit gargantuesque, s’enfilant une entrecôte de Kodo accompagnée d’un rôti de Zevhra sur un lit de frites de patates douces, le tout arrosé non pas de cet horrible vin de cactus de Durotar brassé par les Orcs mais de vin cénarien échangé aux Elfes de la nuit, les Taurens gardant malgré la Horde des relations commerciales solides avec les Kaldorei.
Il était occupé à ses bacchanales salissant son uniforme d’autre choses que de bavures quand il vit une troupe de Taurens éplorés descendre l’avenue de terre nue entre les huttes, les petites prairies et la végétation du sommet du Piton, portant sur leurs lourdes et puissantes épaules un tombeau de bois richement ouvragé.
Nathan curieux demanda à la serveuse Taurène qui passait, tendant une cuisse du Zévhra rayé de blanc et de noir vers le cortège funéraire.
-C’est qui l’macchabée qu’on enterre.
La serveuse dans sa tunique de cuir, tenant un lourd plateau de bois avec une autre venaison fumante dessus s’attrista.
-C’est le noble Khisanth Sabot-Chrisanthème.
-Gruh ?! HURK ! TEUH ! QÔA ?!
Le ripoux s’étouffa en avalant de travers, recracha sa bouchée de barbaque et toussa pour se dégager les bronches.
Khisanth ! Ce nom ne lui était pas inconnu, loin s’en fallait. Et le plus bizarre c’était que sa mort suivait de près celle d’Histoires ?
-Comment qu’il a crevé l’aut’vache là ? Demanda-t-il à la serveuse.
-Je ne sais pas, on a retrouvé son squelette au bord du Lac taureau de Pierre ce matin, c’était comme si quelque chose lui avait rongé la moelle des os, sans doute un fauve plus coriace que lui.
Nathan avait pensé la même chose, Mulgore avait des terrains de chasse garnis de bêtes redoutables, même un Tauren de trois cent kilos pouvait trouver la mort face à une bande de Worgs bien décidés à le bouffer. Mais connaissant ce qui les liait, Khisanth, Histoires et lui-même, non, il n’arrivait pas y voir une simple coïncidence, quelque chose avait assassiné Histoires, puis Khisant.
Le prochain sur la liste ne pouvait être que lui-même.
-Bon ben ce soir je vais devoir faire ce que je sais faire le mieux après parasiter un système social…profaner des tombes. Déclara avec un vilain sourire Nathangamer tout en pelotant les fesses de la serveuse Taurène d’une main baladeuse.
Le soir venu, Nathangamer était au beau milieu du cimetière Tauren, il était entré à pas de loups pendant que les esprits des Ancêtres discutaient de leurs parties de chasse préférées, ne faisant pas attention au pilleur de tombe, qui pelle à la main déterrait un cercueil enterré il y’a quelques heures de cela.
-Pourquoi qu’elle a pas voulu me filer son numéro ? Se lamenta tristement Nathangamer une marque bien rouge de main à trois doigts de Taurène imprimée sur sa joue verte à souhait.
Il exhuma le cercueil à la force de ses bras musculeux et retira le panneau de bois.
-Ah ouais, celui qui t’a fait ça y t’a pas raté. Commenta l’Orc effrayé en regardant ce qu’il restait de Khisanth. Le squelette de Tauren était blanc comme neige, on aurait cru un squelette laissé dans un cercueil bien propre depuis des millénaires. L’Orc passa le doigt sur le fémur, il était lisse, aucune trace de morsure, pas d’os broyé, le squelette était intact.
-C’est trop propre pour être le boulot d’un prédateur, quelque chose d’autre l’a bouffé.
C’est alors qu’une boule se forma dans le ventre du policier quand il remarqua que quelque chose se tenait entre les mains du Tauren décédé. Un livre noir, et une bague verte passée à son doigt.
Nathan la lui retira, il ouvrit son autre main, révélant qu’il possédait une réplique exacte de cet anneau.
-L’Anneau des Verts de Khisanth, qui lui octroie le pouvoir Vert sur l’autel du Grand Fôr’hum, je me demande ce qu’est devenu celui d’Histoires. Avait-il rompu le Pacte fait avec les Puissances supérieures ? Et…minute, c’est quoi ce machin.
Il prit le livre, mais il ne voyait rien dans la pénombre de cette nuit.
Un fracas de tonnerre éclata, illuminant brièvement la scène, le sang putride de l’Orc se glaça dans ses veines quand à la lueur de l’éclair apparu sur la reliure l’effigie de tête de mort vomissant une hydre à trois têtes. Il possédait le même livre également.
-C’est quoi ce bouquin ? Mais qui a bien pu l’envoyer à Khisanth ?
La pluie se mit à tomber à verse, l’Orc tout en pestant sortit de la tombe, ne se donnant même pas la peine d’enterrer à nouveau le défunt, il ne savait toujours pas ce qui avait tué Histoires et il se retrouvait avec un mystère de plus sur les bras et juste une hypothèse pour la résoudre mais invérifiable. Quelqu’un ciblait les possesseurs des anneaux Verts et leur envoyait un livre noir aux écritures bizarres avant de les assassiner, Histoire le premier était mort, Khisanth avait suivi, et si son hypothèse était juste, il était le troisième. Mais quelque chose clochait.
-C’est le livre d’Histoires ce truc, non ? Je l’ai récupéré ok, mais c’est pas à moi qu’on l’a envoyé non ? Se demanda-t-il en brandissant son propre ouvrage maudit devant ses yeux.
C’est alors que soudain, retentit dans le cimetière un carillon funèbre, dont le son semblait masquer celui de l’orage étrangement.
Nathangamer se retourna lentement vers l’origine du bruit.
Puis une mélopée funèbre remplaça les carillons, comme si un concert de damnés du Néant Distordu s’approchait. L’Orc rangea le livre dans sa besace et recula pas à pas cherchant machinalement son arme de fonction, affectueusement renommée « Bibiche » autrement dit sa hache de guerre aux insignes de la Horde qui pendait à sa ceinture.
Trois lumières pâles et blafardes apparurent au loin et se rapprochèrent lentement.
-C’est quoi ce dakka ? Se demanda l’Orc qui n’en menait pas large.
Les voix des morts stoppèrent leur lamentation.
Les lumières s’agglomérèrent, fusionnèrent et modelèrent une étrange créature, Nathan dut lever les yeux pour voir son visage.
Extrêmement grand, près de trois mètres de haut, extrêmement fin, avec de longs membres grêles aux mains terminées par des griffes, un visage rond et blanc, absent de tous traits distinctifs, on aurait dit un mannequin difforme, vêtu d’une redingote Gilnéenne distinguée. La créature apparut accroupie, et se releva lentement, sur son visage informe un pli apparu, puis s’ouvrit sur une faille qui se révélait être une gueule, pourvue de plusieurs rangées de crocs acérés à l’extrême. La créature bougeait avec une lenteur spectrale, mais curieusement Nathan sentit quelque chose de froid envahir son corps et son esprit et l’empêcher de bouger.
-Par Gröm mais c’est quoi ce…dakka…
Ses jambes se mirent à trembler et ses genoux à claquer.
La créature fit un pas lent dans sa direction.
Tu as fais un Pacte !
Proféra-t-elle sans bouger les lèvres tout en faisant un pas vers Nathan.
L’Orc reprit soudain courage et lança sa hache à la tête de la créature, sentant d’instinct qu’il devait tout faire pour que le monstre ne le touche pas.
-Prend ça crevure blafarde !
La hache heurta de son tranchant en pleine face la créature, elle ne lui causa pas la moindre blessure, mais la fit tomber à la renverse.
Elle rugit comme un fauve enragé.
Nathan sentit le malaise se dissiper et prit ses jambes à son cou.
Le cœur battant la chamade, pompant un sang plein de gras de Kodo rôti, il fonça entre les tombes.
-Au moins ce truc est super lent, aucune chance qu’y m’rattrape.
Par pure curiosité il regarda par-dessus son épaule.
La créature se tenait immobile, à dix mètres derrière lui, il semblait la distancer, mais elle l’avait de manière étonnante rattrapé quand même.
-Grruiiik !
Le flic ripoux émit un borborygme de peur semblable au cri d’un Sanglier d’Elwynn massacré par un aventurier débutant et redoubla d’efforts pour fuir. Il prit plusieurs embranchements, mais il y’avait quelque chose de bizarre.
Il ne se souvenait pas que le cimetière Tauren, qu’il croyait ne faire qu’une vingtaine de tombes soit aussi grand.
Quand il se retourna, la créature était plus proche de lui et malgré son immobilité elle levait une griffe avide dans sa direction, une langue noire se promenant sur ses crocs.
-AAAAARRGHHH !!!
Nathan fou de terreur en oublia de rester sur le sentier du cimetière et fonça droit dans les effigies de bois ornant les tombes qui lui bloquait le passage et les fit exploser de sa masse.
Ses pieds le portèrent sur l’herbe de la plaine, le changeant de la boue du cimetière.
La pluie cessa.
Il continua à courir sur une bonne distance avant de s’arrêter enfin, puis il se retourna et soulagé, constata qu’il n’y avait pas trace de son poursuivant et…
Son esprit lui avait joué un tour ?
Il avait couru pendant plusieurs minutes dans le cimetière, et voilà qu’a la faveur de la lumière de la lune il s’apercevait qu’il n’y avait que vingt tombes.
Un mal de tête lui vrilla son petit cerveau gangrené et il se pinça.
-Oooh ma pauvre caboche, j’y comprend que dalle à cette affaire, mais bon au point où j’en suis.
Il saisit dans sa besace le deuxième livre, celui de Khisanth.
-Peut-être que tu vas m’apporter des réponses toi ?
J’attend la suite 
